AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Lluis Llach (114)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Les femmes de La Principal

Merci beaucoup aux éditions Actes sud pour ce livre de qualité !

Alors comment commencer sur cette lecture?

Pour être franche, ce livre ne m'a pas emballé de suite. Je ne sais pas pourquoi, j'imaginais un livre difficile à lire, un peu historique, trop sérieux peut-être.

Et effectivement, au début de la lecture, il y a beaucoup de personnages, beaucoup d'allers-retours entre différentes époques et j'avais peur de m'y perdre un peu...

Mais au contraire, quelle belle surprise et quelle histoire fascinante !!

Je n'ai pas pu le lâcher tellement il est prenant ! Un beau cadeau de lecture !

Et finalement, ces allers-retours entre les différentes époques sont bien faits et on les attend même au fils de la lecture car à chaque fois on comprend un peu mieux le déroulement des événements !



L'histoire se situe en Espagne. En novembre 1940, l'inspecteur de police Lluis Recader frappe au domaine La principal afin de résoudre un crime commis 4 ans auparavant et abandonné à cause de la guerre. Il va essayer de savoir ce qu'il s'est passé et pour cela il essaye de comprendre l'histoire de ce domaine et de ces femmes qui en sont propriétaires. Il remonte ainsi jusqu'en 1893, quand, après des années sans infestation, alors que les vignes de toute l'Europe sont dévorées par le phylloxera, ce fléau arrive dans la région d'Aboda, où se trouve le grand domaine viticole de La Principal.

Le maître du domaine, Andreu Roderich, père de famille de 4 fils et d'une fille, s'est préparé à cette situation et n'a pas tout réinvesti dans ses vignes depuis déjà plusieurs années. Il a financé de grandes études à ses fils afin de pouvoir rester dans la haute bourgeoise et a investi dans des appartements à Barcelone.

Quand le fléau arrive et ravage toutes les vignes, Andreu décide alors de déménager sa famille à Barcelone afin de continuer leur vie là-bas. Mais il décide également que Maria, sa fille, resterait à La Principal afin de sauvegarder les apparences et faire voir à tous qu'il n'abandonne pas vraiment le domaine, voué à la misère. Pour soulager sa conscience de laisser sa fille dans une maison qui ne vaut plus rien, loin de la belle vie qu'il donne à ses fils, il lui promet de lui léguer la terre et le domaine à sa mort.

Mais un concours de circonstance et la belle intelligence de Maria vont faire que ce domaine ne va pas dépérir et contre toute attente, va même prospérer. Il est très rare à cette époque qu'une femme puisse être la propriétaire d'un tel domaine et on a plaisir à essayer de comprendre, au fil des souvenirs et anecdotes, comment elle arrive à s'en sortir et à se faire respecter.



Les femmes de ce roman ont toutes du caractère et sont très entières, mais, contre toute attente, je les ai toutes adorées ! La première, Maria Roderich, a su trouver les opportunités pour prendre en main sa vie à une époque où les filles n'étaient pas vraiment prises en considération. Je la trouve très forte et admirable, même si elle devient dure et autoritaire par la force des choses. Il en faut pour s'imposer en étant une femme et elle choisit de le faire par la crainte qu'elle impose à tout le monde. Sa fille Maria Nargi et sa petite fille Maria Costa, vont développer leur tempérament unique face à des situations pas si faciles pour des femmes. Elles sont toutes très attachantes. C'est sa fille donc, Maria Nargi, qui se trouve au cœur de cette histoire et de ce crime non élucidé, dont on comprend toute la teneur qu'en toute fin de ce roman. C'est également une femme de caractère qui se bat pour ses passions et n'hésite pas à jouer de ses privilèges de femme fortunée pour arriver là où elle veut aller !

L'histoire est très bien faite et on avance dans l'enquête en même temps que l'inspecteur Recader, un personnage également bien ficelé que l'on arrive très bien à imaginer ! L'histoire prend une tournure tout à fait inattendue et c'est au plus grand plaisir de la lectrice que je suis !



Si je le conseille ? Oui oui et oui ! Une vraie belle surprise à la lecture de ce roman ! Une belle histoire de 3 destins de femmes dans un monde d'hommes, mais qui ont su s'en sortir admirablement. Et une belle enquête de police, qui nous paraît facile en premier abord (on croit avoir tout deviné ), mais qui révèle bien des surprises !

C'est un roman magnifique et passionnant, on le lit avec plaisir. N'hésitez pas !
Lien : https://sanshistoire.wixsite..
Commenter  J’apprécie          60
Les Yeux fardés

Magnifique !

Je connaissais Luis LLach comme chanteur, militant !



Souvenirs de concerts avant 1976 .... L'Estaca, la Galine ....

Belle découverte.

La grande Histoire et la petite histoire qui se rencontrent.
Commenter  J’apprécie          60
Les femmes de La Principal

Voilà un roman qui commençait bien. Une saga familiale avec un domaine, une maison, des secrets, des passions. L'histoire de trois générations de femmes, portant toutes le prénom de Maria, indépendantes, excentriques et volontaires. Un crime, une enquête. Et là, tout dérape... Cette enquête tardive est sans intérêt dans le roman. Elle s'introduit dans une histoire qui se débrouillait très bien sans elle. Le personnage de l'inspecteur n'est pas intéressant, celui du commissaire non plus, et on passe avec eux beaucoup trop de temps. C'est caricatural et forcé. La bisexualité de Lorenç employé puis amant de la deuxième Maria, est tellement mise en avant qu'elle en devient grotesque. Les relations entre Llorenç âgé et sa fille, la troisième Maria, sont bavardes et sans consistance, tranchant étrangement avec les silences des générations précédentes. Il est en outre difficile de faire le lien entre le Llorenç jeune, ouvrier et domestique (et bisexuel, on le saura), et le Llorenç vieux, aristocrate retiré dans ses appartements de la maison familiale. Et, grande frustration, le lecteur ne saura rien du couple formé par Llorenç et la deuxième Maria, pas plus que de la vie de la troisième Maria... il ne saura pas non plus pourquoi la seconde Maria fait enlever les vignes du domaine pour les remplacer par des noisetiers alors que la troisième Maria vend néanmoins du vin aux quatre coins de la terre... bref. Le roman part en cacahuète, rien ne se tient, on a l'impression que des pages ont été supprimées et d'autres rajoutées, sans logique, ni relecture.
Commenter  J’apprécie          50
Les Yeux fardés

Un récit sur lequel il est difficile de poser des mots égalables à ceux qui m'ont touchée tout au long de ma lecture. Une lecture emplie d'émotions, de personnages travaillés et développés, au point où j'avais l'impression de les voir se matérialiser en face de moi. Un contexte de guerre civile, un témoignage fictif qui englobe et soutient tellement de voix jamais entendues… une lecture que je vais pas oublier de suite. Sans doute jamais, en fait.



Des voix matérialisées, presque audibles, lorsque l'auteur prend le temps de les décrire. Germinal, ce personnage défiant tout de l'archétype rodé face aux monstruosités de l'existence et pire encore, de la guerre. Il est plein de fougue, de vie et d'envie, que le temps va émousser lentement. Je l'ai trouvé réel, plein de failles et de qualités, autant que Joana, Marí, Mariús, Mercé… Mais le personnage qui m'a transcendée, dans lequel je me suis sentie vibrer, c'est David. David et son optimisme un peu naïf, son envie de bien faire, sa bienveillance et sa sensibilité. Il est intelligent, on nous le répète, mais on nous le montre aussi à travers ses mots et sa voix que je pouvais entendre depuis les pages du livre. Autant que je pouvais voir son sourire. J'ai trouvé son histoire et son existence affreusement touchantes.



La plume de l'auteur, bien qu'il s'agît d'une traduction, a énormément contribué à mon avis final sur cet ouvrage sans grand dialogue et très descriptif. Les mots sont des javelots, les descriptions complètes et immersives, au point où je sentais et voyais la guerre se profiler dans cette ville côtière tranquille. Je ne suis pas du genre à adorer les romans très basés sur le descriptif et encore moins le linéaire, parce que le récit l'est : le personnage naît, puis s'apprête à mourir 87 ans plus tard. Ni plus ni moins. À première vue en tous cas. Mais la plume esquisse les reliefs de cette histoire, ses revirements, ses surprises et ses malheurs d'une telle façon que chaque page est une découverte.



On pourrait croire que le fond est très prévisible, puisque l'intrigue n'est « que » la vie d'un homme au fil des années, commencé en 1920. Eh bien non. le roman est complet et rempli les critères de ce qui fait, pour moi, une « bonne histoire » : des émotions maîtrisées, des rebondissements vraiment surprenants, des sourires et de la peine à la fois. Cette histoire est parvenue à m'émouvoir autant qu'elle est parvenue à me faire sourire. Alors c'est un quasi-sans-faute.







Également beaucoup d'allusions sexuelles et de scènes, qui parfois ne servaient pas d'après moi, mais c'est vraiment minime par rapport aux qualités que présente ce texte. Et ce n'est que mes goûts.



En résumé, des personnages qui font l'unanimité pour moi, un fond exploité grâce à une plume poétique autant qu'elle est crue et frappante. J'ai été bercée, secouée et tirée par la main par cette histoire pour en suivre chaque page avec envie. C'est un roman que je recommande beaucoup, sauf aux plus sensibles, parce que franchement, il est violent et très émouvant.
Commenter  J’apprécie          50
Les femmes de La Principal

On trouve des pépites dans les boites à livres, je ne connaissais pas cet auteur Espagnol, j'en lirai d'autres car j'ai adoré celui-ci.

Au départ, on a du mal à s'y retrouver entre le présent qui se passe en 1940 et les souvenirs du passé, car les filles de la maison s'appelle toute Maria, mais c'est si bien écrit que l'on se laisse guider.

Il y a donc Maria dit "la vieille" la première femme à hériter du domaine viticole " la Principal", puis Maria " la Senyora", la génération suivante.

En 1936, un meurtre non résolu s'est produit, le corp a été abandonné devant "la Principale", un inspecteur réouvre l'enquête en 1940. Celle-ci va dévoiler des secrets dangereux pour l'époque, je n'en dis pas plus pour ne rien dévoiler ; ce que je peux révéler, c'est que l'enquête est passionnante à lire, allant de révélations en révélations, jusqu'à la fin.

Les personnalités des femmes qui dirigent "la principale" sont aussi intéressantes, et pas seulement les patronnes, il y aussi Ursula, la nourrice et protectrice des Maria .respectifs.

Un vrai coup de cœur!
Commenter  J’apprécie          50
Les femmes de La Principal

Une belle histoire, passionnante et bien racontée, c'est ce que recherche un lecteur quand il ouvre un livre... raconte-moi une histoire, que je m'évade, mais aussi que j'apprenne des choses à propos des êtres humains, de la Nature, du passé...



Pour qui ouvre "Les femmes de la Principal", c'est tout ça avec en plus le regard malicieux de l'auteur ; une pointe d'humour qui, même dans les situations dramatiques, permet de prendre un peu de recul et de se moquer gentiment.



La Principal est une magnifique propriété vinicole située en Catalogne, non loin de Barcelone ; le récit débute fin du XIXème siècle, quand le phylloxera atteint l'hacienda. Andreu Roderich qui a cinq enfants quatre garçons et une fille, et s'est retrouvé veuf à la naissance de la dernière, Maria, qui a maintenant vingt ans, décide à l'arrivée du fléau qui ruisque de ruiner la famille, de partir à Barcelone avec les garçons étudiants et de laisser Maria à la maison pour la gérer, pour maintenir vivant le symbole familial.

Dépitée sur le moment, mais aidée par le destin, un courage et des capacités hors norme, la première des trois Maria de La Principal va retourner la situation et prendre le commandement de la propriété.

Il y aura trois Maria, les "Senyoras" successives - mère, fille, petite fille - , trois femmes exceptionnelles, amoureuses passionnées, libres et autoritaires, responsables et puissantes, qui règneront sur le domaine et les alentours.

Personnage très présent également Ursula - dont le nom a toute une histoire - la nourrice de la première Maria et "servante de compagnie" des générations successives. Une femme qui a consacré sa vie à ses maîtresses, intelligente, dévouée et amusante, décidant à l'avance du jour et de l'heure de sa mort...



Mélangeant les époques, il y a 1940 surtout, et aussi 1893, 1910, 1936, 2001... mais construit avec rigueur, le récit est à la fois une saga familiale, une galerie de portraits de personnages incroyables, l'évocation de quelques moments forts de l'Histoire de l'Espagne et du rôle et de la place des femmes à cette époque.



Un fil court tout le long du livre, une énigme policière, l'affaire Ricard Nebot : sur un des bancs de pierre, à l'entrée de la propriété, un gros sac contenant un ancien contremaître mort poignardé, a été trouvé en juillet 1936 ; ce n'est qu'après la guerre qu'un policier particulièrement zélé, l'inspecteur Recader, revient enquêter à La Principal.

À la fin du récit, dans un dialogue émouvant et affectueux entre la dernière Maria et son père, le lecteur saura le fin mot de l'histoire...



C'est vivant, rythmé, instructif ; un très bon moment de lecture !



Extraits (p 15) : Maria gérait parfaitement les confortables bénéfices et les différents conflits de la Principal avec un sens de l'autorité auquel il n'aspirait pas. Mieux encore, il était fasciné de voir avec quelle détermination son épouse se faisait respecter à une époque où personne n'était très enclin à laisser une femme commander quoi ni qui que ce fût.



(p 54) : "... la Principal n'était pas comme les autres celliers de l'Abadia. Au milieu du XIX ème siècle, Andreu Roderich, qui était alors un jeune héritier d'une plus que centenaire lignée de grossistes en vin, eut l'idée de mettre en bouteilles le produit de son cellier en se distinguant des autres propriétaires de la région."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
Commenter  J’apprécie          50
Les Yeux fardés

Des livres sur la guerre d’Espagne, j’en ai lu quelques-uns. C’est un sujet qui hante les auteurs de ce pays, et on comprend pourquoi : si la guerre est un traumatisme, une guerre civile l’est peut-être plus encore puisqu’elle produit au sein de la population une fracture que la loi d’amnistie votée après la mort de Franco n’a sans doute pas permis de panser. En jetant un voile sur ce conflit et la dictature qui s’est ensuivie, le silence n’a pu qu’attiser les rancœurs, la défiance et la soif de vérité. Javier Cercas ou Andres Trapiello en ont témoigné dans des ouvrages parmi les plus intéressants que j’ai lus.



Le roman du Catalan Lluis Llach est cependant très différent. Certes, il se déroule en grande partie au cours de cette terrible période, mais il est avant tout un roman d’apprentissage, dont le principal protagoniste est un octogénaire racontant son existence, depuis son enfance passée dans le quartier de la Barceloneta jusqu’à l’âge adulte dans une Espagne désormais sous le joug du Caudillo.



On assiste ainsi à la transformation de Barcelone, cette ville pleine de vie où régnait la solidarité, ainsi qu’un esprit libre et frondeur, avant d’être martyrisée et réduite au silence. Lire ce livre, comme c’était mon cas lorsque je l’ai commencé, alors qu’on se trouve sur place est une formidable expérience, tant l’auteur décrit les lieux avec précision et avec un attachement à certains quartiers et à leurs habitants que l’on devine viscéral.



Mais c’est bien Germinal qui est le héros de ce livre, un jeune homme prenant conscience que les sentiments qu’il nourrit à l’égard de David, son ami d’enfance, sont d’une nature beaucoup plus tendre que ceux qui unissent d'ordinaire deux camarades. Révéler l’amour qu’il porte à son ami lui paraît d’autant plus angoissant que l’homosexualité, même chez les esprits les plus anticonformistes qu’il fréquente, fait l’objet de résistance. Quant à la manière dont elle sera vécue et appréhendée dans l’Espagne franquiste, cela virera sans surprise au tragique.



A travers la relation qu’il tisse entre Germinal et David, l’auteur noue peu à peu les destinées individuelles et la grande Histoire. Contrairement aux deux auteurs que j’ai cités plus haut, Lluis Llach a choisi de faire de son héros le narrateur du récit, qui s’exprime donc à la première personne, selon un déroulement chronologique. Il nous plonge ainsi dans le chaos des événements pour nous permettre de saisir la manière dont les protagonistes les ont eux-mêmes appréhendés. Au-delà de l’évocation de certains épisodes saillants comme la bataille de l’Èbre et des atrocités perpétrées par les franquistes, il ne manque pas de rappeler aussi les exactions commises par les républicains, en soulignant l’effroi qu’en ont éprouvé leurs propres partisans. Il nous offre ainsi un récit ample et sensible permettant de mieux connaître et comprendre cette période qui continue à tenailler la société espagnole.
Lien : https://delphine-olympe.blog..
Commenter  J’apprécie          40
Les femmes de La Principal

Reçu dans une box Kube après avoir demandé une saga palpitante sur des personnages hors du commun.

Le défi est relevé concernant les personnages, notamment les trois Maria, sur un fond de féminisme et d'ambition, bien que selon moi on est bien + axé sur la deuxième Maria que sur les autres.

A côté de ça, intrigue sympa et je dirais même, heureusement qu'il y avait ça sinon je ne serais certainement pas allée au bout , c'était un côté vraiment sympa de l'histoire.

Ce qui m'a paru vraiment désagréable par dessus tout, par contre, c'était ces allers retours incessants entre la vieille, Maria et la dernière en 2001... j'avais franchement des fois du mal à me remettre dedans et à savoir de qui on parlait , comme si l'histoire était décousue bien que finalement, c'est un style de narration mais vraiment pas celui que je préfère. J'aurais vraiment préféré un ordre chronologique finalement car je ne vois pas l'intérêt ici.

Ça a été ,mais c'était pas non plus un top 10.

Commenter  J’apprécie          40
Le théâtre des merveilles

Dès les toutes premières pages le troisième roman de Lluís Llach se place au niveau de ses deux romans précédents, "Les yeux fardés" et "Les femmes de la Principal". Même plaisir de la lecture, même attrait pour des personnages hauts en couleurs, même désir d’en savoir plus sur leur vie mouvementée, leurs passions, leurs tourments. On y retrouve Barcelone, bien sûr, la guerre d’Espagne, avec ses conséquences lointaines au travers du franquisme, l’humanisme indéracinable de l’auteur et, toujours, l’homosexualité, se déclinant parfois en bisexualité. Ici, on suit pas à pas le destin hors du commun de Roger Ventós, le fils d’une anarchiste exilée sur la plage d’Argelès, lorsque les républicains fuyant le franquisme étaient "accueillis" dans des camps de concentration par la France d’un Front Populaire sur le déclin. Porteur d’un don exceptionnel pour la musique, l’enfant va pouvoir retourner dans cette Barcelone où son oncle l’hébergera dans le Théâtre des Merveilles, échappé par miracle à la destruction, un théâtre de revues burlesques qu’avait dirigé un temps sa mère pendant la révolution. Devenu un baryton de renommée internationale, Roger reviendra toujours dans ce lieu où il aura appris les ficelles du métier, mais aussi la puissance de l’amour. Cette trame, apparemment digne d’un roman-photo, dissimule en fait une puissante analyse de la face cachée d’une carrière artistique, ce que l’artiste dissimule derrière le "personnage" qu’il s’est créé pour plaire au public, mais qui anime pourtant son art au plus profond de lui-même.

Commenter  J’apprécie          40
Les Yeux fardés

J'ai comparé ce roman à L'Amie prodigieuse qui m'a tellement déçue. Là tout le contraire : c'est dense, c'est clair, c'est poignant ! J'ai beaucoup aimé !
Commenter  J’apprécie          41
Les Yeux fardés

Un roman extraordinaire que je n'ai pu lâcher jusqu'au dénouement final. Un roman fort, sur la guerre bien sûr, mais surtout un formidable roman d'amour, à plusieurs titres. Aucun chichi dans l'écriture. Celle-ci est simplement belle, les mots choisis avec soin, et les sentiments décrits avec beaucoup de précision. J'ai été transportée dans la Barcelone des années 20 et 30. On vit aux côtés de ces 4 familles de catalans qui sentent arriver le malheur mais qui sont loin d'imaginer le cataclysme qui s’apprête à bouleverser leurs destins. Un excellent moment de lecture qui m'a permis d'entrevoir les atrocités de cette guerre civile (j'avais beaucoup de lacunes et maintenant très envie d'approfondir) et de ressentir des émotions rarement éprouvées avec un livre !
Commenter  J’apprécie          40
Les Yeux fardés

Ce roman m'a tapé dans l'oeil à cause du nom de son auteur. Luis Llach, l'auteur de l'Estaca, l'une de mes chansons catalanes préférées. Je l'ai commencé tout de suite. Et je l'ai vite abandonné, et longtemps laissé de côté. Je sais pas si je n'étais pas dans la bonne humeur, le bon état d'esprit pour l'apprécier, ou si la forme du livre, l'espèce de dialogue sans réponse du narrateur m'a dans un premier temps rebuté. Mais quand je l'ai enfin repris, je l'ai lu d'une traite. Et j'ai pleuré en le refermant. Une belle histoire d'amour, de guerre, d'amitié et de jeunesse insouciante stoppée en plein envol... mais surtout une magnifique histoire d'amour d'un homme de 87 ans aux yeux fardés, qui se souvient et raconte, de manière franche et émouvante, son premier et seul véritable amour dans les rues de la Barceloneta, en pleine montée du fascisme.
Commenter  J’apprécie          40
Les femmes de La Principal

De 1893 à 2001, la vie de 3 femmes qui s'entrecroisent. Ce sont les héritières du domaine « La Principal » en Catalogne. Depuis la « Vieille », la première Maria, qui doit se battre contre ses propres frères pour faire respecter la volonté de son père, en passant par la « Senyora », la deuxième Maria, qui a choisi de casser avec le règne de sa mère, jusqu'à la dernière Maria, celle qui veut construire sa vie en toute liberté.

Récit alternant avec les souvenirs de la nourrice Ursula, il s’agit d'entrevoir les relations entre les hommes et les femmes, les puissants et les faibles, la morale et la justice, l'influence de la religion et des commérages au sein d'un village espagnol... et tout cela avec un meurtre en fond... Passionnant!
Commenter  J’apprécie          40
Les Yeux fardés

Enorme coup de coeur pour ce roman.



Je l'ai acheté parce que j'avais bien aimé "les Femmes de la Principal" du même auteur. Mais je ne m'attendais pas à un tel souffle épique, à un tel degré de tragédie maîtrisée, à une telle peinture de Barcelone pendant la Guerre Civile.



Par le biais du récit de Germinal, un jeune garçon vivant à la Barceloneta à la fin des années 30, on ressent de l'intérieur tous les moments marquants de la guerre civile, c'est fort, c'est bouleversant. Et on suit en parallèle une histoire d'amour d'une beauté rare.



Ce livre mérite une succès planétaire. Rien que ça ^^
Commenter  J’apprécie          31
Les femmes de La Principal

Voilà un livre qui se lit comme un roman. Bien écrit, une histoire qui se tient, du suspens, pas de verbillage pour remplir, des personnages bien campés et un contexte historique intéressant. Depuis le début XXème jusqu’au début XXIème siècle le lecteur suit trois générations de femmes se succédant à la tête d’une riche propriété viticole catalane, la Principale. Trois Maria - mère, fille et petite-fille - toutes revendiquent un insolant contre pied par rapport à leur société sans pour autant verser dans le féminisme militant, loin s’en faut. Plus qu’un simple déroulé chronologique, le récit se concentre au fil des pages sur une affaire criminelle qui s’est déroulée en 1938 à la propriété. La première partie plante le décor en se consacrant à la première Maria, surnommée rapidement la « Vieille » malgré ses vingt cinq ans, car il fallait bien la dénigrer, sa beauté, son intelligence et son autorité ne laissant aucune faille à la moquerie. Puis l’intrigue se précise avec l’arrivée de la deuxième Maria, la fille de la « Vieille ». On devine peu à peu que les vendanges, le phylloxéra, le cellier … ne sont que prétextes. Le crime devient de plus en plus présent avec les interrogatoires répétitifs mais toujours très courtois d’un jeune inspecteur franquiste. De nombreux allers et retours vers la troisième Maria font tout de suite comprendre que la sinistre police du Caudillo n’aura pas le dernier mot sans toutefois divulgâcher l’histoire.

Au final une belle fresque abordant les thèmes de l’aristocratie finissante, de la place de la femme, des mœurs en général et dans l’église. Il est dommage que la troisième Maria soit un peu sacrifiée. Peu impliquée dans le récit elle n'est qu'ébauchée, son rôle n’est que de porter l'histoire 60 ans plus tard pour révéler l’explication finale dans un contexte apaisé.

Commenter  J’apprécie          30
Les femmes de La Principal

Quelle lecture incroyable. Nous suivons trois femmes issues d'une même famille d'une génération différente. On peut se perdre un peu lors de la lecture mais l'auteur par son écrit arrive à nous remettre à la bonne époque et avec la bonne personne. J'ai trouvé son écriture intelligente, bien construite.

L'histoire est passionnante et met en avant des femmes fortes et indépendantes. J'ai aimé la partie "enquête" de l'histoire qui amène un suspense et rend la lecture addictive.

Commenter  J’apprécie          30
Les femmes de La Principal

Je suis partagée. Je voudrais mettre 2,5 étoiles sur 5, pour garder ce livre au milieu, sur le fil.

Il y a des aspects que j’ai beaucoup aimés : l’histoire en 1890, la façon dont elle se met en place.

Il y a des aspects qui étaient ok : une enquête policière inattendue en 1940, en plein Franquisme, dans une époque charnière entre tradition et modernité.

Il y a des aspects qui ne m’ont pas touchée : 2001 et ses personnages, trop absents pour qu’on s’y attache.

Et il y a des aspects qui m’ont clairement dérangée : les attaques homophobes permanentes. Alors d’accord c’est la campagne reculée catalane des années 40, mais les « sale pédé, enculé, tapette, fils de pute, pédé de mes couilles » par seaux entiers, je ne sais pas si c’était nécessaire. Est-ce que le vocabulaire passe mieux en espagnol ? En français, ça était franchement pénible. Je suis bien consciente que l’intrigue tourne autour d’un couple d’hommes qui sont dénoncés et traqués par l’Eglise, et donc que l’homophobie de société est au cœur du sujet… mais elle n’est jamais interrogée ni remise en question. Elle est adoptée par tout le monde, en termes violents repris en chœur, et la question est « s’en sortiront-ils ou pas », mais n’est jamais « est-ce qu’on n’est pas des connards à harceler des gens en les traitant de sales pédés trois fois par page ».



Enfin, le roman s’appelle « les femmes de la Principal » mais je ne crois pas qu’il passe le Bechdel.

On rencontre des femmes formidables (j’aime beaucoup Ursùla par exemple), mais les trois Maria (1890, 1940 et 2001) sont toujours seules, et toujours face à des hommes.
Commenter  J’apprécie          30
Les femmes de La Principal

Voici un livre qui se lit d'une traite, tant parce que l'histoire est intéressante et prenante que parce que le style est fluide et rythmé et que l'écriture est excellente (sans doute dû à la fois à l'auteur bien entendu mais aussi à la traduction). Au-delà de l'intrigue elle-même, on y trouve de nombreux éléments de la période franquiste avec, en particulier, les liens plus ou moins avoués et assumés entre le pouvoir, le clergé, les notables. On y trouve également le traitement de divers sujets comme l'homosexualité à cette époque, le côté seigneurial des notables, la position des femmes à la fin du 19ème siècle et au début du 20ème siècle etc... Bref, vous passerez un excellent moment à lire ce roman qui donne envie de lire d'autres livres de son auteur.
Commenter  J’apprécie          30
Les Yeux fardés

Un vrai coup de coeur et donc une vraie tristesse à quitter ces personnages !



J'ai trouvé l'écriture superbe et travaillé mais sans être trop snobe comme je le reproche parfois à certains écrivains.



Et que dire de cette romance en pleine guerre ? Les personnages sont tous attachants et ont une profondeur d'esprit dans laquelle on peut tous se retrouver. Cette histoire d'amour entre deux enfants / adolescents hommes nous fait tous rêver tant leur relation semble puissante et naturelle.

Pour moi, un roman est réussi quand il peut accumuler les situations rocambolesques et parfois même grossières, et que pourtant dans la lecture, à aucun moment, je ne me dise " non mais là c'est gros". J'ai adoré croire à cette histoire et à cet amour.



Merci monsieur !
Commenter  J’apprécie          30
Le théâtre des merveilles

Merveilleux roman, personnages très attachants. de la révolution espagnole à la dictature on suit avec intérêt et passion la vie du théâtre des Merveilles et ses occupants, la construction d'un artiste jusqu'à la célébrité. Roger Ventos nous fait partager ses réflexions sur l'homme célèbre, la scène publique et la vie privée, intime. J'ai aussi trouvé des pistes pour décrypter l'Espagne d'aujourd'hui, le renouveau culturel et artistique après la mort du dictateur.

Les personnages sont tous très attachants.

Quel lien entre Roger Ventos et Lluis Llach ? Que dévoile t-il ?
Commenter  J’apprécie          30




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Lluis Llach (585)Voir plus

Quiz Voir plus

Au Louvre

Dans quel roman d'Émile Zola peut-on lire une scène dans laquelle se déroule une visite du Louvre le jour du mariage de Gervaise et de Coupeau?

Au bonheur des Dames
L'Assommoir
Nana

8 questions
35 lecteurs ont répondu
Thèmes : louvre , musée d'art moderne de new york , Paris (France) , culture générale , littérature , peinture , peintre , cinema , adaptation , adapté au cinémaCréer un quiz sur cet auteur

{* *}