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Critiques de Ludmila Oulitskaïa (330)
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Un recueil enchanteur de souvenirs, réflexions et portraits qui prône l’importance des liens face à l’éphémère.
Lien : http://next.liberation.fr/li..
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Bonne année !

Très bonne année en compagnie d’Aragon, Beauvoir, Céline, Mallarmé, Zola, Stendhal, Simenon, Oulitskaïa… 10 réveillons littéraires, de Moscou à Paris en passant par les Flandres !

Un petit livre savoureux ( collection folio 3€ ), un vrai régal pour les fêtes sans crainte des lendemains!!!

Alors très bonne année à tous les Babéliotes - et à tous les autres aussi bien sûr !
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Ce n'était que la peste

Un roman de 1988 qui peut être lu différemment selon les époques.

Un roman qui retrace des faits réels : un tout début de peste à Moscou en 1939 et comment par une pratique violente de quarantaine le NKVD va réussir à stopper cette épidémie.

Un récit particulièrement glaçant, voire sidérant, qui m'a scotchée sur mon canapé. Ca fait relativiser tout ce qu'on a pu vivre.....

Un récit qui entremêle fiction et réalité pour montrer la violence des services secrets russes. Au point que finalement "ce n'était que la peste"..... la maladie paraissant finalement moins grave que les services de l'Etat !

Un texte très court, sidérant. J'en suis encore pantoise.....
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Ce n'était que la peste

Dans ce livre sorti en 2020 sous le nom de Prosto tchouma, puis traduit en français en 2021, Ludmila Oulitskaïa reste dans la triste actualité en parlant d’une épidémie survenue à Moscou en 1939. Histoire plus que surprenante : je ne savais pas qu’il s’agissait d’un fait réel…



On se retrouve alors entre une épidémie naturelle et une épidémie de la terreur… qui s'avère parfois plus meurtrière.



Je vous conseille cette lecture !
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Ce n'était que la peste

Un scénario qui se lit comme un petit roman, d'une traite et que j'aurais adoré vivre sur grand écran.

Gestion stalinienne d'une quarantaine mise en place suite à un cas de peste.

Lu dans la postface

"Quel mal est le plus terrible - celui des cataclysmes naturels et des épidémies, ou celui qui est généré par l'homme?"

Je ne sais rien de cette autrice mais ces quelques 120 pages me donnent envie d'en lire davantage
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Ce n'était que la peste

Un récit historique très intéressant et d'actualité, avec des descriptions cliniques de décors, personnages et situations, qui nous interroge sur une question importante : entre un régime totalitaire oppressant ou la force inarrêtable de la nature, que devons-nous craindre le plus ?
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Ce n'était que la peste

"Ce livre raconte l'histoire d'une épidémie de peste qui s'est déclarée à Moscou en 1939, et qui a été stoppée grâce aux efforts du service d'État le plus effroyable et le plus puissant qui soit - les organes de la sécurité d'état de l'URSS. Il s'agit sans doute du seul et unique cas dans toute son histoire où cette institution féroce et impitoyable a travaillé pour le bien de son peuple, et non dans le but de le terroriser et de l'anéantir."



Voilà un livre original en diable, tant sur le fond que sur la forme.

Ludmila Oulitskaïa a écrit son texte comme un scénario : des indications sont données avant chaque "scène" mais le reste est écrit comme un roman classique. C'est un peu surprenant au début, mais on s'y habitue très rapidement et la lecture est très agréable.

À partir de faits réels (l'épidémie de peste et la façon dont elle a été jugulée), elle a bâti une histoire avec des personnages fictifs et à travers eux nous fait prendre conscience de la férocité du NKVD (Commissariat du peuple aux affaires intérieures) qui broie les hommes sans états d'âme puisqu'ils n'ont aucune valeur individuelle.

Elle montre bien la mainmise de l'état dans tous les domaines de la vie publique... et privée. Les citoyens n'ont pas d'existence propre et sont à chaque instant à la merci d'un arbitraire contre lequel il serait vain de se battre.



Ludmila Oulitskaïa écrit de façon simple, sèche et sans fioritures, tout en y incluant une dose d'ironie bienvenue pour alléger un fond oppressant.

Le titre lui-même est révélateur de cette façon de procéder : dans le régime stalinien, être arrêté n'augure rien de bon et chaque personne interpelée et mise à l'isolement va craindre le pire... mais « Ce n'était que la peste »... ouf !



Si la peste dont il est question ici était d'une dangerosité sans égale (taux de létalité de 100%), les mesures drastiques prises ont certes été souvent inhumaines mais elles ont permis de juguler rapidement ce qui aurait pu être une épidémie monstrueuse.



L'ouvrage date de 1988 mais n'a été publié en France qu'en 2020 alors que le monde connaissait une tout autre épidémie.

Curieuse coïncidence temporelle !

Mais le covid, contrairement à la peste, est inoffensif pour l'immense majorité de la population et ne provoque que des symptômes comparables à ceux engendrés par l'habituelle cohorte de virus hivernaux. Très désagréables parfois, mais absolument pas dangereux.

Les mesures prises (confinements, vaccinations forcées de tous sans aucune distinction, avec un produit dont on ne connaît pas les effets à long terme) pendant la "crise du covid" ont été délirantes et la gestion de l'état n'a rien à envier au totalitarisme soviétique.

À méditer pour que collectivement nous ne nous laissions plus imposer ce genre de délire.

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Ce n'était que la peste

Un texte court, ou novella, qui se lit d’une traite et pose une multitude d’interrogations. Ludmila s’est inspirée d’un épisode surprenant et peu connu de l’histoire soviétique. Dans la postface, elle revient sur le caractère paradoxal de l’épisode, où, pour la seule fois de l’histoire soviétique, les services de la sécurité d’État sont intervenus pour le bien du peuple.



« Considérez que nous sommes en état de guerre. »



Mayer, un biologiste travaillant sur des souches de peste pulmonaire, est convoqué à Moscou pour une présentation de ses recherches. Une seconde d’inattention dans son laboratoire, un masque qui glisse, et le voilà parti pour Moscou, porteur de la bactérie, patient zéro, rapidement malade. Il est hospitalisé puis mis en quarantaine. Cette souche de la peste est 100 % létale…L’intérêt majeur du récit est la période où il survient, en 1939, pendant l’un des épisodes les plus effroyables de la grande Terreur stalinienne. Procès expéditifs, exils au Goulag, exécutions sommaires et assassinats sont le quotidien du peuple soviétique. Staline a lâché ses chiens du NKVD (le Commissariat du peuple aux Affaires intérieures) et la Terreur est omniprésente.



Pour gérer cette crise sanitaire, la machine stalinienne se met en route. Spécialisé dans les purges, le NKVD va remonter la chaine de contaminations et isoler manu militari les cas contacts. Tout cela dans le plus grand secret, afin d’éviter tout mouvement de panique. A cette époque, lorsque le NKVD frappe à la porte, ce n’est pas pour apporter des croissants. Il est chargé d’appliquer la terreur sur tout le pays afin que l’opposition ne se fasse pas entendre. La plupart des suspects de contagion sont persuadés, dès que les agents frappent à leur porte, qu’ils ont été dénoncés (de quoi ?) à la police d’état et qu’on vient les rafler pour « trahison ». L’un d’entre eux va jusqu’à se suicider avant que sa femme n’ouvre la porte…



Mais ce n’était que la peste, ouf, au sens propre, et non pas la « peste », au sens métaphorique, à savoir la terreur stalinienne. Cela fait sourire le lecteur face aux réactions de panique de ceux qui, craignant une déportation ou une exécution, comprennent par la suite qu’il ne s’agit cette fois que d’une mise en quarantaine. Ludmila ouvre la question vertigineuse du Mal en pays totalitaire : l’ennemi, à savoir la Peste, est-il extérieur ou intérieur ? Et comment, en lisant ce livre, ne pas voir surgir, comme une pensée dérangeante, la question de l’efficacité du totalitarisme face aux menaces extérieures, fussent-elles sanitaires ?



« Pour éviter une épidémie, il est indispensable d’observer des mesures de précautions renforcées. Nous allons vous distribuer des masques, nous vous demandons de ne pas sortir dans les couloirs sans eux et, de façon générale, de limiter les contacts. »



La plume est efficace, laconique, ironique. La construction se présente sous la forme d’un scénario, beaucoup de dialogues donc, peu de descriptions, Ludmila laisse au lecteur imaginer les scènes, les personnages et l’environnement. Le livre est très court, il va a l’essentiel et permet une lecture d’une traite. Immersion totale.



Les personnages révèlent être un bon condensé des trajectoires sociales et des destinées humaines de l’époque stalinienne. Leur liste figure en tout début de roman. Un médecin, se sachant condamné par la maladie, écrit une lettre à Staline afin de lui demander d’examiner le dossier de son frère arrêté en 1937 sans raison. Un professeur de médecine et sa femme évoquent à demi-mot la supériorité de l’instruction qu’ils ont reçue en Europe. Un éleveur d’oies reste intimement persuadé que l’univers entier est régi par les lois du marxisme-léninisme. A la tête de tout ce petit monde, le « Personnage Haut Placé », qui tire les ficelles du NKVD.



Ce livre résonne étrangement au vu des trois années passées sous l’égide du Covid. J’ai dévoré « Ce n’était que la peste » en une soirée, prenant plaisir à découvrir ce petit roman incroyablement ficelé. Je vous le conseille !



Je remercie la Masse Critique Babélio et les Éditions Gallimard / Folio pour cette lecture.



« – Sérioja ? Je croyais que toi non plus, tu ne reviendrais pas. Qu’est-ce que c’était, Sérioja ?

Pour la première fois, son regard est attentif et concentré.

– C’était la peste, Dina. C’était juste la peste !

– Ce n’était que ça ?

Il hoche la tête.

– Et moi qui m’étais imaginé... »



#Cenétaitquelapeste #LudmilaOulitskaïa #Gallimard #Folio
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Ce n'était que la peste

Superbe petit livre, écrit en 1988, publié en France en 2021, qui relate sous forme romancée, comment les autorités soviétiques sont parvenues, en 1939, à juguler très rapidement les débuts d'une épidémie de peste déclenchée involontairement en laboratoire par un microbiologiste suite à une précaution insuffisante.



Rapidement, les services médicaux où est hospitalisé le malade, à savoir le microbiologiste qui vient d'arriver à Moscou après un voyage en train pour participer à une commission scientifique et politique, mettent tout en oeuvre pour remonter la chaîne des contacts et isoler les contaminés éventuels.



Le texte est rédigé au présent, mode qui convient fort bien à la vitesse de cette histoire, développée sur peu de jours, l'action part dans toutes les directions avec la recherche des "cas contacts", l'humour est très présent sur un scénario pourtant dramatique.



L'état totalitaire ne lésine pas sur les moyens mis en oeuvre pour isoler les contaminés présumés, au nombre de 83, ils sont quasiment arrêtés tout en étant rassurés sur leur proche avenir. On constate avec amusement -- le mot est peut-être un peu excessif -- que certains, croyant être arrêtés pour de menus larcins ou des actes plus sérieux à l'encontre du régime, n'hésitent pas à se dénoncer, voire à se suicider.



Ce récit est suivi d'une courte postface de Ludmila Oulitskaïa, écrite en 2020, dans laquelle elle évoque les changements nécessaires des comportements humains suite à l'épidémie de covid 19, en s'interrogeant sur le point de savoir si cette épreuve sera suffisante pour générer "compassion et amour" à la place de "haine, égoïsme et cruauté".



Livre magnifique à tous points de vues.
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Ce n'était que la peste

L’épigénétique, la faculté de l’environnement à modifier des petits bouts de notre ADN qui influent sur notre comportement et caractère. Des décennies, des générations d’oppression, de persécutions meurtrières, de dogmes manipulateurs, d’interdictions, de mensonges ont ainsi façonné toute une population. Celle ci confrontée à des évènements inquiétants et inexpliqués a spontanément conclu à de sinistres, et hélas classiques, explications. Celles-ci se sont révélées infondées car cela n’était finalement pas si grave puisqu’il ne s’agissait que de la peste. Peste, concept qui, chez nous, évoque une situation pas loin du pire voire même un peu au delà. Ce conditionnement au fatalisme noir est ici très bien retranscrit et apporte un éclairage supplémentaire tout à fait d’actualité en nos temps de guerre en Ukraine et permet de mieux comprendre « l’âme » russe.

Le récit est bâti de façon originale. Contrairement à un roman policier le lecteur sait dès le début par contre nombre de personnages non. Le lecteur devient alors spectateur de leurs interrogations, doutes, craintes au fur et à mesure que l'intrigue avance, le bien fondé du titre lui apparaissant peu à peu.
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Ce n'était que la peste

Cet ouvrage est une curiosité, mais il est aussi bien plus. Son sujet : l'histoire, bien réelle, de la maîtrise très rapide d'une épidémie de peste pulmonaire à haut potentiel de pandémie mondiale par l'URSS de 1939. L'histoire ne pouvait sortir avant la fin des années 80. A l'époque Ludmila Oulitskaïa écrit ce texte, un scénario de film, en fait. le film ne se fait pas, puis en 2020 le Covid donne de l'actualité à ce texte qui se retrouve publié tel quel. le texte est riche, il y a de la matière, de quoi développer bien plus, il y a de quoi faire un roman. Cela se lit comme une pièce de théâtre avec beaucoup de personnages (38 tout de même!), ce qui permet de varier situations et réactions. L'écriture tient du Revizor de Gogol, avec un soupçon de l'humour de Vladimir Voïnovitch, des répliques ironiques et hilarantes (virus et bactéries sont censées obéir à la dialectique marxiste). Sauf que c'est tout de même écrit à une époque où le côté critique pose moins problème, encore qu'il soit, semble-t-il, depuis un bon petit moment redevenu difficile de critiquer le régime stalinien. Un délice à lire, si ce n'est que l'histoire rapportée fait froid dans le dos. Pour une fois, probablement la seule, l'humanité peut remercier la redoutable efficacité du NKVD : identification et mise en quarantaine des cas contacts; en 48 heures, 83 personnes (les passagers d'un train, les résidents d'un hôtel, les présents à une conférence) sont extraites manu militari de chez elles et isolées de force à l'hôpital pendant plusieurs jours. Nous sommes en 1939, la plupart de ces personnes ont cru être arrêtées dans le cadre d'une purge stalinienne. Ce qui donne quelques scènes désopilantes. Mais, tout finit bien : « Ce n'était que la peste » ... Dans sa postface Ludmila Oulitskaïa pose de vraies questions sur la nature du pouvoir, sur la liberté, sur les dangers des forces de la nature et celui des forces totalitaires.

En mars Ludmila Oulitskaïa a quitté la Russie...
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Ce n'était que la peste

Intéressant texte sur une épidémie dans un pays totalitaire. Écrit en 1988, ce n'est pas surprenant qu'il soit réédité aujourd'hui il fait écho en cette période de pandémie. Le texte que Ludmila Oulitskaïa à ajouté à la fin est lui aussi très intéressant. Il donne à réfléchir sur notre société, nos libertés, nos choix de vie. Livre à faire circuler.
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Ce n'était que la peste

L’épidémie comme moment collectif, répressif, idéal pour montrer la peur et l’emprise soviétique avec la rapidité, la virevoltante ironie propres au scénario qu’est ce Ce n’était que la peste. De cette épidémie de peste, de son expéditive mise en quarantaine Ludmila Oulitskaïa fait un récit haletant, choral, et brosse en quelques traits, dans d’expressifs dialogue, le climat de peur qui régnait en 1939 en URSS. Dans une très belle et expressive économie de moyens, l’autrice réactive cette expérience du confinement, les hasardeux parallélismes, et surtout, en dépit de tout, une indéfectible confiance, comme on dit, dans l’humanité.
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Ce n'était que la peste

Etonnant ce livre écrit par une auteure russe en 1988!

En 1939, un biologiste fait des recherches sur une souche particulièrement virulente de la peste.

Il pense présenter le résultat de ses recherches aux autorités soviétiques lorsqu'il est accidentellement contaminé.

S'ensuit alors, après son décès, une recherche effrénée de toutes les personnes qu'il a croisées et approchées depuis.

Ces personnes, rapidement appréhendées, sont isolées "de force" et souvent à leur corps défendant.

Mais ainsi l'épidémie, qui aurait pu devenir pandémie, est très rapidement enrayée.

Ce texte inédit, incroyablement actuel, est traduit et publié chez Gallimard en 2020.

Les réflexions de l'auteure, en fin d'ouvrage, posent de vraies questions sur les épidémies, sur le pouvoir des institutions , sur la liberté...

Une lecture essentielle!

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Ce n'était que la peste

J'ai apprécié la liste des personnages classés selon leur ordre d'apparition ou leur catégorie sociale, cela facilite la lecture et j'ai d'ailleurs lu ce roman, un crayon coincé à ces pages afin de m'y référer .

Lecture glaçante par son degré de réalisme.

Comme dans La Peste de Camus, c'est la métaphore et la métonymie du stalinisme qu'il faut découvrir entre les lignes de ce court roman réussi.

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Ce n'était que la peste

Ce roman - document conte l'histoire d'une épidémie de peste qui s'est déclarée à Moscou en 1939.

Elle a été stoppée grâce aux organes féroces et impitoyables du service de la sécurité d'Etat de l'URSS soit le fameux NKVD Stalinien .



Comment ?.

En déployant son appareil lourd et tout puissant , dédié d'ordinaire au domaine des «  arrestations » et des «  liquidations » d'où la frayeur des épouses quand à la venue des employés de cette organisation pour mettre en quarantaine , les personnages du train qui avaient côtoyé le micro -:biologiste Rudolf Ivanovitch Mayer, contaminé , venu après huit cents kilomètres pour présenter aux autorités ses recherches sur une souche hautement virulente de la Peste , les membres de la commission ,certains médecins ou membres du gouvernement, un barbier et des personnes attachées au service à l'hôtel Moskova….



Les autorités ont jugulé très rapidement cette épidémie , enclenchée , bien involontairement par le micro biologiste Mayer.



Par un traitement incroyablement rapide et autoritaire , violent , arbitraire : isolement de force ,des individus - contact , presque comme une PURGE ….



En lisant ce court document pétri d'humour noir et d'humanisme ,ironique aussi, on se pose beaucoup de questions .

Elles résonnent étrangement dans le contexte actuel de la pandémie de Coronavirus .

83 personnes appréhendées en 48 heures dans le cadre de l'opération IPD : iINFECTION PARTICULIÈREMENT DANGEREUSE , des téléphones sonnent , des stylos écrivent , des machines à écrire tressautent , des gens travaillent à toute vitesse ….se saisissent au quart de tour de l'affaire …



Cette plongée fulgurante dans les rouages de la machine soviétique donne à réfléchir sur nos sociétés , nos choix de vie .

Et que faut - il craindre le plus ?

La nature ou les hommes?

Moins de haine et de cruauté , d'agressivité ?

Plus d'amour et de compassion ? de solidarité ? de Compréhension ? Pas sûr ……

Difficile de dire et comment allons - nous vivre après cette épreuve ?



Les phrases sont sèches , courtes ,percutantes , les dialogues efficaces et circonstanciés malgré la difficulté du nombre de personnages …



Un petit roman - document magnifique ,vraiment passionnant, étonnant de justesse et de sobriété que je conseille, lu d'une traite,avec grand plaisir .

Bravo à l'auteure !

«  Des fourgons cellulaires , des «  corbeaux » , sortent tous en même temps d'une porte de garage grande ouverte et se dispersent à travers la ville endormie » ….



«  Mais qu'est ce que vous racontez?

De quel droit ?

——-La peste pulmonaire ——- Une maladie très contagieuse —- …. »

Merci aux amis de Babelio qui m'ont fait découvrir cette pépite .
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Ce n'était que la peste

1939, en Russie.

À l'écart du reste du monde, un long bâtiment de plain-pied est enseveli sous la neige.



La gardienne, une vieille Tatare, est assise près d'un poêle en fer et mâchonne de sa bouche édentée, des tranches de viande séchée.



Plus loin, dans un local confiné, vêtu d'une combinaison de protection et doté d'un masque, un biologiste du nom de Rudolf Ivanovitch Mayer répartit une culture bactérienne dans des boîtes de Petri à l'aide d'une longue aiguille.



Dans la loge, le téléphone sonne avec insistance.

Ce passage m'a rappelé la virulence de l'appareil de Donald quand c'est Picsou qui appelle.

Mais je m'égare.



Suite aux hurlements de la gardienne qui l'enjoint de répondre,, Mayer se précipite, et ce faisant, son masque glisse, le joint d'étanchéité de la mentonnière s'est détaché.



C'est Moscou, en la personne de Vsévolod Alexandrovitch, Président de la commission, qui exige de Rudolf qu'il fasse le voyage pour faire un exposé sur son travail, bien que celui-ci demande encore deux mois pour le finaliser.



L'éminent biologiste travaille sur la peste pulmonaire, en pleine recherche d'un vaccin supposé lutter contre toutes ses variantes.



Pas de mystère, suite à la détérioration de son masque, Rudolf est contaminé mais prend le train jusqu'à Moscou, s'installe à l'hôtel, se fait même raser, fait son exposé à la Commission... et tombe malade.

Le médecin vient, le fait hospitaliser.



La Russie connaît un embryon d'épidémie, mais absolument toutes les personnes ayant été en contact avec le patient zéro sont identifiées et débusquées de l'hôtel, de chez eux en pleine nuit.



Quand des hommes du NKVD vont les chercher, les citoyens pensent de suite à une arrestation, forcément, et leurs réactions varient d'une personne à l'autre.



*******



Le livre est très court, mais plutôt détaillé concernant les personnages.

Un style très brut, il ne faut pas y rechercher d'envolées lyriques.



Accrochez-vous pour suivre au fil des noms et prénoms, mais une récap est fournie en entrée de livre.

J'aurais aimé que certains passages soient davantage creusés, ce qui aurait donné plus une profondeur émotionnelle au récit.



Au final, un grand soulagement, ce n'était que la peste !



.
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Ce n'était que la peste

Parce qu’il relate un départ d’épidémie de peste pulmonaire, à Moscou, qui aurait pu enflammer et détruire les poumons de millions de Russes en 1939, ce scénario écrit en 1988 a refait surface en pleine pandémie de Covid-19 pour être traduit dans notre langue en 2021.



La neige encercle et recouvre le long bâtiment où Rudolf Ivanovitch Mayer, microbiologiste, manipule ses boîtes de Pétri en pleine nuit. Il cherche à mettre au point un vaccin contre toutes les souches de virus de la peste qui témoignera de la toute puissance du communisme et de la triomphante réussite de la politique stalinienne.

Soudain, un coup de fil de Moscou l’enjoint de venir faire, devant la commission, un exposé sur ses recherches. Pourtant son travail n’est pas encore terminé mais un ordre est un ordre en URSS en 1939. Contrarié, il quitte aussitôt son laboratoire confiné, franchit le sas de décontamination et, dans sa précipitation, il ne remarque pas que son masque a glissé, le joint d’étanchéité n’assure plus la protection contre la souche ultra-virulente qu’il était en train de manipuler.

Il prend le train. Arrivé à Moscou, Mayer est de plus en plus fatigué, il tousse et des frissons s’emparent de son corps. Il a, bien entendu, côtoyé quelques passagers dans son wagon, puis d’autres personnes à l’hôtel. Tous les protagonistes de cette histoire, avec leurs prénoms, noms et surnoms sont d’ailleurs énumérés en début de livre et cette attention est fort bienvenue pour le lecteur francophone qui n’est pas forcément très familier avec ces dénominations russes !



De quelle manière les mesures qui nous sont familières à présent (isolement, cordons sanitaires, mesures d’urgences) vont-elles être déployées sous le contrôle d’un régime totalitaire qui est déjà en action dans le cadre des purges politiques staliniennes ?

Voilà tout le sujet de ce petit scénario au déroulé parfaitement maîtrisé. Des téléphones sonnent, une liste de noms circule, un système impitoyablement efficace est mis en place et des gens, maintenus dans une totale ignorance, tremblent. Quel sera le pire des maux, la terreur de la purge d’un pouvoir dictatorial ou celle de la pandémie ?

On ne peut s’empêcher d’entendre résonner certaines expressions, par exemple : « Considérez que nous sommes en état de guerre. ». Vraiment visionnaire…



Étant rédigé sur le modèle du scénario, le style est concis et donne comme un coup d’accélérateur au suspense qui entoure les personnages impactés. Le rythme suit fébrilement le temps d’incubation du bacille qui est spécialement court, vingt-quatre à quarante huit heures seulement. Parallèlement à la menace sanitaire on se surprend à craindre pour eux les actions radicales qu’un tel pays peut mettre en œuvre.



La Nature crée les virus et les bactéries pour réguler le vivant. L’homme a créé la Dictature pour assouvir ses penchants pervers et sa soif de domination. Que devons-nous craindre le plus ?

Ici, en URSS, en 1939 « C’était juste la peste ! ». Quelle ironie, mais quel soulagement !

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Ce n'était que la peste

Au plus fort de la pandémie de Covid 19 est ressorti ce texte de Ludmilla Oulitskaïa écrit en 1988.



Texte très court, ce n'est ni un roman, ni une nouvelle mais un scénario et écrit comme tel : récapitulation des protagonistes en introduction, description sommaire des lieux et des personnages.



Mais quelle force se détache de ce scenario !



Il se base sur un événement peu connu et occulté par le pouvoir : en 1939, le NKVD, de sinistre mémoire, a empêché le déploiement d'une épidémie de peste, la maladie fut jugulée et seuls trois personnes en moururent.



Rudolf Ivanovitch Mayer est chercheur dans un laboratoire et travaille sur un vaccin contre la peste. Il doit présenter ses travaux à la commission de santé à Moscou sans réaliser qu'il transporte le bacille de cette maladie suite à un moment d'inattention. Il sera fait appel au NKVD pour rechercher et isoler toutes les personnes ayant été en contact avec lui.

Et nous volià plongés dans ces années de terreur stalinienne …



L'autrice fait vivre ce récit avec beaucoup de dialogues, accordant à chaque protagoniste une scène, y essaimant des touches d'humour tout en soulignant la peur engendrée par ces irruptions de nuit de la police politique.



Et ce livre nous montre ainsi la seule réussite de la NKVD, mais entre une épidémie mortelle et la terreur du pouvoir, n'est ce pas cette dernière que l'on craint le plus ?



On pourrait reprocher à ce texte un manque d'approfondissement mais je ne le ferai pas ! C'est un scénario et il se revendique comme tel.

ce scénario, malgré cette économie de moyens littéraires, est extrêmement percutant et arrive à me donner des frissons. Mon imagination a comblé ce que la sobriété du texte dissimulait.

Judicieusement publié à nouveau lors de la pandémie que nous avons connue, il parait très actuel …







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Ce n'était que la peste

Ce court scénario de Ludmilla Oulitskaia joint une écriture très efficace dans le sarcasme et l' histoire tragi-comique d'une épidémie de peste rapidement jugulee en 1939 sous le régime de Staline ( histoire vraie).

Tout commence dans un laboratoire misérable dans lequel un scientifique est en train d'élaborer un vaccin contre la peste. Pressé de répondre aux injonctions de sa hiérarchie, il se contamine avec une énorme maladresse et s'en va contaminer Moscou où il doit présenter ses travaux.

Rapidement la lourde machine se met en place dans le plus grand secret pour arrêter l'épidémie et la situation devient cocasse. Les cas contacts sont exfiltres de leur domicile manu militari et, dans ce contexte des purges stalinniennes les réactions sont significatives.

Parmi les personnages, il y a une femme qui approuve les purges et qui denonce son mari coupable d'être né dans une famille de koulaks ; un homme qui se suicide plutôt que d'être arrêté, des familles paniquées.

Et que dire du titre: ce n'était que la peste et non une arrestation ou une exécution, pratique si fréquente dans les régimes totalitaires.
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