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Citations de Louis-Ferdinand Céline (2888)


Nous y venions nous, chercher notre bonheur à tâtons, que le monde entier menaçait avec rage. On en était honteux de cette envie-là, mais il fallait bien s’y mettre tout de même ! C’est plus difficile de renoncer à l’amour qu’à la vie. On passe son temps à tuer ou à adorer en ce monde et cela tout ensemble. « Je te hais ! Je t’adore ! » On se défend, on s’entretient, on repasse sa vie au bipède du siècle suivant, avec frénésie, à tout
prix, comme si c’était formidablement agréable de se continuer, comme si ça allait nous rendre, au bout du compte, éternels. Envie de s’embrasser malgré tout, comme on se gratte.
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Louis-Ferdinand Céline
On écrit parce qu'on n'a pas su vivre ; c'est toujours une fuite.
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Ainsi passèrent des jours et des jours, je reprenais un peu de santé, mais au fur et à mesure que je perdais mon délire et ma fièvre dans ce confort, le goût de l’aventure et des nouvelles imprudences me revint impérieux. À 37° tout devient banal.
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La trique finit par fatiguer celui qui la manie, tandis que l'espoir de devenir puissants et riches dont les Blancs sont gavés, ça ne coûte rien, absolument rien.
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Vous demeurent encore précieux les menus chagrins, celui de n'avoir pas trouvé le temps pendant qu'il vivait encore, d'aller voir le vieil oncle à Bois Colombes, dont la petite chanson s'est éteinte à jamais un soir de février. C'est tout ce qu'on a conservé de la vie.Ce petit regret bien atroce, le reste on l'a plus ou moins bien vomi au cours de la route avec bien des efforts et de la peine.On n'est plus qu'un vieux réverbère à souvenirs au coin d'une rue ou il ne passe-passe presque plus personne ( p 459)
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Ma mère, de France, m'encourageait à veiller sur ma santé, comme à la guerre. Sous le couperet, ma mère m'aurait grondé pour avoir oublié mon foulard. Elle n'en ratait jamais une ma mère pour essayer de me faire croire que le monde était bénin et qu'elle avait bien fait de me concevoir.
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Notre vie est un voyage dans l'hiver et dans la nuit nous cherchons notre passage dans le ciel ou rien ne luit
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(...) on est tous assis sur une grande galère, on rame tous à tour de bras, tu peux pas venir me dire le contraire !... Assis sur des clous même à tirer tout nous autres ! Et qu'est-ce qu'on en a ? Rien ! Des coups de trique seulement, des misères, des bobards et puis des vacheries encore. On travaille ! qu'ils disent. C'est ça encore qu'est le plus infect que tout le reste, leur travail. On est en bas dans les cales à souffler de la gueule, puants, suintants des rouspignolles, et puis voilà ! En haut sur le pont, au frais, il y a les maîtres et qui s'en font pas, avec des belles femmes roses et gonflées de parfums sur les genoux.
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C'est peut-être ça qu'on cherche à travers la vie, rien que cela, le plus grand chagrin possible pour devenir soi-même avant de mourir.
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Il existe comme ça certaines dates qui comptent parmi tant de mois où on aurait très bien pu se passer de vivre.
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Vous êtes-vous jamais demandé quel diable poussa les impressionnistes à sortir du jour d'atelier? On travaille si bien dans un atelier...mais c'est dehors qu'on se mouille...ainsi du coeur et c'est le coeur, le style."
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Il y a un moment où on est tout seul quand on est arrivé au bout de tout ce qui peut vous arriver.
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Faire confiance aux hommes c'est déjà se faire tuer un peu.
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Les muscles, Ferdinand, sans l'esprit, c'est même pas du cheval ! et l'esprit, quand y a plus les muscles, c'est de l’électricité sans piles ! A lors, tu sais plus où la mettre ! ça s'en va pisser partout ! C'est du gaspillage .... C'est de la foire !.... C'était son avis. Il avait d'ailleurs rédigé sur le même sujet quelques ouvrages forts concluants: "la pile humaine. Son entretien. "
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(C'est avec honte que je cite un tel extrait)
Gangrenée plus qu'il n'est possible, elle (la République) se décompose par scandales. Ce ne sont plus que lambeaux purulents dont le Juif et son chien franc-maçon arrachent malgré tout chaque jour encore, quelques nouvelles gâteries, bribes cadavériques, s'en bâfrent, bombance! prospèrent, jubilent, exultent, délirent de charogneries.
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Dans cette stabilité désespérante de chaleur tout le contenu humain du navire s’est coagulé dans une massive ivrognerie.
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Ainsi à ce propos il me raconta que pendant la retraite de Russie, les généraux à Napoléon ils avaient eu un sacré coton pour l’empêcher d’aller se faire pomper à Varsovie une dernière fois suprême par la Polonaise de son cœur. Il était ainsi, Napoléon, même au milieu des plus grands revers et des malheurs. Pas sérieux en somme. Même lui, l’aigle à sa Joséphine ! Le feu au train, c’est le cas de le dire envers et contre tout. Rien à faire d’ailleurs tant qu’on a le goût de jouir et de la rigolade et c’est un goût qu’on a tous. Voilà le plus triste. On ne pense qu’à ça ! Au berceau, au café, sur le trône, aux cabinets. Partout ! Partout ! Bistoquette ! Napoléon ou pas ! Cocu ou pas ! Plaisir d’abord ! Que crèvent les quatre cent mille hallucinés embérésinés jusqu’au plumet ! qu’il se disait le grand vaincu, pourvu que Poléon tire encore un coup ! Quel salaud ! Et allez donc ! C’est bien la vie ! C’est ainsi que tout finit ! Pas sérieux ! Le tyran est dégoûté de la pièce qu’il joue bien avant les spectateurs. Il s’en va baiser quand il n’en peut plus le tyran de sécréter des délires pour le public. Alors son compte est bon ! Le Destin le laisse tomber en moins de deux ! Ce n’est pas de les massacrer à tours de bras, que les enthousiastes lui font un reproche ! Que non ! Ça c’est rien ! Et comment qu’on lui pardonnerait ! Mais d’être devenu ennuyeux tout d’un coup c’est ça qu’on lui pardonne pas. Le sérieux ne se tolère qu’au chiqué. Les épidémies ne cessent qu’au moment où les microbes sont dégoûtés de leurs toxines. Robespierre on l’a guillotiné parce qu’il répétait toujours la même chose et Napoléon n’a pas résisté, pour ce qui le concerne, à plus de deux ans d’une inflation de Légion d’Honneur. Ce fut sa torture de ce fou d’être obligé de fournir des envies d’aventures à la moitié de l’Europe assise. Métier impossible. Il en creva.
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Il y a un moment où on est tout seul quand on est arrivé au bout de tout ce qui peut vous arriver. C’est le bout du monde. Le chagrin lui-même, le
vôtre, ne vous répond plus rien et il faut revenir en arrière alors, parmi les hommes, n’importe lesquels. On n’est pas difficile dans ces moments-là car même pour pleurer il faut retourner là où tout recommence, il faut revenir avec eux.
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Ils rajeunissent c'est vrai plutôt du dedans à mesure qu'ils avancent les pauvres, et vers leur fin pourvu qu'ils aient essayé de perdre en route tout le mensonge et la peur et l'ignoble envie d'obéir qu'on leur a donnée en naissant ils sont en somme moins dégoûtants qu'au début. Le reste de ce qui existe sur la terre c'est pas pour eux ! Ça les regarde pas ! Leur tâche à eux, la seule, c'est de se vider de leur obéissance, de la vomir. S'ils y sont parvenus avant de crever tout à fait alors ils peuvent se vanter de n'avoir pas vécu pour rien.
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[...] ... La Vigue se lève ... les bras en croix ... la tête tombante ... çà y est ! ... le Christ ! ...

- "Commandant, je ne peux plus bouger ! ... je ne peux plus aller ! ... tuez-moi ! tuez-moi ! ..."

Plein de sanglots ...

- "Non, certainement ! ... pas vous monsieur Le Vigan ! au moins pas tout de suite ! ... vous vous vouliez partir au Sud, je crois ... vous toujours au Sud !"

Comment le savait-il ?

- "Oh, oui commandant ! ... Rome ! ... Rome ! ..."

Ils étaient d'accord ...

- "Demain monsieur Le Vigan ... par le Brenner ... Rome ! voulez-vous ?"

Oh et comment ! ... la joie dans les larmes ... tout de suite ! ...

- "Ah Ferdinand ! et toi Lili ! pardonnez-moi ! je n'en pouvais plus ! ... j'avais demandé déjà ... là-haut !"

Il nous avait doublé ! la vache ! ... d'où il avait demandé ? ... à qui ?

- "A Harras !

- Eh bien saloperie t'aurais pu un peu ...

- Seul, Ferdinand ! ... Je voulais être seul ! tu me comprends ? ... vous me pardonnerez ! ...

- Seul à Rome ?

- Oui Ferdine ! oui ! seul, il faut !"

Il reprend sa pose Christ ... devant nous, là ... les larmes, tout ... cette contrition, douleur à l'âme lui venait de loin ... je l'avais vu en transe à Grünwald avec ses mignonnes, les deux garces ... polonaises, vous vous souvenez ? qu'ils priaient ensemble, et tout ...

- "Tu garderas mon Bébert, Lili ? ... tu sais comme je l'aime ..."

Il étend le bras droit vers nous, au-dessus de nous ... très doucement ...

- "La Vigue, je vois tu nous bénis ..." [...]
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