AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Louis Calaferte (724)


Louis Calaferte
J'ai lu comme un fou parce que je me suis cru perdu dans ce monde, au départ.

J'avais quarante-cinq mille volumes dans ma bibliothèque, raconta t-il des années plus tard, ça représente quelque chose...ce n'était pas pour faire joli.

"Calaferte le pouvoir des mots" tirée de la revue Ballast
https://www.revue-ballast.fr/calaferte-le-pouvoir-des-mots/?print=pdf
Commenter  J’apprécie          10
Nous portons et soutenons nos enfants tout au long de notre vie, comme si nous devions rendre compte d'eux en tant que partie de nous-mêmes - et peut-être en est-il ainsi, nous présentant sur l'autre rive chargés de tout ce que nous avons aimé, de tout ce qui a été un jour remis à notre garde. De cela sera constitué notre véritable poids devant l'éternité, et il est à souhaiter que nous ne soyons pas jugés trop légers.
Commenter  J’apprécie          310
Qu’étais-je de plus que les autres ? La somme inexprimable de ténacité cruelle, impitoyable envers soi, qu’implique ce tour de force de devenir créateur. Après tout, écrire n’est rien d’autre que s’avouer malheureux.
Commenter  J’apprécie          20
En allongeant le bras, je pourrais ramener Maupassant, ou Blake, ou le cher Antonin Artaud, Corbière, Lorca, ou les volumes de lettres de Flaubert que je ne me lassais pas de lire et de relire depuis des années. Grâce à eux et à d’autres, grâce à ces livres l’orgie commencerait pour moi. Une orgie permanente. À la dimension cosmique. Vague et précise à la fois comme un scintillement d’étoiles par une soirée d’août. Qui vous instille dans les veines un feu de mercure propre à vous consumer des pieds à la tête jusqu’à la dernière parcelle de chair vivante, pensante, car les grands écrivains ont ce pouvoir de vous administrer les saints sacrements cent fois dans votre vie avec résurrection garantie à l’autre bout du corridor.
Commenter  J’apprécie          30
A la fin, l'amour que nous portent ceux qui prétendent nous aimer ressemble à s'y méprendre à une douce indifférence.
Cet amour dont depuis longtemps ils sont assurés leur épargne à notre endroit toute curiosité, toute attention un peu pénétrante. Qu'aiment-ils, sinon la représentation plus ou moins exacte qu'ils se sont un jour faite de notre personne et qui, à leur sens, n'appelle point révision?
Nous avons pu changer, c'est l'étranger de jadis qu'ils aiment, ou se souviennent avoir aimé. L'accoutumance les convie au confort moral d'ignorer nos diversités.
Commenter  J’apprécie          270
Il y eut dans ma vie des instants où je fus "au plus près de Dieu". J'en conserve le souvenir d'un indicible bonheur.
Commenter  J’apprécie          130
Elle est la forme ovulaire de la vie. Il me paraît absurde de l’imaginer autrement que seule, venue à ma rencontre par des détours embrouillés, avec des haltes de plusieurs années pendant lesquelles il était naturel qu’elle m’oubliât, se remettant toujours en marche dans ma direction, exténuée de me chercher trop longuement – et elle est là, je l’ai prise, et elle sait qu’elle est arrivée.
Commenter  J’apprécie          10
Je vous possède, corps étrangers, je m’emplis, je me gave de vous, errant de l’un à l’autre, triste et harassé de foi jusqu’à l’écœurement, embourbé dans cette fange de la jouissance, tout à la fois voleur et dévalisé. Je me gorge de vous, corps tenus captifs sous la lame du sexe. Femme inconnue, de passage, femme éternelle, je me rassasie encore de toi comme au sein de la mère. Une fois encore je déchire et je brûle les parois tendres de ta peau. Tu me portes une nouvelle fois, haletante et meurtrie. Je veux tes pleurs, tes cris, ton visage blafard, creusé, crispé d’amour, et pénétrer au tréfonds de toi, toucher et revenir aux entrailles de la vie, et me planter, enseveli, dans le mystérieux espace de cette conque secrète qui fait que tu es femme, que tu es mon angoisse.
Commenter  J’apprécie          20
Mon sang va se mêler au tien, mais je t’échappe, protégé, hors d’atteinte de ton appétit de possession. Cloisonné. Hors de portée derrière ce front si simple que rien ne peut trahir. Interroge. Supplie. Menace. Je peux mentir. Je peux mentir à l’infini. Mes yeux, ma voix, les mots, mes larmes mêmes, tout cela ment à l’infini et je t’échappe, libre dans n’importe quelle autre aventure, loin de cette petite fraction de temps terrestre où nous nous débattons, certains de notre don réciproque. Et tu restes là, toi, accrochée à moi de toutes tes forces, rejetée sans le savoir sur une rive nue d’où tu appelles, confiante, rencontrant cet écho de ma voix qui te répond machinalement.
Commenter  J’apprécie          40
Pour écrire, il faut être hanté, malheureux, persécuté, ou alors heureux au point de croire sérieusement qu’on a Dieu pour coéquipier.
Commenter  J’apprécie          70
Désir de me perdre. Me fondre. M’enfouir. N’être plus moi. Plus rien. La mort doit être prodigieusement reposante. Oubli de soi. Défaite heureuse. L’absolution. L’engloutissement. Comme dans une eau pure. Urbi et orbi, au goupillon de gala.
Commenter  J’apprécie          10
Nous aiment-ils, ceux qui nous aiment sans comprendre ce qui nous est nécessaire?
Commenter  J’apprécie          424
Le vieillissement de ceux que nous aimons nous est pénible par le constat de la progressive et inéluctable aliénation de leurs facultés, physiques et mentales. A partir d'un certain âge, presque en rien semblables à ce qu'ils furent, ils ne sont en quelque sorte plus ceux que nous avons aimés et, inconsidérément, il nous arrive de leur en vouloir, comme d'une infidélité à notre égard.
Commenter  J’apprécie          90
La vie baigne dans une cuvette remplie de jaunes d’œufs battus, une pellicule de glaire à la surface.
Commenter  J’apprécie          10
L’enfer à chaque carrefour. Dans chaque ruelle. Sous tous les porches. À domicile. Sous le paillasson. La vie qui perd ses étamines comme une vieille folle hystérique et chauve. Vous verrez la vie crucifiée par les couilles. Vous verrez Dieu servir d’épouvantail. Marie la Sainte être enculée par le bizness. Jésus l’Enfant à faire les tasses. La Trinité de pissotière. Vous verrez ça. Vous aurez vu. Ce sera bien tard pour rouspéter.
Commenter  J’apprécie          40
Qui a connu une vie intérieure a connu le monde.
Commenter  J’apprécie          212
Depuis qu’on sait que les Américains arrivent, tout le monde a été résistant.

Tout le monde a connu un Juif.
Un Juif qu’on aimait bien.
Un Juif à qui on a rendu service.
Un bon Juif.
Un Juif qu’on aurait pu cacher s’il l’avait demandé.
D’ailleurs on a un oncle qui en a caché un.

Tout le monde a caché des Juifs.

Tous les Juifs que je connaissais ont été torturés.
Déportés.
Assassinés.
Commenter  J’apprécie          152
Le vainqueur de Verdun a l’air d’un vieux con. Propre et pomponné. Au grand hôtel de Vichy, il mange des carottes. On nous dit qu’il est sobre. Un exemple pour le pays. Le pays est sobre parce qu’il n’a rien à bouffer. Pétain est sobre parce qu’il ne peut plus bouffer.
Commenter  J’apprécie          140
Le commissaire de police lui dit madame si vous pouvez partir partez. Maman Guite demande quand. Le commissaire de police lui dit tout de suite. Il dit c’est la défaite. Les Allemands sont en France. Ils avancent comme dans du beurre. Maman Guite demande où ils sont. Le commissaire de police lui dit que personne n’en sait rien. Une heure avant ils étaient là une heure après ils sont ailleurs. On n’a jamais vu ça. Maman Guite dit qu’elle a trois frères au front. Le commissaire de police lui dit qu’il n’y a plus de front. C’est la débandade partout. L’armée française est vaincue. Les bombes tombent. Partez madame dit le commissaire de police. J’ai une voiture dit Maman Guite. Raison de plus partez. Prenez l’enfant et partez.
Commenter  J’apprécie          150
(Au patronage du jeudi – en 1939 – l’abbé parle )

« (...) A partir d’aujourd’hui, le jeudi nous ferons l’appel et, s’il en a, chacun de nous donnera des nouvelles de son papa qui est au front. Si un malheur arrive à une famille, nous serons solidaires et nous la soutiendrons dans la peine. Si l’un de nos camarades a un nom d’un autre pays, et s’il parle mal de la France, nous devons le répéter le jeudi suivant à M. l’Abbé. A présent, nous allons prier ensemble pour nos soldats. »
Commenter  J’apprécie          180



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Louis Calaferte (1327)Voir plus

Quiz Voir plus

Harry Potter à l'école des sorciers

La famille Dursley vit à Privet Drive, à quel numéro exactement?

3
4
6
8

15 questions
6705 lecteurs ont répondu
Thème : Harry Potter, tome 1 : Harry Potter à l'école des sorciers de J. K. RowlingCréer un quiz sur cet auteur

{* *}