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Critiques de Loulou Robert (212)
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Sujet inconnu

Rien n’est connu dans ce roman de Loulou Robert. Ni le nom de l’héroïne, ni l’histoire finalement. Le sujet ? Inconnu.



La narratrice est jeune, vingt ans. Elle souffre de vivre, elle souffre d’observer le monde. Elle patauge, elle étouffe, elle se noie. Son seul ami, une peluche nommée Sam. Dans ses oreilles, David Bowie et consorts. Elle ne vibre pas, ne s’extasie pas. Ses yeux angoissent. Elle regarde les autres. Elle lit pour combler un vide même si les livres ne font que masquer son mal être. Elle écrit, elle écrit, elle écrit.

Son histoire. Sujet inconnu.

Elle ne se croit pas faite pour l’amour, elle n’a pas de désir, comment pourrait-il en être autrement. Jusqu’au jour de La rencontre. Fulgurante, aimantante, violente.



Juste quelques mots. Sujet, verbe, complément. L’essentiel. Rien de plus.

Du vent dans les mots. Une urgence avant les courants d’air. Des mots hachés, à vif, comme une échappée belle.

Amour, quête existentielle, vide, maladie, mort, sdf, connerie des hommes, voilà autant de thèmes abordés dans Sujet inconnu.



Rien n’est superflux. Juste l’essentiel.

Mais l’essentiel sans nom, sans histoire avec ce sujet inconnu peut devenir dangereux, lassant ou trop inaccessible.



C’est lu. Bientôt digéré.

J’ai aimé ce style dans l’urgence.

Peut-être ne me fallait-il pas non plus dix pages de plus. L’inconnu c’est pas mal mais le connu c’est plus rassurant.



Merci à mon amie Lindsay de m’avoir permis de découvrir ce roman déroutant.
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Sujet inconnu

Otis Redding.

Une musique qui s'écoute à deux,

La double prise jack branchée,

Deux cœurs qui se frôlent, des mains qui se caressent.

Sitting on the dock of the bay.

La brume et le soleil qui se lève.

Deux êtres passionnés. Mais est-ce ça l'amour ?



S'asseoir sur un banc, regarder un cygne qui regarde ta solitude intérieure, cette musique dans les écouteurs, un signe. L'amour qui cogne à ta porte, ton cœur qui cogne encore plus fort et ce mur - de briques - qui s'effrite, s'écroule, la fracture, la douleur, les urgences, another brick in the wall.

Deux êtres qui écrivent chacun de leur côté leur histoire, tapant frénétiquement pour l'une fiévreusement pour l'autre ou vice-versa, le verso du vice, retourne-toi sur le son du piano. Mais est-ce ça vraiment l'amour ?



Quand tu te réveilles au milieu de la nuit, le silence et au-dessus, les étoiles, allume le téléphone, écris ces mots des maux à l'autre bout d'un rivage d'une mer aussi profonde que l'âme que tu souhaites y donner, blue moon. Parce qu'il y a urgence de le faire, ordre de ton cœur.



Prêt au décollage. Major Tom aux commandes.



Écriture en urgences, fulgurance des mots des sentiments des maux et des silences. Fuir cette région Est, froide et sans âme. Rien de bien n'est sorti de cette région, pas même moi, l'insignifiance. Partir, s'enfuir, pour vivre. Trouver l'amour, la complicité, la destruction. Perdre le contrôle de sa vie, Major Tom. Certaines passions se veulent destructives, des bleus, des coups, la nuit, la lune, l'écriture. Roger. Écrire pour aimer, écrire pour s'aimer, panser ses plaies, blue moon.



Ne pas parler d'une plume mais de La plume, le cœur de ce roman. Incisive. Acérée. Émotive. L'écriture vient des tripes, du cœur, de l'âme de Loulou. Les défilés de mode sont d'un autre passé. Elle est belle, elle est sauvage. Comme une indomptable féline, elle griffe, elle caresse. Furieusement vive, de la douleur dans chaque phrase, chaque maux. La vie est un combat de boxe, et je suis Knock-out, prêt à gerber ma vie. Depuis bien longtemps... Loulou, elle se relève, elle a cette force, cette âme qui l'habite pour encaisser les coups et les défaites. Reprendre son souffle, s'épuiser de nouveau. Force brutale des sentiments, de la spirale de la vie. Ce monde est trop violent pour moi, mais cette écriture flash me correspond, elle me fait vivre, souffrir, aimer. L'héroïne se demande ce qu'il y aura après l'écriture de ce roman ? La vie, l'amour ? ou tout simplement un autre roman. Le pauvre type se demande ce qu'il y aura après cette chronique ? probablement une autre chronique. Il croit en la littérature, la vie dans les romans, K.-O dans les cordes.



J'aime l'écriture aux tripes, celle où on y laisse une partie de son âme, celle qui se fait avec des papillons dans le ventre. J'aime ces brunes épicées qui savent parler et écrire. Tout leur ressenti, sans concession. Je reste dans mon coin, le silence j'observe, je (sur)vis intérieurement dans un monde qui est trop rapide pour moi, trop bavard, trop percutant. Je ferme mon livre, dix, je regarde le ciel noir, neuf, décompte à rebours, huit, les étoiles mortes, sept, la lune, six, elle est bleue, cinq, des bleus à l'âme, quatre, mon âme perdue invisible inexistante vide, trois, comme mon verre de rhum, deux, Major Tom, un sujet inconnu, Ignition, blue moon.
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Sujet inconnu

Je n'avais pas encore lu Loulou Robert.



Pourtant j'avais ces deux précédents ouvrages sur mes étagères. Mon pacsoux (mot de ma création, mix entre époux et pacsé pour les incultes) apprécie particulièrement sa plume.



Mais je n'étais pas attiré. Parfois … On se fait de drôles de mauvaises idées des choses …



Du coup, c'est sous le regard entendu du pacsoux que je débute SUJET INCONNU.



Un style. Qui tape, frappe et rebondit. Haché. Comme une respiration saccadée, un essoufflement, une goulée d'air, comme on remonte à la surface. Une urgence.



Chirurgical. Des verbes. S'enchaînent. Efficacité. Beauté. Emotion brute.

Vérité. Mal à dire. Bonne à taire. C'est pourtant dit.



J'ai lu d'une traite. A la suite de cette héroïne moderne. Qui souffre de vivre. Si belle de vivre. Déboussolée, seule, réaliste.



Il y a un véritable souffle dans ce récit. Une force. Celle de la l'urgence d'être. Celle de la passion. Vive. Brûlante. Destructrice. Celle de la vérité. Dure, gênante parfois, intransigeante et émouvante.



Et si on vous demande quel est le sujet justement de ce livre, vous n'aurez qu'à ne pas répondre. C'est mieux.





Loulou écrit avec ses tripes, son coeur et son ventre. Loulou, elle écrit comme on hurle en murmurant. Ça se sent, ça se ressent et ça se prend en pleine face. Et Dieu que c'est bon !



Loulou Robert compte désormais dans la littérature française. Et je suis sûr qu'elle nous offrira de grands moments de lecture dans les années à venir.



En attendant, je vais me faire l'intégrale moi grâce à mon pacsoux et sa longueur d'avance sur ce coup là !


Lien : https://labibliothequedejuju..
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Zone grise

Loulou a déménagé à Tours. C’est écrit à la première page. Alors je l’ai suivi, installé à la terrasse du Pale, rue Colbert, lieu plus intime pour boire une pinte entre quatre yeux qu’une place bondée de plumes et de bruit. Et depuis je l’attends, son sourire, sa timidité, sa fragilité. Je peux l’attendre longtemps, ça fait plus de quatre romans que je l’attends, depuis son premier coup de poing qui m’a uppercuté la gueule et les tripes, plusieurs pintes se sont même écoulées comme le flot de la Loire qui s’est crue en pleine crue hivernale.



Oui, « Je l’aime » disait-elle dans son précédent roman… Moi aussi, « je l’aime », j’aime son écriture, l’émotion que je reçois en échange de ses pensées, souvent sombres, souvent tristes, mais la vie est la vie, il y a celles et ceux qui étalent leur cervelle entre les rails d’un métro, celles qui ne disent ni oui ni non mais qui depuis ont peur, peur du vide, peur du noir, peur de la vie, celles qui écrivent - foutrement bien. Alors dans de telles circonstances les pensées sont à l’image de ce sang, rouge virant au noir qui glisse le long des veines, sombres, elles entrent dans une zone grise, tu as beau croire à l’espoir ou à la colère, rien n’effacera ces images qui te hantent depuis tant d’années.



L’écriture devient ainsi une façon de se croire encore un peu en vie. Pendant une ou deux phrases, on a l’impression de vivre et de partager quelque chose. Et chaque phrase que je lis de Loulou me percute, m’assomme dans les cordes, me met un genou à terre. Mais je ne plie pas, je me relève, toujours prêt à reprendre un coup, un jab dans les côtes ou un crochet dans la face triste de mon ring. Je perçois chacun de ses romans comme un combat de boxe, sans arbitre, juste elle et moi où j’encaisse ses maux, et où ça cogne toujours plus fort en moi, à l’intérieur, là, juste là, bam bam bam, là où le cœur bat encore un peu. Loulou, elle me bouleverse, tout simplement. Alors au Pale de la rue Colbert, je l’attends (si elle me lit).
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Zone grise

Livre coup de poing. Pas vraiment rédigé. Balancé dans la gueule d'un certain milieu. Celui dont on entend tout le temps parler. Celui des artistes essentiellement. Les artistes du corps, de la beauté intérieure. Qu'il faut traduire par intérieur des cuisses. Au minimum.

Pas trop de réflexion dans ce brûlot, un cri. Non, un râle car il n'est pas très bruyant. Presque pas surprenant tellement on s'est habitué.

Après tous ces témoignages concordants, plusieurs questions se posent, après cette lecture, aux esprits simples (moi) :

- Où sont les parents ? Quelle a été leur éducation ? En lisant la fille, j'ai éprouvé quelque chose qui ressemble à du mépris pour le père dont j'ai pourtant apprécié le dernier livre. Se faire violer à répétition (c'est le cas, c'est écrit) depuis l'âge de 11 ans par tous les garçons qui passent exige une bonne dose de je-m'en-foutisme de la part des parents.

- Les mannequins, les Miss truc qui défilent, à la limite de poids et d'âge, c'est toujours d'actualité non ? C'est quand même bien que la beauté intérieure mentionnée plus haut fait toujours son petit effet à toute une partie de ceux qui regardent, ceux qui organisent, ceux qui se les payent (désolé, c'est le terme, même si c'est indirect et pseudo-consenti). C'est donc encouragé implicitement par les tenanciers de notre belle société ?

Allez, je parie que dans vingt ans, à l'ouverture de ma dernière session de Babélio (je suis optimiste vous notez), je tomberai sur un livre de la belle-fille, de l'ex(e) de M. le Photographe, M l'Écrivain, M. le Journaliste, M le Réalisateur, M. le Chanteur qui racontera comment elle a été victime et comment tout cela doit cesser. Hashtag mi toutou.

C'est donc que cela aura continué ?

Évidemment car il n'y a qu'un seul moyen de faire cesser cela. C'est d'abolir les rapports de domination. Tous les rapports de domination. Voilà pourquoi cela continuera, sous une forme, sous une autre, et que les bonnes âmes qui s'en émeuvent médiatiquement perpétueront à leur échelle les causes de ces drames individuels.

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Bianca

Un banc sous un arbre, quelques pigeons s’y sont abandonnés. Une note de silence, la musique de ma vie. Je m’assois. Quelques oiseaux fredonnent leurs ébats envolés. Seul. Mon regard se pose sur cette grande bâtisse qui se dresse devant moi, à l’ombre du soleil. D’un autre âge, austère malgré son nom fleuri, j’ai la triste impression de me retrouver face à une prison sans barreaux. Les Primevères, HP. Ignition.



Des envies de respirer… Souffler… Mourir. Bianca, Simon et Raphael. L’ombre de Bowie aussi. Toujours présent dans ce genre de roman, les romans de Loulou. Je ferme les yeux, entends une voix. Major Tom ? Décollage imminent. Houston, j’ai un problème. L’anorexie, les peines de cœur, un cutter, les veines qui saignent, l’âme qui souffre, peine. Elle s’allonge sur le carrelage froid de la salle de bain. Le sang coule, rouge sang, comme le rouge à lèvre d’une putain, comme le ketchup sur l’assiette du gamin. Dix, neuf, huit, elle lâche le cutter, sept, six, cinq, quatre, se réveille dans des draps blancs, trois, deux, un, odeur aseptisée, décollage.



Des infirmières, des visites, des absences. D’envie, de rêve. Se sentir seul, mal à l’aise dans cette putain de vie. Aimer. Et perdre. Can you hear me, Major Tom ? Renoncer. A vivre ; à mourir. Continuer, un couteau ? Pourquoi ? Survivre et chopper un cancer, le mal à la mode, irrémédiable et diablement banal. Survivre et rester sur ce banc à l’ombre de la lune. Bianca vient s’asseoir sur ce banc, je la regarde, avec toute la tristesse qui sied à mon regard. Je branche une double prise jack, deux casques, une musique, singularité spatiale de ces deux êtres, mal hêtre, les glands filent sous la pluie, comme une pluie de météorites. Elle a le regard déjà ailleurs, de l’autre côté de l’océan.
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Hope

J'avais quitté Bianca (tome 1 ) , il y a quelques mois, elle était sortie de l'hôpital psychiatrique où elle était soignée pour tentative de suicide et anorexie et s'apprêtait à rejoindre son père aux USA pour un nouveau départ .

Welcome to New-York !

Bianca est inscrite au lycée français où elle n'essaie même pas de se faire des ami(e)s , préférant s'amouracher d'un professeur et se balader dans cette ville immense et nous livrer ses impressions .

Elle marche seule , Bianca , d'ailleurs elle est presque toujours seule ...

On ne peut pas dire que son père soit absent mais on ne peut pas dire non plus qu'il soit très présent...

On lui propose de "faire" le mannequin et de mauvaises rencontres en mauvais plans , elle cumule un peu les mauvais karmas ...

Parfois je me suis demandée si sa vie ne serait pas plus belle si elle avait dû gagner son argent de poche car à travers toutes ces pages , l'argent n'est jamais un problème ( alors qu'elle n'a que 17 ans , Bianca semble dépenser sans compter ) .

Parfois je me suis demandée s'il était normal qu'une fille de cet âge soit aussi libre et livrée à elle même.

Parfois, au cours de ma lecture, je me suis demandé jusqu'à quel point, Bianca était Loulou (elle a aussi été mannequin...), et parfois j'ai peur pour elle , Loulou...

Parfois je me prend à espérer qu'elle aura une jolie vie , parce qu'en apparence , elle a tout ...



Il y a des pierres qui roulent dans cette écriture, de la fureur , beaucoup de lucidité et un regard impitoyable sur une fin d'adolescence qui nous touche avec infiniment de grâce ...

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Hope

Les primevères sont derrière moi, comme une autre histoire. A bord du ferry, un vent glacial s'emmêle dans les méandres de ma crinière grasse qu'un shampoing à la moelle de bambou ne serait rendre l'éclat de sa jeunesse. Les hauts buildings de Manhattan s'érigent face à moi, je me sens petit, minable, une poussière d'étoile, de vie, de Ground Zero. Je la vois, elle, ravissante brune. Bianca. Quelque chose dans ses yeux, son regard qui me pénètre. J'ai envie de respirer ses cheveux, je ne sais pas ce que sent la moelle de bambou ?



Une musique dans un bar, playlist d'une autre époque. David Bowie est resté dans son corps. Deep Purple est dans le mien. Je fais un compromis, Guns N' Roses pour raviver ses souvenirs. Elle est seule devant son verre de bière. Je connais bien cette situation. Devant ma pinte, à la regarder. Ou sur un banc, à l'observer. Sa mélancolie, sa tristesse, son envie. Je plonge dans son regard, comme un poivrot dans son verre, ou un pauvre type dans le vide du haut de son immeuble. La situation m'est familière, ces flashs sont fréquents dans les putains de vie. No Hope.



Une flaque de sang qui s'épanche sur le trottoir dans l'anonymat d'une rue, du sang qui s'écoule le long d’une poignée dans la froideur d'une salle de bain, une tache de sang dans le fauteuil du salon, un verre de whisky à terre, une âme partie vers un autre ciel. Je détourne le regard. Pour celui d'une rose. Axl au chant, elle au regard. Son sourire qui me hante.



Sa vie tourbillonne, comme le piment dans un chili, comme les glaçons dans un verre vide. Je me sers un bourbon. Elle redemande un apple cider. Nos regards se mélangent. Elle a sa vie, maintenant à NY ou ailleurs. Je reste dans la poussière de mon ranch. Elle me parle de sa vie d'avant, de celle de maintenant, de son prof, de Jeff son cancéreux disparu. Elle a pris quelques grammes, son anorexie est derrière elle. Sic... Je me mettrai bien derrière elle aussi, mais pas sûr que mon regard ne l'intéresse. Trop triste, sujet inconnu. Elle a la force de continuer à vivre, je tente de survivre de loin, enfilant les bouquins comme autant de bouteilles de whisky vides.



J'enchaîne les romans de Loulou. J'adore son prénom. J'adore son regard. J'adore son sourire. Mais ce que j'adore le plus, c'est sa plume. Sans concession. D'une profonde tristesse qui ne m'est pas étrangère. Quelle putain d'écriture, quelle putain de femme. Il pleut. Je regarde l'eau s'écouler sur la fenêtre de ma vie. Les larmes de Loulou sont les miennes. Sa rage lui appartient comme mon verre vide à moi. Ou mes émotions. Loulou, ses mots, mes maux, se mélangent, s'envolent comme les pétales d'une rose qu'une bourrasque de vent aurait défleurie. Loulou, je l'aime...



« La tristesse est une prison. »
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Zone grise

Qui ne dit mot consent ?

La fille qui ne disait jamais oui, mais qui ne savait pas dire Non.

Sois belle et tais-toi.

Je peux en trouver des titres à ma chronique de Zone grise de Loulou Robert.

Un récit émouvant, éprouvant, choquant parfois.

Pas une vengeance.

C'est l'histoire d'une vie volée, une vie violée.

Sous sa plume, pas de hurlements.

Juste la douleur, juste la haine, contenues.

Chaque lecteur appréciera à sa façon.

Moi, cette lecture m'a troublé.

Parce que je suis un homme, un père, et même un grand-père.

Ce livre, c'est son "J'accuse".

Pourtant, elle ne donne pas de nom, pas plus qu'elle ne portera plainte contre ceux qui ont abusé d'elle.

Notamment, ce photographe dont elle cache l'identité derrière une seule lettre.

Comme pour les autres, d'ailleurs.

Petite fille, ado, jeune femme, ils se sont servis.

Le mot est fort ? C'est volontaire.

Une main, un doigt, une langue, une verge.

Parce qu'innocente, parce qu'ignorante, parce que silencieuse.

Parce que petite fille elle ne savait rien et s'imaginait grandir.

Parce qu'ado elle avait envie de découvrir.

Parce qu'adulte elle faisait confiance.

Elle est belle Loulou, si belle qu'on va en faire un mannequin.

Ne t'inquiète pas, tout ira bien.

Il faut se déshabiller ?

Pour la beauté de l'image ?

Pour l'art ?

Alors, s'il faut, soit.

Pourtant quand le photographe devient entreprenant, le doute s'immisce. Mais s'il le fait, c'est sûrement que c'est normal.

Il n'y a pas de violence, jamais.

Il n'y a pas de plaisir, surtout pas pour elle, mais elle enchaîne pourtant les séances.

Elle veut réussir dans le métier.

Ce livre ?

C'est sa révolte.

C'est son cri.

C'est sa haine.

C'est sa liberté.

Elle a compris maintenant.

Elle ose.

Elle maudit sa naïveté  mais elle sait son pouvoir.

Le pouvoir de dire NON.

Offrir sa nudité au nom de l'art, ne veut pas dire s'offrir à celui qui la dévoile, pas plus qu'elle ne rêve de s'offrir aux hommes qui s'enivrent et nourrissent leurs fantasmes devant ces photos.

D'ailleurs, derrière les sourires de façade, avez-vous remarqué la tristesse de certains regards, tout n'est pas que strass et paillettes.

Un jour elle s'est décidé à parler, pour révéler,  dénoncer.

Pointer du doigt ces hommes, conscients, mais qui s'autorisent à prendre son corps

Ceux qui abusent, ceux qui refusent de voir.

Ce livre, c'est son tribunal.

Elle ne veut pas de procès.

Ne pas affronter les regards.

Peur de ne pas être comprise, voir, d'être accusée de mentir, de corrompre ou de provoquer.

Non, elle veut juste tourner la page.

Maintenant elle aime, elle est aimée et...elle écrit.

Est-ce que cette thérapie suffira ?

D'ailleurs a-t-elle entrepris cette démarche comme une thérapie ?

Loulou Robert a choisi d'écrire comme je viens de le faire pour cette chronique, par petites phrases.

Comme des coups de poing dans un mur.

Pour briser le silence.

Raconter ce qu'elle a vécu, subi, tu pendant trop longtemps.

C'est fini maintenant, elle peut commencer une nouvelle vie.

Je suis sûr qu'elle va nous écrire de belles choses encore... fini les cauchemars, place aux rêves...
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Hope

Alors là, c'est vraiment une bonne surprise !!!

Je ne connaissais pas du tout, ni Loulou, ni Bianca, je n'ai pas lu le tome 1 "Bianca" (mais maintenant je vais le faire), et j'ai atterri par hasard dans cette histoire, attrapant le livre en vitesse à la médiathèque (jolie couverture, joli nom d'auteure, joli titre...)

C'est l'histoire d'une adolescente de 17 ans qui arrive à New York pour vivre chez son père, après avoir quitté la France, sa mère, son petit frère, et un passif lourd de névroses ...anorexie, TS, hôpital ...(voir le tome 1). Bianca doit repartir à zéro, en quelque sorte, dans une ville exceptionnelle où l'on se perd et renaît. Ou pas.

Bianca est inscrite au lycée français de New York (la classe !) mais elle s'en fiche un peu. Elle est différente, hyper intelligente, hyper maigre, hyper belle. Ca peut paraître narcissique, comme ça, mais c'est la vérité, et ça lui pose plus de problèmes qu'autre chose. Elle ne se regarde pas, elle regarde les autres, et les autres ne la regardent pas vraiment non plus, parce que ce sont les autres, justement, et qu'ils s'intéressent d'abord à eux-mêmes, comme tout le monde (ça va de ses parents au moindre passant dans la rue.) Bianca est très lucide. Si les autres la regardent, c'est pour leur intérêt personnel. Et donc, hyper belle, hyper maigre, elle attire quelques prédateurs, dont les chasseurs de mannequin...Mais Bianca n'est pas facilement manipulable...Elle n'a pas besoin d'argent, comme les filles de l'est, et elle n'est pas dupe de son corps...

J'aime entendre la voix de ces jeunes filles qui s'expriment avec force, rage et intelligence, après des millénaires de mépris. Loulou Robert (24 ans ) écrit extrêmement bien : son texte vit et vibre, il est moderne, le français claque, débarrassé de ses pesantes subordonnées latines. On y est, on voit New York, on ressent les pulsations de la ville, les pulsations du cœur de Bianca. Les scènes s'enchaînent, certaines particulièrement marquantes (shooting, tentative de viol, suicide, promenades dans la cité...) Rien de mièvre, cette fille a l'air d'avoir mille ans. Sagesse des jeunes filles. Et en même temps d'avoir trois ans ou treize ans, grosses colères, jugements rapides et violents, égoïsme inconscient, fugues ...Aucune pensée pour l'inquiétude suscitée, un vrai monstre. Et la force, le courage et l'insensibilité à la douleur propre aux anorexiques, capables d'infliger à leurs corps les plus grandes souffrances, sans broncher.

J'ai adoré. La suite, Loulou, et vite !!
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Bianca

Il était une fois un royaume dont la princesse s'appelait Bianca .

Il était une fois un palais appelé "Les Primevères", qui n'en était pas un , un palais qui était une unité psychiatrique pour adolescents . (Un palais qui ressemblait au pavillon des enfants fous de Valérie Valère ). A cet étage , il y a Clara, Simon, puis Juliette, Raphaël... et puis ... et puis Jeff , les infirmières et le docteur.

Et puis , bien sûr , il y a Bianca .

Princesse , c'est le surnom que lui a donné Simon, son petit ami , parce qu'elle est belle . Tout le monde le lui dit.

Mais elle est maigre aussi... Très très maigre .

On dit anorexique, même si ce mot ne lui plait pas . Elle est là , parce qu'un mois auparavant, elle a fait une tentative de suicide (une TS pour les intimes) . Oui, en plus d'être très , très maigre... Comme si elle voulait disparaître. Comme si elle voulait rejoindre le vide, le rien .

Il était une fois un palais où tous les enfants étaient fracassés . Mais pas par la vie . Oh non ! Juste par les adultes . Ceux-là même qui étaient sensés les protéger .

Et Bianca raconte très bien la souffrance des autres, la sienne .

Oh oui , elle raconte très bien . L'air de rien, avec légèreté, pudeur, révolte, humour, lucidité , intelligence .

De façon rock & roll, moderne, crue, poétique, classe, aristocratique...Mais Bianca est une princesse...

Alors , je ne sais pas dans quelle mesure ce roman est un roman ou un témoignage . Loulou Robert a 22 ans ou 24 (selon les sources...). Elle est la fille d'un grand journaliste ,comme Bianca , elle est très belle ( dans la vie , elle est mannequin) .

Comme Bianca , elle est très cultivée.

Comme Bianca , elle n'est pas bien grosse...

Mais, on n' a pas envie de lui poser la question tant elle a l'air fragile et aristocratique .

On ne pose pas ce genre de questions à une Princesse... Une princesse aux immenses yeux couleur algues vertes...

Bouleversant et magique !
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Sujet inconnu

Ahhhhh l'amour, ses joies comme ses peines, ses colères et ses trahisons, l'insouciance des premiers instants, mais aussi l'absence de toujours. Mais finalement, c'est quoi l'amour ? Comment laisser s'exprimer le sentiment amoureux dans un couple ? Peut-on tout accepter par amour ? Quelle différence entre amour passionné et possession ? Ces questions, je me les suis posées à la lecture de ce roman coup de cœur, ce roman fou écrit dans un souffle. Loulou Robert par de courtes et intenses phrases m'a emporté loin, dans un tourbillon incandescent où les cendres virevoltent encore à son passage. Qu'il soit filial ou amoureux, le sentiment est fort, presque tout ou rien. Indélébile. En baladant son héroïne à la limite de la rupture, l'auteure m'a plongée dans un précipice. Prise dans l'engrenage insensé de cet amour brûlant. Violent.



Son nom, on ne le connaît pas, mais quelle importance ? Nouvelle étudiante parisienne, notre héroïne se débat avec elle-même, et ce, depuis toujours. A peine quittée sa petite ville du Grand Est comme ses parents aux disputes incessantes, elle intègre l'université, elle, l’élève douée, l'élève silencieuse. Introvertie, à fleur de peau, celle qui a choisit de ressentir ne connaît pas encore les affres de l'amour ni celui du plaisir véritable. Jusqu'au jour où son regard croise celui de l'autre. Où l'irrésistible appel des corps dépasse la raison. Alors que notre narratrice découvre l'éclosion des sentiments et du plaisir de la chair, l'obsession amoureuse prend une tournure malsaine. Au rythme silencieux de la maladie qui s'empare de sa mère, le fracas de cette passion résonne avec d'autant plus d'intensité.



De cet amour obsessionnel, déraisonné, déraisonnable, j'ai tout d'abord été fasciné puis horrifié. Avec intensité, Loulou Robert relate l'amour fou d'une fille pour sa mère, d'une femme pour un homme, avec la capacité d'accrocher le lecteur dès les premières pages. Distillant les indices sur la face obscure de cette idylle naissante, la romancière impose un rythme de plus en plus effréné, où l'urgence de la situation asphyxie. L'amour comme une drogue, l'amour violent.



De l’ambiguïté des sentiments, on y retrouve l'engrenage de la brutalité, mais aussi le jeu pervers d'un homme égoïste et narcissique. Comment se sauver d'une spirale destructrice quand on aime si fort ? L'écriture. Salvatrice, tout comme sujet d'envie, l'écriture est au centre de ce roman. Quelle soit cathartique pour notre protagoniste ou mordante pour notre auteure, l'écriture est forte et constructive. Révélatrice.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Bianca

J'ai lu Hope, la suite, avant Bianca, le début. J'ai préféré Hope, son errance dans New York, son atmosphère, ses personnages énigmatiques et aériens, et tant mieux, finalement, parce que cela veut dire que Loulou Robert (fascinante beauté, je viens encore de regarder des photos, c'est extraordinaire d'être belle comme ça !) progresse dans son écriture.

La qualité du texte est déjà là : écriture vivante, on entend clairement la voix de Loulou, une voix qui nous parle, et c'est l'essentiel du talent d'écrivain. Bianca est anorexique, c'est une des formes contemporaines de l'éternelle mélancolie de certaines âmes. Sa tristesse est en réalité sans nom et sans raison (le poème de Verlaine "il pleure dans mon cœur..." est fort pertinemment cité et "expliqué" pour les Nuls dans le roman "c'est bien la pire peine/De ne savoir pourquoi/sans amour et sans haine/Mon cœur a tant de peine.) Bianca est enfermée en hôpital psychiatrique (HP pour les intimes ) et elle rencontre Clara, Simon, Sam, Raphaël, Jeff, d'autres "fous" que le personnel médical tente de rendre "normaux". Enfin, c'est l'impression que ça donne, je ne sais pas si c'est vrai, quelle est la part de dressage dans ces thérapies. On la pèse, un psychiatre essaie de la faire parler, elle vit des expériences avec ses camarades...Qu'est-ce qui la soigne le plus ? On a bien l'impression que ce sont ses conversations avec Jeff, le sage interné, seul adulte à sembler avoir compris quelque chose au monde, à savoir qu'il vaut mieux vivre sans trop de regrets avant de mourir, comme lui, d'un cancer.

Point de grands élans lyriques ni de guérison miraculeuse, point de mièvrerie, de bons sentiments. Des douleurs et des blessures qu'on tente de soigner chez ces adolescents, parce qu'il faut vivre. Pourquoi ? Parce que cela offre aussi des joies : un petit frère qui vous aime, un garçon qui vous trouve belle et vous aime, une mère qui se réveille, un père qui vous propose New York...

Bon, d'accord, ce n'est pas feel-good niaiseux, mais c'est beaucoup beaucoup mieux. C'est une vraie voix qui nous parle de la vraie vie. Un très bon texte, quoi, qui fait sentir et réfléchir.
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Zone grise

PatriceG, auteur de la "critique" précédente, ayant effacé mon commentaire et m'ayant interdit de le reposter, je me permets de lui répondre ici:

"Cher Patrice,

Comment pouvez-vous écrire un tel texte, à savoir, avec d'autres mots, que si une femme en minijupe se fait violer, c'est bien fait pour elle, elle n'avait qu'à s'habiller décemment ? Comment pouvez-vous baser votre argumentation sur une hypothèse : Loulou Robert est une vamp, et c’est son état naturel ? Ah, la femme tentatrice qui corrompt l’homme vertueux ! Oui, bon, Eve, quoi. Le péché originel. On dirait que vous en êtes resté à ce stade.

Sachez, cher monsieur, que Loulou Robert a posé nue, certes, mais jamais dans aucun magazine porno comme vous l’affirmez, et toujours devant l’objectif de photographes reconnus. Vous avez le droit d’avoir un avis négatif sur les femmes qui posent nue, sur la place de l’érotisme dans la société, celle de la pornographie, mais parce qu’une femme pose nue, elle aurait le droit d’être prise sans son consentement ? N’aurait pas le droit de dire qu’elle l’a été ? Dans un récit, d’ailleurs, pas dans un roman – aveuglé par votre colère, vous n’avez même pas poussé votre étude jusqu’à la couverture de l’ouvrage on dirait… Et dans un récit dont le style colle au propos : direct, rythmé, intense. Violent. Que vous avez le droit de ne point goûter, bien sûr, mais il paraît peu probable que vous l'ayez ouvert. Or Babelio est un site où l'on critique les ouvrages, pas leurs auteurs.

Je terminerai en vous proposant un rendez-vous chez l’opticien, ou un détartrage de la sensibilité ; car si vous estimez que Loulou Robert a des « rictus carnassiers », ressemble à « une veuve noire » ou une « femme fatale », c’est vraiment que vous avez un problème de vision (brouillée par vos a priori ?...) ou d’empathie.

Cordialement malgré tout"



J'ai quant à moi lu le récit de Loulou Robert. Un livre puissant, intense, sans une once d'auto-apitoiement ni de rancœur. Un texte bouleversant, dérangeant, nécessaire, qui questionne et interroge, pour qu'enfin les choses changent.





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Sujet inconnu

Ce que j’ai ressenti:



Je.Tu.Elle.Nous.Vous.Ils.



Elle tue moi. Il tue Elle. Elle se Tu. Je Tu Elle. Sujet Verbe Complément. Nous, direct dans son chaos. Nous, direct dans son amour. Nous, dans les flots de ses mots. Eux, dans les fléaux de leurs maux.



Sujet Inconnu. Ils sont fracassants, les mots de cette jeune fille. Et dans ses points, alors c’est pire. Ce sont des coups de poings. Tous des gouffres, tous des bleus. C’est sans doute dans cette ponctuation que sont les plus fortes percussions. Inconnue et maintenant Sujet, à écrire.



Quand j’ai lu ce livre, ma respiration s’est arrêtée. Plus ça allait, et moins ça allait. En apnée, jusqu’au point final. C’est un style d’écriture puissant. À vif. Carrément écorché. Profondément urgent. Chaque point devient souffrances, et ces silences deviennent des instants de ressentis intenses. J’ai adoré Elle. Parce que c’est de l’intime et de l’émotion à l’état brut.



« Je » n’a pas de prénom. « Tu » n’as pas de prénom. Elle se meure de lui. Il arrache tout d’elle. Quand c’est, que ça va s’arrêter? Cancer, que tu dégages de nos vies? Et puis, c’est quoi l’amour? Un Nous inconnu, un Sujet tabou? Sujet Inconnu et part en vrille…



Mais Elle, cette histoire, elle devient oppressante au fil des pages. Elle prend tout l’espace, s’infiltre dans les cris et les murmures, prends vie dans les silences et se remplit dans l’abîme. C’est toxique. C’est violent. Une « Bad » romance.



« Tu » ne laisse pas de place à « Je ». « Je » ne peux se passer de « Tu ». Et Elle a choisi de tout dire, le choix de se donner corps et âme dans le Ressentir. Sans filtre. Sans concession. Une écrivaine est née. Dans la douleur. Dans l’abandon. Dans l’émotion. Une fulgurance. Et Je l’aime tant pour ça.



À la puissance Cœur. À la puissance Chair. À l’urgence d’écrire. À l’urgence de survivre. Insolente de vie. Insolente devant l’injustice de la vie. Folle d’amour. Folle de douleur. Elle a pris la plume parce que c’était ce qu’il fallait, pour la sortir de ses drames à répétitions. Tout plutôt l’ennui, tout plutôt que la morosité. Elle fait le choix de la passion. De L’émotion. Du danger aussi, mais elle y allait consciente. Tout plutôt que rien. Tout plutôt que le vide. À ses risques et périls, certes, mais, pour ressentir intensément. Écrire comme Survie.



Et pour nous, c’est un moment de lecture incroyable. Envoûtant et dérangeant. Mais un moment aussi, bouleversant. Et une plume sensationnelle, sensorielle, hypnotisante. Elle nous a tout donné dans ses lignes. Son cœur, son sang, ses tripes, son Moi, et je la remercie pour cela. Pour l’intensité. Pour cette folle intensité. Cette sensibilité à fleur de peau. Pour la vérité nue de ses maux. « A la fin du livre, ma vie continue ». La mienne aussi, mais elle aura eu quelques heures de lectures ressenties à la puissance 1000. Tu m’as déglingué le cœur et mon souffle, Sujet Inconnu...



Une écrivaine est née. J’aimerai beaucoup vous rencontrer, Loulou Robert.



Ma note Plaisir de Lecture 9/10.
Lien : https://fairystelphique.word..
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Bianca

Depuis " Le pavillon des enfants fous " de Valérie Valère, je n'avais rien lu sur ce terrible fléau qu'est l'anorexie. Le hasard a voulu que je tombe sur l'histoire de Bianca, une jeune adolescente de 16 ans qui, après une tentative de suicide, se retrouve en hôpital psychiatrique.

Dans son récit, elle nous parle de son mal être, de ses journées dans l'établissement " les primevères ". Elle nous décrit son univers, ponctué de rencontres avec le personnel soignant, d'un psychiatre, de Clara son amie de chambre mais également de ses histoires de coeur entre Simon et Raphael, de son amour pour la lecture qui tient une place de choix durant son séjour. Et puis il y a Jeff, ce bon vieux Jeff, pour lequel Bianca se prend d'affection, Jeff un pauvre ère dépressif depuis la perte de sa fille, qui lui remonte le moral tandis que son état se dégrade. Jusqu'au jour fatidique où, sur la pointe des pieds, délivré, libéré du cancer qui le rongeait, il rejoint les étoiles, une épreuve douloureuse pour la jeune fille.

Bianca, est un livre écorché d'une jeune adolescente en perte de repères, mal dans sa peau, mal dans sa vie, mal dans son corps. Bianca c'est un combat entre les forces du bien et les forces du mal, entre la vie et la mort qui accroche le lecteur du début jusqu'à la fin, cette faim que son estomac refuse.

Un témoignage édifiant de Loulou Robert sur l'anorexie toujours présente dans notre société, particulièrement dans le milieu de la mode où la maigreur défile sur les podiums de haute couture sous le crépitement des flashs et les applaudissements d'une élite friquée triée sur le volet.

Une mise à nue de Loulou Robert sur un sujet épique dont elle est sortie indemne, ce qui ne fut pas le cas de Valérie Valère, de Solenn Poivre d'Arvor et de bien d'autres disparues dans l'anonymat.
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Sujet inconnu

Une de mes amies me parle régulièrement de Loulou Robert dont elle apprécie, le talent et la personnalité, il était donc temps que je fasse sa connaissance.

Avec « Sujet inconnu », j’ai lu un livre fort, brutal, dérangeant avec une violence à fleur de mots.

Nous découvrons une enfant solitaire, avec pour seul ami Sam qui l’accompagne jusque sur les bancs de l’école.

Très jeune, elle sait qu’elle quittera cette ville du Grand Est où elle étouffe pour la capitale.

Il y a une urgence permanente dans la vie de cette enfant, puis de cette jeune femme, urgence de grandir, urgence de fuir le foyer familial où les cris remplacent bien souvent les mots tendres entre ses parents.

Avant l’urgence d’aimer le garçon aux yeux noirs et aux lèvres rouges.

« Sujet inconnu », est un roman d’amour et de passion, mais c’est aussi l’histoire fusionnelle qui relie une fille à sa mère.



Ce livre me laisse une impression mitigée.

Je n’ai que peu apprécié cette écriture hachée, torturée même si elle est en parfaite adéquation avec la violence du propos.

J’aime trop les belles phrases aux « grandes envolées lyriques » pour adhérer à ce style d’écriture.

Merci à NetGalley et aux Editions Julliard.

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Sujet inconnu

Tout est torturé dans ce livre!

Une jeune femme à fleur de peau, une ambiance familiale éreintée de tristesse, une relation amoureuse toxique, un vide sidéral social.

Ça vous percute en permanence.

Même l'écriture s'en mêle. Les phrases sont courtes, parfois un seul mot pour exprimer un concentré d'émotions ou de descriptions. À la longue, c'est épuisant à lire…



L'enthousiasme général est au rendez-vous et c'est très bien car il en faut pour tous les goûts. C'est souvent le cas pour ces livres qui permettent au lecteur une projection dans une réalité possible. D'autant qu'écrit à la première personne, le récit est immédiatement intrusif pour celui qui le lit.



Je n'arrive pas à me joindre aux avis positifs. Manque d'intérêt pour la thématique (pas mon truc, les histoires d'amour littéraires, surtout déglinguées), aucun plaisir associé au style, très technique. J'ai même l'impression de suivre un atelier d'écriture où l'important est de se démarquer en originalité. Je pense être passée au côté du roman du fait de cette plume saccadée qui autorise le saut de mouton dans les paragraphes, pénalisant de ce fait la narration.



Au -delà de la forme, reste une histoire très sombre et violente, une vie en combat pour l'émancipation, faire face aux grands chagrins de vie, à la loterie de la relation amoureuse, à la naissance d'une vocation littéraire. (encore une fois fiction ou auto fiction? Eternel questionnement).



Je referme un peu rincée par cette traversée en écriture contemporaine.

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Hope

Titre : Hope

Année : 2017

Editeur : Julliard

Auteur : Loulou Robert

Résumé : Bianca est une très jolie jeune fille qui traîne son mal de vivre entre Paris et New-York. Blessée par un passé douloureux mais aussi fascinée par l’énergie de Big Apple, elle se laisse entraîner dans un tourbillon de rencontres et découvre bientôt l’univers implacable du mannequinat.

Mon humble avis : Cette chronique aurait tout aussi bien pu s’appeler le dilemme du blogueur. Je m’explique : lorsqu’un éditeur a la gentillesse de vous envoyer un roman (sur ma demande soyons précis) et que vous trouvez ce roman plutôt moyen voir largement surcôté, il est parfois gênant de devoir rédiger une chronique négative eu égard à l’effort consenti par la maison d’édition pour vous faire parvenir cet ouvrage à l’autre bout de la planète. Soit, Hope de Loulou Robert n’a évidemment pas besoin de Francksbooks pour rencontrer son public et les articles favorables à cette auteure sont légion. C’est pourtant avec un peu de gêne que je m’apprête à rédiger cette chronique sur une oeuvre qui, à mon humble avis, sera aussi vite oubliée que son succès fut immédiat. A l’image d’une Lolita Pille par exemple (Hell 2002), les effets de mode et les jolies gueules ne font pas toujours de bons écrivains. Dans ce court roman d’un peu plus de 200 pages, Loulou Robert empile les phrases courtes et les poncifs. Certes, la lecture n’est pas désagréable mais le traitement d’un propos maintes fois balisé (crise adolescente, récit initiatique,etc..) n’apporte rien de nouveau au genre. J’avoue une certaine perplexité devant ces romans français auto-centrés, ainsi que devant ces auteurs-mannequins et autres jet-setteurs dont le désespoir, s’il est sûrement sincère, n’attire pas d’empathie immédiate chez votre humble serviteur. Mea-culpa, j’admets qu’un Franck McCourt luttant pour nourrir sa famille (Les cendres d’Angela, 1996) m’attire plus de sympathie qu’une jeune fille riche et en bonne santé, quelques soient les méandres de sa psyché (exception faite d’un auteur tel que Jay McInerney évidemment mais j’évoque ici un pur génie qui transcende le genre). Si Hope n’est pas un mauvais roman, il n’est qu’un roman de plus sur la crise adolescente, un roman de plus décrivant l’énergie de Big Apple, un roman de plus narrant le désespoir d’une gamine inadaptée. Ca se lit facilement, s’oublie dans la seconde et l’on referme ce bouquin avec la tenace impression d’avoir été roulé dans la boue. Tout cela n’est pas si grave mais tellement dispensable…

J’achète ? : Si la lecture de cette petite chronique t’a incité à lire ce roman, je ne peux que m’incliner devant ta volonté, mais si dans le rayon d’à côté tu vois le dernier McInerney et que tu choisis celui-ci, ton cas mérite quand même réflexion…


Lien : http://francksbooks.wordpres..
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Sujet inconnu

Quelle écriture! Un livre court avec des phrases si courtes, incisives, qui percutent le lecteur. Cette histoire est une succession de mots, de phrases pour un débit saccadé, haché. C'est un roman sombre, une histoire d'amour infâme. On découvre ce qu'il se passe dans les méandres intérieurs d'un sujet inconnu et quelle claque! Rage, sourde colère ne m'ont pas quittée du premier mot jusqu'au tout dernier. Bref, ce roman court à la plume ciselée et efficace est dérangeant, provocateur . (...)



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