Citations de Lucas Leverger (59)
C’était inutile, sa vie n’était un secret pour personne. Quand on côtoyait tous les jours des collègues, il était illusoire de croire à la possibilité de se préserver de la curiosité des autres. Il arrivait même que votre entourage soit averti d’informations vous concernant avant vous.
Je pense que je vais faire appel aux services d’un écrivain public. C’est chaque fois la galère. Vous avez remarqué avec les assurances, pour contracter un contrat, c’est deux feuilles et une signature. Pour une demande d’indemnisation, c’est cent feuilles et cent signatures.
Une femme pour le corps plus que pour le cœur. Cœur fermé d’ailleurs depuis ma séparation avec la mère de Lara. De dispute en dispute, d’indifférence en indifférence, d’éloignement en éloignement, nous avons fini par en tirer la conclusion douloureuse que le divorce était la suite logique de ce naufrage conjugal. Alors nous avons entamé la procédure comme deux vieilles connaissances, prenant rendez-vous ensemble pour les avocats, les conciliations et de multiples contraintes administratives.
Elle avait reporté tout son amour sur l’enfant en lui témoignant une admiration sans bornes. Un sentiment maternel presque fusionnel. Elle l’aimait plus que sa vie, mais avait conscience de la nécessité de le laisser s’éloigner d’elle pour ne pas gâcher leur relation.
Il connaissait trop bien le mustang sauvage impossible à dompter qui sommeillait en Bertrand. Dès qu’il sentait sa liberté en danger, il prenait le dessus et partait au triple galop. Jamais Bertrand n’avait pu maintenir une relation durable avec quelqu’un. Martin avait toujours prévu que son ami vieillirait et deviendrait comme ces vieux bisons solitaires.
Elle avait besoin de se mettre en condition. L'histoire avait déjà pris corps dans son esprit. Un tueur en série, bien évidemment ! Elle voulait accentuer le côté psychologique et ne pas s'en tenir aux descriptifs de meurtres sordides et sanglants. Retranscrire fidèlement l'angoisse et la peur des victimes par un vocabulaire adapté. Faire frissonner le lecteur.
Depuis notre séparation, chaque discussion tournait à l’affrontement dont je sortais toujours grand perdant, abandonnant le champ de bataille assez rapidement. D’aucuns me blâmeront d’avoir un comportement lâche, mais j’ignore les raisons pour lesquelles elle s’accroche ainsi au passé alors que notre liaison est terminée depuis plus de dix ans. Pourquoi chaque fois que nous nous croisons, j’ai droit aux sempiternels couplets de ce qu’elle a vécu avec moi et j’en arrive à me demander pourquoi a-t-elle accepté, un jour, de me suivre à la mairie ?
Annoncer la mort d’un proche était un moment très pénible, même pour un flic.
On peut raconter des fables à un gamin de cinq ans, mais pas à un petit homme de treize.
Attraper les poissons exigeait de la patience et la maîtrise de soi. C’était une bonne école de vie.
À cette heure, c’était plutôt angoissant de traverser ces grands couloirs parcourus de tuyaux et de gaines électriques au plafond. C’était toujours dans ce genre d’endroits que les infirmières se faisaient attaquer dans les films d’horreur.
Ce monde était un monde d’homme et une femme qui ne se tenait pas à sa place et voulait se mettre à leur niveau, faisait peur.
Chaque génération avait ses façons d'utiliser les moyens mis à sa disposition par son époque. Mais le principe des photos restait le même. Sur papiers ou en fichiers numériques, les photos avaient toujours pour but de figer dans le temps des instants de la vie d'un individu.
Il lui avait proposé une dégustation du produit. L’autre avait accepté avec des étoiles dans les yeux. Il portait le verre à sa bouche, avec un geste digne d’une cérémonie religieuse. Il buvait le whisky par petite gorgée, comme s’il avait s’agit d’or pur.
Le whisky était noble, c’était un alcool vivant, qu’il fallait apprivoiser, dompter, séduire, apprécier, respecter. Alors, non ! Ce n’était pas le whisky le responsable, c’était juste son père. Un parfait salaud, un homme sans honneur, un lâche qui le battait, lui et sa mère, chaque fois qu’il était saoul. Juste pour montrer qu’il était le chef de la meute.
Où es-tu ? Que t'est-il arrivé ? Fais-moi un signe, confirme-moi par n'importe quel moyen que tu n'es pas en danger. L'attente est insupportable. C'est une sensation permanente de vide au creux de mes entrailles. Chaque seconde, je manque de basculer vers une folie démentielle, profonde. Par moments, je tremble sans pouvoir me contrôler. Mon corps devient contre ma volonté, l'objet de l'expression des angoisses et des idées noires qui envahissent ma tête et noient mon imagination sous un déluge de visions sordides. Je suis sur une corde raide et seul l'espoir de te retrouver me permet d'y rester en équilibre. Combien de temps vais-je tenir, en ne sachant pas si tu es morte ou vivante ?
Personnellement, je veux bien accepter tes explications, Carole. Cependant je te rappelle que nous parlons d'un homme qui attend son exécution à la prison de Sing Sing. Et maintenant, tu m'annonces qu'il était présent dans une boutique en même temps que toi . Tu peux comprendre mon étonnement, non!
Bien que je veuille me convaincre du contraire, parler de l’amour et des relations sexuelles n’a jamais été simple pour moi.
Pourtant, je ne pouvais guère me prévaloir d’une haute moralité dans ma vie intime, mais le sujet se drapait de l’éducation que j’avais reçue et ce n’était pas peu dire. Certaines facettes de ce vaste domaine avaient d’ailleurs été abordées uniquement entre ma fille et sa mère.
Je n’aime pas voir les gens tristes, ce n’est pas dans ma nature. Alors, j’essaie d’apporter du réconfort. Un café peut redonner le sourire. N’hésitez pas si vous en désirez un autre. Parfois, il arrive même que la personne accepte volontiers une part de tarte aux pommes.
Feuilleter les bouquins me permettra d’avoir le temps d’assimiler que je vais devoir fouiller partout même là où je ne devrais pas mettre mon nez. Je dois me convaincre que c’est peut-être le seul moyen de découvrir un nouveau fil à suivre