Citations de Larry Tremblay (217)
Je lis des journaux
ensanglantés
Je me sens seul
résultat d'une malheureuse
soustraction
Le livre terminé
je suis hanté
par des châteaux brumeux
des bals masqués
en des contrées rêvées
des histoires d'amour
et de coups de feu
La fiction
provoque en duel
le réel
Je veux espionner
mon dos
au cas où
des ailes me viendraient
L'homme n'est ni le début ni la fin de toutes choses. L'homme est apparu, va disparaître, l'univers ne va pas pour autant cesser d'exister. Quelque chose est supérieur à l'homme, ne serait-ce que la lumière dont la vitesse ne peut être dépassée.
Je te parle de la pureté du coeur. Une force qu'on ne peut pas expliquer, qui se trouve en chacun de nous mais que très peu d'entre nous utilisent. Un amour détaché de tout désir : c'est ça, pour moi, la pureté du coeur.
– Avez-vous maintenant réalisé ce que vous avez accompli ? Vous avez trouvé un chemin pour vous rendre jusqu’à cette drôle de ville. Vous êtes les seuls à l’avoir fait. Tous ceux qui ont tenté de le faire ont été déchiquetés par les mines. Dans quelques jours, l’un d’entre vous retournera là-bas. Toi Aziz, ou toi Amed. Votre père décidera. Et celui qui aura été choisi portera une ceinture d’explosifs. Il descendra jusqu’à cette drôle de ville et la fera disparaître à jamais.
Soulayed, avant de les quitter, leur a encore dit.
-Dieu vous a choisis. Dieu vous a bénis ».
Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c'était une vieille amie qu'elle venait rencontrer.
Le regard est comme l'oiseau, il a besoin d'ailes pour se maintenir en vol. Autrement, il tombe au sol, a continué Soulayed. Jamais nous ne devons baisser les yeux devant l'ennemi. Jamais. Notre haine et notre courage sont les ailes qui portent notre regard au-delà de la montagne, au delà du mensonge dont se nourrissent les chiens. Kamal et Zahed l'ont compris. Et leurs fils aussi l'ont compris.
Les mots de Soulayed explosaient dans l'air comme des petites bombes fragiles qui laissaient derrière elles des traînées de silence.
La neige tombait toujours et enrobait le récit d'Azis d'une couche de protection, l'éloignant dans l'espace et le temps, lui donnant la texture d'un rêve fragile sur le point de s'évanouir.
A quoi ça sert de mettre au monde des enfants si c'est pour les sacrifier comme de pauvres bêtes qu'on envoie à l'abattoir !
Le parfum des fleurs est leur sang, lui avait dit un jour Shalina. Les fleurs sont courageuses et généreuses. Elles répandent leur sang sans se soucier de leur vie. Voilà pourquoi elles se fanent si vite, épuisées d'avoir offert leur beauté à qui veut bien la voir.
Et vous êtes partis à sa recherche comme si c'était la chose la plus précieuse au monde. Du papier et du vent ! J'imagine qu'il devait être fabuleux, votre cerf-volant. .... C'est notre grand-père Mounir qui l'avait fabriqué.
Ecoute-moi, j'ai deux fils. L'un est la main, l'autre le poing. L'un prend, l'autre donne. Un jour, c'est l'un, un jour, c'est l'autre. Je T'en supplie, ne me prends pas les deux.
La nuit des temps, maman m'a raconté, c'est la première nuit du monde. Il faisait si noir que le premier rayon de soleil qui a percé la nuit a hurlé de douleur.
C'est plutôt la nuit qui a dû hurler, c'est elle qui a été transpercée.
Le parfum qui montait de la terre le rassurait, lui permettait de croire que l'avenir avait encore un sens.
Les fleurs sont courageuses et généreuses. Elles répandent leur sang sans se soucier de leur vie. Voilà pourquoi elles se fanent si vite, épuisées d'avoir offert leur beauté à qui veut bien la voir.