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Citations de Larry Tremblay (217)


Écoute-moi, j’ai deux fils. L’un est la main, l’autre, le poing. L’un prend, l’autre donne. Un jour, c’est l’un, un jour, c’est l’autre. Je t’en supplie, ne me prends pas les deux.
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Il est trop facile d’accuser ceux qui commettaient des crimes de guerres d’être des assassins ou des bêtes féroces. Surtout quand celui qui les jugeaient vivaient loin des circonstances ayant provoqués ces conflits dont l’origine se perdait dans le tourbillon de l’histoire. Qu’aurait il fait, lui, dans de pareilles conditions ? Aurait il été, comme des millions d’autres hommes, capable de tuer pour défendre une idée, un bout de terre, une frontière ?
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Mikaël était secoué. L’enfant qui avait écrit cette lettre d’adieu avait neuf ans.Celui à qui elle était adressée avait le même âge. Mikaël mesurait à quel point la guerre efface les frontières entre le monde des adultes et celui des enfants. Il a remis la lettre à Aziz sans pouvoir prononcer un mot.
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Tu n’as pas remarqué ? Les bruits ne font plus les mêmes bruits, et le silence , on dirait qu’il se cache comme s’il préparait un mauvais coup.
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Souvent, avant de retrouver son mari déjà couché, elle allait dans le jardin. Elle s’asseyait sur le banc placé devant les roses et respirait les odeurs riches qui montaient de la terre humide. Elle se laissait bercer par la musique des insectes, levait la tête en cherchant la lune des yeux. Elle la regardait comme si c’était une vieille amie qu’elle venait de rencontrer. Certaines nuits, la lune faisait penser à une empreinte d’ongle dans la chair du ciel. Elle aimait ce moment où elle se tenait seule devant l’infini. Ses enfants dormaient. Son mari l’attendait dans leur chambre et elle existait peut-être comme une étoile qui brillait pour des mondes inconnus. En contemplant le ciel, Tamara se demandait si la lune avait connu le désir de la mort, celui de disparaître à jamais de la face de la nuit et de laisser les hommes orphelins de sa lumière. Sa pauvre lumière empruntée à celle du soleil.
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Il n’avait pas écrit ce texte uniquement pour faire réfléchir ses étudiants. Il se posait lui-même la question du mal. Il était trop facile d’accuser ceux qui commettaient des crimes de guerre d’être des assassins ou des bêtes féroces. Surtout quand celui qui les jugeait vivait loin des circonstances ayant provoqué ces conflits dont l’origine se perdait dans le tourbillon de l’histoire. Qu’aurait-il fait, lui, dans de pareilles situations ? Aurait-il été, comme des millions d’autres hommes, capable de tuer pour défendre une idée, un bout de terre, une frontière, du pétrole ? Aurait-il été lui aussi conditionné à tuer des innocents, femmes et enfants ? Ou aurait-il eu le courage, au risque de sas vie, de refuser l’ordre qu’on lui donnait d’abattre d’une rafale de mitraillette des gens sans défense ?
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Il avait fait la guerre; la guerre l’avait défait. p. 27

Je sais bien que tu ne m’écoutes pas. Je n’ai jamais cru en l’immortalité de quoi que ce soit ni de qui que ce soit. Tu es mort et enterré, ton cadavre déjà mangé par les vers, ce qui ne t’empêche pas de faire partie de moi. Tu es devenu l’autre en moi. En cela, je ne suis plus tout à fait le même. Peut-être suis-je meilleur vivant. Le deuil n’a pas que des fleurs tristes à offrir. Je l’espère. p. 196
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La guerre efface les frontières entre le monde des adultes et celui des enfants
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Mes tentatives effrénées m’intoxiquaient. Je découvrais avec toi la gravité du mot peintre. Je ne tachais plus la toile de mes velléités, je la fécondais de mon désir de te transpercer avec mes yeux. […] J’avais trouvé le corps premier, le modèle qui recelait la vérité espérée.
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.Avoir été mon modèle avait constitué le seul accomplissement valable de ton existence. C'était ta plus grande fierté, tout le reste ne comptait pas. Ça te permettait de survivre, que des milliers d'inconnus à travers le monde regardent ton corps nu, déformé, tordu, vibrant, en slip, tourmenté, fracturé comme un miroir, cravaté, ta beauté coupée en deux, ouvert comme un oeil. Parce que tu avais le sentiment que toi aussi, tu pouvais les voir te regarder. Tu te sentais plus vivant dans mes tableaux que dans ta propre chair.
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Il ne fallait pas peindre la surface des choses, mais ce qu'elle cachait. Ne pas peindre l'espace, mais le temps. Ne pas peindre les corps, mais sa mort.
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Mais c'était de la chair d'enfant qui recevait la morsure des coups répétés. Et cette chair n'était pas en mesure de comprendre réellement ce qui se passait. Elle confondait le chaud et le froid, la douleur et le plaisir, elle les mariait, les fusionnait et accouchait d'une chose innommable, motte d'existence qui n'était pas tout à fait humaine.
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J'ai su avant même de te connaître que je serais ta perte. J'avais besoin de ta déchéance pour peindre ce que j'avais dans le sang depuis les affres de mon enfance. J'étouffais.
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Tu as ébranlé ma vie comme un coup de poing que je n'ai pas eu le temps de voir arriver.
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Je ne peignais pas de paysage. Ma peinture ne supportait pas le grand air. Pas besoin de montagnes, de rivières, de déserts, de pâturages ni de plages léchées par les vagues. Encore moins de soleil, de lune, de nuages. Ton corps me suffisait à peindre l’univers.
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Je ne voulais pas t’admirer, seulement te cadrer, profiter de ton corps, le fourrer dans ma peinture. Tu étais le sac de sensations que je cherchais, le contenant que je désirais vider et lancer à grands jets sur ma toile.
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Si Amed pleurait, Aziz pleurait aussi. Si Aziz riait, Amed riait aussi. Les gens disaient pour se moquer d'eux : "Plus tard ils vont se marier."
Leur grand-mère s’appelait Shahina. Avec ses mauvais yeux, elle les confondait tout le temps. Elle les appelait ses deux gouttes d’eau dans le désert. Elle disait : "Cessez de vous tenir par la main, j’ai l’impression de voir double." Elle disait aussi : "Un jour, il n’y aura plus de gouttes, il y aura de l’eau, c’est tout." Elle aurait pu dire : "Un jour, il y aura du sang, c’est tout."
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Mickaël mesurait à quel point la guerre efface les frontières entre le monde des adultes et celui des enfants.
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Ton corps me suffisait à peindre l'univers"

"J'ai aimé ta fureur. Et j'ai été effrayé par la tendresse qui a envahit ton corps endormi"

"Et j'aimais cette usure qui sortait de ta bouche, j'aimais tes lèvres qui la rendait visible"

"Un impossible cri noir"

"L'abandon de ta peau se métamorphosait en l'errance de ta chair"

"Pour moi, il n'y a toujours eu qu'une seule chose à peindre : le corps et son cri."
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Les deux frères étaient couchés sur le toit de la maison. Les premières étoiles venaient d'apparaître. Elles perçaient le ciel une à une, avant de le cribler par dizaines de leurs feux scintillants. Amed et Aziz avaient pris l'habitude de monter là-haut profiter de la brise. Ils s'étendaient sur le dos près du gros réservoir d'eau et plongeaient leurs regards dans la nuit infinie.
- Ne sois pas triste, Amed. Bientôt, je serai là-haut. Promets-moi que tu viendras chaque soir ici pour me raconter ta journée.
- Comment je ferai pour te trouver, il y a tellement d'étoiles ?
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