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Critiques de Lluis Llach (114)
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Les Yeux fardés

Reconstitution très vivante d'une période qui continue d'exercer une influence magique sur les lecteurs, les yeux fardés est avant tout une histoire d'amour hors du commun.

Il s’agit donc d’une chronique sur une période très spécifique de l’Espagne (les années 30 puis la guerre et l’après-guerre) et d’une belle histoire d'amour entre deux jeunes de la Barceloneta, un modeste quartier de travailleurs et sa communauté solidaire. La manière dont Llach entremêle un sujet très dur et violent avec la délicatesse d'un amour en principe prohibé est tout simplement magistrale. En plus de décrire des aspects essentiels de la Catalogne de la première moitié du XXe siècle, le roman devient un hommage à tous ceux qui ont souffert de la guerre civile et de l'exil.

La structure narrative du roman est basée sur la conversation du Germinal maintenant très âgé avec un réalisateur qui voudrait réaliser un film sur cette époque. De cette manière, chaque enregistrement forme un chapitre construit comme une courte histoire de l’histoire linéaire que raconte le protagoniste au fil de sa narration.

Dans un premier temps l’auteur s’attache à la description du quartier de la "Barceloneta" de cette époque, un humble quartier de pêcheurs (ou j’ai moi-même passé les années 70) où les quatre amis et leurs familles étaient unis par des liens d'affection qui nous paraissent parfois peu crédibles en ces temps de nouvelles technologies où tout est si individualisé et où l’on prête bien peu d'attention au voisin d'à côté.

Dans la deuxième partie se concentre sur les événements historiques comme le soulèvement militaire, les divergences politiques et fatales de la gauche, les bombardements de Barcelone, le recrutement de très jeunes garçons pour remplacer les derniers soldats comme chaire à canon lors de l’épouvantable bataille de l'Èbre. C’est très dur. Cependant, LLach nous parle de cette guerre sans prendre parti pour un des camps, il y a des hommes bons et des méchants de deux côtés.

S’ensuit l'entrée des nationaux dans la ville, la fuite vers la France, la répression cruelle et violente, racontés avec une rigueur impartiale et présentés comme une terrible et sanglante erreur fratricide ou la droite franquiste montre son côté monstrueux.

Mais c’est surtout comment ces dramatiques évènements vont broyer les personnages dont on a fait connaissance dans la première partie, en particulier le couple de garçons amoureux qui bouleverse comme rarement les romans le font. C’est cru et très cruel mais malgré tout empli d’émotion et très beau. Car ce qui compte vraiment dans ce roman ce sont personnages et leur sentiment.

Le récit dégage un réalisme impressionnant, avec l’utilisation d’une prose simple et directe et des descriptions d’une grande force. Mais il contient aussi des passages d'une beauté extraordinaire, notamment ceux consacrés à parler de ce microcosme qu'était la Barceloneta (que Llách connaît et recrée si bien) et des sentiments des personnages. Les adieux de l'amie qui émigre en Argentine avec ses parents, la vision du père comme être supérieur, les gens qui arrivent désorientés à la gare de Barcelone, les attentats à la bombe, la mort de l'autre amie, les rencontres sexuelles, les soldats en la bataille de l'Èbre, le sort de David…. Des images qui restent enregistrées dans notre rétine même si ce ne sont que des mots. La vengeance finale est peut-être la scène la plus « romancé » aus sens Dumasien du terme, mais cela n’enlève rien à l'intrigue dans son ensemble, et sert même à amplifier le drame et contribue au goût doux-amer que nous laisse finalement cette magnifique histoire. Elle est aussi une petite rédemption pour le protagoniste tourmenté.

De nombreux romans ont été écrits sur la guerre civile espagnole et la période qui la précédée et suivie. Celui-ci fait mouche car au-delà de la description des années de la Seconde République, de la lutte, des idéaux, dépassés par le déclenchement de la guerre, les batailles et le ridicule, reste l'amour inconditionnel des deux amis.

Un amour qui peut tout et qui n'est pas tronqué même par la mort. L'homosexualité n'a pas d'importance, la distance ou la douleur n'ont pas d'importance.

Un très bon livre, intelligent, duret tendre à la fois.

#henrimesquida #cinemaetlitteraturegay
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Les Yeux fardés

Sans hésitation, 5 étoiles, et un vrai coup de cœur pour ce roman catalan ! Lluís Llach nous plonge dans l'enfer de la guerre civile espagnole à travers le regard de Germinal, un jeune homme ordinaire, partagé entre ses amitiés, ses amours, ses espoirs et son engagement. Une vie parfaitement ordinaire, quand on a vingt ans. Mais quand la situation est exceptionnelle, comme dans l'Espagne des années 30, aucune vie n'est ordinaire, car il faut choisir un camp, et assumer ses choix, puis quand vient la défaite, vivre avec. Lluís Llach nous fait revivre l'histoire espagnole, et celle de Barcelone en particulier, ville à laquelle, on le sent bien, l'auteur est attaché. Le contexte historique est passionnant, l'intrigue romanesque est juste, prenante sans être rocambolesque, alors que la situation aurait permis des développements peut-être excessifs.
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Les femmes de La Principal

Saga d’une lignée de femmes à la tête d’une propriété viticole dans l’Espagne du XXème siècle, ce roman de Lluis LLach est à la fois une oeuvre magistrale et un roman dédié aux femmes, qui sont représentées ici par trois héroïnes intelligentes et déterminées, passionnées par leur héritage et motivées par la volonté de le faire fructifier seules.

Chacune d’entre elle va devoir affronter les défis de son temps - misogynie, guerre, franquisme… et s’en sortir seule.

Puissante ode à la femme, aux femmes, je n’avais sans doute encore jamais lu de roman de cette dimension, écrite par un homme.

Chapeau bas, M. Llach.
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Les femmes de La Principal

Auteur catalan que je ne connaissais pas du tout jusqu'il y a peu. C'est une amie qui m'en a conseillé la lecture.



Je ne m'attarderai pas sur l'auteur et ses prises de position de pro-nationaliste catalan car elles n'ont pas d'influence sur ce récit.



Il s'agit d'une saga familiale où 3 femmes toutes prénommées Maria sont à la tête de la Principal, un domaine viticole.



La 1ère Maria, seule fille au sein de la fratrie a été sacrifiée pour que ses 4 frères puissent faire des études qui les porteront haut dans la société barcelonaise. En récompense, son père lui a légué le domaine.... ravagé par le phylloxéra. Elle parviendra comme sa fille et sa petite-fille - les 2 autres Maria à relever le domaine et le faire prospérer.



La majeure partie du roman se passe en 1940, sous le régime franquiste. Une enquête sur un meurtre qui a eu lieu non loin de la propriété en 1936 est rouverte par un fringant inspecteur de police persuadé de trouver le meurtrier.



Pour mener son enquête, il va interroger et donc faire ressortir des histoires du passé, qui ont aussi des relents de guerre civile.



Le roman se termine dans les années 2000 avec la dernière Maria.



Une très belle plume ! il y a des allers-retours dans le temps, ce qui donne un certaine dynamisme au roman. Dans cette fiction, on y trouve aussi des choses de la société des différentes époques : guerre civile, franquisme, place de la femme, de la religion, utilisation de la voiture électrique etc . Fiction et histoire sont mêlées de manière très harmonieuse. Cela apporte donc un plus au lecteur.



A mon tour, je conseille cette lecture.















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Les femmes de La Principal

Séduite par sa couverture, j'ai eu envie d'emprunter ce livre à la médiathèque. La Principal, c'est la plus belle maison d'un petit village en Espagne où une famille cultive la vigne. Lorsqu'en 1893, le phylloxéra fait des ravages, son père et ses quatre frères partent s'installer à Barcelone en laissant Maria, alors âgée de vingt ans, dans la demeure familiale. Si elle est au départ bien désemparée, elle parviendra à redresser la barre et à faire prospérer le domaine. Sa fille et sa petite fille poursuivront son œuvre.

Pioché dans Page des Libraires : « L’histoire est racontée à travers les souvenirs d’Ursula, la vieille domestique dévouée et la confession de Llorenc, le fils de la cuisinière et accessoirement le compagnon de Maria Magi. Lue par Maria, la fille de Llorenc, cet aveu éclaire peu à peu la vie de ces générations de femmes (et d’hommes), leurs aspirations et leurs luttes pour garder leurs privilèges. Malgré tout, leur position sociale et leur richesse leur donnent tous les droits. Exceptionnelles, indépendantes, parfois dangereuses, rien ne compte plus pour elles que leurs vignes et leurs terres. »

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Les femmes de La Principal

Une histoire de femmes dans un monde d'homme : les vignes du Priorat, en Catalogne, des années 30 à nos jours.

Après que le phylloxera s'est abattu sur les vignes du Priorat, le domaine de la Principal est abandonné par son propriétaire et ses fils et confiée à sa fille de 20 ans : un héritage empoisonné et un défi que Maria s'emploiera à relever malgré le poids du patriarcat et la guerre civile, sa fille et sa petite-fille après elle.

Une belle histoire enlevée et truffée de sombres mystères qui ravira les amateurs de vin et les féministes.
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Échec au destin

Je connaissais Lluis Llach par ses chansons et son engagement politique et c'est avec surprise que j'ai découvert l'écrivain.

J'ai choisi Échec au destin pour le titre et, j'ai peine à l'avouer, pour le confort de lecture. Un petit livre écrit gros, décrit comme un thriller médiéval, voilà qui était parfait pour aborder un auteur dont j'appréciais les chansons, mais dont je doutais des qualités de romancier.

Je m'attendais à plus de poésie que de politique, mais loin de me décevoir, il y avait là de la politique certes, mais de poésie, point.

Lu d'une traite, ou presque, ce roman s'est pourtant avéré captivant.

Ce n'est pas "l'énigme" que représentait la mort de la reine qui m'a tenu en haleine, mais les jeux de pouvoir, de soumission, de corruption et de séduction au sein de la cour et du clergé.

Un bon roman sur l'exercice du pouvoir et les abus qui en découlent, échiquier ou les pions plus nombreux et plus libres sont des pièces maîtresses que les "grands" manipulent ou croient manipuler.

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Les Yeux fardés

« Les yeux fardés » Lluis Llach (Babel 380p)

Barcelone, de nos jours ou presque. Un très vieil homme raconte sa jeunesse avant et pendant la guerre civile d'Espagne à un réalisateur de cinéma, pour, peut-être, qu'une trace lui survive dans un scénario de film. En vingt-six enregistrements et autant de chapitres, Germinal, puisque c'est ainsi que son père, docker anarchiste catalan et sa mère, couturière française originaire de Sète, avaient décidé de le nommer, déroule son histoire. Et c'est d'abord celle d'une amitié exceptionnelle entre un groupe de quatre amis, deux garçons et deux filles, enfants puis adolescents, dans une Barcelone ouvrière où la pauvreté est le lot quotidien. La révolte gronde, les espoirs d'un monde meilleur portés par une génération militante semblent offrir une perspective plus heureuse à une jeunesse qui ne demande qu'à vivre dignement. Et au milieu de ce chaos social et politique, Germinal s'éprend de David, son meilleur ami, beau garçon intelligent et hyper sensible, dans un chaos intérieur, tant cet amour improbable le trouble.

Mais on connait la grande histoire, la peste franquiste s'abattra sur cette génération et les suivantes, dans le sang et les ignominies.

C'est un livre de la douleur, de la souffrance, c'est le livre des vaincus, de ceux qui ont cru à l'amour le plus fort et le plus beau et l'ont perdu. C'est le récit de ceux dont la générosité et la solidarité ont été écrasées dans le sang sous les bombes, dans les exécutions sommaires systématiques, les tortures infâmes et les humiliations ignobles. C'est le roman des défaites, bouleversant, écrit dans une langue râpeuse et crue, libre.

Et quand règne et dure l'ignominie, quand elle triomphe et coupe le souffle à des générations successives sans l'ombre apparente d'un espoir, quand il n'y a plus de justice possible, il ne reste plus que la vengeance au goût amer qui ne guérit même pas.

Lluis Llach, aujourd'hui responsable politique catalan indépendantiste, mais surtout poète, compositeur, chanteur (il faut absolument écouter sa magnifique chanson « L'estaque », par exemple dans sa version française chantée par Marc Robine sous le titre « le pieu ») et romancier parle d'amour avec passion, de soif de justice et de liberté avec une force incroyable, de sa ville avec tendresse, et de générosité avec tellement de vérité qu'on ne peut qu'être bouleversé par son roman qui sert la gorge à chaque page. Même si, pour s'exprimer dans son style, l'Histoire avec un grand H est une pute, et qu'à la fin ce sont les salauds qui gagnent.

« Les femmes de la Principal » et « le théâtre des merveilles », ses deux autres romans, très récents, vont donc s'ajouter à ma PAL.

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Les Yeux fardés

Fresque sociale à une voix, celle de Germinal 87 ans qui raconte à un réalisateur tout ce qu’il a vécu de 1920 à nos jours. Et ce qu’il a vécu débute dans les années 30 à la Barceloneta, port de Barcelone et quartier populaire

de la ville. C’est dans ce quartier que va naître la révolution contre le fascisme. Double peine pour les catalans et tous les espagnols en général car ils ont goûté à la répression sauvage avant l’arrivée de la deuxième vague, le nazisme. A partir de son histoire, un père militant communiste, leader dans son quartier des manifestations puis de la guerre civile qui les brisera tous. De cette enfance d’abord joyeuse entre la mer et ses 4 amis, naîtra ce qui deviendra le cœur de sa vie. On connaît les horreurs commises par le nazisme mais moins bien comment débuta la guerre civile catalane et les atrocités qui furent commises. Germinal accepte de raconter pour que l’on n’oublie pas cette guerre qui obligea des milliers de catalans à fuir leur pays. C’est aussi l’histoire d’un amour foudroyant dont les deux protagonistes, victimes de la répression sauvage ne sortiront pas indemnes.

J’aurais mis 5 étoiles s’il n’y avait pas eu beaucoup de longueurs et de répétitions dans la narration. 50 pages de moins sur le quotidien à la Barceloneta n’auraient pas nuit à ce très beau roman qui m’a appris beaucoup de choses.
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Échec au destin

"Thriller médiéval" peut-on lire en quatrième de couverture. il n'en fallait pas plus pour attirer ma curiosité de lectrice.



Tout commence par un cri et une main tenant un bougeoir, qui s'efface dans la nuit. Le lendemain, une servante retrouve le corps sans vie de la reine dans le fossé du château. Meurtre ? Suicide ?

Le religieux Orenç, fils bâtard du roi Ebrard, est chargé de mener l'enquête. Mais il ne sait pas dans quel tourbillon cela va l'emporter.



Au cœur d'une société médiévale hiérarchisée et codifiée, où l'Église est omniprésente et omnipotente, terrestre et spirituel sont indissociablement liés. L'auteur met d'ailleurs magnifiquement en place un contexte s'inspirant de l'Histoire. L'hérésie albicar fait ainsi référence à l'hérésie cathare, et la croisade à celle menée contre les Albigeois au XIIIe siècle. Les mœurs des cours et la vie des sujets sont également dépeintes à travers le prisme de cette époque.



L'intrigue est extrêmement bien ficelée. Grâce à ses talents de conteur, Lluis Llach nous embarque dans un récit haletant qu'il est difficile de lâcher avant d'avoir lu la fin. C'est aussi un moyen détourné de porter une critique sur le pouvoir clérical et le pouvoir politique. Chacun avance savamment ses pions sur l'échiquier, pourvu de ne pas être mat.



Une lecture qui devrait plaire à tous les amoureux d'histoire et d'intrigues. Action, rebondissements et suspens garantis !
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Les femmes de La Principal

Trouvé dans un dépôt de livrres. Bonne pioche je dois dire car je n’en avais jamais entendu parler et de l’auteur non plus. Ce n’est pas vraiment une saga mais plutôt l’histoire d’une lignée de femmes fortes toutes prénommées Maria dans une Espagne en révolution.

Propriétaires par voie de succession d’un immense domaine viticole en Catalogne, elles vont devoir relever des défis pour maintenir à flots et faire prospérer la plus grande propriété de la région.

Ces 3 femmes vont sortir des sentiers battus, affronter les médisances, se moquer de leur réputation pour vivre leur destinée.

J’ai beaucoup aimé ce roman très original, plein de force avec des personnages qu’on n’oubliera pas.

Auteur à suivre.
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Les Yeux fardés

Une magnifique histoire ! On a lu de nombreux romans ancrés dans la réalité historique, mais j'ai aimé l'originalité de celui-ci. L'écriture est travaillée sans nuire à la fluidité du récit. Le personnage intrigue dès le début, on le suit lorsqu'il vit le pire, mais surtout quand il trouve l'amour, l'amour dans toutes ses dimensions. Modernité et sensibilité dans la Catalogne en temps de guerre.
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Les Yeux fardés

Bonjour les lecteurs ...



Voici un excellent roman catalan.



Le récit se présente sous forme d'entretiens entre un jeune réalisateur et un vieil homme de 87 ans aux yeux fardés.

Celui-ci va lui raconter sa vie dans le Barcelone des années 20, les années de guerre civile et l'entrée de l'Espagne dans le conflit mondial.

L'homme y raconte ses amitiés, ses amours… Ah ses amours.. Il y aura Joana mais surtout David.



Ils étaient quatre. Deux filles et deux garçons.

Quatre aux personnalités bien différentes mais complémentaires.

Quatre complices que rien n'aurait du séparer.

Ils habitent Barceloneta, le coté portuaire de la ville, le côté pauvre, coloré, engagé.

Leur enfance sera bénie, ce sont les heures heureuses.

Hélas, des remous se font de plus en plus importants. La guerre civile se profile à l'horizon avec ses nuages noirs.

Séparations, engagements dans les troupes résistantes, disparitions, désillusions.

Une page se tourne

Leur bel idéal se fissure.

Le temps avance vite, à une guerre, suit une autre.

Le peuple espagnol est exsangue.

Nul n'en sortira indemne.



Il reste bien peu de cette bande de quatre si ce n'est les souvenirs d'un vieil homme aux yeux fardés.



Voici, sous forme de 26 enregistrements, l'histoire de ces quatre ado et de leur pays.

Voici une ode à la liberté, à la jeunesse, à l'amour.



Nous vibrons avec Germinal (le narrateur) et ses amis.

Nous partageons avec eux cette soif de liberté.

Excellent moment de lecture dont la trame pourrait également se retrouver dans tous les pays où la guerre civile fait rage.



J'ai beaucoup aimé ce récit et la plume de Lluis LLach.

N'étant pas très au fait de la guerre civile espagnole, j'y ai appris beaucoup de choses.



A savoir que Lluís Llach, chanteur, fut un haut symbole de la résistance à la dictature franquiste. Il se consacre maintenant, non seulement à la chanson mais à l'écriture.

Un film pourrait être tiré de ce récit, si ce n'est déjà fait .



Auteur à suivre à découvrir !!!!
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Les Yeux fardés

La guerre d'Espagne et l'ami aimé. La barceloneta des années 20 et 30 est un quartier populaire où survivent des familles de pêcheurs, des dockers, des couturières....

Et puis le pire arrive : la guerre. La guerre qui tue mais aussi pire encore, la guerre qui transforme à jamais, détruit les hommes et sépare ceux qui s'aiment.

David et Germinal mettront le temps à s'avouer leur amour qui ne pourra durer.

Mais dans l'Espagne d'après la guerre, la vengeance va prendre un tour inattendu.



Le réalisateur auquel se confie Germinal à la fin de sa vie ne tournera peut être jamais le film auquel il se prépare. Le lecteur l'aura pourtant bien vu, ce film, en écoutant Germinal.
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Les femmes de La Principal

Les femmes de la Principal est une saga familiale passionnante, où nous suivons trois générations de femmes fortes et singulières à la tête de La Principal - domaine viticole symbole de puissance dans le village de Pous.



Entre jeux de pouvoir, personnages riches, intrigue policière, relations amoureuses hors normes, on est emporté par l’histoire qui se construit à travers les époques, par la force de ces femmes exceptionnelles qui maintiennent tout le prestige, durement et dignement acquis, de leur patrimoine.



C’est un roman savoureux à lire, avec un certain humour satirique et une écriture éclatante. Une lecture prenante !

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Échec au destin

Un cluedo moyenâgeux, qui surprendra les aficionados de cet auteur récemment apparu, et avec quel brio, dans la cour des grands avec "Les yeux fardés" et les deux opus de même qualité qui ont suivi. On est plongé ici dans les turpitudes et autres machinations qui ont accompagné les luttes, souvent fratricides, entre royaumes voisins après la chute de l'empire carolingien. Le Vatican pousse ses pions, désireux de ne pas substituer son influence religieuse, considérable à cette époque dans tout l'Occident chrétien, à sa soif jamais assouvie de possessions terrestres. Malgré les noms totalement fictifs des personnages et des lieux géographiques, on est bel et bien plongé dans le monde, bien réel celui-là, de la géopolitique et des crimes perpétrés, aujourd'hui encore et toujours, au nom de la "raison d'état", terme bien pratique pour dissimuler des intérêts bassement personnels. Lluís Llach s'en donne donc à cœur joie, sous le masque d'un genre littéraire s'apparentant à l'heroic fantasy, ou aux contes de fées "pour adultes", pour analyser la notion de pouvoir et les moyens mis en œuvre pour le maintenir voire le conquérir. Machiavel est passé par là, bien entendu, et les joueurs d'échecs sont familiers de ces notions, mais avec Lluís Llach on se passionne pour des personnages positifs qui tranchent avec cette vision assez sombre de l'humanité, comme le prêtre Orenç ou la servante Brilhèta, enquêtant de concert sur la mort suspecte de la reine Bal. Au moins, avec cet auteur et son imagination débordante, on est certain de ne jamais s'ennuyer, quel que soit le sujet ou le style…

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Les Yeux fardés

Le narrateur se souvient de son adolescence, puis de son amour de jeunesse à Barcelone au moment où éclate la guerre d'Espagne. Il évolue dans le milieu anarchiste de la CNT, sans dissimuler bien sûr le rôle pervers du PC espagnol de cette époque.

Une belle reconstitution en ces temps où les traces du franquisme sont encore enfouies dans les souvenirs de l'Espagne actuelle.

(Le dernier film d'Almodovar, "Madres paralelas", y fait aussi allusion.)
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Les femmes de La Principal

C'est avec plaisir que je retrouve Luis Llach, dont j'avais adoré Les Yeux fardés. On quitte ici Barcelone qui demeure comme fantasmée au loin, pour rejoindre le domaine de La Principal, nichée dans la campagne catalane, et trois femmes qui en ont fait la renommée : la grand-mère, seule fille d'une famille de cinq enfants, et qui héritera du domaine, sa fille, vivant à l'ombre de sa mère et amoureuse d'un des ouvriers du domaine, et enfin la petite fille, jeune cadre dynamique plus proche de nous.



On alterne ainsi entre les époques et les personnages, gravitant tous autour de la production viticole et du pouvoir qu'elle génère, sur fond historique de la crise du phylloxera qui dévasta les vignes du Sud-Ouest français peu avant les ravages que provoqua la guerre civile espagnole. Au fur et à mesure du roman, l'intrigue se fait policière, et l'on tente de mener l'enquête entre les racontars locaux, les luttes cléricales, les passions de Lorenz, et les récits que sert la vieille servante à un jeune policier en mal d'affaires brillamment résolues. Les récits s’enchâssent, comme si les témoins passaient à la barre : récits à un personnage, confessions écrites lues par un autre, le roman nous donne à voir ce que pouvaient être au début du 20ème siècle le pouvoir sans limite des hommes sur les femmes, la conception de l'homosexualité et ce qu'elle représentait de démoniaque pour l'église, ou encore l'imbrication étroite entre fortune tirée de la terre et prestance affichée en ville.



Un bel hommage à la Catalogne du 20ème siècle, restant cependant pour moi inférieur à son ouvrage précédent les Yeux Fardés, mais au côté policier bienvenu.
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Les femmes de La Principal

Paru en mai 2017 aux éditions Actes Sud, très belle édition comme Actes Sud sait le faire !

Magnifique photo de Jacques Henri Lartigues en couverture, un photographe considéré comme un génie du noir et blanc ! J’ai encore en mémoire les magnifiques photos de l’exposition "Lartigue, l’émerveillé" au château de Tours en 2013.



Bonne nouvelle : ce roman d’exception est maintenant disponible en livre de poche aux éditions Babel, et la magnifique photo de Lartigues a été conservée ! Économique et pratique pour les vacances...



L’histoire se déroule sur quatre générations soit sur plus d’un siècle. Il vaut mieux le comprendre rapidement car cela pourrait être déroutant pour suivre les personnages au gré des nombreux allers-retours... Ensuite la lecture est très agréable et on profite pleinement de la qualité d’écriture de ce récit épique, à la fois historique, policier, romanesque... Tout ce que j’aime et cherche à promouvoir dans ce blog !



Première génération : Nous sommes dans la riche propriété du patriarche catalan Andreu Roderich et sa femme Blanca. Leur fille, Maria Roderich, à 20 ans lorsque le phylloxéra réduit à néant les vignes de l’exploitation familiale en 1893. Le richissime chef de famille a déjà commencé à établir les quatre frères de Maria à Barcelone afin qu’ils terminent leurs études ou s’installent dans de confortables carrières. Elle, en tant que femme, n’a pas d’autre avenir que de gérer une exploitation moribonde. Sauf si son père cache son jeu et si elle sait renverser la situation !



Deuxième génération : Maria Roderich surnommée « la vieille » a hérité de la propriété ainsi que de l’appartement-palais de Barcelone et est parvenue, contre toute attente, à faire prospérer la propriété. La scène ou Narcis Magi fait livrer un piano et des caisses de livres est fameuse, comme l’arrivée de la « culture » dans un monde où la tradition et la religion figent les choses et les comportements. Plus tard, à la mort de son cultivé mari, Maria retournera à la pensée ultra-conservatrice du moment, rang à tenir et montée du franquisme oblige…



Troisième génération dans les années 1940 : la propriété est maintenant dirigée par la fille de Maria Roderich « la vieille », son prénom est encore Maria (Maria Magi donc) dite « la senyora ». Elle a une fidèle nourrice, Ursula qui joue un rôle important, sorte de fil conducteur, c'est elle qui débute et clos le récit.

C’est Maria Magi « la senyora » qui va briser beaucoup d’interdits, notamment en tombant amoureuse du fils de la cuisinière, Llorenç, plus ou moins adopté par sa mère. Elle va vivre avec lui des amours tumultueuses, finira par l’épouser et par avoir une fille, la troisième Maria !

Avec des scènes d’amour qui rappellent du DH Lawrence (tiens Llorenç, ça sonne comme Lawrence ? Mais dans le livre de Lluis Llard c’est la femme qui est à l’initiative.)



Puis Maria quatrième génération, en 2001, Maria Costa, qui voyage dans le monde entier pour faire la promotion des vins de la propriété et qui recueille les souvenirs de son père Llorenç ainsi que les secrets de famille...



Bravo ! Bravo ! Bravo aux 3 Maria… Viva Maria ! Et bravo à Lluis pour ces portraits de femmes fortes, souvent libres et insoumises, qui ont su écrire leur destin, avec l’aide de l’auteur, en dehors de la loi masculine ! Les portraits de femmes sont aussi beaux que le portrait de Lartigues de couverture…



Certains passages sont vraiment magnifiques notamment celui de la répartition des biens avec le notaire et les frères et sœur. Le chapitre où le notaire de famille convoque la fratrie pour l’héritage de son père Andreu Roderich est vraiment fameux. On saisit la scène et la psychologie des personnages et l’auteur magnifie la revanche de Maria : « Maître Pages l’écoutait fasciné. Voilà l’intelligence de sa mère et l’autorité de son père réunis dans une jeune femme apparemment fragile, mais qui à présent, juste en cet instant, était en train de déployer ses ailes pour prendre son envol. »

Le portrait de Robert, un des frères de Maria Roderich, qui pensait être l’héritier du domaine et de l’appartement-palais à Barcelone, est terrible : « Un rictus aux lèvres, mais surpris par l’attitude de sa sœur et la nouvelle situation, le garçon déplia la feuille de papier les mains encore tremblantes et commença à lire. Ce qu’il était en train de découvrir le paralysa. Il se sentit désarmé par ce qu’il lisait. C’est alors que Maria, debout, le fixant dans les yeux et avec un surprenant regard d’acier pour ses frères, prononça ces mots qui sonnaient le début d’une nouvelle ère... » Toute la scène est inoubliable et justifie la lecture de ce roman à elle seule !



J’ai également trouvé l’histoire policière bienvenue notamment par le contexte historique très crédible avec un inspecteur Recader complexe et intéressant. Il enquête sur un meurtre commis sur la propriété en 1936, ce qui introduit à la fois du mystère et rappelle le contexte social du début de guerre d’Espagne.



Pour une fois je vais citer les quelques lignes en quatrième de couverture, lignes consacrées à Lluis Llard, car il situe bien la dimension du personnage : « Lluis Llach est né en 1948 à Gérone. Figure de proue du combat pour la culture catalane pendant le franquisme, il a à son actif comme chanteur une trentaine d’albums. Retiré de la scène artistique en 2007, il est élu député au sein du parlement catalan et se consacre à une fondation créée au Sénégal pour soutenir la commune de Palmarin, dans le sud du pays, et à la culture de la vigne dans le Priorat. »



Lluis llard a écrit à partir de son environnement, de ses convictions humanistes et donne ici une œuvre forte, tout à fait passionnante. Ce livre est en bonne place dans mes romans essentiels dont je ne me sépare pas.



Retrouvez tous les articles de mes livres essentiels sur le site "bibliofeel" ou "clesbibliofeel"


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Les Yeux fardés

C'est dans une librairie parisienne que j'ai acheté cet ouvrage, quelques mois après avoir quitté Barcelone, et quelques mois avant de partir pour Buenos Aires, et c'est entre Mendoza et Salta que je l'ai lu, ce qui aura très sûrement contribué à faire chavirer mon cœur au fil des pages...



Véritable coup de cœur, cet ouvrage m'a fait retomber amoureuse de Barcelone, et du quartier de la Barceloneta, que je parcourais sans en connaître l'histoire, l'esprit souvent occupé par la viennoiserie que j'allais choisir à la boulange Baluard, sur la Plaça del Poeta Boscà.



Splendide et émouvante fresque de la Barcelone des années 20 et de ses passions anarchistes, jusqu'à l'effroyable guerre civile espagnole et l'occupation franquiste, les Yeux fardés est une histoire d'amour et de sensibilité, et de vie détruite par une violence que l'on ne prévoit que rarement, et qui se révèle lorsqu'il est déjà trop tard. Ode à la ville catalane et à tous ses recoins, toute personne ayant déjà couru les rues de Barcelone se verra revivre ses propres souvenirs ; pour moi, cet ouvrage révèle le meilleur de la culture et de l'âme catalanes, et m'attriste d'autant plus à la lumière des évènements actuels...Il permet en tout cas de mieux comprendre la haine que peuvent éprouver certains Catalans à l'encontre du gouvernement espagnol, sans la justifier cependant.



À lire, à relire, et à se remémorer !
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