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Critiques de Kwame Alexander (126)
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La Porte du non-retour

Royaume Ashanti, 1860. Kofi est un jeune garçon préoccupé par les problèmes de son âge (filles, copains, école, famille). Partagé entre l'héritage culturel de son peuple et l'anglicisation procédée à l'école, Kofi se pose beaucoup de questions. C'est pour cette raison qu'il attend avec impatience le rituel qui marquera son passage dans la vie adulte, qui le changera d'enfant à homme, afin d'obtenir toutes les réponses qui lui manquent. Quand un soir, il se fait prendre au piège, il s'imagine que ce rite d'initiation a déjà commencé. Prisonnier et enchaîné, Kofi commence à réaliser que ce n'est sans doute pas ça...



« Son destin se fond alors dans l'histoire collective de ceux qui, arrachés à leur terre, à leur famille, à leur culture, sont jetés en esclavage. »



Outre que ce livre s'approprie une thématique vers laquelle je reviens souvent, il faut bien noter qu'il se démarque de tous ceux que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Car en effet, moi qui disais encore tout récemment que je ne lisais clairement pas assez de poésie, me voilà de nouveau dedans. Sous forme de poésie en vers libre, je me demandais au début si j'arriverais à bien suivre l'histoire de Kofi, et surtout à bien rentrer dedans et à l'apprécier. Et ça a été le cas, je me suis rapidement attachée à ce garçon. Justement, grâce à ce procédé, je me suis sentie plus proche de lui, il est le narrateur de sa propre histoire et sont couchés sur le papier ses pensées, ses sentiments et ses ressentis.



En vers libre, cela signifie qu'il n'y a pas vraiment de règles. Vers longs ou très courts, qui riment ou pas, qui remplissent plusieurs pages ou seulement la moitié d'une, tout cela n'en est pas moins structuré. La lecture se veut fluide, légère, d'une facilité étonnante (je comprends qu'elle soit conseillée dès 13 ans), alors qu'elle est tout à la fois intense dans les émotions et poignante dans les faits.



Et si l'on est au plus près de Kofi et de ses sentiments, si l'on vit avec lui les épreuves qu'il traverse, on perçoit également toute l'importance de son héritage culturel et familial, donnant à l'ensemble de ce livre une aura particulière, influencée par les us et coutumes de son peuple, les traditions, les croyances, les fêtes, les chants, etc. Je m'y suis vu là-bas, dans ce village, à encourager les lutteurs pendant la fête des rois, j'ai moi-même porté le kente, j'ai nagé dans l'Offin avec Kofi...



J'ai été littéralement transportée par cette histoire. Le choix de la narration poétique, aux tonalités lyriques et enchanteresses, pour parler d'un sujet dur comme peut l'être l'esclavage, est une totale réussite. Le texte est aussi beau que l'histoire de Kofi nous transperce le cœur.



Mon seul regret est que l'ensemble se lit bien trop vite. Quand on commence, on ne veut plus s'arrêter. Alors quand on arrive à la dernière page (sur 456 au total quand même), on se dit : déjà ? J'avoue être un peu frustrée de ne pas avoir le tome 2 sous la main (et que je ne suis pas près d'avoir de toute façon puisque ce premier tome de la trilogie ne sort qu'aujourd'hui...).



Reçu et lu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je remercie Nicolas pour la sélection et les éditions Albin Michel pour l'envoi de cet ouvrage atypique et saisissant.

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Frères

Intrigant, oui, très intrigant, ce roman jeunesse Frères. Il raconte l’histoire de Joshua Bell, surnommé Dégueux le Vicieux (je serais curieux de savoir si c’est une traduction littérale de ce qu’on retrouve dans la langue originale anglaise). Ça a l’air terrible comme sobriquet, mais il ne s’en fait pas avec ça (du moins au début), ça semble lui convenir, à défaut de lui plaire vraiment. C’est que tous les autres joueurs de son équipe de basketball se sont affublés de surnoms pareils. Autres informations pertinentes : il a un frère jumeau, Jordan, évoluant dans la même équipe et follement amoureux d’une fille insipide, Alexia, et leur père était lui aussi joueur de foot jadis, il a même performé pour une équipe italienne mais sa santé n’est plus ce qu’elle était. À part ça, la vie suit son cours. C’est ce que j’aime de ce bouquin. On évite les stéréotypes, les histoires d’adolescents malmenés qui vivent des drames incroyables. On y retrouve que des jeunes qui essaient de se faire une place dans ce monde, commettent parfois des gaffes, sans trop savoir pourquoi ni comment.



Depuis le début de ma critique, j’en parle comme s’il s’agissait d’un roman mais ce n’est pas le cas. Pas du tout. On y raconte effectivement une histoire, celle de Joshua, mais à travers des poèmes. Oui, oui, vous avez bien lu. Ce grand garçon décline ses aventures à grands coups de vers libres. Assez audacieux ! Qui aurait pu croire, en ces temps modernes, que la poésie pouvait rimer avec garçon et basketball ? Et c’est crédible. Dans une critique précédente, je déplorais le fait que, souvent, dans la littérature contemporaine, les rares œuvres qui traitaient de la poésie l’associaient à des filles ou à des garçons à lunettes timides d’une autre époque. Eh bien, Kwame Alexander prouve à tous qu’il est possible de faire autrement. Pour tout dire, il y parvient haut la main. Il a réussi à rendre sympathique et attachant son personnage imparfait (comme le monde réel). Frère est un bouquin à mettre entre les mains des jeunes, surtout des gars sportifs qui lisent peu.
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La Porte du non-retour

Nouvelle publication pour cette chronique que je pensais avoir publié en retard la première fois ayant complètement oublié qu'il ne fallait pas la publier avant aujourd'hui. Merci encore Andromeda06 pour m'avoir signalé cette erreur.



Le livre sort en effet aujourd'hui en librairie et j'espère qu'il ne se perdra pas dans la multitude de titres de cette rentrée litteraire car il merite d'être découvert. Merci beaucoup à Albin Michel et Babelio pour l'envoie de celui-ci.



Voici un livre qui trouvera assurément son public et marquera probablement quelques lecteurs. Moi je n'oublierai pas Kofi. Cet adolescent Ashenti qui va découvrir les horreurs de la traite negrière.



Avant l'horreur cependant c'est une vraie plongé dans cette culture différente que nous présente l'auteur, cette vie simple et paisible que l'on découvre et suis avec plaisir durant une bonne partie du livre.



Une vie paisible qui va virer au cauchemar avec un récit qui s'avère plus dure dans sa seconde moitié. Cependant je dois admettre que même si le destin de Kofi et des autres ne m'a pas laissé indifférent, je n'ai pas été aussi touché que j'aurais pu l'être par ce genre de récit ce qui explique mes seulement 4 étoiles. Un ressenti qui s'explique peut-être par la forme du récit.



Je n'avais encore jamais lu de livre écrit en vers libre, ce roman fut donc une première sur ce point. J'ai été étonné de tourner les pages de la même manière que celle d'un roman oubliant parfois totalement cette forme concentré sur le fond, sur cette histoire que nous raconte ici l'auteur. Cependant la forme m'a je pense empêché de m'attacher assez aux personnages pour ce genre de récit. La police d'écriture est plutôt grosse et le texte s'avère au final assez court.



Il n'en demeure pas moins qu'il s'agit d'un texte rapide à lire et bien écrit. Découvrir La porte du non retour c'est se plonger dans une époque différente marqué en Afrique par le colonialisme et la traite negrière mais aussi dans une autre culture entre quelques mots de twi, des parties d'awalé et quelques plats à base d'igname.



Une belle découverte dans l'ensemble donc avec ce premier tome dont je lirai la suite avec plaisir.

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La Porte du non-retour

Je ne m'attendais pas à un tel coup de coeur lorsque j'ai reçu ce livre suite à une masse critique privilégiée. Je remercie d'ailleurs Babelio et les éditions Albin Michel pour cette très belle découverte.

Je n'avais jamais lu un roman en vers libres mais j'ai été conquise. L'écriture de l'auteur est vraiment très belle et je me suis laissée porter par ses mots. Recueil de poèmes? Contes? Roman? Un peu de tout ça certainement. Mais surtout une belle histoire, une histoire terrible.



Royaume Ashanti en 1860 (actuel Ghana).

On suit l'histoire de Kofi un petit garçon de 11 ans. Il nous raconte :

Son grand-père, près de 80 ans, Nana Mosi le conteur du village et imbattable au jeu de l'oware.

Maame la mère et le père qui est chercheur d'or.

M Fortuné Philipp le professeur qui enseigne aux enfants à parler anglais à coup de baguette s'il le faut.

Le twi qu' il est interdit de parler à l'école et l'anglais qu'il est interdit de parler à la maison.

Et en punition, la lecture des oeuvres de Shakespeare.

Le cousin si grand si fort et si énervant.

Kwasi le frère ainé et ses clins d'oeil.

Il y a aussi la belle Ama dont Offi est amoureux.

Ebo le meilleur ami

La rivière où Kofi fait des ploufs, des plifs et des plafs. La rivière et ses secrets.

Les noix de kola, le kente et les ignames.



Kofi nous raconte aussi La guerre de kawanta entre haut kwanta et bas Kawanta

Le traité de Bambara

La paix instaurée.

Les jeux de lutte

Les festivités

les combats qui parfois se terminent mal.



L'histoire glisse doucement vers quelque chose de plus tragique.



Kwasi qui est capturé par un village ennemi.

Un simulacre de procès.

Kofi lui même capturé avec d'autres garçons.

Le moment de l'initiation?

Les merveilleux, des gens sans couleur

Des navires qui partent sur l'océan

Des hommes des femmes enchaînés.

Des filles violées.



Des destins tragiques. Une histoire déchirante. Celle de ces hommes femmes et enfants arrachés à leur terre, à leur famille , pour être vendus comme esclaves aux Etats-Unis.

Un roman bouleversant mais étonnamment très accessible pour les jeunes lecteurs (à partir de 13 ans).

Des mots d'une beauté saisissante pour nous conter aussi bien le quotidien de Kofi que l'horreur.

Un roman que j'ai lu d'une traite et que je ne suis pas prêt d'oublier.









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La Porte du non-retour

Merci à Nicolas de Babelio et aux éditions Albin Michel pour ce beau roman.



Le narrateur de la Porte du non-retour, une belle et terrible histoire, s'appelle Kofi. En 1860, il a onze ans. Il n'aime pas beaucoup son instituteur, Goodluck Phillip, qui oblige toute la classe à parler anglais, même si lui aussi est originaire d'un village du royaume Ashanti et parle très bien le twi. Goodluck (!) pousse ainsi les enfants vers une acculturation qu'il juge non seulement nécessaire, mais noble et enrichissante, à l'aide de châtiments corporels si nécessaire… Mais, hors de l'école, Kofi a une vie qu'il aime : un grand frère qu'il adore, Kwasi, un meilleur ami, Ebo, une camarade de classe dont il est amoureux en secret, Ama, un grand-père conteur respecté et admiré, Nana Mosi, et un endroit qui le fait rêver et où il passe beaucoup de temps : la rivière Offin. Bon, c'est vrai, il y a quelqu'un qui parfois vient tout gâcher : le rival de Kofi, son cousin, qui en plus porte le même nom que lui… Un grand événement se prépare : deux villages vont s'affronter à la lutte et Kwasi, le grand frère de Kofi, est un de ceux qui ont été choisis pour affronter l'autre camp. Un dramatique accident va changer la vie de tous les protagonistes.

***

La forme qu'a choisie Kwame Alexander pour ce roman est originale. Il écrit de très courts chapitres en vers libres. Tantôt il les titre comme des poèmes, tantôt le titre initie la première phrase du texte. Cela donne un récit fluide et très musical. « Je tenais à dire la vérité sur l'histoire des Africains Américains, car si la plupart d'entre nous sont bien conscients du "chapitre" américain, il est grand temps d'en apprendre davantage sur ce "chapitre" africain, non ? » (p. 438) précise-t-il dans les remerciements. Nous aurons un aperçu de la traite en Afrique dans la première partie de ce qui sera une trilogie. Cet aspect de l'histoire m'a rappelé le roman de David Diop, comme son titre, d'ailleurs, La Porte du voyage sans retour, roman où l'auteur s'attache à présenter l'Afrique du XVIIIe siècle. À un siècle d'écart, on constate que « la porte » était déjà là, que la colonisation a progressé et que la traite des esclaves noirs s'effectue à peu près de la même façon. L'éditeur conseille ce livre à partir de 13 ans, mais je crains que cette précision ne le cantonne en littérature jeunesse, ce qui serait dommage. Je lirai la suite de la trilogie avec plaisir.

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La Porte du non-retour

1860. Kofi Offin, 11 ans, vit sur les berges de la rivière Offin, dans le Haut-Kwanta, avec ses parents, son grand-frère Kwasi, ses soeurs et son grand-père Nana Mosi. Ils appartiennent au royaume des Ashantis et parlent le Twi. Mais à l'école, leur enseignant Monsieur Phillip, leur interdit de parler leur langue maternelle et essaie d'inculquer à ses élèves la langue de Shakespeare. Kofi est un élève brillant. C'est aussi un petit garçon rêveur, amoureux de la jolie Ama qui fait vibrer son coeur. Il aime nager dans la rivière, écouter les contes de son grand-père et jouer avec son ami Ebo. La vie est douce dans ce petit village. Pourtant, régulièrement, son frère lui rappelle de ne pas rester tard le soir près de la rivière. Un danger rôde… Des bêtes malfaisantes pourraient le dévorer.



« La porte du non retour » est cette porte tristement célèbre que franchissaient les esclaves africains à la sortie du fort de Cape Coast, la prison utilisée par les Britanniques à la fin du 19e siècle sur la côte ghanéenne pour y regrouper hommes, femmes et enfants. Les esclaves passaient la porte lorsqu'ils montaient à bord des navires négriers qui les emportaient pour un long voyage en Amérique et aux Caraïbes.

Kwame Alexander, à travers l'histoire du petit Kofi et de sa famille , revient sur cette histoire de l'esclavage. Il rappelle surtout que l'histoire des Américains d'origine africaine ne commence pas sur le continent américain mais bien avant. Là-bas, dans ces villages d'Afrique où tous avaient une existence et une identité. On découvre le quotidien du petit Kofi, un enfant comme les autres qui va à l'école, joue avec ses amis, tombe amoureux, écoute les contes de son grand-père, se bat avec son cousin. C'est un garçon qui découvre aussi les pièces de Shakespeare et la langue de ces mystérieux « merveilleux »... Et puis un jour, Kofi est capturé…

L'histoire de Kofi se confond dans celle de millions d'autres enfants, femmes et hommes africains réduits en esclavage, arrachés à leur terre, à leur coûtumes, à leur vie. Torturés, violés, assassinés. L'auteur mêle habilement fiction et vérité historique pour rendre un récit qui a valeur de témoignage universel.

Poète, Kwame Alexander nous conte en vers libres cette histoire déchirante où l'émotion est très vive. Ses mots nous emportent et dans son écriture poétique et imagée, il nous dépeint autant la beauté que l'horreur. Chaque petit chapitre est à lui seul un poème ou un conte que le lecteur peut relire à l'infini, juste pour se délecter des mots.



Premier volume d'une trilogie sur l'esclavage, « La porte du non retour », dans un style envoûtant, ravive la mémoire collective de ce pan sinistre de l'histoire de l'humanité. Avec beauté et brio.

Classé en Young adult, ce roman est vraiment pour tout public.



Merci à Babélio pour cette masse critique privilégiée et aux éditions Albin MicheL
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La Porte du non-retour

La porte du non retour est un voyage en enfer. le roman commence d'une façon légère et sympathique, avec des personnages attachants. C'est l'histoire de Kofi, jeune garçon africain qui raconte sa vie dans des textes courts, comme un poème ou une courte mélopée qui nous entraine dans le récit.

Vie de famille sans problème avec les anciens, le cousin pas toujours très sympathique et Fortuné le maître qui veut que les enfants oublient leur langue d'origine.

le royaume est divisé en deux, il y a quelques luttes intestines pour le partage de l'or, richesse mais dans l'ensemble le pays prospère et vit dans le calme.

"il y eut même un temps..."

Et puis le roman - fiction historique - bascule brusquement dans l'horreur et la barbarie. Si on comprend que l'auteur veut nous montrer le drame de la traite des noirs on se sent vite mal à l'aise devant la violence de ces lignes.

Je ne sais si je passerai ce roman à un ado tant il est cruel par les faits racontés.

J'avais déjà lu un roman de Kwane Alexander, mais j'avais eu du mal avec son écriture et le texte écrit en vers. . Là j'ai aimé me couler rapidement dans ces pages jusque ce que le drame éclate.

Les livres sur l'esclavage sont toujours glaçants mais avec sa façon de raconter l'auteur nous emmène dans un voyage terrible pour dire l'indicible.

433 pages qui se lisent rapidement tant le texte est aéré et les phrases courtes mais dont le contenu nous laisse pantelant par la force des mots.

Un très grand roman, surprenant et qui ne se lit pas sans émotion.



Merci à babelio et à Albin Michel pour cet envoi

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La Porte du non-retour

Adolescent ashanti très proche de son initiation pour devenir adulte, Kofi Offin partage son temps entre baignades et jeux avec son meilleur ami, Ebo, discussions avec son frère aîné, Kwasi, et son grand-père, le conteur du village, Nana Mosi, rivalité avec son cousin, Kofi Katara pour l'amour d'Ama, mises en garde contre le fait de se baigner dans le fleuve la nuit, source de disparitions mystérieuses, classe où l'on apprend l'anglais avec M. Philipp, anciennement Kwaku Ansah avant qu'il ne parte faire des études à Accra pour devenir professeur. En cette deuxième moitié du XIXème siècle, en effet, le Ghana, dont fait partie la région d'Ashanti, est une colonie britannique qui pousse de plus en plus à l'assimilation de la culture anglophone contre la culture originelle, au mieux. Au pire, c'est le chemin pour la porte du non-retour, la traversée de l'Atlantique pour devenir esclave en Amérique.



Kofi, qui découvre les richesses potentielles de la culture anglaise par Shakespeare, tout en écoutant toujours avec intérêt les contes et légendes ashanti qui lui sont transmis par ses proches ou ses rêves, verra son destin bouleversé en un évènement tragique ayant lieu pendant la fête des lutteurs, exacerbant le conflit existant depuis deux siècles entre le Haut-Kwanta, dont il fait partie, et le Bas-Kwanta…



C'est par une forme versifiée, qui nous porte comme le fleuve dont le jeune Kofi porte le nom, Offin, que Kwame Alexander donne la parole à son protagoniste, et par son intermédiaire aux ashantis, en utilisant au fil du récit des termes twi, en introduisant chaque chapitre par un symbole adinkra – le tout étant expliqué dans un glossaire final –, en décrivant leur quotidien, leurs croyances, leurs légendes, leur histoire, à cette époque funeste qui bouleversera leur civilisation.



Une lecture qui me semble vraiment pertinente pour des adolescents, pour qu'ils prennent conscience non seulement de la réalité de la colonisation et de l'esclavagisme persistant au XIXème siècle en Afrique, mais aussi de la richesse de la culture des ancêtres africains des actuels afro-américains, ainsi que le dit lui-même l'auteur : « L'histoire des Américains d'origine africaine commence bien avant 1619 ». Pertinente en ce qu'elle se fait par l'intermédiaire d'un roman poétique, facile d'accès, à partir d'un personnage auquel ils peuvent, en partie, s'identifier, malgré les différences culturelles : Kofi est, en effet, un adolescent comme les autres.

Je pense malgré tout que l'on perd en partie en force par la traduction – dont je ne dénie pas la qualité pour autant – car le roman est versifié : je vais lire sous peu la version originale pour le confirmer, ou l'infirmer.



Je remercie les éditions Albin Michel et Babelio de m'en avoir permis la découverte en avant-première. C'est un roman que je suis plus que susceptible de proposer à mes élèves de 4ème et de 3ème en lecture cursive.
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La Porte du non-retour

Le récit commence en 1860.

La date est importante. Rappelons que « l’importation d’esclaves aux États-Unis est interdite par un acte voté par le Congrès américain, le 02 mars 1807 , mais entré en vigueur seulement le 1er janvier 1808. Il faudra attendre Le 31 janvier 1865 que le Congrès adopte le 13ème amendement à la Constitution fédérale pour que soit aboli définitivement l'esclavage sur l'ensemble du territoire américain.

« La porte du non retour », est le premier opus d’une trilogie sur l’esclavage écrite par Kwame Alexander. Il a recueilli un accueil bien plus que favorable aux USA, et les éditions Albin Michel, grâce à la traduction d’Alice Delarbre – on ne remercie jamais assez les traductrices te traducteurs - nous permettent d’accéder à sa lecture. Édition jeunesse, mais destinée à toutes et tous.

Poète, conteur, écrivain, Kwame Alexander transmet l’histoire, il est porteur de mémoire et de paroles. «  Il y eut même un temps »…. et nous voici en plein coeur du Royaume Ashenti.

Voici l’histoire de Kofi Offin, jeune écolier, qui verra son destin cruellement bouleversé.

Fiction historique puissante. Il me tarde de lire le deuxième opus de cette trilogie.

1860…. Le Clotilda ? L’Africa town ? Alabama ? Ceci n’est que supposition de ma part…

….à suivre.



Astrid Shriqui Garain

Masse critique 2023. Editions Albin Michel/ Babelio.

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Frères

Un roman étonnant sur deux frères fous de basket écrit comme un poème moderne ou un slam. Passé la surprise du début on se laisse porter par les rimes et la poésie du texte pour découvrir une histoire sensible et touchante. Ce livre a reçu de nombreux prix aux Etats-Unis et ceux-ci sont amplement mérités, il faut absolument découvrir ce petit bijou d’humour et de poésie.

Les dialogues sont écrits avec plusieurs polices de caractère pour bien suivre, les textes ont tous un titre accrocheur. Les épisodes sont entrecoupés de définitions de mots imagées par des exemples et de règles du jeu. Tout cela donne du rythme et du punch à ce texte puissant et émouvant.

Coup de cœur !!

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La Porte du non-retour

En 1860, sous le règne de la reine Victoria, dans le royaume ashanti, un état akan situé dans l'actuel Ghana ayant existé de 1670 à 1902 puis de 1935 à 1957, dans la région du Haut-Kwanta, un jeune garçon, Kofi Offin, 11 ans, partage son temps entre l’école avec l’enseignement en anglais, la langue des colons, de M. Philip Fortuné, les activités avec son meilleur ami, Ebo et son amie d’enfance, Ama, dont il est amoureux. Son père est chercheur d’or pour les colons et sa mère travaille dans les champs. Il a un grand frère, Kwasi et trois sœurs, deux sont déjà mariées et la petite dernière, Esi séduit beaucoup Ebo.



Chaque année, des joutes opposent les meilleurs villageois du Haut-Kwanta à ceux du Bas-Kwanta et cette année, le frère de Kofi, Kwasi, est opposé au prince du Bas-Kwanta, Yaw Boateng mais celui-ci meurt dans la lutte. La guerre est déclarée malgré le traité de Bambara de 1787 entre les deux parties.



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Kwame Alexander, né le 21 août 1968 à New York, est un poète et écrivain pour la jeunesse américain. Il est surtout connu pour son roman écrit en vers, Frères (The Crossover), qui a gagné la Médaille Newbery de 2015.

Frères racontait l’histoire de deux jumeaux, Josh et Jordan Bell, fils d'un ancien basketteur réputé. Stars de leur équipe de basket-ball, fans de rap, ils slamaient leur vie, racontaient leur complicité, les problèmes de santé de leur père et bientôt la distance qui naissait entre eux quand Jordan tombait amoureux. Le roman vient d’être réédité dans la collection Litt’.



En 2019, Kwame Alexander a publié un prequel à son roman, Rebound. Il présentait l'adolescence de Chuck Bell, père de Josh et Jordan, qui deviendra une star du basket-ball. Les éditions Albin Michel l’ont publié en 2019, sous le titre Les vrais champions dansent dans le blizzard, dans la collection Litt’.



Kwame Alexander est né à Manhattan, à New York en 1968. Son père écrit des livres éducatifs et sa mère est professeure d'anglais. Il étudie à la Virginia Tech, université située à Blacksburg dans l'État de Virginie. Ayant du mal à approcher les filles lors de ses études, il se lance dans la poésie et écrit des poèmes d'amour. C'est également durant cette période qu'il étudie la poésie auprès de la poétesse Nikki Giovanni pendant trois années.



En 1995, il fonde sa propre maison d'édition, BlackWords, Inc. Basée à Washington DC, sa principale mission est la promotion et la publication d’œuvres d'artistes Afro-Américains. Il en sera le président jusqu'en 2005. En effet, perdant de l'argent, il quitte la compagnie pour se concentrer à l’écriture.



En 2008, il commence l'écriture de son roman Frères (The Crossover). Entièrement écrit en vers, il lui faudra plus de quatre ans pour terminer le livre. Racontant l'histoire de deux frères passionnés de basket-ball, le livre est plus proche de la poésie que du roman. Visant un public de jeunes garçons, moins enclin à lire que les jeunes filles, le livre sera refusé par de nombreux éditeurs avant d'être accepté et publié par Houghton Mifflin Harcourt en 2014. Son travail est récompensé. En 2015, il gagne la médaille Newbery. Son livre est vendu à plus de 500 000 exemplaires et les deux suivants, Booked et Solo, seront également des best-sellers. Il sera à nouveau sélectionné pour la médaille Newbery en 2020 pour son livre illustré Invaincus (The Undefeated).



Kwame Alexander crée en 2006 le programme Book-in-a-Day (« un livre en un jour ») à la suite d'une demande d'une professeure d'anglais de Detroit. Voulant récompenser le travail de ses élèves, celle-ci souhaite publier les textes écrits tout au long de l'année par ces élèves. Acceptant le projet, Kwame Alexander rencontre la classe sur une journée et les aide à regrouper leurs textes en un document adapté pour l'imprimeur. Ce projet sera finalement prolongé durant neuf années. Sur cette période, il aura publié 76 livres pour 76 écoles regroupant des textes (articles, essais et poèmes) de près de 7 000 élèves. Après l'arrêt de Book-in-a-Day, un partenariat est mis en place avec l'éditeur Scholastic permettant aux écoles de continuer à publier les textes des élèves issus de leurs cours d'écriture. Cette nouvelle formule est nommée Kwame Alexander’s Page-to-Stage Writing Workshop.



Kwame Alexander promeut la littérature à l'international en encourageant la construction de bibliothèques et formant des professeurs au Ghana. Son propre prénom, Kwame, est un prénom originaire de ce pays signifiant « un garçon né un samedi » (bien qu'il soit lui-même né un mercredi).



Kwame Alexander a obtenu en 2015, la médaille Newbery et The Lee Bennett Hopkins Poetry Prize pour Frères (The Crossover), en 2017, le prix Sequoyah Book dans la catégorie Young Adult, un prix littéraire remis par les étudiants de l'état de l'Oklahoma et le prix Rebecca Caudill Young Reader's Book, un prix littéraire remis par les étudiants de l'état de l'Illinois, pour Frères (The Crossover) et enfin, en 2020, The Lee Bennett Hopkins Poetry Prize pour How to Read a Book.



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Kwame Alexander imagine la vie d’un jeune garçon dans le royaume Ashanti dans l’actuel Ghana dans les années 1860. Il évoque en vers libres davantage qu’il ne raconte le quotidien de l’enfant avec sa famille, l’école, les jeux avec ses amis, notamment dans la rivière. Il montre ensuite les fêtes rituelles entre deux clans d’Akans et enfin le négoce des colons qui organisent depuis le fort de Cape Coast, la Porte du non-retour, le commerce triangulaire et la traite des esclaves.



Cette succession de courts chapitres est un kaléidoscope d’images et de sensations. Kwame Alexander est ici proche du conte, jouant avec la symbolique des images et juxtaposant des scènes successives sans narration de l’intrigue ni description documentaire de l’environnement historique.



Il s’agit pour lui de mettre à nu les racines de sa famille et plonger dans l’histoire du peuple dont il est issu. Il y a donc une forte émotion dans le choix des mots pour dire l’indicible, dire l’histoire africaine des Afro-Américains. Ce récit own voice est déjà bien chroniqué sur les réseaux sociaux et s’adresse à une cible Young Adult.

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La Porte du non-retour

Le hasard a voulu que Deborah et Nicolas de Babelio me proposent la même semaine deux gros romans américains traitant de l'esclavage, à lire en avant première.

Je les ai donc lu en parallèle, l'un complétant l'autre puisque celui-ci finit peu ou prou là ou l'autre (Les Chants d'amour de Wood Place) commence.

La porte du non-retour est un roman particulier puisqu'il est écrit en vers. Ces dernières années, j'ai eu l'occasion de lire d'autres récits comme cela entièrement rédigés en vers et j'en ai aimé l'expérience, c'est pour cela que j'ai voulu lire ce livre destiné aux ados.

Nous voici en 1860, en pays Ashanti, où le jeune Kofi nous raconte sa vie, entre son amoureuse secrète Ama, son frère adoré Kwasi, son grand-père le conteur Nana Mosi, son redoutable cousin, son meilleur ami Ebo et l'enseignant blanc M. Phillip. Une vie partagée entre la classe, les plats délicieux de sa mère et la rivière où Kofi vient se ressourcer, lui qui est un excellent nageur.

J'ai beaucoup aimé toute cette première partie emplie de lumière et de préoccupations enfantines, où les personnages s'interpellent les uns les autres un peu comme des chants, ainsi que toute cette poésie de l'eau.

Et puis, l'histoire bascule, L Histoire s'en mêle, et j'aurais voulu ne pas en arriver là... nous parlons bien sûr de la traite des esclaves, même si ce n'est jamais évoqué explicitement. Et si le sujet est tragique, j'ai pourtant décroché du récit, trouvant le style poétique trop poussif ici et inadapté. Bref, j'ai été gênée plus qu'émue et j'ai eu hâte d'en finir.

Ce tome sera suivi d'un deuxième que je ne lirai pas, je pense, pour la raison évoquée.

L'intention de l'auteur de parler de l'origine de l'esclavage américain aux jeunes est louable, mais bien que j'ai globalement aimé le style pour ma part, je ne suis pas sûre que la jeune génération accroche... je peux me tromper.

Je remercie en tout cas Babelio et Albin Michel pour cette expérience de lecture enrichissante.

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Les vrais champions dansent dans le blizzard

Un ouvrage singulier que ce roman écrit en vers plus ou moins libres, parfois très proches du slam et parfois sans rime aucune (problème lié à la traduction ?). Si je ne suis pas allergique du tout à la poésie, j’avoue qu’une histoire de 400 pages ainsi c’est long ! Je ne suis pas particulièrement fan.

Ça donne un récit hyper condensé où toutes les émotions tiennent en quelques mots et on passe à la suite. Le rythme est haletant mais on n’a jamais le temps de s’attarder. De plus les changements de voix se font par un simple changement de police d’écriture mais ce n’est pas super net, une confusion s’est souvent créée au cours de ma lecture, diminuant le plaisir.

Néanmoins les personnages apparaissent plutôt sympathiques, mes préférés étant nettement les grands-parents !

Le sujet principal est le deuil et la reconstruction par le biais du sport, en l’occurrence le basket. De nombreux termes techniques sont utilisés et hélas non expliqués pour les non-initiés. Le récit se déroule en 1988 principalement avec de nombreuses références de l’époque.

Quelques incohérences ou éléments inexpliqués m’ont gênée : pourquoi le grand-père rebaptise son petit-fils ? que devient Chuck à la fin ?

Bref un avis bien moyen, une lecture peu convaincante.

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La Porte du non-retour

1860, Kofi coule une enfance heureuse dans son village au bord de la rivière Offin. Entouré de sa famille et de ses amis, proche de la belle Ama, il partage ses journées entre l’école, quelques corvées, les traditions du clan, le jeu d’oware avec son grand-père et la nage dans la rivière. Il attend avec impatience le moment de son initiation, cet instant où il deviendra un homme.

Mais son destin va basculer, la seconde guerre anglo-ashanti va débuter et les jours heureux ne seront bientôt plus que des souvenirs à chérir.



Ce roman est avant tout un hommage, pour ne pas oublier que l’histoire des afro-américains ne commence pas dans les champs de coton du Sud des USA. L’auteur explique d’ailleurs très bien dans ses remerciements que ce devoir de mémoire était son objectif principal ; un devoir de mémoire pour permettre à ses enfants et à leurs amis de connaître leurs racines profondes par-delà l’océan.



Comme Kwame Alexander est avant tout poète, c’est tout naturellement qu’il nous propose un roman écrit en vers libre. Je pensais retrouver les sensations ressenties en lisant les frères Lehman, imaginant qu’un même procédé littéraire m’amènerait sur les mêmes émotions. Quelle erreur !



Ici, la forme du texte, sur la longueur, prend véritablement aux tripes. Entre langage oral, conte, fable et poésie, la narration du jeune Kofi ne peut qu’attendrir ou émouvoir. Le récit se lit assez vite car la mise en page est très aérée, les chapitres se tiennent parfois sur une seule page et l’ensemble devient lancinant au point qu’on pourrait lire le roman d’une seule traite.

Kofi nous raconte son histoire comme les anciens racontaient autour du feu. Et le lecteur est vite subjugué par ces phrases chantantes qui prennent bien vite vie dans son imaginaire.



Destiné avant tout aux jeunes lecteurs (à partir de 13 ans d’après la couverture), ce roman saura captiver aussi les adultes. Il sera même nécessaire, de mon point de vue, d’accompagner la lecture des plus jeunes pour les aider à appréhender certains éléments très symbolisés dans le roman. Une belle occasion d’échanger entre générations autour d’un sujet grave qui connait encore des retentissements aujourd’hui et pour très longtemps.



Une autre façon d’aborder cette période sombre, une approche poétique des atrocités de l’esclavagisme, un roman terriblement touchant, un destin tragique et émouvant d’un jeune garçon mais aussi d’un pays, voire d’un continent, tout entier… et une folle envie de voir sortir le prochain tome de ce qui devrait être une trilogie.



Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour cette lecture que je prends comme un cadeau.

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La Porte du non-retour

Merci à Babelio et aux éditions Albin Michel pour l'envoi de ce roman !

Un roman sur l'esclavage, en vers libres, ne pouvait que m'intriguer. J'étais curieuse de voir comment l'intrigue avancerait alors qu'elle était découpée en chapitres eux-mêmes divisés en poèmes d'environ une page.



Et cela fonctionne plutôt bien. Certaines inversions sujet-verbe m'ont semblé un brin arbitraire, mais cela vient peut-être de la traduction (qui n'a pas dû être simple !). Au contraire, j'ai trouvé que le rythme ainsi donné tenait du récit oral, un peu comme une mélopée. Bien que cette forme prenne un sens différent dans la première et dans la seconde partie, elle convient bien au fond.



La première partie est consacrée à la présentation de Kofi : sa famille, son quotidien dans le Haut-Kwanta (libre réinterprétation du Ghana par l'auteur) au milieu du XIXème siècle.

La seconde raconte sa capture et le commerce triangulaire, du point de vue des prisonniers.



J'ai préféré la première partie, riche en personnages au fort caractère, en couleurs et en lumières. Mais j'imagine que la seconde gagnera en profondeur par la suite, puisqu'il s'agit du premier tome d'une trilogie. Je guetterai donc le prochain et le lirai avec intérêt.
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La Porte du non-retour

Bonjour les Babelionautes

J'ai reçus ce livre lors d'une Masse Critique avec l'obligation de donner mon avis après sa sorti en librairie.

Mais même si je l'ai lu jusqu'au bout je n'y ai pris aucun plaisir, ce n'est pas mon genre littéraire habituel.

C'est un dialogue avec des passages très court qui s'enchainent sans vraiment avoir réussi à me captiver, car la poésie n'est vraiment pas pour moi.

Pourtant le thème de l'esclavage m'avait séduit.

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La Porte du non-retour

L'auteur nous entraîne en Afrique ,dans l'ancien royaume Ashanti (actuellement au Ghana) pour nous conter l'enfance de Kofi Offin .Ce jeune garçon grandit dans une famille aimante ,au sein d'une société traditionnelle où les colonisateurs anglais ont commencé à pénétrer.L'amour de sa mère , les contes de son grand-père Nana Mosi, son admiration pour son grand frère Kwasi , l'amitié d'Ebo, l'amour naissant pour Ama ,la rivalité avec son cousin occupent ses jours et son esprit.Tout va se fracasser à la suite d'un incident entre familles et déboucher sur l'horreur de l'esclavage. Une histoire tragique qui fut celle des innombrables victimes de la traite, contée avec beaucoup de sensibilité et riche en détails sur une culture effacée de l'histoire .Un livre conçu comme un hommage à ses ancêtres par l'auteur afro-américain et rédigé de manière originale en vers libres.
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La Porte du non-retour

Je remercie Babelio et les éditions Albin Michel pour ce livre reçu dans le cadre d'une Masse Critique privilégiée.



J'ai failli mettre moins de trois étoiles. Qui représentent pour moi le cut pour éditer un texte. Autrement dit : celui-ci passe, mais c'est tout juste.

En effet, si je peux parfaitement comprendre et apprécier et valoriser ces cris d'histoire.s, ces textes qui se veulent témoignages d'histoires bien trop tues, trop longtemps. Pour ne pas dire tuées ou black-listées. Je suis plus que dubitatif et beaucoup moins convaincu par la forme, et même en partie le fond.

Cette typographie avec laquelle on joue, italique, gras, taille des mots... Ce choix de "poèmes" (qui ne riment pas en français. Et qui pour moi ne riment à rien), ces phrases coupées... A quoi cela sert ? J'imagine que le langage originaire est un langage syncopé, chanté, et qu'il ne peut donc pas suffire de compiler ou empiler les phrases de façon standard... J'imagine... Une volonté de poétiser de l'horreur ?

Une volonté de poétiser les émotions... Pour moi ça n'a pas marché. Au contraire, ça complique un peu ma lecture et me fait penser aux arbres qu'on abat pour faire des livres bien trop épais et gros pour ce qu'ils contiennent. Je le vois plus comme un sale jeu marketing qui me gonfle. Le contenu est forcément touchant. Il relate l'histoire d'un jeune homme ou d'un enfant grandissant, dans son ethnie, son pays progressivement envahi par la culture américaine. Envahi et pillé. Cette culture que Kwame Alexander, je pense, nous fait plutôt bien sentir et bien comprendre. C'est le plus réussi de l'ouvrage. Notamment les combats, les amitiés, les liens entre les divers personnages et leurs rôles... 

Les rebonds dramatiques sont là. Enfin, ils sont surlignés sans cesse par la typo etc. (Si jamais on ne comprenait pas...)

Il est vrai aussi que ce livre s'adresse aux jeunes. Mais pas avant 13 ans selon la quatrième de couverture. Je ne dois plus être jeune, je n'ai pas apprécié les formes... Elles m'ont gavé. Et je n'ai pas envie d'être gavé. J'ai envie d'être charmé, séduit, touché par de la subtilité... Ce n'est pas (assez) le cas dans cette Porte de non retour.

Et il s'agirait d'un tome 1. Je ne pense pas retourner vers le tome 2.

Je suis sévère. Car beaucoup apprécieront plus que moi. Beaucoup accoleront beaucoup d'étoiles. Car ils les auront eu dans les yeux. Avec les larmes aussi. Parce que je ne l'ai pas dit, mais ce livre est très triste. 

Et je ne l'ai pas assez dit, c'est surtout le livre d'un enfant qui grandit, un livre d'initiation (un peu), d'apprentissage (de la vie) (d'une vie qui est bouleversée par les intrusions)...

C'est amusant que ce livre soit tellement marketé US pour un livre qui se veut défenseur d'une tradition tout autre. Enfin soit. Monde-paradoxe. C'est ainsi.



Pas plus que trois étoiles. Non, certainement pas plus.
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La Porte du non-retour

Septembre 1860, Ghana. Kofi vit paisiblement avec sa famille. Il va à l’école, joue avec ses amis et est amoureux de la jolie Ama. Nageur hors pair, il a fait de la rivière son lieu de prédilection. Seule obligation à respecter, ne jamais s’attarder près de l’eau une fois la nuit tombée pour ne pas tomber dans les griffes des « bêtes » qui rodent et enlèvent les enfants. Un soir, alors qu’il traîne un peu trop longtemps après le coucher du soleil, son monde bascule. Famille, liberté, innocence, tout va lui être arraché avec une violence inouïe. Commence alors pour lui un long voyage au bout de l’enfer…

Un roman bouleversant, je ne vois pas d’autre mot pour le qualifier avec davantage de justesse. Pourtant Kwame Alexander ne cherche pas à en rajouter dans le registre de l’émotion, il ne force pas le trait. Après tout, les faits se suffisent à eux-mêmes, il n’est pas nécessaire d’en rajouter. Le choix d’un texte en vers libre aurait pu offrir l’occasion d’un glissement vers une forme de lyrisme grandiloquent mais ce n’est heureusement pas le cas. Au contraire, les phrases courtes vont à l’essentiel, elles donnent au monologue de Kofi le rythme d’un chant où la douceur des premières pages prend au fil du récit des accents déchirants.

Un texte de plus sur l’esclavage à faire lire aux ados, un parmi tant d’autres ? Sûrement pas. Car la démarche de Kwame Alexander, américain d’origine ghanéenne, est de revenir sur le chapitre africain de l’histoire de l’esclavage et la responsabilité de certains chefs de tribu dans le développement de « la traite négrière transatlantique ». Un retour aux racines sur les terres de ses ancêtres qu’il a effectué à plusieurs reprises afin de documenter avec un maximum de véracité l’histoire fictive de Koffi. Premier tome d’une trilogie cette « Porte du non retour » est une plongée aussi touchante qu’édifiante au cœur d’une des plus grande tragédies de l’histoire de l’humanité.




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La Porte du non-retour

J’appréhendais cette lecture car je ne connais rien de l’histoire de l’Afrique et je craignais de m’y perdre. Ce sont les vers libres qui ont finit de me convaincre : je suis très sensible à ce style d’écriture direct et poétique.



Le contexte historique du pays nous est rapidement et clairement expliqué. Les habitants tentent de garder leurs coutumes et dialecte Twi alors que l’Europe étend son influence : pour preuve, le nouveau professeur qui insiste pour que les élèves parlent en anglais (et qui n’hésitent pas à fustiger les récalcitrants). Les termes Twi dans les dialogues sont dosés avec justesse : suffisamment pour créer une ambiance mais par trop pour ne pas compliquer la lecture (il y a un glossaire en fin de roman mais certains termes peuvent se passer de traduction; on en comprend la définition selon le contexte). J’ai aimé aussi connaître la définition des symboles à chaque début de chapitre.



Malgré les différences historiques et géographiques, Kofi est un héros auquel on peut s’identifier. Il a 11 ans, il n’aime pas trop l’école (il préfère aller nager à la rivière seul ou avec son meilleur ami), il a un grand frère protecteur, il est secrètement amoureux d’une fille du village, etc.

J’était tellement plongée dans la vie simple de Kofi que j’ai été aussi bousculée que lui quand les choses se sont gâtées. Grâce au talent d’écriture de Kwame Alexander (et à la traduction d’Alice Delarbre), j’avais totalement occulté les éléments de l’intrigue dévoilés dans le résumé. La chute est brutale, les malheurs s’enchaînent et les émotions fortes s’accumulent.



L’esclavage, qu’on connaît tous par le biais de nos leçons d’école et divers documentaires, prend ici une tournure encore plus atroce car on connaît intimement l’une des pauvres victimes. On vit avec elle la violente séparation avec sa terre, sa famille et tout son quotidien; rien ne sera jamais plus pareil. C’est une sensation bouleversante et presque frustrante pour la pauvre lectrice que j’étais, témoin impuissante qui sait ce qui les attend tous.



J’ignore si la version définitive comporte cette indication mais il s’agit du premier tome d’une trilogie (je ne l’ai su qu’en lisant le mot qui accompagnait les épreuves non corrigées). Merci à Babelio et à l’éditeur de m’avoir proposé ce livre car je ne me serais pas retournée dessus en le voyant en librairie. Je serais alors passée à côté d’une histoire poignante écrite dans un style fort auquel on ne peut pas rester insensible.


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