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Critiques de Loulou Robert (212)
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Je l'aime

«Quand on n'a que l'amour

Pour unique raison

Pour unique chanson

Et unique secours»



Pour cette semaine consacrée à l'amour, je choisis de vous parler du livre « Je l'aime » de Loulou Robert, mannequin et autrice française, née en 1992.



*Le livre* : C'est l'histoire d'une fille, dont le prénom commence par M, qui aime M, le garçon dont le prénom commence par M. Aime, Aime, Aime. Elle le veut. Il l'obsède. Elle est dangereuse. Névrosée. Elle ose tout. Est prête à tout. Ça fonctionne, ils sont en couple.



Puis, le temps passe. Il devient journaliste. Il a une vie professionnelle, une vie sociale. Elle n'a rien de tout ça. Elle l'aime, c'est tout. Enfin, elle aime aussi le Campari, le Picon et le vin. Elle est seule, c'est tout. Enfin, elle vit également avec ses angoisses. Ses crises de jalousie. Sa solitude. Ses démons.



Les années passent. Un enfant nait. Naissent également avec le temps des événements moins réjouissants: maladie, infidélité, usure.



Le temps qui passe fait table rase du passé, envoie la passion sur les roses, et maltraite la flamme des débuts. Comment un couple affronte-t-il ce temps qui passe et qui abîme ?



*Mon avis* : un roman percutant. Je n'avais jamais lu Loulou Robert. Me voilà touchée - non, ce n'est pas le terme exact - plutôt secouée, par l'écriture et le style haché, haletant, abrupt de cette autrice. C'est brut et sauvage. Sans artifices et sans pudeur. Loulou Robert emmène son lecteur au front. le lecteur est en nage. Il titube. Vacille. Son coeur chavire. C'est le coup de foudre. Comme on en rêve toutes. Mais c'est aussi le désarroi d'une femme, d'un amour trop débordant et d'une descente aux enfers. Loulou Robert m'a embarquée. Un style atypique mêlé à une histoire de vie, je suis conquise !



« Une passion n'est vraie que si elle meurt. L'amour, lui, est éternel ».

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Je l'aime

Sujet:

J'aurais pu être un millier de choses, mais j'ai choisi de consacrer ma vie à aimer. "

Dès qu'elle le voit, elle scelle un pacte avec elle-même : il sera à elle.

Il lui prend la main. Elle le suit à Paris. Il devient journaliste. Elle, sa groupie. Elle l'aime, le hurle, le pleure. Rien d'autre n'a d'importance. Elle est jalouse, dangereuse, prête à tous les excès. Elle veut qu'il la regarde encore, qu'il l'aime comme elle l'aime. Sans limites.



Mon avis:

Des phrases courtes comme une respiration difficile, des cris à peine audibles, une apnée insoutenable, une souffrance infinie, une lutte acharnée pour ne pas laisser la mort l'emporter, une funambule dans un monde fait de souffrance, ...

J'ai lu ce livre en apnée, j'ai été M. Et je le referme épuisée et conquise par cette auteure si jeune.

Si jeune pour parler aussi bien de la maternité, pour parler aussi bien de la dépendance, aussi bien des névroses, aussi bien du temps qui passe, aussi bien de la résilience, aussi bien de la "folie", parler des excès, des quêtes infertiles, rien ne peut combler ce vide qui l'habite, rien ne peut panser sa plaie béante...

C est un cri qui me laisse sans voix, et c est un vrai coup de cœur. Pour moi il ne s agit par contre absolument pas d un livre sur une histoire d amour, entre un homme et une femme , mais l'histoire d'une femme qui compose pour survivre.

Son seul amour, sa fille.

C est mon ressenti.

Je vous le recommande
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Sujet inconnu

Au début du roman, les mots balancés, posés, les phrases très courtes et le rythme saccadé me plaisaient. Cette façon d'écrire comme si l'on avait une arme posée sur la tempe permet de décrire l'urgence d'une situation, d'un sentiment amoureux soudain, d'un désir fugace, vivace, fort. Soit. Rupture soudaine du rythme avec un autre épisode qui mérite des phrases longues et dont Loulou Robert se sert. De nouveau, le rythme s'accélère, légitime encore (la rencontre dans la salle de boxe).

J'adhère au style, un peu échaudée par ces tergiversations rythmiques mais non ennuyée par ce parti-pris. Puis me voici alors stupéfaite, rapidement agacée par le personnage féminin qui quoique maltraitée par son compagnon lui trouve mille et une excuses. Lucide sur ce qui lui arrive et alors même qu'elle réalise qu'il n'est pas l'homme parfait (euphémisme), la voici qui dit : "et je me dis que j'ai de la chance. De la chance. J'ai de la chance". Quand elle ajoute : "Oui, je t'aime. Oui, je vais rester. Jusqu'à temps que je ne le puisse plus. Ce temps n'est pas arrivé" ; je me dis que le pathos n'est pas près de se terminer. 

L'autre versant du personnage que je n'ai pas apprécié est sa propension à rester très enfantine dans son comportement et la relation de dépendance avec sa peluche à un tel âge ne suscite en moi aucune empathie, ni attendrissement quelconque. Cette petite peluche qui devient sa béquille, m'interpelle plus que cela ne m'émeut.



De ce roman duquel j'avais lu des critiques enthousiastes à sa sortie, je suis déçue. Bon nombre de lecteurs se sont attachés à mettre en exergue le style de l'écriture alors que pour moi, ce qui a supplanté le style et qui m'a à de nombreuses reprises fait réagir furent davantage le fond et le caractère du personnage que la forme, qui elle était parfaitement en accord avec le contenu.

Contrairement aux témoignages, j'ai du mal à apprécier un roman si le caractère du personnage me déplait.
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Sujet inconnu

La narratrice s'adresse à nous à la première personne, elle nous conte une histoire, la sienne, celle de son roman ?





Elle n'est pas nommée. A l'âge de huit ans, celle qui vit dans le grand Est sait que son destin sera ailleurs, elle étouffe. Pour trouver sa liberté , il faut qu'elle parte, ce qu'elle fera le jour de ses dix-huit ans.





Elle est solitaire, son seul ami c'est Sam, une peluche qui veille sur elle et qu'elle défend plus fort que tout.





Depuis qu'elle est née la relation avec sa mère est fusionnelle. il y a d'un côté un trop plein d'amour et de l'autre un manque au niveau de son père et de l'image donnée par ses parents. Elle a des problèmes psychologiques et est fragile.





Elle part à 18 ans pour découvrir qui elle est, pour respirer, pour exister car elle le sait elle deviendra quelqu'un d'extraordinaire, c'est ce que pense sa mère aussi mais pour cela il faut partir.





A Paris, elle se cherche, à la fac, elle teste différentes filières, elle est seule ayant pour seul ami son voisin Julien, trois fois son âge, un écorché de la vie qui écoute chaque nuit un titre de Barbara. Ce sont deux solitudes qui se croisent la nuit.





Puis un jour, la rencontre, le coup de foudre, début d'un amour, d'un grand amour ? Rencontre de celui qui bouleversera son existence. Il devient son Amour, sa Drogue... la relation n'est pas saine, il est possessif mais elle a besoin de lui pour vivre une passion qui sera destructrice.





Autre élément important, le cancer de sa mère qui révélera beaucoup de choses mais je me tairai ici à vous de le découvrir.





J'avoue qu'il m'a fallu un certain temps pour entrer dans le récit mais d'un coup c'est devenu captivant, terrassant.





L'écriture est importante pour la narratrice, elle est essentielle et salvatrice. Celle de Loulou Robert est vive, écorchée, dépouillée, rythmée nous faisant sentir l'angoisse grandissante, l'urgence.





Une histoire d'amour qui tourne mal, d'un style brut et contemporain qui a jailli comme un souffle.





Vaut le détour et la découverte.





Ma note 7/10




Lien : https://nathavh49.blogspot.c..
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Hope

″Hope″ de Loulou Robert est sorti le 2 février 2017, je l’ai acheté ce même jour, l’ai commencé sur les escalators du centre commercial, continué dans le tram et terminé en apnée sur mon canapé.



Nous y retrouvons Bianca, le personnage du premier roman éponyme de l’auteur. Bianca a quitté la clinique psychiatrique dans laquelle elle avait été hospitalisée après une tentative de suicide. Elle commence une nouvelle vie, arrivée à New-york chez son père. Elle est inscrite au lycée français.



Elle va vivre de nombreuses aventures, étudier certes, aimer, fuguer, mais aussi découvrir le monde du mannequinat, ses contraintes et ses côtés sombres. Elle est belle, Bianca, elle est très belle et elle ne le sait pas, elle ne le croit pas. C’est à une véritable quête que nous assistons. Et, telle une héroïne de conte, elle va être confrontée à de multiples épreuves, empêchée par des méchants, des agents véreux, un photographe violeur, la rivalité entre filles et finalement la solitude. Mais elle va aussi rencontrer des alliés : Billy, le gardien de nuit, son oreille attentive, sa délicatesse et sa sensibilité et Andy, le chanteur à la moustache grise et son bon sens.



Toutes ces équipées, ce bouillonnement sont servis par l’écriture vive de Loulou Robert. Elle est cash, Loulou, et la langue de bois n’est pas son mode d’expression. Ses mots claquent, explosent, à la limite parfois de la grossièreté, ses phrases courtes percutent. Elle fait mouche à chaque coup, taillant dans le vif. Bianca n’est pas raciste, elle le dit, mais elle n’aime quand même pas les chinois trop bruyants qui crachent sur ses chaussures. Ses idées sont siennes, elle les martèle et les assume car il n’est pas question de se poser en victime. Bref, c’est à la vitesse d’un cheval au galop, de gré ou de force, que vous la suivez aux quatre coins de la Grosse Pomme, aussi agitée que ne l’est une vie adolescente.



Je ne trouve pas les mots justes pour dire combien j’ai aimé ce roman. Je l’ai d’autant plus aimé que je n’avais pas réussi à véritablement entrer en empathie avec la Bianca du premier. Je me demandais pourquoi, alors que déjà tous les ingrédients étaient là, de sa personnalité à l’écriture de l’auteur. Mais j’avais peur, peur de souffrir, de pleurer car cette Bianca là c’était la petite-fille que je n’ai pas et je ne pouvais que tenir à distance ses tourments. Mais ″Hope″ quand même, c’est l’espoir, la vie, l’envie… une véritable tornade, une bourrasque, et j’ai été emportée… par ce roman véritablement prenant.

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Bianca

Dès les toutes premières lignes, nous sommes emportées, tel un tsunami, dans les tourments de l'adolescence.

Ce qui nous interpelle immédiatement c'est ce parler vrai.

Il est indéniable qu'à 22 ans, âge auquel Loulou Robert a pensé et transcrit l'histoire de Bianca, elle n'en était pas encore très éloigné pour en garder vivaces les blessures, tout en ayant pourtant réussi à les mettre à distance afin de parvenir à un tel niveau de clairvoyance.

Au travers de ces lignes, l'impression que cette jeune femme cultivée se retrouve à la croisée de nombreuses influences littéraires devient de plus en plus tenace. Anna Gavalda et Delphine de Vigan ont certainement était une source d'inspiration pour notre mannequin qui s'essaye, avec beaucoup de réussite, à l’écriture d'un roman.
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Sujet inconnu

J'ai eu la sensation, à la lecture de ce roman, de courir. En effet l'autrice utilise des phrases courte, voire très courtes qui nous poussent à accélérer toujours notre lecture.

C'est assez fascinant !

Nous sommes sous l'emprise de l'autrice comme l'est sa narratrice vis à vis de son compagnon. Celle-ci nous retient jusqu'à ce qu'elle mette le point final à son livre qui la libère de ce dernier.
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Sujet inconnu

Un livre à l'écriture brute, intense sur l'amour, la recherche de l'amour. Mais jusqu'où aller par amour, faut-il tout accepter ? La passion est dangereuse.

C'est aussi un livre sur l'amour des parents, indispensable, une vie à côté de l'autre sans se dire qu'on s'aime jusqu'au jour où la vie les sépare. L'amour passion d'une fille envers sa mère. C'est aussi l'histoire d'une jeune fille mais qui reste fragile, très fragile, le besoin de garder un contact avec son enfance :Sam.

L'amour violent, l'amour destructeur.

Beaucoup d'émotions dans ce roman avec des phrases courtes, rapides.

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Sujet inconnu

Je n’étais rien, ou du moins pas grand-chose, rien ne me définissait vraiment, hormis mes parents, le fait que je vivais avec eux, ma peluche, Sam, je n’avais pas vraiment d’envie, dans la ville c’était gris, dans ma vie c’était gris, dans mon cœur c’était gris. J’habitais à Metz, et ma vie ressemblait franchement à cette ville, il y pleuvait, les jours ensoleillés se comptaient sur les doigts de la main (ok, j’exagère, peut-être sur deux mains…), je voulais mettre du rose sur les mots, du beau dans la vie, mais tout n’était que morose.



Un jour, j’ai décidé d’aller à Paris faire mes études, je ne connaissais pas cette ville, je ne me connaissais pas moi-même, j’errais dans les rues comme j’errais dans ma tête, sans but, sans conviction ; cours, passants, appartement, passants, cours, tout s’enchaînait sans logique, sans dynamique.



Et un jour, je l’ai vu, devant mes yeux et tout a changé, j’ai senti la terre tourner sous mes pieds, mon cœur s’est mis à battre, le sang a afflué dans mes veines, mes yeux ont vu, mon corps a senti et ressenti, ma peau a frissonné, désormais je le savais, je le découvrais, j’étais incarnée. Par lui, pour lui.



L’aimer, le toucher, le regarder, le transpercer de mon regard, le boire, le manger, non, le dévorer plutôt, l’avoir, l’être, être moi à travers lui, le suivre, être son ombre, l’aimer, le passionner, mourir pour lui, je n’avais plus que ça en tête. Mon corps, mon âme, tout de moi respirait par lui.



Sa vision de l’amour à lui était différente ; m’emprisonner, m’enfermer, être à lui, rien qu’à lui, ne regarder que lui, ne parler qu’à lui, de lui, pour lui, ne pas écrire, ne pas m’élever, ne pas être mieux que lui, être soumise, toujours, tous les jours, pleurer, souffrir et jouir, avoir mal, très mal, trop mal…



J’ai tout misé sur lui, j’avais besoin de lui, je le sentais, mais il m’oppressait, il m’utilisait, son jouet, sa chose, j’avais besoin d’air, rendez-vous mon gris messin, rendez-moi ma mère, elle est malade, je ne veux pas qu’elle meure, mon père, je ne veux pas qu’il vieillisse, laissez-moi redevenir petite fille, laissez-moi pleurer, laissez-moi oublier…



Laisse-moi, libère-moi… J’évacue, j’écris, j’expie le mal, ton mal, toi le mâle, je te veux hors de moi, je veux en finir, cligner des yeux et que tu ne sois plus là…



L’histoire d’une vie, l’histoire d’un amour, des amours, mon quotidien, mes peut-être, mes pourquoi, mes réponses, mes points de suspension… Je vous les livre. Qui suis-ne, qui est-il et qui sommes-nous ? A voir. Le sujet ? Inconnu.





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Je l'aime

Je n'ai pas vraiment aimé ce livre malheureusement, qui ne correspond pas tout à fait à ce que j'imaginais. Il est question ici d'un amour à vif, excessif, sombre, violent, dangereux... Les propos parfois sont durs, crus. On est vraiment dans l'extrême. L'amour est le thème central, et pourtant, paradoxalement, l'amour que cette femme porte à M., je ne l'ai pas du tout ressenti comme tel. Je n'appelle pas cela de l'amour. Je n'ai vu qu'obsession, manipulation, aigreur, caprices, jalousie et folie. Cette femme ne m'a pas touchée, du tout. Je l'ai au contraire trouvée détestable, que ce soit par ses actes ou au travers de ses mots. Quand je lis un roman, j'ai besoin de m'attacher aux personnages, de m'en sentir proche, ou encore parfois de pouvoir m'identifier. Sinon ça ne fonctionne pas. Et là c'était impossible. Je pensais me retrouver un petit peu dans ce livre, dans le côté amour fusionnel, mais pas du tout, on est sur autre chose, sur une autre interprétation, un autre amour. En tout cas, s'il est vraiment possible d'aimer de cette façon, ce ne peut être que tristesse, souffrance et destruction. Et cela, le livre le dépeint très bien. En dehors de ça, malgré quelques passages que j'ai plus particulièrement appréciés, j'ai eu un peu de mal avec le style en général et avec la narration, ces phrases courtes, directes et un peu décousues qui s'enchaînent. Et je n'ai pas très bien su comment interpréter la fin du livre. Bref, il m'a manqué plein de choses dans ce roman, j'aurais aimé un peu plus de contraste, voir aussi le côté lumineux de l'amour, le sublime, la poésie, le romantisme, la tendresse, et de l'émotion... pas seulement du noir.
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Sujet inconnu

Dans un style percutant, Loulou Robert nous raconte les premières années d’une jeune femme qui découvre la vie d’adulte. Se sentir adulte, c’est prendre son premier coup de vieux. Pour la narratrice, c’est comprendre qu’elle dormira dans un petit studio sans sa mère. Que quand elle rentrera à Metz et traînera en pyjama dans son ancienne chambre, ce ne sera plus vraiment chez elle. Personnellement, j’ai pris mon premier coup de vieux à dix-neuf ans lorsque j’ai demandé une carte de fidélité chez Carrefour, car j’achèterais désormais mes pâtes moi-même. J’en ai pris un autre récemment en découvrant ma nouvelle passion pour la vaisselle et le linge de maison. Puis un autre en comprenant que je ne serais bientôt plus étudiante. Devenir adulte, c’est plus sournois que l’on ne le pense – c’est ressentir tous ces petits détails qui font que l’on n’est plus tout à fait un enfant.



La narratrice entame des études d’histoire, de sciences politiques, de lettres, de philo. Tout et rien lui font envie. Elle découvre le bonheur de commander seule des portions de frites à la mayonnaise, d’arpenter Paris à pied, ou encore d’entendre ses voisins à travers les cloisons de son minuscule appartement. Et elle le rencontre. Lui qui devient « tu » tant on lui devient vite intime.



Tu est le premier amour, le vrai. Celui avec lequel on passe des soirées hors du temps, celui à qui on raconte tout, même les choses les plus enfouies qu’on ne pensait jamais raconter. Celui dont on ne voit pas les défauts tout de suite, parce que cela semble trop beau. Pourtant ils sont bien là, tapis dans l’ombre, et prêts à resurgir à la moindre contrariété.



Grandir est difficile quand les parents qui vieillissent tombent malades et que le premier amour n’est pas celui escompté. Avec Loulou Robert, forcément, on oublie vite la tendresse des premiers instants et la chute sera rude. Le rythme s’accélère et on dévore ce roman aux phrases courtes et acérées. La violence gagne les pages de ce roman initiatique. Les nerfs de la narratrice sont à vif et les nôtres aussi. Quant à la fin, l’inévitable catharsis, merveilleuse ou décevante – difficile de juger, si ce n’est qu’elle est à l’image du roman : surprenante.



Sujet Inconnu de Loulou Robert est un roman initiatique envoûtant et perturbant qui mêle histoire d’amour toxique, nostalgie de l’enfance et peur de grandir. Un troisième roman qui explore toujours avec autant de talent ces sujets propres à l’auteure que je suis toujours avec autant de plaisir !
Lien : http://laroussebouquine.fr/s..
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Bianca

Laissons de côté la presse People qui a choisi les belles photos du mannequin pour annoncer la sortie de ce premier roman ainsi que l’aspect « fille de», sinon pour souligner que le journaliste Denis Robert peut être fier de sa fille. Si les podiums et le réseau médiatique ont pu servir à propulser ce roman sur levant de la scène, c’est une bonne chose. Car ce récit mérite vraiment le détour.

Après Branques

https://collectiondelivres.wordpress.com/2016/06/01/branques/

le hasard aura voulu qu’à nouveau un séjour en hôpital psychiatrique soit à nouveau le sujet principal du livre. Cette fois, la narratrice a 17 ans et se retrouve, sur recommandation de ses parents, dans une unité de soins qui va tenter de soigner un profond traumatisme qui a notamment conduit à une anorexie sévère. À ses côtés, deux autres jeunes filles, Clara qui brûle sa vie dans les paradis artificiels et Juliette, une enfant consumée par l’inceste. Parmi les autres pensionnaires, il y a aussi deux garçons, Simon puis Raphaël et un homme âgé, Jeff. Ce dernier explique : «Quand ma fille est partie, ma femme et ma raison m’ont quitté». On ne pourra qu’admirer sa lucidité et son courage quand on saura qu’un cancer est en train de la ronger.

Après le choc des premiers jours, l’observation détaillée d’un personnel soignant fort souvent atteint de névroses diverses et la visite de ses parents dont on dira simplement qu’ils ne sont pas pour rien dans l’état de leur fille, Bianca va nous offrir elle-même le meilleur des résumés: « Alors voilà. C’est l’histoire d’une jeune de dix-sept ans qui à force d’éponger des merdes se retrouve en hôpital psychiatrique. Elle y rencontre un garçon, il devient son meilleur ami puis, sans qu’elle s’en rende compte, elle tombe profondément amoureuse de lui. Il devient le seul. Elle a besoin de lui pour vivre, respirer, mais un jour, il part. Elle n’a plus d’air et ne veut plus continuer. Puis un nouveau garçon entre en scène, il lui fait reprendre goût à la vie, elle décide de ranger l’ancien dans un coin. Et vit sa relation avec le nouveau. Elle finit par tomber amoureuse. Et alors là, coup de tonnerre. L’ancien revient et elle se retrouve dans une pièce au milieu des deux. »

Eponger des merdes, comme elle dit, c’est entre autres voir ses parents se déchirer, sa mère mélanger alcool et antidépresseurs, son petit frère Lenny être ballotté dans une histoire familiale qu’il ne comprend plus, assister au suicide de son prof de sport, retrouvé pendu au bout d’une corde puis une fille de douze ans, qui flottait sans vie dans la piscine.

Avec Simon, puis avec Raphaël, elle va réussir à se construire, aidée également par Jeff et ses encouragements précieux: «il faut vivre fillette. A fond. Ne te gâche pas la vie avec ces conneries de dépression et d’hôpital. (…) Moi je te conseille de tout essayer, de tout aimer et d’être aimée. Trouve ce que tu aimes faire. Et fais-le, fillette ! Sans jamais regarder derrière.»

Si le personnel hospitalier n’apparaît qu’en filigrane, c’est que son rôle n’est guère reluisant. En proie à ses propres problèmes et pulsions, il est davantage là pour surveiller et punir, comme aurait dit Michel Foucault que pour soigner et guérir. Un aspect dérangeant, qui n’a guère été relevé, mais qui n’empêchera pas Bianca de s’en sortir… en nous proposant de réfléchir à la société dans laquelle baignent les adolescents d’aujourd’hui et sur le manière dont ils peuvent se construire.

« En entendant le mot « psychiatrie », j’ai pensé qu’ils m’envoyaient chez les fous. Aujourd’hui je me rends compte que ce n’est pas nous qui sommes fous, c’est le monde qui est fou. Et si on est abîmés c’est parce qu’on s’en est aperçus.

Personne n’est normal, la normalité, ça n’existe pas. C’est juste un mensonge de plus. »
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Bianca

J'ai adoré la plume de l'auteure et sa façon de raconter l'histoire de Bianca. Au fil des jours, au fil des anecdotes et des petites histoires on apprend à connaître cette jeune fille dans laquelle on ne peux s'empêcher de s'identifier. Maladie, viol, inceste, sexe, addiction, deuil, premier amour autant de sujets qui sont évoqués au travers du regard de cette ado de 16 ans mais qui les aborde tout en douceur. J'ai également adoré la relation que Bianca développe avec un papi de l'hôpital, Jeff. Ils apportent à l'autre beaucoup de tendresse et j'ai eu les larmes aux yeux plus d'une fois. J'ai adoré ce roman et je compte lire d'autres livres de cette auteure !
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Zone grise

Zone grise n'est pas un roman, c'est un récit. Le récit de ce qu'a vécu son auteure. Un photographe de renom a abusé d'elle alors qu'elle était tout juste majeure. Tout a commencé durant un week-end de shooting organisé en province, loin des siens. Quand il a commencé à la toucher, elle n'a pas dit oui, elle n'a pas su dire non. Elle s'est tue. Avant. Pendant. Après. Elle a fait comme si. Tout ce temps, son cerveau s'est mis en mode pause. Par facilité. Ça a duré des années. Vu de l'extérieur cela peut sembler incompréhensible. Mais combien de femmes ont été, sont encore victimes d'abus sexuels, de viols, dans des circonstances similaires ? Combien d'entre elles ont occulté, occultent la vérité pour survivre, ne pas sombrer tout simplement ? Parfois, il suffit d'entendre le témoignage d'une autre, pour que la vérité rejaillisse violemment. Elle vous foudroie. Vient alors le moment de mettre des mots sur ses maux. Parler. À ses proches d'abord, puis aux hommes de loi, et lorsqu'on le peut, aux journalistes. Parler pour se libérer, mais parler surtout pour que ce que l'on a à dénoncer touche le plus grand nombre et que cela ne se reproduise plus. Après la parole, est venu pour Loulou Robert le temps de l'écriture. Coucher sur papier ce qu'elle a subi. Pour que chacun reste à sa juste place. Le prédateur est le coupable. Celui ou celle qui a subi ses assauts est la victime.



C'est donc avec beaucoup de courage et de pudeur que Loulou Robert a osé raconter son histoire. Elle apporte un témoignage fort sur ce qu'est la Zone grise cet instant où les femmes cèdent à la pression des hommes sans pour autant consentir. Pourtant c'est simple, si pas oui, et qu'on force un personne à faire ce qu'elle ne veut pas explicitement, c'est un viol. Qu'on se le dise pour qu'enfin la honte et la peur changent de camp. Zone grise est un récit percutant, poignant, il est à lire pour que plus jamais quiconque ne soit contraint de faire ce qu'il n'a pas envie de faire. Quant à Loulou Robert c'est une femme sacrément courageuse. Espérons que Zone grise lui aura permis d'abandonner cette peur et cette honte qui lui collaient à la peau. Loulou Robert a été victime d'un certain D.
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Zone grise

Ce livre est une balle tirée à pleine vitesse.

Ni une vengeance, ni une excuse, juste une réalité qui nous frappe, nous émeut.

C'est une remise en question du silence, de cette fameuse "zone grise" tant apprécié à l'heure actuelle et qui permet au prédateur de se sentir légitime dans leur acte, au victime de croire que ce n'en ai pas... Une aberration honteuse qui marque à vie, la victime et son entourage.

Merci au courage de l'auteur d'avoir écrit et de l'avoir publié.
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Je l'aime

#Chronique : Je l'aime de Loulou Robert



Envie d'une lecture sombre qui ne vous laissera pas indifférent.e ?

[ Je l'aime est un roman contemporain qui ne donne pas le sourire, mais qui touche, car l'histoire est dure. Pas de happy end. On ne referme pas ce livre le cœur un peu plus léger ! Mais c'est comme ça et c'est addictif. ]

http://www.leslecturesdelily.com/2020/10/je-laime-ecrit-par-loulou-robert.html#more

Merci aux Éditions Pocket​ pour cette découverte
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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Zone grise

Son silence était trop fort à supporter.

Son silence était immense.

Elle l’avait gardé en elle

Elle l’avait enfoui.

Elle l’avait ratatiné.

Elle l’avait compressé au plus profond de son être.

Ce silence lui faisait si mal, qu’elle en avait oublié d’où venait cette grande douleur.



Il y eu des petits cris. Il y eu des petits vertiges. Il y eu quelques crachats de sa douleur intérieure qui lui firent écrire « Bianca » et « Hope ».

Mais Loulou Robert restait toujours amnésique et fiévreuse, après toutes ces années.

Pour ne plus voir.

Pour ne plus sentir.

Pour ne plus respirer.

Pour ne plus penser.

Pour ne plus découvrir.

Pour continuer de faire semblant.

Pour continuer d’être cette jolie jeune fille docile.

Pour continuer de ne pas déplaire.

Pour continuer de ne pas décevoir.



Loulou groggy. Loulou lourde. Loulou lasse de son corps mort, de son corps anesthésié, de son corps inerte, qui ne répondait plus aux signaux d’une vie douce.

Loulou dont sa vie aurait été complètement différente, si elle avait pu dire ce mot « NON ».

Non ! Ne me touche pas.

Non ! Je ne t’ai pas donné mon accord.

Non ! Respecte-moi.

Non ! Je n’ai pas envie !

Non ! Tu me fais mal !

Non ! J’ai peur !



« Zone Grise » c’est le cri déchirant d’une jeune femme, meurtrie dans son âme et souillée dans son corps, qui m’interpelle.

« Zone Grise » c’est le début d’un combat, pour rétablir une vérité, sa vérité.

Pour prévenir d’autres jeunes filles. D'autres jeunes innocentes. D’autres jeunes filles futures abusées. D’autres jeunes filles futures forcées, d’autres jeunes filles futures violées.

Pour dénoncer aussi l’hypocrisie dévastatrice et meurtrière de ce monde.



« Zone Grise » c’est Loulou Robert qui écrit avec ses tripes. D’une plume sans mépris, ni intention de vengeance.



Et cela me fut bouleversant !

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Je l'aime

"Je l'aime"... De Loulou Robert, une écriture brûlante...brut de décoffrage, crue et cash.

Aimer... Aimer... Aimer... Amoureusement..Démesurément.. Éperdument... Follement... Aveuglement sont les maître mots de ce roman impudique..

Dans ce récit, l'amour fait mal

La clé de ce livre est une femme dont le prénom commence par M, une femme dans l'excès, une passionnelle passionnée, une femme en totale dévotion pour un homme. Une femme prête à tout pour l'homme sur lequel, elle a jeté son dévolu et à qui elle a décidé de vouer sa vie corps et âmes.

Une femme capable de tous les extrèmes.. Une femme d'une jalousie maladive, dangereuse.

Une vie de sacrifice pour un homme M qu'elle rencontre à 18 ans et pour lequel elle renonce à tout ... Une femme pour qui, plus rien n'a d'importance... que lui, seulement lui, uniquement lui.

L'amour, fer de lance, de Loulou Robert, est au cœur du roman... Un style acéré, incisif, au rythme rapide accentué par ses phrases courtes percutantes.



Une femme pas vraiment malheureuse, mais pas non plus heureuse...jusqu'à cette rencontre avec M... Un amour qui va la construire et la détruire..Un amour fulgurant, foudroyant... Cette sensation intense qui vous étreint, cette crainte de tout perdre, que tout ne tient qu'à un fil.... Que tout peut s'arrêter...



Un mal être permanent, malgré tout, elle se sait aimée, mais même se sachant aimée,

Elle continue à ressentir un manque d'amour si fort... Qu'elle se mine, ses craintes, ses doutes. cette peur, cette terreur invivable qu'on lui prenne l'être aimé... Comment le garder, voir le contrôler pour qu'il ne vous abandonne jamais... Car sa vie c'est l'aimer même si on n'est pas aimé à la mesure de cet amour donné..



Une lecture tailladee comme l'esprit de cette femme... Des émotions exacerbées, paroxystique qui la transpercent et nous éclaboussent...

Elle ne vit plus que dans l'ombre de son homme, plus de désirs propres, plus d'envies de carrière... On ne la voit plus, elle disparaît aux yeux de tous, M devient la femme de M qui aime M..

Un roman lumineux et noir, et j'attends vos retour..

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Sujet inconnu

Les années se suivent et se ressemblent (parfois !). En 2016, je découvrais la plume de Loulou Robert avec son premier roman Bianca. Belle surprise. En 2017, je lisais Hope, une fois de plus, j'ai été conquise. Cette année, en 2018, je me suis lancée dans la lecture de Sujet inconnu, le troisième et dernier roman de l'auteure. Quelle lecture ! Quelle très très chouette lecture !!



Sujet inconnu nous parle d'une jeune femme (on ne connaît pas son prénom) d'une vingtaine d'années, qui décide de quitter sa ville natale afin de prendre son indépendance.

Elle loue son premier appartement, découvre la vie d'adulte, sans devoir rendre des comptes à ses parents. Il nous parle aussi d'une rencontre, d'un amour sauvage, violent et destructeur. Il nous parle d'une écrivaine, d'un voisin solitaire, du cancer, de la perte d'un proche, bref... il nous parle de la vie !



Ce que j'aime particulièrement dans la façon d'écrire de Loulou Robert, c'est cette façon de tourner ses phrases. Elles sont courtes, concises, brutes. Elle ne passe pas par quatre-chemins, elle dit ce qu'elle a à dire sans arrondir les angles, sans fioritures, en toute simplicité et franchise.

Elle écrit comme on parle et moi, j'aime ça !

Sujet inconnu est le troisième roman de Loulou Robert, les personnages sont nouveaux et pourtant, ils sont si semblables à ceux de Bianca et Hope. On retrouve les mêmes écorchures, les mêmes blessures, les mêmes souffrances. Le personnage principal n'est pas lisse, c'est une jeune femme qui a, malgré son jeune âge, du vécu. Elle est plaisante, attachante, on a envie de la protéger, de la comprendre, de l'aider, la raisonner.

Les personnages secondaires ne sont pas en reste, ils ont eux aussi leur histoire, leurs souffrances.



J'ai adoré lire ce roman. Quand je commence un livre de Loulou Robert, je ne le lâche plus, jusqu'à la dernière ligne, il m'embarque. C'est sans aucune hésitation que je vous conseille Sujet inconnu, lisez-le, il ne vous laissera pas indifférent !

Pour moi, le meilleur roman de la rentrée littéraire est incontestablement celui-ci, voilà qui est dit !



Pour résumer, voici trois bonnes raisons de vous intéresser à Sujet inconnu de Loulou Robert:

♥ C'est un roman d'une grande intensité.

♥ Les personnages sont écorchés, nous interpellent et sont inoubliables.

♥ Loulou Robert est pour moi l'une des meilleures auteures françaises que nous avons, ne passez pas à côté de cette talentueuse jeune femme. Elle saura vous surprendre, j'en suis sûre !

Je remercie chaleureusement les Éditions Julliard et Babelio pour la lecture de ce roman, et je vous souhaite à toutes et à tous une très bonne lecture :)
Lien : http://www.leslecturesdelily..
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Hope

A sa sortie des Primevères, l'unité psychiatrique pour adolescents où elle a passé plusieurs mois, Bianca est partie rejoindre son père à New-York en espérant que sa tristesse de vivre se dissiperait dans un environnement inconnu. En espérant aussi trouver un père attentif et disponible. Mais où qu'on aille la douleur intérieure nous accompagne toujours. New-York la happe, la bouscule, l'attire et l'ennuie, la stimule et la repousse, l'enveloppe et l'isole. Perméable à toutes les émotions, à toutes les rencontres, la jeune fille découvre l'univers féroce du mannequinat. Entre mal-être et soif absolue de vie, Bianca se fraye crânement un chemin parmi les autres, parfois à l'envers des autres, parfois à l'encontre des autres, jusqu'à ce qu'il l'emmène à a rencontre des autres mais surtout d'elle-même.

Dans ce second roman de Loulou Robert, j'ai retrouvé avec plaisir l'irréductible énergie de l'écriture. Sauvage, brute et parfois brutale, celle-ci nous embarque à la suite de l'héroïne dans un rythme qui pulse la vie par toutes ses nervures. Roman d'apprentissage, roman d'un consentement à la vie sans céder à une adhésion béate, "Hope" m'a émue par son urgence à dire et par l'impression de vitalité qu'il diffuse. Une vitalité porteuse d'espérance.

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