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Citations de Liu Cixin (445)


— Pourquoi tout ça ? murmura Cheng Xin, comme si elle se posait la question à elle-même.
— Parce que l’Univers n’est pas un conte de fées.
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Comme tous ceux qui avaient étudié la navigation spatiale, Yun Tianming était terrifié par l’espace. Plus que quiconque, il connaissait ses dangers, il savait que l’enfer ne se trouvait pas sous terre mais dans le ciel
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Vous connaissez la blague : dans le couloir de la mort, un condamné se plaint qu’il va pleuvoir. Le bourreau lui demande : “De quoi tu te plains ? C’est nous qui allons rentrer sous l’averse !”
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La question de savoir qui part et qui reste touche à celle des valeurs fondamentales de l’humanité. Ces mêmes valeurs, qui ont par le passé apporté tant de progrès dans les sociétés humaines, pourraient bien causer leur perte face à la crise ultime qui les traverse. Aujourd’hui encore, la majorité des êtres humains n’ont pas pris conscience de la profondeur de cette trappe. Mes dieux, croyez-moi, aucun humain ne parviendra jamais à échapper à ce piège
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Tout le monde aime ressasser ses souvenirs, mais seulement dans l’espoir qu’on les écoutera. Les souvenirs des autres les agacent.
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En Chine, toutes les pensées libres et contestataires, après avoir pris leur envol, finissent toutes un jour ou l’autre par s’écraser sur le sol, car la gravité de la réalité est trop lourde.
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« Le plus grand obstacle à la survie de l'humanité, c'est l'humanité elle-même. »
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« L'Univers réel est sombre, dit Luo Ji en secouant la main, comme s'il voulait toucher le velours de l'obscurité. L'Univers est une forêt sombre dans laquelle chaque civilisation est un chasseur armé d'un fusil. Il glisse entre les arbres comme un spectre, relève légèrement les branches qui lui barrent la route, il s'efforce de ne pas faire de bruit avec ses pas. Il retient même sa respiration. Il doit être prudent, car la forêt est pleine d'autres chasseurs comme lui. S'il remarque une autre créature vivante - un autre chasseur, un ange ou un démon, un bébé sans défense ou un vieillard boiteux, une magnifique jeune fille ou un splendide jeune homme, il n'a qu'un seul choix : ouvrir le feu et l'éliminer. Dans cette forêt, l'enfer c'est les autres. Une éternelle menace. Chaque créature qui dévoile son existence est très vite anéantie. Voici la cartographie de la société cosmique. C'est la réponse au paradoxe de Fermi.

Shi Qiang alluma une autre cigarette. Juste pour faire un peu de lumière.

- Mais dans cette forêt sombre, il y a un enfant idiot qui s'appelle l'humanité, qui a allumé une torche et qui crie autour de lui : Je suis ici ! Je suis ici ! dit Luo Ji. »
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Le plus grand obstacle à la survie de l'humanité, c'est l'humanité elle-même.
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En tant qu’astrophysicienne, Ye Wenjie était particulièrement sensible au potentiel de destruction des armes nucléaires : elle savait que c’était un pouvoir que seules les étoiles devaient posséder. Elle était consciente qu’il existait des forces encore plus terrifiantes dans l’univers : les trous noirs, la matière noire… En comparaison avec ces forces, une bombe atomique n’était qu’une petite chandelle. Si les humains parvenaient un jour à contrôler ces forces, le monde pourrait se retrouver pulvérisé à tout instant. La raison était impuissante face à la folie.
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- Ca s'achèterait donc avec de l'argent? Est-ce que le but de la fuite ne sera pas d'assurer la continuité de l'espèce humaine? Les individus sélectionnés devront naturellement être des élites de notre civilisation. Envoyer une bande de richards dans le cosmos, je ne vois pas bien l'intérêt. Hum.
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Ces jeunes adolescents enflammés par la fièvre de la Révolution culturelle s’apercevaient vite que, par rapport à ces terres sauvages, les plus grandes villes du continent n’étaient en réalité que de simples bergeries. Leur ardeur frénétique n’avait aucun sens au milieu de ces prairies et de ces forêts froides et insondables où une giclure de sang chaud refroidissait plus vite qu’une bouse de vache, et où le purin avait davantage de valeur que le sang. Mais ils étaient de la génération des enflammés, leur destin était de se consumer dans le brasier de la révolution.
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When the members of the Frontiers of Science discussed physics, they often used the abbreviation “SF.” They didn’t mean “science fiction,” but the two words “shooter” and “farmer.” This was a reference to two hypotheses, both involving the fundamental nature of the laws of the universe.
In the shooter hypothesis, a good marksman shoots at a target, creating a hole every ten centimeters. Now suppose the surface of the target is inhabited by intelligent, two-dimensional creatures. Their scientists, after observing the universe, discover a great law: “There exists a hole in the universe every ten centimeters.” They have mistaken the result of the marksman’s momentary whim for an unalterable law of the universe.
The farmer hypothesis, on the other hand, has the flavor of a horror story: Every morning on a turkey farm, the farmer comes to feed the turkeys. A scientist turkey, having observed this pattern to hold without change for almost a year, makes the following discovery: “Every morning at eleven, food arrives.” On the morning of Thanksgiving, the scientist announces this law to the other turkeys. But that morning at eleven, food doesn’t arrive; instead, the farmer comes and kills the entire flock.
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The cold winter of the Cultural Revolution really was over, and everything was springing back to life. Even though the calamity had just ended, everything was in ruins, and countless men and women were licking their wounds. The dawn of a new life was already evident. Students with children of their own appeared on college campuses; bookstores sold out of famous literary works; technological innovation became the focus in factories; and scientific research now enjoyed a sacred halo. Science and technology were the only keys to opening the door to the future, and people approached science with the faith and sincerity of elementary school students. Though their efforts were naïve, they were also down-to-earth. At the first National Conference on Science, Guo Moruo, president of the Chinese Academy of Sciences, declared that it was the season of rebirth and renewal for China’s battered science establishment.
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Il n'éprouvait aucun intérêt pour les oeuvres mais l'admirait, elle, au milieu de cet univers artistique, de ces murs couverts de peintures à l'huile figurant des dieux grecs aux silhouettes harmonieuses, des anges et des vierges immaculées qui, comme lui, contemplaient depuis les quatre coins de la pièce la beauté de cette jeune femme. Elle était comme cette pyramide étincelante au centre de la cour qui avait fini par se fondre dans l'atmosphères artistique de son environnement et dont l'absence aurait inévitablement provoqué un manque. Luo Ji s'enivrait de cette vision onirique, laissant le temps s'égrener au ralenti.
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Mes enfants, votre aïeul doit-il vraiment vous envoyer dans un lieu où la nuit est éternelle ?
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Dans l’immense salle, cœur battant de la nation, les cinquante-quatre enfants firent l’expérience de cette puissante étrangeté, comme si une lame invisible avait fendu les airs, coupant d’une même estocade le passé et le futur à partir de ce point, et révélant un paysage inédit.
La nébuleuse de la Rose qui venait de se lever était visible à travers la large fenêtre et projetait ses rayons bleus sur le sol de la pièce. Un œil géant dans l’Univers contemplait un monde devenu déconcertant, insaisissable.
Pendant une semaine entière, le système solaire avait été soumis à un ouragan de radiations de haute énergie. Les particules s’étaient abattues sur la Terre comme une tempête de pluie, recouvrant la surface et les océans d’un déluge de rayons. Elles avaient transpercé le corps des êtres humains à une vitesse inimaginable, pénétrant chaque cellule. Les minuscules chromosomes de chacune des cellules humaines, tels des filaments cristallins et fragiles, avaient été secoués en tous sens, déchirant la double hélice de l’ADN, effritant les bases azotées. Les gènes endommagés continuèrent bon gré mal gré de fonctionner mais la chaîne si précise des vivants, fruit de l’évolution de centaines de millions d’années, fut tordue, brisée, et les gènes mutés semaient désormais la mort au lieu de reproduire la vie. La Terre faisait tourner l’humanité entière dans une douche meurtrière. Chez des milliards d’individus, l’horloge de la mort était remontée, et relançait son tic-tac…
Tout humain âgé de plus de treize ans allait mourir, et la Terre deviendrait un monde uniquement peuplé d’enfants.

Les cinquante-quatre enfants présents dans la salle étaient néanmoins différents des autres. Un second message allait faire voler en éclats le monde devenu étranger à leurs yeux. Il les suspendrait dans un vide troublant.
Zheng Chen fut la première à reprendre ses esprits.
– Monsieur le Premier ministre, ces enfants, si je devine bien…
Son interlocuteur hocha la tête, et répondit calmement :
– Oui, vous devinez bien…
– Mais c’est impossible ! s’écria la jeune enseignante.
Les dirigeants de la nation la regardèrent, sans rien ajouter.
– Ce sont des enfants, comment pourraient-ils…
– Ma jeune amie, que pensez-vous que nous aurions dû faire ? demanda le Premier ministre.
– Vous… vous auriez pu chercher des candidats dans tout le pays !
– Croyez-vous vraiment que ça aurait été possible ? Et comment les aurions-nous choisis ? Les enfants, contrairement aux adultes, n’appartiennent à aucune structure sociale hiérarchisée. Il était par conséquent inenvisageable de trouver en si peu de temps les individus les plus capables et les plus adaptés pour assumer de telles responsabilités dans une masse de quatre cents millions. Le monde des adultes peut devenir inopérant à tout instant. Face à cette menace, la plus critique de notre histoire commune, nous ne pouvions pas prendre le risque de laisser le pays sans cerveau à sa tête. Avions-nous un autre choix ? Comme tous les autres pays du monde, nous avons adopté une méthode particulière pour opérer cette sélection.
– Mon Dieu… La jeune institutrice manqua de s’évanouir.
Le président s’approcha d’elle : – Vos élèves ne seront peut-être pas d’accord avec vous. Vous les connaissez tels qu’ils sont en temps normal, mais pas tels qu’ils sont une fois mis devant une situation aussi extrême. En des temps de crise, les humains – tous les humains, les enfants compris – peuvent devenir plus que des humains.
Le président se tourna ensuite vers le groupe d’enfants, qui ne comprenaient pas encore ce qui se déroulait devant leurs yeux :
– Oui, chers enfants, vous allez diriger ce pays.
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C'est assez simple en réalité. Si les mouvements du soleil semblent si irréguliers, c'est que notre monde possède en fait trois soleils. Sous l'influence de leurs interactions gravitationnelles, ils donnent naissance à ce mouvement imprévisible que nous appelons le problème à trois corps. Lorsque notre planète tourne autour d'un des soleils sur une orbite stable, nous nous trouvons dans une ère régu- lière. Mais lorsqu'un ou deux autres soleils s'approchent à une certaine distance, leur attraction gravitationnelle dévie la planète de son orbite originelle et celle-ci se retrouve à errer de façon instable dans les champs gravitationnels des trois soleils. Nous sommes alors dans une ère chaotique.
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Zhang Beihai prit congé de son père. Au moment de sortir de la chambre, il observa encore un instant à travers la vitre enchâssée de la porte son père, abandonné par la lueur du soleil, enveloppé par la pénombre. Ses yeux transpercèrent l'obscurité et remarquèrent les dernières lueurs du crépuscule projetées sur le mur. La lumière ne tarderait pas à s'évanouir, mais c'était à cet instant précis qu'elle était la plus belle.
Les derniers rayons du jour illuminèrent aussi les vagues déferlantes d'un océan de furie. Des colonnes de lumière lardèrent les nuages tumultueux de l'ouest et tachèrent d'or la surface de l'eau, telles des pétales de fleurs tombées du royaume des cieux. Par-delà ces pétales, des nuages noirs dessinaient un monde aussi obscure que la nuit, tandis que se levait une tempête, rideau divin suspendu entre ciel et mer. Il ne resta bientôt plus comme source de lumière que de brefs éclairs foudroyant l'écume neigeuse crachée par les vagues. Au creux d'un de ces pétales d'or, un destroyer se trouva bientôt à la crête d'une déferlante née dans les abysses et, dans un grondement terrible, sa proue se heurta à un mur de vagues qui souleva une écume si monumentale qu'elle aborda avidement les dernières rémanences de clarté vespérale, comme un gigantesque oiseau mythique déployant ses immenses ailes d'un or aveuglant...
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Un silence de mort s'abattit de nouveau sur les Terriens ; il dura encore plus longtemps que la fois où Grands-Crocs avait dévoré un homme. Pour la première fois, l'humanité n'avait rien à dire face au messager extraterrestre.
- Nous allons à l'avenir nous fréquenter pendant une très longue période, il y a beaucoup de sujets à évoquer, mais pas la peine de mêler la morale à ça. Dans l'univers, ce truc-là ne sert strictement à rien, conclut Grands-Crocs.

"Les hommes et le Dévoreur"
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