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Citations de Laurent Guillaume (190)


Il ne parvenait pas à se résoudre à l'utilisation de ces armes indignes, seulement bonnes pour les paresseux. Dans sa conception d'honorabilité du métier de tueur, on devait aller au contact de la cible dans une quasi étreinte intime et non pas l'abattre dans le dos, comme un lâche.
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Les montagnards ont souvent du mépris pour ceux qui vivent dans l'abondance des terres basses. De leur point de vue, la vie facile rend faible et indolent. Quant aux hommes des plaines, ils craignent les montagnards ces barbares frustes et illettrés. Ils n'ont pour seul désir que les soumettre.
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Neal était né à Accra mais n’avait connu réellement que la Sierra Leone. Aussi faisait-il contre mauvaise fortune bon cœur quand on l’appelait l’Ashanti, lui qui se savait Sierra-Léonais.
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Monet n’était pas vraiment un rond-de-cuir. La paperasse, il avait toujours détesté ça. À la Crime et aux Stups, il s’était dépêché de prendre du galon quitte à piétiner un peu ses collègues, mais pas pour l’avancement et encore moins pour le salaire. Il n’en avait rien à foutre des honneurs et il n’avait que peu de besoins, hormis s’offrir un bon resto de temps à autre et s’approvisionner en romans noirs chez son bouquiniste.
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Le bleu entra dans la pièce comme s’il avançait dans le chœur d’une église. Mako éjecta le chargeur et jeta un œil dans la chambre.
— T’as de quoi noter ?
— Oui major.
— Et arrête avec tes majors, bordel. Tout le monde m’appelle Mako. Bon, prends note : pistolet semi-automatique de marque Browning modèle GP 35, 9 mm parabellum, sept cartouches dans le chargeur, une dans la chambre.
Il retira le chargeur et éjecta la cartouche qui restait à l’intérieur. Il glissa le tout dans un sachet à scellés pendant que le gardien de la paix griffonnait à toute vitesse, la pointe de la langue entre les dents.
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Mako se pencha. Sur le sol, à quelques centimètres de la main, un pistolet semi-automatique.
— Browning GP 35, murmura le flic.
Un calibre ancien mais efficace. Le policier glissa le stylo dans le pontet et souleva l’arme avec précaution. Il l’approcha du visage et huma. Il perçut une forte odeur de cordite qui lui piqua le nez. Depuis le pas de la porte où il avait remplacé Mako, Lévêque suivait les opérations avec intérêt.
— Eh bien, qu’est-ce que t’attends Marc ? Ramène ton cul et file-moi un coup de main.
Le bleu entra dans la pièce comme s’il avançait dans le chœur d’une église. Mako éjecta le chargeur et jeta un œil dans la chambre.
— T’as de quoi noter ?
— Oui major.
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Dans le lit, le cadavre.
Le policier se tourna vers le couloir d’où la technicienne l’observait.
— Je peux y aller Lucile ? T’as fini ?
Elle lui sourit et leva le pouce.
— J’ai pas encore fait le macchab, j’ai pensé que tu voudrais avoir la primeur.
Mako opina en se demandant comment elle faisait pour être toujours de bonne humeur en côtoyant des morts à longueur de temps. À la réflexion, c’était peut-être ça le secret. Les morts sont tellement moins chiants que les vivants. Spécialement celui-là.
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Des flics du commissariat local les attendaient avec un véhicule d’urgence des pompiers devant un pavillon genre Île-de-France qui a mal vieilli, enserré dans une rangée de maisons semblables qui donnaient sur les tours du Bois-l’Abbé. La plupart étaient protégées par des murs de moellons surmontés de barbelés ou de tessons de bouteille. En avançant vers ses collègues en faction, Mako songea à un camp retranché dans les marches d’une contrée barbare.
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Le flic soupira. La nuit ne manquerait pas d’être agitée. Déjà une agression sexuelle probable sur une femme, un truc immonde d’après ce qu’il avait compris, dans la zone d’Ivry. L’affaire avait été préemptée par les cadors de la PJ, ce qui lui convenait parfaitement.
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Marie s’arrêtait toujours quelques instants sur le seuil avant d’entrer chez elle. Ces secondes, les pieds sur le paillasson, étaient presque devenues un rituel. Elles faisaient office de sas de décompression. La jeune femme se débarrassait des miasmes de son boulot sur le palier du quatrième étage avant d’entrer dans son autre vie. Ces derniers temps, elle avait de plus en plus de mal à maintenir la frontière
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— Désolé d’avoir dû te rappeler.
Elle secoua la tête pour dire non, ce n’est rien, j’ai l’habitude. Alpha se tourna vers la caravane.
— On a une jeune femme d’une vingtaine d’années dans le coma.
— Quelles sont ses chances ?
— On dirait qu’elle va s’en sortir, dit-il l’air pensif.
— Qui l’a trouvée ? demanda-t-elle.
— Des gosses à vélo. Ils cherchaient sans doute un coin tranquille pour se faire un petit joint. Un coup de bol, l’immeuble au-dessus et le parking devaient être rasés dans les quarante-huit heures.
— Le substitut se déplace ?
— C’est le vice-procureur qui est de permanence. Il m’a demandé de lui rendre compte.
— Ça n’a pas l’air de l’intéresser.
— Il a toujours préféré sa couette aux sacs à viande.
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À l’intérieur du parking, il faisait sombre et humide, seuls les projecteurs de l’identité judiciaire éclairaient la scène de crime, tout au fond.
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Marie Auger passa en voiture devant les barrières métalliques. Des panneaux jaunes à tête de mort annonçaient l’interdiction d’entrée. Elle alla se garer un peu plus loin, devant la bouche du parking souterrain situé rue Marcel-Cachin dans la commune d’Ivry-sur-Seine. Le soleil s’était couché derrière une muraille de nuages gris sans qu’on ait pu l’apercevoir de la journée. C’était comme si le jour et la nuit ne s’étaient pas succédé, et qu’un lent crépuscule avait investi cette zone entre le parc départemental des Cormailles et le nœud ferroviaire du sud de Paris. Elle serra le frein à main et fit basculer le pare-soleil où l’écusson de la police coincé là s’éclaira.
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tu es mon premier flic végétarien.Bordel , j'avais déjà eu du mal à m'habituer aux flics sobres mais là c'est le coup de grâce.
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Non, ce qui tue ou qui assassine la plupart des gens, c'est la connerie humaine, la médiocrité, la jalousie, la rancœur, les frustrations, bref, toute la merde inhérente à la condition humaine.
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[...] - Mako porte un poids terrible sur les épaules, finit-il par dire, un de ceux qui aurait rendu fou n’importe quel type un peu moins costaud. Lui, il affronte cette chose. Affronter, il ne sait faire que cela. C’est sa nature.
– De quel poids parles-tu ?
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Et puis, il y avait Angy, vêtue d'une robe rouge, un peu voyante, qu'ils avaient achetée juste avant la cérémonie. Elle s'était même un peu maquillée; juste ce qu'il fallait. Angy, qui s'en foutait du noir parce que sa grand-mère aimait bien la couleur et les fleurs rouges comme les coquelicots, les roses et les amaryllis. Elle se tenait tout devant, fraîche et jolie malgré ses larmes au milieu des survivants décrépits de la famille Morel.
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- Et toi ? Pourquoi tu n'es pas resté aux Stups avec Alpha ?

Mako observa un court silence, puis répondit.
- J'aurais aimé, mais l'appel de la nuit était trop fort. Fallait que j'y retourne. Je suis un flic de terrain, j'ai besoin de la rue. Avec les années, j'ai développé une addiction sans sevrage possible. Ca peut paraître étrange, mais j'aime ce monde-là... Les voyous, les junkies, les putes du bois et même les michetons. La nuit, j'ai l'impression d'être quelqu'un. C'est mon univers. Le jour, j'ai l'impression de n'être qu'un exilé, d'encombrer les gens. Tiens, un peu comme l'albatros de Beaudelaire sur le pont du navire.
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Chez moi, les arbres sont prisonniers dans des parcs et des squares pour être bien certain qu’ils ne vont pas s’évader et semer la mort et la désolation parmi les Parigots. Ici, il y en a tellement en liberté que j’ai l’impression de faire un safari.
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La paperasse, il avait toujours détesté ça. À la Crime et aux Stups, il s’était dépêché de prendre du galon quitte à piétiner un peu ses collègues, mais pas pour l’avancement et encore moins pour le salaire. Il n’en avait rien à foutre des honneurs et il n’avait que peu de besoins, hormis s’offrir un bon resto de temps à autre et s’approvisionner en romans noirs chez son bouquiniste. Il n’espérait plus vraiment fonder une famille.
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