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Citations de Luc Dietrich (98)


Et sommeil aussi sera notre vie de demain, quand le soleil luira et que nous nous croirons en éveil, nous les humains chefs-d'oeuvre, nous les petits parfaits du globe, aux mobiles de 68135280mouche, à la mémoire épaisse et à la langue agile.
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Le sang coule dans le creux de la hanche, mes mains ne peuvent plus le retenir. Il est beau, il est précieux, et il s'en va.
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Pendant ce temps, je fais pour lui la terre, les saisons et les villes; lui fournis les véhicules, les affaires , les femmes et tout ce qu'il va casser. Et moi, avec une bonne foi et une bonne volonté qu'on peut qualifier de divines, je m'évertue à ne lui mettre en main que des actes et des desseins parfaitement agencés ; car la règle ďu jeu consiste précisément à prouver qu'il n'y a rien à tirer de ce malotru.
Au moment où tout lui croule à la fois sous les pieds et sur la tête, le voilà qui se plaint et proteste que c'est la faute des autres.
À ce moment il se retourne et je le reconnais: c'est moi.
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Et maintenant qui suis-je ? sinon l''homme qui vient pirater le poison à la ville: les poudres, les fumées, les ampoules, les torpeurs, les frénésies, la mort, qui me sont familières. Et ceci marque toute la distance qui sépare l'enfant de l'homme : que je me livre à ce manège sans amour et sans tremblement, sans même un désir de profit, mais non pas sans complaisance à savourer l'angoisse.
Tant il est vrai que les peurs de l'enfance sont les seules qui nous rejoignent dans la sécurité de notre âge et que, pour autant que nous cherchions les chemins de traverse, nous retombons toujours dans les tranchées parallèles, qui, cependant, se rencontrent toutes dans l'unité de notre mort.
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Je ne possède en fait de gloire que ma misère, mon abandon, mon incapacité à tout.
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Les seuls visages qui s'impriment dans la mémoire sont des visages indifférents, mais le visage de ceux que nous aimons est, comme le nôtre, invisible pour nous (1995 : p. 127).
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… Le peu que j'ai, et qui me tient, m'est encore de trop et la vie des villes me pèse. Il faudrait pouvoir vivre au rebours des autres, remonter le courant de toutes ces foules, et c'est beaucoup trop pour un homme. Je rêve de départs et d'un grand voyage dont la destination ne serait aucun lieu terrestre, mais le retour à soi-même.
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Eux, ignorant leur malheur, passant à côté de leur vie avec de vaines afflictions et de vains accomplissements, et moi qui sens leurs douleurs qu'ils ignorent, je reste accablé de la faute de ne point corriger ma propre vie.
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La plante ne ment pas, n'imite pas, ne se répand pas, n'attaque pas, ne sort pas d'elle-même, elle reste conforme à sa semence et fidèle à ses racines, aussi ignore-t-elle la laideur, punition de ceux qui font tout pour l'apparence.
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Que trouvons -nous au fond de nous ? qu'y a-t-il de plus réel que la peur, de plus solide que la certitude de notre déchéance ? Quand avons-nous commencé de vieillir ? Seules les plantes grandissent jusqu'à la mort. Moi, depuis le jour de ma naissance, je n'ai fait que dépérir.
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Je suis le grand nombre à demi vivant, et voilà que mille et mille bouches ont fait notre vérité : car seul, je sens le désordre des autres rejoindre mon propre désordre et notre solitude augmente d'autant, car nous ne sommes ni un, ni tout, ni un monde, mais une conscience perpétuellement en chute, et l'heure de notre mort est toujours maintenant.
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«Les fleurs remontent vers les étoiles parce que les étoiles leur donnent à boire. On voit les étoiles dans les puits, mais au contraire les étoiles sont des puits et la pluie et la rosée tombent de là.»
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"J'ai été rejeté de bord en bord comme une planche. Je suis descendu des zones populeuses aux zones mortes des barrières, des zones des usines à celles des ordures."
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Car je ne veux pas comme les hommes, devenir riche, ni puissant, ni craint, ni aimé, ni savant ; mais profond et enfant.
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Je pensais parfois aux chambres chaudes et retirées des liseurs de livres. Sur une table vieillie, rougeoyante comme une bassine il y a des roses sur cette table. Oui, bien qu'en dehors de toute tradition, je trouvais bonne cette tradition de l'étude quiète, des beaux meubles et des livres surchargeant les rayons.
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De plus en plus l'homme des villes, ce fauve qui se ronge les ongles et prépare les grandes guerres, a besoin de ses oeuvres, admire ses oeuvres et vit pour ses oeuvres, même quand il part faire de la campagne, sa cure d'air, il transporte avec lui la ville comme la coccinelle ses points noirs.
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On entrait dans la classe au petit jour, terrorisés d'avance par le maître rouge, qui du haut de sa chaire, beuglait : " Je vas vous l'apprendre l'éducation, je vas vous foutre ma main sur la gueule ". Il me demandait : " qu'est-ce que c'est que Louis XI ? " si brusquement que, même si je l'avais su, je ne l'aurais pas su. Il me mettait au piquet et pour m'accabler il ajoutait : " sept fois huit ? " Je n'ai jamais pu apprendre ma table de multiplication. Il donnait des coups de règle sur mes doigts déjà crevés d'engelures.
Et il criait : "Celui qui ne sait pas compter n'arrivera pas dans la vie car, on arrive en comptant. Ceux qui ne savent pas compter, ce sont des poètes et tu n'es pas un poète ".

Luc Dietrich, Le bonheur des tristes, Le temos qu'il fait, 2016, p. 25.
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Je voyais la vie comme une feuille que le soleil prend à revers avec ses nervures ouvertes, la filiation des peines et des joies, les justices du hasard.
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Il est beau d'être un homme triste, car il s'en trouve peu. Les hommes tristes ont fait les églises, les ponts. Les gens gais ont fait des cinémas, des gares, des magasins. On les voit passer par bandes dans des automobiles qui rient et tous ils rient. Alors je m'arrêtais sur la route et je les regardais en face en prenant mon air triste pour leur faire honte.
Car les personnes les meilleures sont tristes. Ma mère est pâle, très pâle et même si elle rit, une tristesse tremble dans son rire , comme des gouttes sur une branche au soleil. Jésus et ses disciples, on ne les voit jamais se pousser des coudes et se tordre. Judas, lui, voulait faire le malin et sortait pour aller rire tout seul. Et jamais on n'a vu quelqu'un penser à une chose difficile , aux bourgeons, au soleil, comme il monte et descend dans l'eau du ciel, en éclatant de rire. D'ailleurs, il n'y a que les tristes qui ont le bonheur.
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«Je savais bien deux choses pour les avoir vues moi-même, je savais les fleurs et les étoiles. J’avais pris un pot de géranium et planté les fleurs dans la terre et les racines vers le haut. Mais lui s’était tordu la tête comme quelqu’un qui se bat et était remonté par-dessus ses racines.
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