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Citations de Laure Gouraige (25)


Votre objet à vous est déjà peu clair, certes clair de peau, mais sombre en esprit ; en bref, vous divaguez, vous sombrez dans un délire noir. (p22)
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Euxsont une famille. Vous, une intruse. Vous pleuriez cet isolement lorsque vos cousins vous présentaient par ce lien suspect. Leurs amis incrédules, le terme de cousine devait être une exagération, il n’avait de familial que la forme d’une affection enfantine.
À l’école vos camarades vous dévisageaient, tu es adoptée ? Non, répondiez-vous. Vous ajoutiez que vos souvenirs
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Sur toi, je ne peux pas dire que le beau
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Au fil des pages : "solliciter des peurs pour masquer autre chose... Vous cherchez ay l'humilier, telle que vous vous sentez par sa faute... vous éprouvez une satisfaction immense à fabriquer ce que vous n'êtes pas.. vivre agglutinée au souvenir que les gens ont... impossible de reculer. A la fois, impossible d'avancer... La seule chose qui vous obséde... la fin de toute chose... autant d'agonies dont on ne guérit pas... On peut tout dire, tout penser, tout croire, le mensonge devient la vérité, de vérité il n'y a pas... pas de distinction entre le réel et le mythe... coincée entre deux états, la colère ou la déception... ce corps est léger, il ne vous écrasé pas... la vie est partout... c'est particulièrement excitant d'être un mouton perdu dans son troupeau... Vous êtes dans la vie, à la fois au dehors, en contemplatrice. Le monde se tient devant vous, juste là, pourtant inaccessible..."
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J'ai raccroché. J'ai réfléchi à l'irréel de notre conversation. J'avais éprouvé un certain réconfort après notre discussion et simultanément je me sentais redevenir une enfant. J'étais dans cet aéroport avec cette nouvelle et je ne parvenais pas à être dans cet aéroport avec cette nouvelle sans toi. Il y avait une dimension pathétique dans cet attachement.
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Cette exception que tu as créée chez moi a fait de moi un être étranger à la vie. Je vois la vie. Je la vois ; elle est posée devant moi et je suis au-dehors. Ne pas faire d'erreurs, éviter les erreurs, avoir peur des erreurs, me priver de choisir, me faire croire que je choisis, inéluctablement en faisant de moi un être de l'obéissance tu as rompu un lien entre moi et le monde.
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Peut-être aurais-je souhaité me tromper ? N'ayant songé à rien, me tromper sur tout. Peut-être aurais-je souhaité suivre des études minables, partir en vacances dans des lieux minables, côtoyer des gens minables, écouter de la musique minable, avoir pour seule aspiration d'être minablement libre. Dans la vie, nous ne faisons pas les choses par plaisir, nous n'étudions pas telle ou telle matière parce qu'elle nous attire, nous devons faire ce qui dans le cadre du système scolaire nous rend exceptionnel, disais-tu. Nous sommes l'ensemble révélé par nos choix.
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C'est un objet encombrant, une identité. (...) Vous épousez des formes ennuyeuses, des évidences pour les détruire, vous êtes une ébauche. (p23)
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Bonjour, je me permets de vous appeler car j'aimerais vous inviter à témoigner dans mon émission de radio du racisme anti-noir dont vous êtes victime. Rappelez-moi quand vous le pourrez. Merci (p9)
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Avant-hier, Marc Weitzmann a interrogé longuement l'autrice sur France Culture et a présenté son roman comme l'un des meilleurs de la rentrée littéraire 2022. Un livre essentiel, qui interroge avec humour sur l'identité mouvante de chacun aux antipodes des discours extrêmes si prompts à se déverser dans les médias.
Alain Mabanckou l'a affirmé aussi avec force : à lire absolument ❤
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Annie Ernault a dit grand bien de ce livre dont je vous recommande vivement la lecture.
Laure Adler a même eu du mal à croire qu'il s'agissait d'un premier roman tant elle a admire le style, la sensibilite et la maturité de l'autrice. Au top 10 des meilleurs livres de 2020 (les grands prix littéraires l'avaient d'ailleurs sélectionnée à plusieurs reprises) 👍
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Vous arrangez votre monde pour éviter d’admettre que l’étrangère, c’est vous. Ces étudiants vous dégoûtent, ils se flattent d’être des voyageurs, se vantent de leur curiosité, nous avons l’esprit aéré, oui, oui, nous sommes les découvreurs du monde, et vous ? Vous, vous êtes une crasse. C’est ce que vous avez choisi d'être n'est pas? Une coquille vide.
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C’est une chose qu’on ne faisait pas en philosophie, des excursions.
L’apprenti philosophe a pour seule distraction la bibliothèque, pour seul repas un tas de poussière. Votre oncle est donc parti avec ses élèves, il n’est
pas le genre de scientifique à végéter entre quatre murs. Les étudiants commentent l’île, se pâment au souvenir de leur aventure, supplient leur professeur d’y retourner bientôt, très bientôt. L’année prochaine, n’est-ce pas ? Ce raffut vous met en colère. Vous êtes vexée de ne pas avoir fait partie du voyage, isolée dans votre ignorance. C’est de votre île qu’il s’agit, non de la leur. Votre géologue vous a présenté comme sa nièce, c’est un lien grave qui vous unit définitivement à lui, à Haïti. Un
élève vous demande de quand date votre dernier voyage. Quand es-tu allée à Haïti pour la dernière fois ? Les Haïtiens disent en Haïti. Vous entretenez cette familiarité, c’est l’unique forme de proximité à laquelle vous vous accrochez.
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Vous vous comportez peut-être
comme cette loutre, vous n’êtes ni une femme ni un
homme, mais une tortue élevée parmi les humains.
Votre famille s’est entendue pour faire croire à votre
ressemblance, au fond de vous, vous l’avez toujours
su, il y a un truc qui cloche.
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Votre regard est absorbé par les tranches des bouquins, vous lisez noir, noir, noir, noir, noir et noir.
Votre exploration a été productive, une quinzaine de livres rédigés par des Américains. Votre histoire ne s’est pas déroulée sur ce continent. Certes,
sur des îles plus proches de l’Amérique que de l’Europe, des îles nommées Caraïbes. La ségrégation aux États-Unis fera l’affaire. Elle vous touche
moyennement, cependant plus directement que celle de l’Afrique. À cet instant, l’essentiel étant de regarder par la fenêtre.
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C’est un objet encombrant, une identité. Elle vous empêche de dormir, vous coupe l’appétit, vous précipite en vous-même. Vous épousez des formes ennuyeuses, des évidences pour les détruire, vous êtes une ébauche. Détruire.
Recommencer. S’énerver, recommencer. Détruire.
Que de recommencements, que d’énervement.
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Un homme est un homme, ce serait plus juste avec une majuscule. Vous récrivez, un Homme est un Homme. Pas
glorieux, un humain est un humain. Votre propos est faible, le message en extinction. Il est temps de revoir cette langue qui s’apparente au masculin, elle, contrairement à vous, est pourvue d’une identité forte. La neutralité du français n’est pas votre objet.
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Cette journaliste demande l’impossible. Je cherche un vrai Noir, mais pas trop noir, juste la
teinte en dessous, en bref, un Noir qui existe. C’est un tel fouillis, revenez à l’essentiel. Pour un sujet aussi grave, la voix de votre journaliste est bien enjouée. Pourriez-vous témoigner du racisme anti-noir dont vous êtes victime, tralalalalalalalalère. Ça sent le traquenard. Pas de lieu, pas de nom, aucun détail sur la chaîne de radio. C’est la garantie d’être kidnappée par une station fin de siècle. La journaliste s’adresse à vous sans hésiter. Elle vous connaît.
Peut-être de l’école ? Votre seule fréquentation aspirant au journalisme a terminé clerc de notaire à Aix, vous l’aviez croisée dans le train, déguisée en
vieille rentière. Les autres ont disparu. Vous étiez quarante-deux dans votre classe au lycée, trois garçons, trente-neuf filles. Certains dossiers sont à classer vite fait. Seule une petite dizaine aurait pu devenir votre journaliste. Faudrait-il encore avoir la mémoire des noms. L’un d’eux vous revient, son
curriculum est à disposition sur internet.
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Pourtant, vous êtes quelqu’un. Vous répétez, je suis quelqu’un. Un cœur attaché à un corps, un corps de femme. Vous êtes une femme. En ouvrant vos rideaux vous éprouvez un léger dégoût, un petit dégoût qui flotte dans l’atmosphère, comprimé dans vos bras, tassé dans vos jambes.
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Vos cheveux sont raides, vous les lissez depuis quinze ans. Vous seriez plus sincère avec vos boucles. Votre peau d’un jaune
grisâtre, le teint abject qu’elle revêt en hiver, ne raconte rien de votre soleil. Ce que vous êtes, votre totalité est décevante. Je suis décevante, dites-vous.
Vous ne pouvez témoigner de rien. Vous n’êtes pas vraiment noire.
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