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Citations de Lionel Astruc (56)


En Inde, nombreux sont les citoyens qui consacrent leur vie à la défense des plus pauvres
(...)
Ils utilisent des méthodes différentes, bellicistes ou pacifiques, plus ou moins radicales, mais tous reconnaissent sans ambiguïté Un seul et même adversaire : la consommation de masse et la mise en scène qui entoure ce modèle de société, en Inde comme dans le reste du monde. Les multinationales, aidées par les responsables politiques ont érigé, entre les consommateurs et l'extraction des matières premières, un mur d'images. Celui-ci met en scène la consommation comme un acte bénéfique pour la croissance, un acte positif, léger, sans conséquence, une distraction aussi facétieuse qu'un scénario publicitaire. En revanche, l'histoire vraie de Hem et cette guerre des matières premières qui fait des milliers de morts n'a aucune place sur cette vaste mosaïque d'information et de communication, aucun écho dans les médias européens. De fait, ce conflit nous ramène à une réalité dissonante et finalement atroce. À la manière d'un vortex, il concentre nos responsabilités éparpillées en un seul et même tourbillon de violence.
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L'horreur, le drame de ce premier village brûlé, ces premiers paysans morts n'étaient que le prélude du parcours macabre de cette "marche pour la paix" qui durerait cinq années. Les violences atteignirent un niveau insoutenable dès les tout premiers mois. L'arrivée d'un bataillon indien du Nagaland la première semaine d'aout 2005 vint aggraver encore le carnage. Sur la place du village d'Iril, le corps sans tête d'un villageois avait été pendu pour que chacun puisse le voir. Dans les localités de Vechapal, Hurepal et Harital, dix membres des tribus locales furent encerclés et tués à bout portant. Les têtes de la plupart d'entre eux furent coupées et brandies comme des trophées. Des scènes équivalentes allaient se dérouler régulièrement pendant les mois suivants. Poussés par la terreur, les villageois laissaient toutes leurs possessions sur place et rejoignaient des camps organisés comme des prisons, le long des routes les plus proches. Un vivier idéal pour renforcer les effectifs de la milice. De leur coté, les naxalistes réagirent et firent exploser dès la fin d'aout un véhicule contenant 23 soldats.
Plusieurs observateurs, journalistes et ONG furent bientôt alertés par une trouble concordance; pourquoi les attaques des forces paramilitaires et de la police frappaient elle principalement de sud du Chhattisgarh? Ils découvrirent rapidement qu'à quelques kilomètres de là , les mines de Bailadila devaient être attribuées par la NMDC (National Mineral Development Corporation), entreprise publique d'exploitation minière, à deux grandes entreprises: Tata et Essar.
(...)
Cette apparente coïncidence entre les interventions de la police et l’attribution des terres n’avait rien d’un hasard. Cette flambée de violence intervenait à point nommé et neutralisait précisément les communautés gênant leurs projets. Le tout avait été planifié et mis en scène à dessein : en sous main, ces géant de l’extraction finançaient eux même la milice…
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En effet, l'argent versé à la Fondation n'est pas utilisé directement: il est d'abord investi par son trust (son fonds d'investissement). L'argent que la Fondation consacre à son activité caritative provient donc des investissements faits par le trust dans des entreprises. En d'autres termes, le trust gère les actifs de la dotation et investit dans des entreprises, tandis que la Fondation distribue les dividendes réalisés aux projets subventionnés. Or, les entreprises qui font fructifier l'argent de la Fondation contribuent largement à la pauvreté, à l'injustice sociale et économique dans le monde. Elles sont pour la plupart extrêmement critiquées pour leur participation aux violations des droits humains, du travail et de l'environnement, et à l'évitement fiscal.
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L'économie dite verte veut à tout prix, sous prétexte de protéger l'environnement, donner un prix à des services gratuits que les arbres, la terre et les animaux nous offrent: la pollinisation, la production de l'air, le nettoyage de l'eau, la régulation climatique... Mais doit-on disséquer ces macanismes et leur attribuer une valeur monétaire? Cela nous conduit à une nouvelle impasse: la création d'une sorte de marché des services écologiques. Même lorsque nous attribuons un prix à la destruction de la nature, les écosystèmes sont encore vus sous l'angle du marché. monétiser les services écologiques revient à les considérer comme commercialisables.
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Pour autant, Vandana Shiva refuse absolument que sa position soit réduite à une vision optimiste, ou même pessimiste. "Pour ces questions-là, mon esprit est encore très influencé par la théorie quantique,(1) révèle-t-elle. Cela signifie que je peux vivre agréablement dans l'incertitude. Les gens qui sont formés dans un mode de pensée mécanique vivent seulement dans une seule perspective : soit négative, soit positive. Quant à moi, je perçois certes la capacité de destruction existante, ainsi que l'inertie du système actuel. Et je peux donc voir que peut-être cette dévastation ne va pas s'arrêter. C'est une éventualité, admet-elle. Mais je constate aussi le pouvoir grandissant des citoyens et la puissance du mouvement écologiste. De même, je n'oublie pas que nous avons obtenu des victoires, notamment contre l'OMC et contre l'agriculture industrielle", sourit Vandana Shiva.
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En effet, l'argent versé à la Fondation n'est pas utilisé directement: il est d'abord investi par son trust (son fonds d'investissement). L'argent que la Fondation consacre à son activité caritative provient donc des investissements faits par le trust dans des entreprises. En d'autres termes, le trust gère les actifs de la dotation et investit dans des entreprises, tandis que la Fondation distribue les dividendes réalisés aux projets subventionnés. Or, les entreprises qui font fructifier l'argent de la Fondation contribuent largement à la pauvreté, à l'injustice sociale et économique dans le monde. Elles sont pour la plupart extrêmement critiquées pour leur participation aux violations des droits humains, du travail et de l'environnement, et à l'évitement fiscal.
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"Vandana Shiva" a dit: les graines libres sont les garantes de notre souveraineté alimentaire et de notre liberté. Nous laissons pas une organisations les accaparer et les mettre sous clé sous des prétextes prétendument philantropiques. Bill Gates est le visage d'un système guidé par l'avidité et l'appropriation. Opposons lui le partage libre et le "don renouvelé". À la fortune et au pouvoir de quelques-uns, opposons la souveraineté alimentaire pour tous, la biodiversité agricole, la solidarité et la liberté d'utiliser les graines comme bon nous semble!
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Quelle est la part de responsabilité des états dans ce glissement vers une perte de souveraineté ?

La conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (UNCTAD) a récemment envoyé une alerte aux gouvernements du monde. Elle affirme que, s'ils ne réagissent pas pour apporter une vraie protection aux petites exploitations, les populations seront dépassées par une crise d'une ampleur trop importante pour les gouvernements. Le devoir des dirigeants n'est pas de mettre la planète à la disposition des entreprises, mais d'assurer la bonne gestion des graines, des sols, de l'eau, etc.........Ils doivent s'assurer que l'alimentation est produite dans de bonnes conditions pour l'environnement et la société. Les gouvernements devraient avoir l'obligation de défendre les fermiers et de leur donner la priorité, du fait du rôle nourricier des agriculteurs. Les décideurs doivent abandonner la grille de lecture qui présente le spéculateur comme celui qui crée de la croissance. En bout de chaîne, le fermier est le grand perdant alors que, quand la crise va frapper, c'est le premier que nous irons voir pour trouver des solutions. Les agriculteurs devraient avoir une juste rémunération de leur travail, une vie moins précaire et une reconnaissance des dirigeants pour leur rôle fondamental.
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Malgré ce réquisitoire, la démarche de ce livre n’est en rien de diaboliser Bill Gates. Il s’agit plutôt de nous appuyer sur cette personnalité connue de tous pour illustrer une forme particulière de philanthropie qui – sous couvert de générosité – permet à quelques “super-riches” d’avoir la mainmise sur des domaines tels que la santé ou l’environnement, de renforcer le système néolibéral qui les porte, au mépris de l’intérêt général, voire de s’enrichir eux-mêmes via des montages financiers opaques.
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Les semences et les lojiciels libres sont donc les fondements pour garantir durablement la créativité et l'innovation de tous.
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Les tribus ont dit : « Si nous acceptons l’usine d’acier, nous allons avoir beaucoup d’argent. Mais nous allons perdre nos forêts, nos maisons, nos terres, notre mémoire, nos ancêtres et notre culture. Nous allons devenir des réfugiés dans de grandes villes et des parias. Or, nous voulons rester ici. Nous ne donnerons pas notre terre ! » Ils ont donc rejeté la proposition.
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Cette charité était à l'époque [il y a un siècle] vertement critiqué par l'Etat lui-même et par les intellectuels qui voyaient là une démarche infantilisante. Lorsque Rockfeller voulut créer sa fondation, le Congrès américain rejeta à plusieurs reprises sa demande. Il s'inquiétait du danger que cela représentait pour l'Etat: sa mission ne devait pas être remplacée par l'action de mécènes privés, de surcroit lorsque les entreprises méprisaient en interne l'équité sociale et la santé des travailleurs
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Que peuvent faire les citadins qui n'ont pas de jardin?
Pour commencer, je les engage à cuisiner des ingrédients plus variés et à redécouvrir les traditions culinaires de leur région, de leurs ancêtres. Dans un rapport de mars 2014, le Centre international d'agriculture tropicale a montré que le régime alimentaire dit  « globalisé » qui gagne chaque jour du terrain, nuit à la diversité agricole. Il ne repose plus que sur quatre grandes cultures : le blé, le riz, la pomme de terre et le sucre. Non seulement cette appauvrissement est préjudiciable pour l'environnement, mais il affaiblit aussi la souveraineté alimentaire (par absence d'alternative lorsqu' une récolte est mauvaise) et favorise l'obésité, les maladies cardiovasculaire et le diabète. Les consommateurs doivent donc privilégier des plats plus variés, et notamment les spécificités culinaires de leur culture et de leur territoire. Cette diversification de nos assiettes poussera les producteurs à adopter un éventail plus large et contribuera à restaurer l'usage des semences plus variées. Cette diversification accroit la résilience des fermiers et de la population, et rend aussi l'alimentation plus saine : seul un apport varié des nutriments permet de se maintenir en bonne santé.
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1. Tes kilomètre alimentaires tu limiteras
2. Les Amap et les marchés tu fréquenteras
3. De saison tu mangeras
4. Le bio tu favoriseras
5. A cuisine maison tu réaliseras
6. Un jardin tu cultiveras
7. Le temps des saveurs tu chériras
8. L’économie locale tu soutiendras
9. L’écotourisme tu préféreras
10. Sans cesse tu t’interrogeras
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Il n'y a pas d'erreur plus désastreuse que d'attendre de la charité qu'elle remplace la justice sociale
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Bill Gates, dont la fortune personnelle est estimée en 2018 à 90 milliards de dollars, est deuxième au classement Forbes des milliardaires mondiaux. Il a occupé la première place les quatre années précédentes et il est, depuis vingt ans, peu ou prou la personne la plus riche sur terre.
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notre citoyenneté doit absolument dépasser le seul choix d'un bulletin de vote et s'exercer pleinement et plus largement : au moment d'envisager une stratégie en entreprise, de faire ses courses, de construire sa maison, de participer à la gestion d'une école, d'une mairie ou d'une collectivité locale, etc.
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Quand les mains ne travaillent pas, le cerveau ne fonctionne que partiellement. A Navdanya, les gens qui effectuent des tâches manuelles n’ont en général pas besoin qu’on leur dise ce qu’ils doivent faire. Ils voient par eux-mêmes qu’un champ doit être labouré. Ils sont intimement connectés à la terre et en reçoivent leurs instructions. Cela dit, je constate que plus nos stagiaires ont fait d’études, plus ils attendent nos consignes ! Le changement intérieur doit donc passer par la redécouverte du travail manuel. Ce doit être l’axe central de la grande révolution écologique et sociale actuelle. Non seulement cela nous permet de construire une alternative – notamment pour l’agriculture – mais cela engendre un nouvel être humain plus résilient et capable de faire face à l’effondrement de l’économie, comme le font par exemple certains jeunes Grecs, confrontés à la crise, lorsqu’ils reviennent à la terre. Finalement, cet Empowerment, cette implication individuelle et autonome, est une manière de créer de l’activisme quantique. Le militantisme a trop longtemps fonctionné de manière mécanique, chacun étant considéré comme un rouage avec une place déterminée. En réalité, chaque individu zst une force vivante, autonome et interconnectée.
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Gandhi affirmait : « Aussi longtemps que perdurera la superstition selon laquelle on doit obéir à des lois injustes, l’esclavage continuera à exister. » Son assertion n’a jamais été aussi vraie qu’aujourd’hui : les hommes subissent une nouvelle forme d’esclavage basée sur la consommation, la soumission à la finance et aux entreprises semencières. Mais la désobéissance ne consiste pas seulement à dire non et critiquer, elle doit être créatrice et proposer des alternatives. Elle est donc associée, dans nos modes de mobilisation citoyenne, à deux autres piliers : le swadeshi et le swaradj qui signifient respectivement ‘autosuffisance’ et ‘autodétermination’. Le premier principe nous invite à revenir à une forme d’indépendance économique de résilience, en fabriquant nous-mêmes ce dont nous avons besoin. Ce concept prend forme aujourd’hui notamment à travers les mouvements de relocalisation de l’alimentation auxquels nous assistons partout à travers le monde. Imperceptiblement, les citoyens sont devenus consommateurs et ultradépendants des grandes entreprises, perdant au passage de nombreux savoir-faire précieux qui seront bientôt à nouveau indispensables dans un contexte de crise. Il s’agit donc de nous affranchir de notre dépendance à l’égard des multinationales et de retrouver l’usage de nos mains. Cette autosuffisance est l’un des gages importants pour accéder au second principe : l’autodétermination. (…), terme qui renvoie à la liberté y compris de désobéir. Mais il rappelle surtout la responsabilité universelle qui incombe à chacun, vis-à-vis de sa communauté, de son pays et de la planète. (…) Ce principe de décentralisation et d’autogouvernance ou d’autogestion pousse aussi chaque lutte locale à s’autonomiser sans attendre de consignes d’une organisation de tutelle ou d’une quelconque hiérarchie.
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Malheureusement la notion d’économie verte n’est qu’un prolongement de l’accaparement des matières premières. Chacun des maillons qui constituent la fragile trame de la biodiversité est menacé de privatisation, d’extraction et de marchandisation par les entreprises. Le plus petit brin d’herbe doit être ‘valorisé’, le moindre arpent de terre fouillé pour en dégager du minerai, la plus petite goutte d’eau pompée par les multinationales… Tout doit passer par le filtre de l’industrie : la biodiversité est considérée comme une vulgaire matière première. Or cette avidité provoque des guerres de l’eau, des conflits pour l’accaparement des terres ou l’extraction du pétrole Pour autant l’industrie ne désarme pas : non contente de piller les richesses naturelles, elle veut s’approprier les mécanismes naturels. Le bois ne suffit plus, elle veut acheter la photosynthèse, c'est-à-dire le fonctionnement même de la nature. L’objectif est de financiariser ces processus et de pouvoir spéculer sur eux à Wall Street.
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