Citations de Larry McMurtry (398)
Il aimait les nuits claires et détestait les nuages - quand le temps était couvert, il se sentait privé de la moitié du monde.
En revanche, il était convaincu que les Indiens comprenaient la lune. Il n'en n'avait jamais parlé avec un Indien, mais il savait que leur peuple avait beaucoup de plus de noms pour la designer que n'en avaient les Blancs, ce qui était pour lui le signe des affinités profondes qu'ils entretenaient avec elle. Les Indiens avaient moins d'activités que les Blancs et avaient naturellement plus de temps à consacrer à l'étude de l'astre nocturne.
– J'ai dit qu'on devrait se marier [...] En plus, vous êtes maigre. Si vous mourez, au moins vous serez pas difficile à enterrer. J'ai enterré assez de maris pour savoir apprécier ce genre de choses.
Une fois, vingt ans plus tôt, il avait eu le béguin pour une fille du nom de Betsie et il avait hésité à lui proposer d'aller faire une promenade, un soir. Mais il était timide, et le temps qu'il se décide à formuler sa demande, Betsie était morte de la variole.
— Je veux pas voir de cochons ici [...] C'est trop intelligent. J'ai pas envie de m'encombrer d'animaux avec lesquels il faut finasser, je préfère cultiver la terre.
La plupart des gens sont prêts à n'importe quoi pour éviter la peur suscitée par le combat.
— C'est mon ragoût de bestioles, Capitaine, expliqua Maude.
— Oh, quel genre de bestioles ? demanda-t-il poliment.
— Tout ce que les chiens attrapent, répondit Maude. Ou bien les chiens eux-mêmes s'ils se débrouillent pas pour attraper quelque chose. Je supporte pas les chiens qu'en foutent pas une.
Allen O'Brien considérait avec mépris les quelques bâtiments qui composaient Lonesome Dove.
- C'est ça, la ville ? demanda-t-il.
- Oui, et c'est encore pire que ça en a l'air, répondit Augustus.
Poussière, tu redeviendras poussière, ajouta-t-il. Maintenant, filons dans le Montana.
Selon son habitude, Augustus, assis sur sa chaise, avala une bonne quantité de whiskey en regardant le jour décroître. ll se balançait sur son siège et levait le coude en alternance. Les journées à Lonesome Dove étaient embrumées par la chaleur et d'une sécheresse de craie que le whiskey atténuait partiellement. L'alcool répandait en Augustus une agréable sensation de brouillard mouillé, aussi fraîche et brumeuse que l'aube sur les collines du Tennessee. Il se saoulait rarement pour de bon, mais il appréciait cette sensation de flou tandis que le soir tombait et que les delicieuses lampées de whiskey entretenaient sa bonne humeur pendant que le ciel se colorait à l'ouest.
Pea Eye, lui, ne recrachait pas une goutte du whiskey. Il avait le cou décharné, et lorsqu'il buvait sa pomme d'Adam saillait tant qu'elle rappelait à Augustus la gorge d'un serpent en train d'avaler une grenouille.
Call, imperturbable, continuait d'observer le bétail. Augustus voyait bien que quitter la frontière et la ville le laissait complètement indifférent.
- Curieux que je me sois associé à un type comme toi, Call, fit Augustus. Si on devait se rencontrer maintenant plutôt qu'à l'époque où on s'est connus, je crois qu'on n'aurait pas deux mots à se dire.
- Je regrette que ça se soit pas passé de cette manière, dans ce cas. Parce qu'alors tu te serais peut-être contenté de deux mots, dit Call.
- On peut pas éviter d'avoir tort, mais on peut apprendre à y faire face, dit Augustus.
July se demanda si la mort était aussi agréable, chaleureuse et réconfortante que le sommeil paisible de son enfance.
[...] années 1850 ...
[...] un type qui se donne la peine de prendre une épouse a généralement pas envie de la laisser derrière lui avait souligné Augustus.
Sinon, il doit faire toutes les tâches ménagères lui-même.
En plus , sans une femme à portée de main, tu risques pas d'avoir d'enfants, et les enfants, c'est une source formidable de main d'oeuvre gratuite.
Ils coûtent sacrément moins cher que les esclaves.
Je sais qu'il y a des idiots dans ce monde pour prétendre que la pauvreté est sainte, mais fais-les marcher pieds nus par un hiver bien rude, comme moi quand j'étais petit, et on verra s'ils la trouvent toujours sainte. La pauvreté (...), c'est quelque chose de foutrement dégradant.
En ce qui me concerne , le premier bandit qui s'amène et qui peut lire le latin aura le droit de nous voler. Je serais prêt à sacrifier quelques canassons pour avoir le plaisir de tirer sur un homme éduqué, ça me changerait.
C'était un phénomène étrange mais néanmoins indiscutable : la mort d'un ennemi pouvait vous affecter presque autant que celle d'un ami.
Un type qui a peur peut se révéler très dangereux.
Maintenant que t'as vingt-quatre ans, t'attends plus à ce que la vie te fasse des cadeaux.