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Critiques de Luis Sepúlveda (1622)
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Une sale histoire (Notes d'un carnet de mol..

Grande lectrice de romans, je me suis laissée tenter par le recueil de Luis Sepulveda, contenant ses « notes d’un carnet de moleskine » dans lequel il consigne « ses doutes, ses étonnements, ses colères ». Auteur chilien engagé, condamné à 28 ans de détention sous la dictature de Pinochet, il est emprisonné plusieurs mois et finalement exilé en Suède. Il est passionné de politique et militant, mais c’est son talent d’auteur et son humanité que je retiendrai ici pour présenter cet ensemble de textes courts, portant sur la période de 2002 à 2004 à travers le monde.



Les sujets, souvent traités sur deux ou trois pages, sont hétéroclites. Des questions politiques, l’Irak et la politique de Bush, Israël et Sharon, Aznar, Berlusconi… les 11 septembre, 1973 et 2002. « Le jour maudit », une même date pour la prise de pouvoir de Pinochet au Chili, et les attentats aux Etats-Unis. Pas de point commun dit-il, « mes camarades savaient pourquoi on les tuait, ils savaient que c’était là le prix à payer pour rêver d’un monde meilleur, en revanche, les pauvres victimes du World Trade Center n’ont pas su pourquoi elles mouraient ».

Dans ce carnet, il est aussi question de « droits et devoirs », envers la nature ou les animaux comme « l’histoire classique et sa fin prévisible d’un clébard abandonné sur la route et écrabouillé par un camion… », ou de « Papa Ernest », Hemingway et « le vieil homme et la mer , le grand roman de la dignité d’un homme , mais également « la vieille Europe » et bien d’autres thèmes si brièvement traités et pourtant si percutants lorsqu’ils proposent au lecteur quelques instants de réflexion.

Ce livre fut une vraie découverte qui a attisé ma curiosité et que je recommande vivement. En dehors de toute idéologie, j’ai rencontré un écrivain plein d’humanité.




Lien : https://mireille.brochotnean..
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Une vie de passions formidables

Lire Une Vie de passions formidables c’est avoir une place autour de la table dressée de ce grand écrivain chilien exilé en Espagne et prendre part au repas familial auquel il nous convie...
Lien : https://www.livre-mois.fr/li..
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Une vie de passions formidables

Un petit recueil des petites et grandes choses de l'existence d'un écrivain chilien... ayant pour notre plus grand plaisir sacrifié le football à la poésie...,

célèbre auteur du "Vieux qui lisait des romans d'amour"...



"Au fil du temps, l'amour des mots m'est apparu comme un amour qui ne trahirait jamais"



Recueil d'évocations: de son métier d'écrivain, de son enfance, de son pays

natal, de ses bonheurs de père, de grand-père, de ses amours littéraires;

dont sa vénération pour le poète, Pablo Neruda, auquel il consacre de fort belles pages.... de ses engagements sociaux et politiques; etc.



"La mort de Pablo Neruda a été perçue par les Chiliens comme une vague supplémentaire du tsunami de l'horreur qui s'abattait sur nos vies. (...)

Quand nous avons appris que notre Pablo nous avait quittés, nous avons senti s'y ajouter une immense solitude car pour nous Neruda avait toujours été le frère, le camarade que nous sentions tout proche dans son tendre belvédère d'Isla Negra" (p. 64)



Un modeste volume immensément précieux pour appréhender plus profondément l'oeuvre de cet écrivain, et faire d'autres découvertes dont cet "antipoète" , Don Nica, dont il parle avec tant d'enthousiasme et de respect...et qui "titille ...ma curiosité !



"Don Nica, par contre, n'a jamais dit qu' il était poète mais s' est plutôt défini comme un antipoète. Et "Qu'est-ce qu' un antipoète : un marchand d'urnes et de cercueils ? Un prêtre qui ne croit en rien ? Un général qui doute de lui-même ? Un vagabond qui rit de tout, même de la vieillesse et de la mort ? Un interlocuteur grincheux ? Un danseur au bord de l'abîme ?..."(p.75)
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Une vie de passions formidables

☀️ “Je suis un Chilien sans un document qui l’atteste mais peu m’importe car, où que je sois, il me suffit de regarder vers le sud pour sentir sur mon visage l’air austral qui, dans ma mémoire têtue, a toujours l’odeur de la solidarité, de la fraternité et de la volonté de construire un pays meilleur”



☀️Une vie de passions formidables (Escrituras en tiempos de crisis) regroupe différentes anecdotes, expériences et bribes de vie de Luis Sepulveda.



☀️Avec cette plume reconnaissable entre mille, il dépeint tour à tour avec humour, mélancolie, nostalgie et colère cette vie qui fut la sienne. Qu’il s’agisse d’un repas entre famille, de sa passion pour le football, de son premier amour et du deuxième, de son exil en Espagne, des gouvernements espagnols et chiliens ou des attentats de Madrid ou en Norvège, Luis Sepulveda narre les événements avec une poésie qui lui est propre, y portant un regard d’homme, et non pas d’écrivain. Car l’écrivain cède la place.



☀️La dernière “escritura” est intitulée “Chili, pays de ma mémoire”. Il y décrit son amour et sa haine pour ce pays qu’il a dû fuir, ce sentiment ambivalent d’appartenance et de rejet ; aucun papier ne prouve que Sepulveda est chilien puisque la nationalité lui a été retirée et pourtant, chaque fois qu’il revient au Chili, le pays de sa mémoire, les hommes et les femmes qui habitent ce pays incroyable, que ce soit par son histoire ou sa géographie, ces hommes et ces femmes disais-je, portent en eux l’espoir, la tranquillité, l’attente et l’abnégation. Luis Sepulveda était un homme du Sud, et son pays, bien qu’il l’ait fui et haï, resterait toujours cette terre indomptable.



☀️”La muerte es parte de la vida, es el cierre biológico y necesario de un ciclo. Sería insoportable ser inmortal”. Yo creo que no es un cierre, sino el inicio de algo nuevo, algo superior y mejor, y en este momento, has vuelto inmortal...
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Une vie de passions formidables

Dans ce recueil de courts textes, Luis SEPULVEDA nous fait part de tranches de vie : bons ou mauvais souvenirs , coup de gueule, critiques acerbes des institutions internationales, critique de système économiques, commentaires d'événements mais aussi souvenirs d'exil, relation de tremblements de terre si fréquents au Chili ou encore de bons moments passés en famille.

Ces textes sont tantôt mélancoliques tantôt contestataires.

Ce recueil permet de mieux appréhender ce monument de la littérature sud américaine, personnage attachant au caractère bien trempé.

Un conseil: si vous ne connaissez pas l'œuvre de SEPULVEDA, commencez par la lecture d'Une vie de passions formidables pour cerner l'homme autant que l'écrivain.
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Yacaré - Hot Line

Deux nouvelles un peu faiblardes de Sepulveda. La première est assez réjouissante, et reprend pas mal de thèmes de son oeuvre
Lien : http://jimpee.free.fr/index...
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Yacaré - Hot Line

Deux beaux textes, une fois de plus. Luis Sepulveda est un auteur talentueux, une valeur sûre, il possède une plume alerte. Il sait captiver son lectorat et lui offrir tout l'exotisme de l'Amérique du Sud. Encore une belle aventure que ce livre constitué de deux courts romans.
Lien : http://araucaria20six.fr/
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Yacaré - Hot Line

Tout l'intérêt des ces 2 nouvelles rassemblées ici est de mieux nous faire comprendre pourquoi et comment ça fonctionne.

(je parle de l'art du roman , voire du polar)

Pour moi si "hot line" tient la rampe c'est essentiellement parce que l'inspecteur mapuche à plus d'epaisseur que l'enqueteur des assurances.
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Yacaré - Hot Line

Deux courtes enquêtes menées avec brio et ironie.

J'ai aimé la trempe énergique des enquêteurs et leur gouaille primesautière.



A lire !
Lien : http://www.babelio.com/monpr..
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Yacaré - Hot Line

"Hot line" , drôle de nom pour ce bouquin...hors contexte, mais bon.



C'est un court récit, écrit de façon intense et truculente sur les aventures d'un privé d'origine mapuche (la mère de Sepúlveda a des origines mapuches, son nom est Calfucura), un vrai chasseur de voleurs de chevaux dans la pampa le mec. Le pauvre mapuche sera catapulté dans la grande et dure ville qui est Santiago car il a osé s'attaquer à un fils de général...
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Yacaré - Hot Line

Ca va vite, il y a une réflexion sur la corruption, l'exploitation des faibles, mais aussi de l'humour et les méchants sont punis:-;



En dézinguant le cul du chef des voleurs de chevaux, l’inspecteur George Washington Caucaman ne pouvait pas savoir que c'était le fils du corrompu général Canteras, qu'on l'accuserait d'avoir tiré sur une bande de jeunes en balade, et que pour sauver sa peau, il devrait accepter une mutation dans un sombre commissariat de ville. Mais voilà, Zorro est arrivé et on va bien rigoler!



L'autre histoire, à Milan, la mort mystérieuse de deux magnats de la fine maroquinerie en peaux de crocos obtenues illégalement.

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Yacaré - Hot Line

Démocratie, écologie sont les fils conducteurs de ces deux courts romans.

Ici, pas du lourd, mais de l'envolé, du loufoque, un brin déjanté. Mais sous ce couvert agréable à lire se cachent néanmoins le totalitarisme, le profit sans vergogne, les jeux de pouvoir.



La première partie se passe bien au Chili, entre campagne et ville. La seconde se situe à Milan, mais le texte fait des aller-retour fréquents vers le Chili, ses origines profondes, sa culture ancestrale. L'auteur ne peut oublier sa patrie, il en distille partout..



Bref, pas si léger que ça si on lit bien entre les lignes.
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Yacaré - Hot Line

Au contraire de ma dernière critique, la plume de Luis Sepulveda me ravit !!! J'adore ce mélange d'humour et de férocité.

Ce recueil présente deux nouvelles policières.

Hot Line se déroule au Chili et met en scène un truculent inspecteur d'origine Mapuche, contraint de quitter sa province, ses montagnes, pour la grouillante et polluée capitale.

Yacaré voit son action se dérouler à Milan, avec des méandres en Suisse et en Amazonie.

Mon seul regret à la fin de ma lecture, c'est que ce soit déjà terminé !!!
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Yacaré - Hot Line

Du grand écrivain voyageur Luis Sepùlveda, on connaît son roman le plus célèbre, « Le vieux qui lisait des romans d’amour » devenu un best seller international, ou encore le récit pour enfant « Histoire d’une mouette et du chat qui lui appris à voler ». On connaît moins « Yacaré / Hot-line », un recueil de deux petits romans policiers pas plus gros qu’une nouvelle parus initialement dans « Journal d’un tueur sentimental ». C’est dommage car, s’ils ne font pas partie des œuvres maîtresses de l’auteur, ils offrent malgré tout une lecture tout à fait divertissante, pittoresque et pleine de sel.



Le premier récit, « Hot Line », met en scène un indien mapuche, le policier rural George Washington Cacauman, qui lutte contre les trafiquants et les voleurs de bétail dans les vastes plaines de Patagonie.

Dès le début, le ton est donné et il s’annonce piquant. En effet, l’inspecteur aux manières cavalières et aux airs de Charles Bronson, se fait remonter les bretelles pour avoir explosé le postérieur d’un fils de militaires !

« -George Washington Cacauman, tu as fait sauter le cul du fils du général Canteras !!! »

Et ça bien sûr, ce ne sont pas des choses à faire dans un pays où le retour à la démocratie est encore tout relatif et où l’ombre du général Pinochet plane avec autant de toxicité que le nuage de pollution au-dessus de Santiago.

C’est justement à Santiago que son supérieur, afin d’apaiser les esprits, a muté le pauvre policier plus habitué à renifler les bouses de vaches qu’à humer les vapeurs des pots d’échappement et plus enclin à chevaucher un équidé qu’à arpenter le bitume de la capitale…

‹‹La ville lui parut immense, froide et sauvage. On respirait difficilement et on avait du mal à s'orienter, car le soleil brillait quelque part dans un endroit incertain du ciel, au-dessus de la couche graisseuse de gaz qui recouvrait Santiago. ››

Sur place, Georges Washington est affecté aux affaires sexuelles et se voit confier la sympathique mission d’enquêter sur les téléphones roses…

Lorsqu’il reçoit un couple reconverti dans la Hotline, harcelé et terrorisé par les messages téléphoniques d’un mystérieux correspondant, l’inspecteur Cacauman comprend vite qu’il ne s’agit plus simplement de « factures de téléphone d’onanistes ayant des problèmes de paiements » mais d’une affaire qui ne sent vraiment pas bon…



Quel rapport peut-il bien exister entre un grand magnat des maroquineries milanaises, un enquêteur en assurances suisse, deux policiers italiens et le sorcier d’une peuplade indienne du fin fond de l’Amazonie ?

C’est ce que l’on apprendra en remontant la piste de « Yacaré » qui nous entraîne, sur fond de trafic de peaux de crocodiles, à la découverte des indiens Anarés du Pantanal. Cette peuplade d’Amazonie a vu son univers bouleversé par l’apparition du plus dangereux des prédateurs : l’homme blanc, qui est venu chasser sur ses terres le « yacaré », un petit caïman objet de sa vénération et source de toutes ses traditions.

Mais alors pourquoi, Don Vittorio Bruni, le géant de la maroquinerie italienne mort subitement en pleine réunion, a-t-il souscrit une assurance- vie d’un million de francs suisses au profit d’un de ces indiens, le sorcier Manai ?

C’est ce que les policiers Arpaia et Chielli du commissariat de Milan, et l’expert Danny Contreras, exilé chilien résidant en Suisse spécialement mandaté dans la cité lombarde par son cabinet d’assurances, vont tenter de découvrir dans cette affaire tendant à prouver, si besoin est, combien le « jeashmaré » (l’homme blanc), a pu se révéler un fléau pour les tribus indiennes d’Amazonie…ou d’ailleurs.



Epicé, relevé juste à point, savoureusement mitonné à la sauce sauvage des grands espaces, les romans de Luis Sepùlveda sont comme le plat national chilien, ils s’ingurgitent dans la bonne humeur et la simplicité, avec cette convivialité des bonnes choses qu’on aime à partager dans un optimisme amical, fraternel.

Cet entrain, ce côté enjoué et rieur que l’on puise souvent dans l’œuvre de l’auteur sud-américain, s’enrichit qui plus est d’un engagement politique et écologique, véritable fer de lance d’une production littéraire des plus foisonnantes pour cet écrivain impliqué qui a connu et éprouvé les geôles du général Pinochet.

Sous le couvert de l’ironie et de la caricature, « Hot Line » dénonce ainsi ce que furent les premières années de transition démocratique de l’après Pinochet dans un pays encore tout imprégné du passé, où les militaires tentent de jouer encore les prolongations ; tandis que « Yacaré », davantage écologique, révèle avec un brin d’amertume que la soif de profit et de cupidité conduit malheureusement à la perte des grands espaces et à la destruction définitive des espèces animales et humaines.

Au-delà de la spiritualité, de l’humour et de la fantaisie qui caractérisent ces deux récits policiers, Sepùlveda continue encore et toujours à délivrer un message fort qui nous touche et nous donne à réfléchir.

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Yacaré - Hot Line

Deux petits romans policiers réunis dans un seul volume.

Dans le premier, l'inspecteur rural mapuche Georges Washington Caucaman à la gachette facile se retrouve placardisé dans la ville enfumée de Santiago du Chili. Tout en calmant ses maux d'estomac à coup de bicarbonate, il mène une enquête sur le téléphone rose...

Dans le second, alors qu'il se croyait bien à l'abri, l'nspecteur Dany Contreras est envoyé à Milan sur la piste d'un sorcier qui le conduit jusqu'en Amazonie... il va découvrir l'existence des indiens Anarés qui tiennent à leur mode de vie, envers et contre tous...

On retrouve ici les thèmes chers à l'auteur, même si j'ai préféré le premier, j'ai passé un bon moment. Un petit livre facile à emporter, avec une bonne typo... pratique pour lire dans son lit !
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Yacaré - Hot Line

Ces deux textes s’apparentent plus à des nouvelles qu’à des romans courts. Ils se lisent vite mais sont tout de même très prenants. C’est là toute la force de Sepùlveda, il accroche le lecteur dès la première ligne sans jamais le lâcher.

Peu importe ce qu’il raconte, je m’y plonge à coeur perdu.

Hot line met en avant l’impunité qui règne au chili avec un petit air de western latino. Son personnage principal est très attachant.

Yacaré a pour thème la destruction des cultures indiennes en nous narrant l’histoire d’un trafic de peaux.

Il y a beaucoup d’humour dans ces deux textes qui restent proches des thèmes chers à l’auteur (l’écologie, la politique…). Ils peuvent être un bon moyen de découvrir l’auteur.
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Yacaré - Hot Line

Deux nouvelles longues et policières, plutôt que deux romans policiers. Courts, mais pas trop courts, ce qui prouve le talent de l'auteur qui arrive à poser et l'intrigue, et l'ambiance, et les personnages,puis à nous amener au dénouement, le tout sans que ça ait l'air forcé, là où d'autres attaqueraient à peine le présentation des personnages...

Qu'il s'agisse d'un trafic de peaux de reptiles assortis de massacres d'indiens ou d'un pauvre flic rurale se retrouvant dans une métropole à se frotter à un fou furieux menaçant des acteurs d'une ligne rose, c'est original, peuplé de personnages intéressants. Le premier est plus politique avec ses allusions à l'histoire moderne et tragique du Chili, le second plus tourné vers l'écologie, mais les deux ont la force de se baser sur pas mal d'humour, ou plutôt d'ironie piquante, pour dénoncer, au lieu de s'enfoncer dans une démonstration qui serait barbante.

Ce n'est pas parfait, mais c'est délicieux.

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Yacaré - Hot Line

Première question que je me pose à ton propos : sais-tu ce qu’est une hot line ? Je n’en doute pas une seconde, c’est comme un hot dog, la saucisse bien chaude mais le pain reste virtuel. Du sexe dans un téléphone, mais bon ce n’est pas nouveau.



Du coup, je prolonge le test, non je ne cherche pas à déterminer le potentiel de ton Q(i). As-tu déjà entendu parler du yacaré ? ah, ah. Je le savais. En fait dès qu’il est question sexe, tu es au rendez-vous mais pour connaître la faune amazonienne tu reste aux abonnées absentes.



Le soleil se couche dans l’Amérique du Sud de Luis Sepulveda, les téléphones sonnent et les yacarés sauvent leurs peaux. Dans la première nouvelle, je rencontre un certain George Washington Caucaman, inspecteur mapuche de Patagonie muté à la capitale suite à une mésentente avec un certain fils de général. Là-bas, on ne plaisante pas avec l’armée. Et voilà donc que ce pauvre homme, flic au grand cœur et perspicace, menacé par toute la junte militaire, spécialisé dans le vol de bétail patagon, se retrouve dans une ville bruyante et irrespirable au sein de la brigade des mœurs.



La seconde nouvelle m’entraîne dans une autre ville, tout aussi bruyante et polluée, Milan. Oui, je sais c’est un peu loin des terres chiliennes et de la Patagonie. Là-bas, on écoute plus Pavarotti que Pagny, et Dany Contreras, fin limier aussi, enquête sur un trafic de peaux, celle des yacarés, petits crocodiles d’Amazonie pour le compte d’une grande compagnie d’Assurance. Et voilà que ce pauvre homme part sur la piste du grand sorcier Manaï et se frotte aux indiens Anarés. Range ton Walther 9 mm et sors ta sarbacane.



Deux petits romans réunis ensemble dans cette suite hispano-américaine, deux histoires légères de flics presque désabusés, courtes entre Patagonie et Italie. Peut-être même trop brèves pour se prendre de passion dans le scénario ; pourtant avec l’inspecteur George Washington Caucaman, il y aurait eu de quoi étoffer son enquête de mœurs surtout quand la chaleur gravite le long du téléphone ; j’en aurais fait un truc plus graveleux, détraqué comme je suis, et tu m’aurais suivie, obsédée comme tu l’es – je me réfère au résultat du test de début de chronique. Et puis j’aurais bien aussi mangé un petit ragoût de yacaré dans la forêt amazonienne, ça sentait si bon (ah bon, c’était du singe ?).
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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Yacaré - Hot Line

L'écologie et la démocratie, deux thèmes chers au coeur et à la plume de Luis Sepúlveda, sont au centre de ces deux textes (longues nouvelles ou courts romans, c'est selon).



Dans le premier, Hotline, George Washington Caucaman, mapuche et inspecteur de la police rurale patagonne, vient de neutraliser un trafiquant de bétail en lui tirant dans les fesses. Rien d'extravagant dans ce Far West chilien, sauf que, hic, le voleur n'est autre que le fiston bien-aimé d'un général dignitaire du régime de Pinochet. Lequel régime, bien que tout récemment renvoyé à ses études de démocratie, dispose encore d'une certaine influence et d'une certaine assisse (en dépit du postérieur troué du gamin), et voilà Caucaman puni et muté à Santiago, troquant les effluves de bouse de vache pour les gaz d'échappement, et la chasse aux contrebandiers pour la brigade des moeurs. Chargé d'enquêter sur les téléphones roses, il tombe sur une étrange affaire dans laquelle les gérants d'une de ces hotlines font l'objet d'inquiétantes intimidations de la part d'un de leurs clients. Caucaman est rattrapé par son passé, mais rira bien qui rira le dernier...



Dans le deuxième texte, on change de continent et d'atmosphère, entre Zurich et Milan, dans le milieu feutré des assurances et de la maroquinerie de luxe. Brunni, l'un des magnats milanais du secteur, vient de trépasser. La mort est suspecte, la police ouvre donc une enquête, de même que la compagnie d'assurances, qui dépêche sur place son inspecteur Dany Contreras, chilien exilé en Europe depuis quinze ans. L'enjeu pour la compagnie : une assurance-vie d'un million de francs suisses à payer en mains propres à un certain Manaï, résidant au fond du Pantanal en Amazonie brésilienne, selon la volonté de Brunni. A la seule et unique condition que celui-ci soit décédé de mort naturelle ou accidentelle. Et notre inspecteur Contreras de mettre les pieds, non pas dans un panier de crabes, mais dans une mare aux crocodiles: la mort de Brunni pourrait en effet être liée à un trafic illégal de peaux de yacarés, une variété protégée de petits caïmans d'Amazonie, vivant en particulier sur le territoire des Anarés, l'une des dernières tribus à être entrée en contact avec l'homme blanc et dont le grand sorcier n'est autre qu'un certain Manaï...



Dans ces deux textes tragi-comiques, Sepúlveda oppose dictature et démocratie, densité des villes et nature infinie, les Blancs et les Indiens, l'appât du gain et du pouvoir à la Justice et à la protection de la Nature. Même si le ton est à la farce, ironique, simple et alerte, et même si le format est court, l'essentiel est dit et les injustices dénoncées. Sepúlveda y met une grande force de conviction, jamais démentie au fil de son oeuvre.
Lien : https://voyagesaufildespages..
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Yacaré - Hot Line

Des dialogues succulents. Un inspecteur de police mapuche tire dans les fesses d’un trafiquant de bétail. Seulement, comme c’est le fils d’un général, il est muté à Santiago où il se retrouvera à démanteler un téléphone rose. On visionne bien le cowboy en ville déroutant ses collègues par sa façon d’être.

Deuxième histoire. Enquête d’un agent d’assurance sur un ponte de maroquinerie milanaise décédé de mort naturelle ou assassiné. Le testament va nous emmener en Patagonie sur la piste d’un grand sorcier.

Des personnages au parler d’un cinéma qui n’existe plus. L’ombre de Pinochet, les privilèges, le pouvoir, les trafiquants avides d’argent, sans scrupule envers les animaux.

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