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Citations de Laurent Guillaume (190)


Sur l’écran, un journaliste à l’accent savoyard épais comme un reblochon fermier interviewait un officier supérieur de la gendarmerie – un lieutenant-colonel d’après les galons. Un bandeau rouge déclarait : « Urgent : les évadés de Savoie demeurent introuvables. » Des photos de signalement judiciaire montraient deux types, l’un moustachu et l’autre barbu, avec des gueules de gibier de potence. Un métèque et un Blanc. Le galonné expliquait que les enquêteurs de la section de recherche de Chambéry avaient du nouveau dans la poursuite des deux évadés du centre pénitentiaire d’Aiton.
« Nous sommes sur une bonne piste. Nous aurons des éléments à vous communiquer sous peu. »
— Sous peu, répéta Monet avec un sourire mauvais. En gros t’as rien, tu patauges dans la semoule, Cruchot.
Voir les gendarmes tenus en échec par des fugitifs mit un peu de baume au cœur du policier.
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«  Aucune faiblesse n’était tolérée. La passé était le passé .

Neal allait subir un entraînement militaire pour le préparer à sa future carrière de guerrier du RUF » .
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--Il y a des trucs contre lesquels même Dieu ne peut rien, dit la gamine avec une philosophie affectée.
C'est plutôt que Dieu n'aime pas se salir les mains, songea Mako.
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Numéroter mes abattis. Je souriais en mon for intérieur, Kansaye employait souvent des expressions surannées.
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Dans un etat proche de l'hébétude, elle descendit les quelques dizaines de mètres qui la séparait du gros de l'hécatombe. Le lieutenant marchait devant son fusil à pompe négligemnment pose sur l'épaule. Il y avait des corps partout, allongés dans les les postures grotesques dans lesquelles la mort les avait pris. Et soudain, la guerre devint pour elle une réalité tangible, de cris de souffrances, d'odeurs infectes et de peur si intense qu'elle flottait au-dessus des corps martyrisés comme un nuage aigre. La guerre à l'état brut, sans le filtre esthétisant d'Hollywood ou des journaux télévisés. Sans même le filtre familier et rassurant du viseur de son Leica. La guerre était tout autour d'elle, sur elle, en elle, en petits restes sanguinolents de ce qui avait été le jeune garçon à l'aube de l'âge d'homme.
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- Je ne vous ai pas tout raconté. J'ai passé la matinée à photographier des gens, du camelot au porteur d'eau, du moine bouddhiste à la cuisinière de rue. À midi, j'ai mangé dans une de ces échoppes sommaires. Du riz avec du poulet frit, Délicieux. Puis je suis repartie. J'étais grisée par le dépaysement, les gens si gentils, souriants, les odeurs d'épices...et c'est là que j'ai entendu cette détonation. 

Fowler la dévisagea. Elizabeth s'alluma une Du Maurier et souffla nerveusement la fumée. 

- Au début, j'ai cru que cétait le raté d'un moteur, mais je me suis tout de même approchée pour vérifier. 

- Ce n'était pas le raté d'un moteur. 

- Non, dit Elizabeth. C'était une grenade, d'après les témoins, lancée sur la terrasse de La Pagode. Il s'agit d'un salon de thé situé dans la rue Catinat. 

- Je connais La Pagode, dit Fowler. Leur thé est juste convenable, mais leur chocolat chaud est divin. Ils font régulièrement l'objet d'attaques. Nul ne sait pourquoi.

- Il y avait des gens à terre, des dames distinguées, des messieurs annamites, des boys et des enfants. La plupart se relevaient, mais trois personnes sont restées au sol. L'une d'entre elles était morte. Une femme dans une jolie robe blanche toute maculée de sang. Et puis les secours sont arrivés, des ambulances, Ils ont emmené les blessés et la victime. Alors le patron, un jeune Français, et ses employés ont essuyé les flaques de sang, ramassé les débris et réinstallé les tables. Tout le monde s'est rassis comme si de rien n'était.

- Fowler regarda en contrebas les quais qui se noyaient d'ombre. 

- Vous avez pris des photos ? demanda-t-il. 

- Oui, toute une pellicule. Fowler leva son verre.

- Trinquons à vos premiers clichés de sang. Vous êtes officiellement une reporter de guerre. 

– Ce n'était pas la guerre, dit-elle, juste le meurtre aveugle d'une innocente. 

Fowler ricana. 

- Ma chère, c'est surtout ça la guerre. Le massacre des Innocents. Vous vous attendiez sans doute à quelque chose de plus romantique ?
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A la guerre, tout le monde ment. Tout le monde se parjure.
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[...] — Je ne dis pas qu’il y a un camp du bien et un camp du mal, non, certainement pas. Je dis que le plus souvent il y a un camp du mal et un camp du moindre mal.
— Et vous pensez que nous autres Occidentaux sommes le moindre mal ?
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- Pour en revenir aux crimes que j'ai résolus. ce n'était que très rarement le fait de génies criminels, pas plus que de types incarnant le mal absolu comme dans Le Silence des agneaux. Jamais vu d'Hannibal Lecter. Non, ce qui tue ou qui assassine la plupart des gens, c'est la connerie humaine. la médiocrité, la jalousie, la rancœur, les frustrations. Bref toute la merde inhérente à la condition humaine. Y a rien de glamour là-dedans.
- Vous ne seriez pas un peu misanthrope ?
- S'il y a un type sur cette planète qui en a le droit, c'est bien moi, dit-il en soufflant la fumée.
- Misanthrope et égocentrique.
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Ce serait un coup de génie incroyablement ironique : créer de toutes pièces une prétendue rébellion pour s’emparer de mines de diamants, et lorsque la guerre est en voie de s’achever, investir l’argent qu’on a gagné grâce aux massacres dans des mines parfaitement légales et déclarées…
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– Nous ne pouvons pas tuer tous les gens qui représentent une gêne, Monsieur.
– Bien sûr que si, nous pouvons ! Pourquoi ne pourrions-nous pas ? Cette nation s’est même bâtie sur ce principe.
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Ainsi on en est là, se dit-il, prêts à se massacrer entre nous pour quelques cailloux. La rébellion, toute cette merde n’est que l’excuse pour que certains puissent s’enrichir. Nous sommes des assassins aveugles, des pantins entre les mains de salopards avides comme cet Américain, comme Popay et comme ce chef du Hezbollah.
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Toi, ce qui te paralyse, c’est pas la peur de mourir ou d’être blessé, c’est tes racines. L’âme de ton père et le souvenir de ta mère, ils sont vivants en toi. Et tu as peur de les perdre, de les effacer en tuant des innocents parce que ça va à l’encontre de ce que tes parents t’ont appris. Tuer des gens innocents, c’est comme tuer ton père à chaque fois et effacer ta mère, t’en éloigner.
Il resta quelques instants silencieux, comme s’il puisait dans ses propres souvenirs.
– Ce sont des gens bien, mais ils représentent un danger pour toi. Les gens bien ne font pas de vieux os dans la rébellion. Tu ne veux pas les trahir, alors ils restent en toi, ils guident tes actes, ton fusil, tes cibles.
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L’Américaine vint se planter devant Tanya avec un sourire si chaleureux qu’elle aurait pu l’imaginer penchée à son chevet, occupée à lui éponger le front lors d’une mauvaise grippe.
Cette femme est une tueuse, une tueuse maternelle…
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Soudain, le Libanais ralentit et s’accroupit devant un buisson touffu. Il se mit à quatre pattes et rampa à l’intérieur. Neal et Eden firent de même. Ils constatèrent que le buisson était fait d’un entrelacement savant de branches. Mais ce qui retint vraiment leur attention, c’était la petite créature qui reposait sur une paillasse d’herbe fraîchement coupée. C’était un petit mammifère d’une quarantaine de centimètres de long. Son pelage soyeux gris clair était constellé de taches marron foncé, un peu comme une petite panthère. Elle avait de grandes oreilles qu’elle avait redressées à l’entrée des humains dans son refuge. Ses yeux noirs comme des billes d’ébène étaient pleins d’une profonde inquiétude. Sa queue, longue et touffue, battait l’air nerveusement. Elle émit un cri bref puis se laissa tomber sur le côté. C’est là qu’Eden vit les trois minuscules bébés qui tétaient aux mamelles du carnivore. Elle poussa un petit cri d’extase et la maman se redressa.
– C’est une genette, dit Saad d’un ton professoral.
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Madame Yeboah mettait un point d’honneur à ce que l’immeuble soit correctement entretenu et toujours propre. Pas de peinture écaillée, pas de poussière, pas d’immondices chez les Yeboah. Du coup, dans la crasse générale de la capitale du diamant, l’imprimerie faisait figure d’îlot de salubrité. Du coup, les voisins jalousaient les Ashantis, comme on appelait les Yeboah à Koidu. Ce mot faisait référence à l’ethnie de Monsieur Yeboah qui venait du Ghana, plus précisément de Kumasi. Les mauvaises langues se posaient la question de savoir pourquoi un monsieur ghanéen avec de la fortune et de l’éducation était venu s’enterrer dans ce trou poussiéreux de Salone. Pas pour les diamants, manifestement. On racontait que l’imprimeur avait été un grand journaliste à Accra dans les années 1970 et 1980. De plus mauvaises langues encore prétendaient que Monsieur Yeboah s’était mêlé de politique en rédigeant un brûlot contre le Conseil provisoire de défense, une sorte de junte à la solde de l’ex-président Rawlings. Monsieur Yeboah n’avait dû son salut qu’à une prompte fuite en Sierra Leone, là où les sicaires de Rawlings n’avaient que peu de chances de le retrouver
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Eden Koroma attendait avec impatience que retentisse la sonnerie libératrice. Elle regardait ses camarades qui avaient toutes le nez collé à leur copie. Elles écrivaient avec application, évitant soigneusement les ratures qui faisaient pousser de hauts cris à sœur Mary. À côté d’elle, Mina émettait de petits soupirs inquiets. Sa langue pointait entre ses lèvres, signe chez elle d’une extrême nervosité. La sœur leur avait demandé de rédiger un texte décrivant ce que leur inspirait le tableau de Turner Sur le chemin du bal, une huile sur toile dont l’original était exposé à la Tate Gallery de Londres. La sœur avait posé une copie fatiguée de la célèbre toile sur le porte-craies, et l’avait adossée au tableau noir. Les couleurs topaze du tableau s’étaient rembrunies sous l’effet des ans. John, le grand frère d’Eden qui faisait maintenant des études de droit à l’université de Fourah Bay à Freetown, avait subi la même épreuve bien des années auparavant. Et sans doute que le père d’Eden y avait eu droit en son temps. La jeune fille regarda l’horloge dont les aiguilles avançaient avec une lenteur désespérante. Plus que trois minutes.
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— Je m’appelle Makovski, j’appartiens au service du quart de nuit. C’est moi qui ai la charge de l’enquête sur la mort de votre fils. Je vous présente mes condoléances.
Le vieux jeta un œil morne aux nouveaux arrivants.
— Une enquête ? Mon fils s’est suicidé, c’est ce que j’ai dit au docteur du Samu, mais il n’a pas voulu délivrer le certificat de décès. Il a dit qu’il mettait un…
Le vieux ne trouvait pas ses mots. Il se tourna vers sa femme, implorant de l’aide. Elle détourna le regard et fixa la nappe aux couleurs passées.
— Un obstacle médico-judiciaire. C’est la procédure normale pour tout suicide, intervint Mako. Ça signifie simplement qu’on vérifie une chose ou deux. Vous pouvez me dire ce qu’il s’est passé ?
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T'aurais jamais du revenir gamin.Jamais! Il n'y a que du malheur qui attende ici.
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Y’a aucun boulot qui mérite que tu lui donnes tout, c’est la seule vérité.
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