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Critiques de Ludmila Oulitskaïa (330)
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Le chapiteau vert

« De Staline à Eltsine, l’Intelligentsia contre Lénine »



La couverture de l’ouvrage évoque un arbre composé de rails, de lignes de chemin de fer qui se croisent et partent dans différentes directions. Cela symbolise la vie, les rencontres, les différents destins, puis la mort. Car cela évoque, aussi, la déportation et la relégation.



« Le chapiteau vert » est le rêve d’Olga, mais, surtout, c’est un roman contre le totalitarisme, et en particulier, celui de Lénine. A travers trois amis d’enfance, Ilya, Sania et Micha, Ludmila Oulitskaïa, l’auteure, connue pour « Sonietchka », prix Médicis Etranger 1996, puis « Sincèrement vôtre, Chourik », paru en 2005, entre autres, raconte la Russie durant 4 décennies : de Staline à Eltsine.



Ces trois camarades de classe découvrent l’amitié, mais, aussi :



la musique

la photographie

la littérature russe

la poésie grâce à leur professeur Victor Ouliévitch.

Tout comme eux, le lecteur intègre leur petite bande, baptisée « Trianon », puis, leur LURS – Les Amateurs de Lettres Russes. Avec eux, le liseur découvre Moscou à travers les visites littéraires de ce professeur pas comme les autres et les grands auteurs russes :



Pouchkine

Viazemski

Gogol

Pasternak

Tolstoï

Siniavski

Brodsky

Martchenko

Berbérova

Khodassevitch

Gorki

Mandelstam

Zvétaéva, et bien d’autres encore.



Cela fait penser au film « Le cercle des poètes disparus », paru en 1989 avec un excellent Robin Williams, dans lequel, les élèves vont apprendre que leur pensée ne doit pas être altérée par un ordre établi.



Magnifique livre ! Coup de coeur 2014 !



Vous voulez en savoir plus ?

RDV sur mon blog, lien ci-dessous ou dans ma bio






Lien : https://entre-ecriture-et-le..
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Le corps de l'âme

J'ai été honnêtement et globalement très déçu de cet ouvrage... Je m'attendais à quelque chose de très profond, le titre laissant l'appel, et puis la quatrième de couverture allant en ce sens... Cela parlait beaucoup de la fin de vie, et de ce que cela pouvait provoquer, mais j'ai trouvé le tout d'un réalisme (parfois fantastique) banal... C'était assez simple, j'en attendais surement trop. {12}



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L'échelle de Jacob

Comme elles se ressemblent ces deux femmes d’une même lignée. A tel point que je me perdais parfois dans ce tissage des destins.

Maroussia est née à Kiev en 1890, d’un père suisse et d’une mère juive. Elle a été sauvée des pogroms par une voisine. Une cliente de son père la prend comme assistante d’éducation. Passionnée de musique, elle rencontre Jacob Ossetski lors d’un concert de Rachmaninov. Fils d’un riche industriel, Jacob est surtout intéressé par la musique, la littérature. Leur couple repose sur cet échange d’idées. Mais Jacob passera trente années en relégation, interdit de domicile à Moscou.



Lorsqu’un livre commence avec un arbre généalogique, le lecteur se doute qu’il va embrasser une complexe saga familiale. Si il y a de nombreux personnages, le récit se concentre sur quelques uns. Mais l’auteur ne se prive pas de nous embarquer dans des dialogues scientifiques ou spirituels entre Vitia et son ami Gricha, de nous parler des histoires des couples des parents de Nora, des projets de mises en scène de Tenguiz ou de la vie de Jacob dans les différents camps. Ce qui donne un roman tentaculaire d’une grande richesse mais aussi d’une vraie complexité.
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Le corps de l'âme

Si nous pouvons sentir, connaître et étudier notre corps, l’âme en revanche se refuse aux définitions. Que recouvre-t-elle précisément ? Est-elle présente tout au long de notre existence, ou se révèle-t-elle seulement à certains moments ?

Telles sont les questions que se posent les personnages qui peuplent ce livre, à des instants à la fois exceptionnels et quotidiens : un médecin légiste s’interrogeant sur des traces visibles, une épouse esseulée qui se découvre des propriétés physiques étonnantes, un jeune homme qui se fond dans un paysage bien-aimé. En un subtil jeu d’échos, ces points déposés à la lisière entre la vie et la mort tracent une esquisse surprenante et délicate du passage dans l’au-delà.

Dans ce livre hors du commun nimbé d’une lumière apaisante, Ludmila Oulitskaïa fait scintiller des éclats de vie qui dessinent un atlas de l’âme.

Lu et adoré, savouré. J'adore cette autrice, dans tous ses livres.
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Sonietchka

Sonietchka n'est pas très jolie, mais ce n'est pas un problème car Sonietchka est passionnée par la lecture.

L'impensable pourtant se produit, lorsque Robert emprunte des livres dans la bibliothèque où elle travaille, et que Sonietchka abandonne la lecture pour l'épouser.



Un mariage, suivi d'une maternité presque miraculeuse, qui épanouit la jeune femme au delà de toute attente. Robert et leur fille Tania sont vraiment ce qu'elle attendait de la vie. de son côté Robert, l'artiste peintre qu'une relégation pour son esprit trop libre avait détourné de son travail le reprend, et s'amuse malgré les aberrations et les tracas du système soviétique. Sans aucun doute Robert et Sonietchka sont heureux. Et même quand Robert la trahit, Sonietchka salue le destin d’avoir donné à son mari vieillissant une belle jeune femme à aimer et à peindre.



C'est avec un humour irrésistible que Ludmila Oulitskaïa, dans une société soviétique inquisitrice et tracassière, brosse le portrait d'êtres terriblement attachants — l'altruiste et généreuse Sonietchka qui voue un amour inconditionnel à sa fille, son mari et la maîtresse de celui-ci. Robert et sa puissance créatrice que rien n'arrête, pas même un système visant à éliminer les gens comme lui. Tania, jeune fille résolument libre, et son opportune et bien séduisante amie à qui on a envie, comme eux, de tout pardonner.

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Le corps de l'âme: Nouveaux récits

On retrouve plusieurs nouvelles.

Je l'ai trouvée d'une certaine ironiquement drôle et d'un autre côté triste, tragique. Chaque événement de ces nouvelles, nous montrent que nos vies sont fragiles et qu'il faut les vivre à fond tout le temps. On ne sait pas ce que l'avenir nous réserve. Le fait que ce livre nous le rappelle. J'ai aimé ce livre d'une réelle intensité et d'amour de la vie.
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Le corps de l'âme

Quel est le sens mystérieux de nos vies, peut-on le chercher en ce moment subreptice où notre corps « rend l’âme » sans prévenir et, comme les bons alcools, laisse s’envoler « la part des anges » ?
Lien : https://www.lesoir.be/580370..
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Sonietchka

J'ai emprunte ce livre, l'edition bilingue de Folio, a un des copains chez qui je me ravitaille habituellement.

-Tu l'as lu en russe?

Il me repond en un jargon inconnu. A son sourire angelique je comprends que c'est un collier d'obscenites. Je lui rends mon plus soigne rictus ironique et je lui fauche un deuxieme livre, pris au hasard. A petit crime petit chatiment.





Cette edition contient une preface de l'auteure ou elle s'etend sur ses antecedents juifs. Depuis son arriere- arriere- grand-pere, elle les decrit tous un livre a la main, la Bible ou un quelconque traite de morale religieuse. Et cette preface m'a pousse a relever certains details du livre, auxquels j'aurais prete moins d'attention sans elle, autres que l'amour de la lecture, qui est un de ses themes principaux.



C'est le recit d'une vie relativement tranquille, en des temps difficiles. Et tous les accents que j'ai economises ailleurs doivent etre mis sur relativement. Sonietchka, une jeune femme assez disgracieuse, trouve l'amour. Son mari est un peintre qui avait quitte (avait fui?) l'URSS et apres avoir tourne un peu partout est revenu. Persona non grata, on l'exile quelque part en Asie et elle le suit par amour. Ils arrivent a vivoter, se debrouillant meme une maison assez vaste. Les annees passent, leur maison etant destinee, comme tout l'entourage, a la demolition, on les reinstalle dans un tout petit appartement en ville. Ils continuent a vivoter, on lui alloue meme un atelier ou il peut peindre a sa guise. Leur fille, une jeune qui se veut libre, amene une amie a la maison, une jeune fille qui a du jusque la se prostituer pour vivre, et a elle aussi on trouve une place dans ce petit appartement. Oups! le mari aussi lui trouve une place dans son coeur et nous avons droit a un triangle amoureux pas tout a fait classique, avec separation partielle et consentement total. Sonietchka, a l'ebahissement de tout son entourage, trouve que son mari merite un amour de vieillesse. Quand il mourra, elle se demenera pour qu'il aie droit a un hommage et un enterrement dignes de lui. Et sa fille partie a Petersbourg, puis avec le temps en Israel, elle finira sa vie sans regrets, se refugiant dans la lecture.





L'ecriture, qui se veut simple, sied a merveille a l'histoire de cette simple femme, une survivante, a l'endurance plus solide que toute revolte. Et revele en filigrane, sans s'appesantir, l'aprete des temps.



En filigrane aussi, nous sont presentees des identites feminines differentes, pas seulement fruit d'epoque differentes. Comme une legere etude sur les conditions des femmes et leurs changeantes adaptations.



En filigrane aussi, la sovietisation, la dejudaisation si l'on veut, du judaisme russe. Sonietchka, diminutif de Sophia Iossifovna, Sophie fille de Joseph, est d'une ascendance juive dont elle n'a que faire. Mais quand elle recueille la jeune fille qui lui volera son mari, elle le fait comme une “mitsva, une bonne action, et pour elle qui, au fil des annees, percevait de plus en plus distinctement ses origines juives, c'etait a la fois une joie et un devoir agreable a remplir”.

Son mari, Robert Victorovitch, en fait "Ruwim, le fils d'Avigdor", a eu “des revirements foudroyants et joyeux du judaisme aux mathematiques”. “Dans sa jeunesse, Robert Victorovitch avait ete lui aussi au centre d'un tourbillon de courants invisibles, mais c'etaient des courants d'une autre nature, intellectuelle. [...] Durant ces annees cruciales de l'avant-guerre, ce petit cercle d'adolescents juifs precoces, des teen-agers, comme on dirait aujourd'hui, etudiaient non le marxisme, alors a la mode, mais le Sepher ha-Zohar, le Livre des Splendeurs, le traite fondamental de la cabale”.

Un de ses amis peintres, Timler, “fils d'un menuisier de village, avait fait deux ans d'etudes dans un kheder (ecole religieuse juive)”. Devant le triangle amoureux de son ami il s'exclame: “Que c'est beau!... Lea et Rachel… Je n'avais jamais realise a quel point Lea pouvait etre belle…” (Dans la Bible, ce sont les deux femmes de Jacob, Rachel etant la plus belle et la plus aimee. Dandine).





Je serais passe outre ces details sans la preface de l'auteure. Je leur ai donne peut-etre trop de place sinon trop d'importance, mais je suis convaincu, en fin de lecture, que ce livre n'est pas seulement une belle histoire russe, pas seulement un touchant portrait de femme, mais aussi, bizarrement, l'hommage de l'auteure a ses ancetres, ces juifs qui avaient toujours un livre en main.

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Le chapiteau vert

Ça y est ! J’en suis venue à bout.

À bout de ce pavé, offert par un ami.



La lecture a été difficile,

une histoire pleine de références à la littérature russe et à la musique - références que je n’avais pas -

une histoire sur la dissidence russe du 20ème siècle.



Et tous ces personnages secondaires, dont on n’oublie le nom et qui reviennent régulièrement.



Mais malgré toutes les difficultés, c’était passionnant et très intéressant de suivre la vie de ces personnages engagés, qui font ce qu’ils peuvent et essayent d’aller au bout de leurs convictions.
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Les pauvres parents

Les pauvres parents de Ludmila Oulitskaïa

Neuf nouvelles.

Quand Simka avait débarqué avec sa fille Bronka, dans cette maison de Moscou lors d’une vague de peuplement d’avant-guerre, il avait fallu débarrasser le cagibi de 18m2 pour qu’elles s’Installent avec leurs maigres possessions, les voisins n’étaient pas ravis. Simka était maligne et travailleuse, elle savait obtenir ce qu’elle voulait mais ce qu’elle n’avait pas prévu c’était la grossesse de Bronka, sa fille, 14 ans, on ne l’avait jamais vue avec un garçon. Et tous les ans une nouvelle grossesse…

En mai 1946 à Moscou, un vieux médecin vivait dans une maisonnette avec cour, tout le monde pouvait le voir tant les gens étaient entassés les uns sur les autres. Un jour une voiture arriva, en descendit son fils, médecin également et sa femme d’origine asiatique qu’on appelait Boukhara, elle était enceinte. Elle accoucha d’une petite fille Milotchka qui s’avéra atteinte de mongolisme…

Tante Genele est chargée de la surveillance du quart d’un square, elle aurait pu faire plus mais elle adorait la perfection. Elle portait toujours une sacoche ramenée de Suisse par une parente avant la guerre et faisait ses courses avec qu’elle ramenait dans sa chambre de onze m2…

Assia passe le 21 de chaque mois chez Anna son arrière cousine, elle vient chercher son allocation, c’est aussi l’occasion d’échanger des nouvelles de la famille…

Comme tous les dimanches Bertha et Matthias allaient rendre visite à leur fils en prenant un tram aux horaires aléatoires et inconfortable. L’arrivée de Vovotchka avait été une surprise, elle avait 47 ans et lui 60…

Olga avait un caractère en or et gérait facilement son mari, universitaire indolent, ses amies et ses amants, se seule difficulté était avec sa fille Liéna, négligée, apathique, sarcastique avec elle et l’arrivée de Kaziev, un ami de son fils Gocha n’allait rien simplifier…

Natalia avait perdu ses parents puis Serguéï son mari était parti, elle avait son travail aux transmissions, tout semblait immuable dans sa vie jusqu’à l’organisation des funérailles de Vladimir…

Goulia ne manquait jamais de célébrer les fêtes, même pendant ses années de camp puis d’exil. Véra était sa complice. L’art et les potins étaient au centre de leurs discussions. Goulia se mariait toujours entre deux emprisonnements…

Zinaïda est tellement grosse qu’elle ne rentre plus dans le tramway. À la mort de sa mère elle est perdue, ne sait rien faire, n’a pas d’argent, alors elle se souvient qu’elle lui avait recommandé d’aller à l’église on prendrait soin d’elle »au nom de la sainte vierge ». Ce qu’elle fit mais elle n’avait pas prévu ce qui se passa…



De très belles nouvelles qui nous plongent dans le quotidien des moscovites dans l’URSS de l’époque. Faire la queue, supporter la promiscuité du voisinage dans des appartements minuscules, gérer les dénonciations, tenter d’obtenir des passes droits, la vie est compliquée.

Une auteure à découvrir, un style éblouissant.
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Sonietchka

Sonietchka de Ludmila Oulitskaïa

Sonietchka avait lu sans discontinuer de ses sept ans à ses vingt ans, « elle tombait en lecture comme on tombe en syncope », pour elle, les personnages imaginaires existaient. C’était l’époque finissante de la NEP. Elle ne s’en préoccupait point, vivant entre le très suspect Dostoïevski, l’ombreux TOURGUENIEV et le sous estimé Leskov. Elle obtint un diplôme de bibliothécaire. La guerre éclata et elle fut déplacée à Sverdlovsk …dans le sous sol d’une bibliothèque! C’est là qu’elle rencontra Victor, un peintre beaucoup plus âgé qu’elle, qui cherchait la liste des auteurs d’ouvrages en français. Elle lui prêta trois livres et deux jours plus tard il revint…lui demander sa main! Au milieu de la désolation des lieux et de la misère, un Robert à bout de forces après cinq ans de camp et une Sonia fragile entament une vie commune, car elle avait accepté de l’épouser! Une Tania naîtra de cette rencontre, Robert exerça des petits métiers, Sonia fit de la couture avec une machine héritée de sa mère. Sonia se demandait chaque comment elle avait fait pour mériter un tel bonheur. Robert ne peignait plus mais composait des jeux étranges, avec des copeaux de bois et du papier, pour sa fille, c’était un artiste étonnant.



Quel superbe portrait de femme nous propose Ludmila Oulitskaïa, sa Sonietchka est une femme lumineuse, résiliante dans une URSS imprévisible, au gré des déménagements et des vicissitudes de leur vie de couple. Un petit livre de 110 pages, une écriture précise et maîtrisée, une très belle découverte.
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Ce n'était que la peste

1939, en Russie.

À l'écart du reste du monde, un long bâtiment de plain-pied est enseveli sous la neige.



La gardienne, une vieille Tatare, est assise près d'un poêle en fer et mâchonne de sa bouche édentée, des tranches de viande séchée.



Plus loin, dans un local confiné, vêtu d'une combinaison de protection et doté d'un masque, un biologiste du nom de Rudolf Ivanovitch Mayer répartit une culture bactérienne dans des boîtes de Petri à l'aide d'une longue aiguille.



Dans la loge, le téléphone sonne avec insistance.

Ce passage m'a rappelé la virulence de l'appareil de Donald quand c'est Picsou qui appelle.

Mais je m'égare.



Suite aux hurlements de la gardienne qui l'enjoint de répondre,, Mayer se précipite, et ce faisant, son masque glisse, le joint d'étanchéité de la mentonnière s'est détaché.



C'est Moscou, en la personne de Vsévolod Alexandrovitch, Président de la commission, qui exige de Rudolf qu'il fasse le voyage pour faire un exposé sur son travail, bien que celui-ci demande encore deux mois pour le finaliser.



L'éminent biologiste travaille sur la peste pulmonaire, en pleine recherche d'un vaccin supposé lutter contre toutes ses variantes.



Pas de mystère, suite à la détérioration de son masque, Rudolf est contaminé mais prend le train jusqu'à Moscou, s'installe à l'hôtel, se fait même raser, fait son exposé à la Commission... et tombe malade.

Le médecin vient, le fait hospitaliser.



La Russie connaît un embryon d'épidémie, mais absolument toutes les personnes ayant été en contact avec le patient zéro sont identifiées et débusquées de l'hôtel, de chez eux en pleine nuit.



Quand des hommes du NKVD vont les chercher, les citoyens pensent de suite à une arrestation, forcément, et leurs réactions varient d'une personne à l'autre.



*******



Le livre est très court, mais plutôt détaillé concernant les personnages.

Un style très brut, il ne faut pas y rechercher d'envolées lyriques.



Accrochez-vous pour suivre au fil des noms et prénoms, mais une récap est fournie en entrée de livre.

J'aurais aimé que certains passages soient davantage creusés, ce qui aurait donné plus une profondeur émotionnelle au récit.



Au final, un grand soulagement, ce n'était que la peste !



.
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Ce n'était que la peste

Pas vraiment un roman, ni une nouvelle, mais plutôt un scénario. Inspiré d’un fait réel peu connu datant de 1939 (épidémie de peste géré et contrôlé par le NKVD de triste mémoire), cet ouvrage m’a plu. S’y mêlent humour et humanisme malgré la gravité du sujet. A découvrir 😉
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Ce n'était que la peste

Un roman de 1988 qui peut être lu différemment selon les époques.

Un roman qui retrace des faits réels : un tout début de peste à Moscou en 1939 et comment par une pratique violente de quarantaine le NKVD va réussir à stopper cette épidémie.

Un récit particulièrement glaçant, voire sidérant, qui m'a scotchée sur mon canapé. Ca fait relativiser tout ce qu'on a pu vivre.....

Un récit qui entremêle fiction et réalité pour montrer la violence des services secrets russes. Au point que finalement "ce n'était que la peste"..... la maladie paraissant finalement moins grave que les services de l'Etat !

Un texte très court, sidérant. J'en suis encore pantoise.....
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Sonietchka

Femme effacée et solitaire au physique ingrat, Sonia se plonge dans la littérature depuis l’enfance pour se couper du monde. Elle puise dans la lecture des envies d’ailleurs.



Lorsqu’elle rencontre Robert, un peintre plus âgé, elle ne se rend pas compte de l’émoi qu’elle suscite chez cet homme. Leur mariage vient combler le vide de son existence. Dans cette nouvelle vie consacrée à son époux, elle trouve l’apaisement. Ce nouveau bonheur conjugal lui semble irréel. Elle se dédie complètement à son foyer et à son mari dans un oubli d’elle-même et de ses aspirations. Les trahisons et les obstacles de la vie viendront-ils perturber cette douce sérénité ?



Dans le décor de l’après-guerre soviétique, Ludmila Oulitskaïa nous dresse un portrait de femme au destin cruel. Sonia ne s’est jamais départie de son optimisme malgré l’adversité. Si j’aurai aimé que le texte soit davantage étoffée, j’ai passé un agréable moment de lecture en compagnie de Sonia.
Lien : https://memoiresdelivres.fr/
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Ce n'était que la peste

Je tourne autour de cette autrice depuis très longtemps. J’ai profité de mon passage à Lyon pour me rendre dans une petite librairie près de la gare de Perrache que j’aime beaucoup, la librairie Adrienne. J’y ai trouvé ce titre qui m’a intrigué « Ce n’était que la peste » et je n’ai pas été déçu par cette lecture.



Nous suivons d’abord le biologiste Rudolf Mayer qui travaille dans son laboratoire sur le virus de la peste. Il est convoqué d’urgence à Moscou pour présenter les résultats de ses travaux.

Assez rapidement, il devient évident qu’il est lui-même contaminé. Commence alors une course contre la montre afin d’endiguer ce qui pourrait devenir une catastrophe absolue. La dernière grande épidémie de peste ayant tuée près d’un tiers de la population européenne à une époque où l’urbanisation et les circulations étaient bien moindres.

L’appareil d’état soviétique va alors se mettre en marche et à tous les échelons les forces vont s’associer afin de retrouver toutes les personnes ayant côtoyées Mayer et susceptibles d’être infectées.





Ce texte écrit en 1988 par Ludmila Oulitskaïa évoque une histoire vraie. En 1939, en URSS, une épidémie de peste éclate. Le NKVD pris alors les choses en main et grâce à ses réseaux disséminés partout dans le pays réussit à circonscrire l’épidémie très rapidement. L’autrice dit avec beaucoup de malice, et sans doute de justesse, que c’est sans doute la seule fois de l’histoire où le NKVD a œuvré pour le bien de son peuple.



Ce texte a été retrouvé par l’autrice en 2020, en pleine pandémie de COVID. Elle écrit une postface très intéressante dans laquelle elle compare l’histoire de son livre à la situation qu’elle vit alors. Elle questionne l’avenir et l’après épidémie et espère qu’une prise de conscience mondiale pourra avoir lieu pour un monde meilleur…



J’ai aimé cette lecture. Après un temps d’adaptation de quelques pages au style de l’autrice, j’ai vraiment plongé dans l’histoire et je me suis laissé prendre par le rythme et cette course contre la peste.
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L'échelle de Jacob

Saga familiale qui s’étend du début jusqu’à la fin du XXè siècle en URSS, Russie. Chaque personnage principal, nous fait vivre une période de l’histoire soviétique. Nora, petite-fille de Jacob Ossetski, homme érudit, et de Maroussia Kerns, danseuse et féministe, découvre à la mort de sa grand-mère, la relation épistolaire qu'entretenait ses grands-parents. Les nombreuses lettres permettent de connaître l’amour, les doutes, les malheurs de quatre générations … Histoire inspirée des grands-parents de l’auteure.



Gros et long Bouquin (624 pages) que j’ai lu lentement et qui m'a inspiré un “ouff” lorsque je l’ai enfin terminé. Ce n’est pas que le roman est inintéressant mais, les noms russes sont très difficile à retenir et, de plus, chacun avait un surnom donc … je me suis souvent référé à l’arbre généalogique au début du livre afin de me retrouver. La traduction est bonne, l’histoire aussi mais … peut-être que la littérature russe n’est pas pour moi ?



“ - (...) je ne comprends pas ce que c’est que cette échelle de Jacob dont tu parles …

- (...) Le songe du patriarche Jacob près de Béthel ! Il a vu en rêve une échelle avec des anges qui montent et qui descendent, et depuis le haut de l’échelle, Dieu lui dit quelque chose du genre - voilà, tu es couché ici, et je t’informe que la terre sur laquelle tu roupilles t’est donnée, je te bénis toi et toute ta descendance, et à travers toi toutes les autres tribus.”



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Le corps de l'âme

Ludmila Oulitskaïa est née en 1943, dans l'Oural. Elle a grandi à Moscou et fait des études de biologie à l'université. Auteur de nombreuses pièces de théâtre et scénarios de films, depuis le début des années 1980 elle se consacre exclusivement à la littérature après que ses premiers récits soient parus à Moscou, dans des revues. Le Corps de l’âme (2022), un recueil de onze nouvelles, vient d’être réédité en poche.

Un recueil où il est beaucoup question de la mort, la fin de la vie donc, mais aussi de ce moment où commence peut-être autre chose.

Un couple de lesbiennes dont l’une est atteinte d’un cancer. Une retraitée qui envisage le suicide avant que son corps ne la lâche. Deux sœurs qui évoquent le souvenir de leur mère morte, une mère qui ne s’est pas vraiment occupée de leur éducation et a gâché leurs vies. Une bibliothécaire âgée qui perd la mémoire…

Certaines nouvelles se closent sur une note souriante comme cette laborantine en biologie envoyée en mission dans un abattoir qui en revient écœurée et cesse de manger de la viande. D’autres ont une chute charmante comme notre retraitée préparant son suicide mais qui va découvrir un amour tardif.

Plusieurs autres textes dépassent le stade de la mort et touchent à la poésie, celui où une femme décède d’avoir cessé de manger et se transforme en papillon, ou bien ce médecin légiste qui autopsie le cadavre d’un ange qui reviendra le chercher à l’heure de sa propre mort.

Magnifiquement écrit comme d’habitude chez Ludmila Oulitskaïa, de très beaux textes, jamais pleurnichards mais souvent émouvants. C’est très fin, très doux, très beau.



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L'échelle de Jacob

Cette passionnante chronique familiale nous raconte à travers les vies de Nora et de Jacob l’éternel récit des destins brisés par les évènements historiques. Il s’agit ici de la Russie du 20 ème siècle, de la révolution jusqu’aux années Poutine. S’inspirant de la correspondance de ses grands-parents, Ludmila Oulistskaïa, met en scène des personnages qui se débattent dans les rets du filet de la grande histoire.

Nora, petite-fille de Maroussia et de Jacob, a grandi dans l’URSS post staliniste et contrairement à sa grand-mère, elle a pu développer ses talents artistiques dans la conception de décors pour le théâtre et la mise en scène. A l’aube de la vieillesse, elle prend connaissance de la correspondance entre Jacob et Maroussia et découvre l’histoire tragique de ce couple fusionnel que la révolution communiste et les répressions qui ont suivi ont fini par séparer.

Alternant la vie de Nora et celle de Jacob dont on suit la vie à travers les nombreuses lettres qu’il a écrites à sa femme de ses différents lieux de détention, l’autrice remonte le cours du temps et des générations qui se succèdent, donnant ainsi une grande amplitude à son roman. De cette transmission découle la consolation que rien n’est jamais perdu et que chaque naissance est un nouveau pari sur l’avenir. C’est dans ce sens que l’on peut interpréter le titre « l’échelle de Jacob » à la portée hautement symbolique, ainsi que le prénom du personnage principal.

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Sonietchka

J'ai découvert ce roman au détour des retrouvailles avec mes premières amours : le célèbre bouquiniste de Nancy ! Ayant fait mes armes dans la ville du bon roi Stanislas, j'ai au moins eu le plaisir en ces temps d'incertitudes de réaliser que certaines choses demeurent immuables ! Bien entendu, comme mes élucubrations personnelles n'éclairent en rien mon avis sur le roman, c'est de ce dernier que je m'apprête à vous parler ici. J'ai, en tournant les pages, eu la sensation étrange de retrouver une version remasterisée de grands écrivains tel que Tourgueniev, Dostoïevski ou encore Tolstoï. Toutefois, l'écriture conserve, à ne pas douter, une réelle pointe de cynisme délectable. Une histoire tragiquement banale où le destin d'une femme vieillissante est bouleversée. J'ai particulièrement admiré la dignité qui transpirait du personnage de Sonia. L'auteur réussit avec brio à mêler sentiments et petitesse tout en présentant une histoire qui tire sa richesse de la complexité des sentiments humains. Le récit est si bien mené qu'on finit par s'éprendre d'affection pour cette situation irréaliste. Je recommande vivement cette lecture !
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