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Critiques de Luis Sepúlveda (1608)
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L'ombre de ce que nous avons été

J’ai trouvé « L’ombre de ce que nous avons été » en médiathèque, sans le chercher. Appréciant l’auteur, je ne me suis pas privée.

Cette histoire étonnante ravit par son originalité. Ce roman place ses personnages dans leur actualité autour d’un feu, et évoque aussi grandement leur passé et l’histoire politique du pays.

Toujours bien écrit et agréable à lire, de l’humour, du rythme.

A découvrir.
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La folie de Pinochet

Saisissant corpus recueillant nombre d'articles de Luis Sepulveda au sujet de la fin de Pinochet, de la difficile pseudo transition politique démocratique du Chili depuis la fin des années 1990 jusqu'à la première moitié du XXIème.



Sepulveda dans ses articles nous montre un échantillon exhaustif des sentiments pluriels et conflictuels pouvant se mettre en mouvement au sein de la société chilienne à l'occasion de la traduction en justice de Pinochet à la fin des années 1990. Sentiments particuliers et contradictoires en particulier pour les survivants, proches de disparus et mutilés, gens de gauche, amoureux défenseurs de la liberté. On y découvre un Chili aux prises avec le néolibéralisme galoppant de la droite chrétienne pro Pinochet (ou mous face à ses exactions), une crise politique, une volonté de reconnaissance des crimes (contre l'humanité) de la dictature.



Cet ouvrage permet de comprendre le contexte politique, judiciaire et mémoriel du Chili après Pinochet, la douloureuse reconstruction d"une société meurtrie, sous la plume toujours unique de ce grand de la littérature sud-américaine, qui, aujourd'hui dans un monde de plus en plus tourné vers les autocrates aux promesses irrationnelles de dictature salvatrices, nous rappelle le prime devoir de chérir nos libertés et de les protéger.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Mini-trilogie Luis Sepúlveda

Biographie romancée : Un nom de torero (1994)

Conte pour enfants : Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler (1996)

Son chef d'oeuvre : le vieux qui lisait des romans d'amour (1989 VO) (1992 version française)



Luis Sepúlveda passe de torero à papa, et ici au grand romancier vendu à des millions d'exemplaires et traduit en trente-cinq langues.



Le vieux qui lisait des romans d'amour est un plaidoyer pour la sauvegarde de la planète. Il est dédié à son ami Chico Mendes, le défenseur de la forêt amazonienne, « l'une des figures les plus illustres et les plus conséquentes du mouvement écologique universel », qui est mort sauvagement assassiné le 22 décembre 1988, presqu'en même temps que Luis Sepúlveda finissait son écriture. Il est dédié aussi à un autre de ses amis, Miguel Tzenke, un autre défenseur de la forêt amazonienne, syndic shuar de Shumbi dans le haut Nangaritza.



Ce roman tient sa source d'un programme d'étude pour l'UNESCO visant à étudier l'impact de la colonisation sur les indiens Shuars, auquel Luis Sepúlveda a participé pendant un an, en 1978.



Antonio José Bolívar, le « vieux », est un vieux qui vit à « El Idilio », contrée reculée en Amazonie équatoriale, très peu peuplée, reliée au monde par un bateau le « Sucre » qui vient les ravitailler deux fois l'an.



L'histoire démarre avec un dentiste barbare fraichement débarqué du « Sucre », qui arrache les dents à mains nues, en pratiquant une « étrange anesthésie verbale pour atténuer les douleurs de ses clients », en vitupérant contre le gouvernement ou en martelant : « tais-toi si t'es un homme ! ».



Cette scène est interrompue par l'arrivée du cadavre d'un gringo. le maire surnommé « limace », soutient qu'il a été tué par les Shuars d'un coup de machette mais le « vieux » prouve le contraire en faisant remarquer plusieurs griffures.



C'est le fait d'une « tigrilla » qui s'est vengée parce que le gringo avait tué sa portée. le « Vieux » alerte sur le danger : « Une femelle folle de douleur est plus dangereuse que vingt assassins réunis ».



Le fil rouge c'est la chasse à la « tigrilla », mais le vrai sujet c'est la dénonciation de la raison d'état et de la stupidité criminelle des gringos : « Saloperie de gringo ! Regardez les peaux. Toutes petites, inutilisables ». C'est aussi une ode à la nature et aux Shuars.



Le « vieux » est un déraciné qui aurait voulu devenir Shuar. Sa vie est une suite de malheurs dans un monde dévasté. Mais, il fait contre mauvaise fortune bon coeur. Il a trouvé l'antidote, en toutes circonstances, il lit des romans d'amour.



@Fulmar dans son sublime billet, que je vous invite à consulter (je mets le lien en fin de critique) -, rend bien hommage à la beauté de ce livre – certainement qu'il est plus près de la nature que moi - : « Il serait possible d'en tirer des citations du début à la fin, tellement ça fourmille d'images pour exprimer ce qu'est le blues, celui des tribus dépossédées de leurs terres et celui du vieux qui aimerait pouvoir changer les choses avant de disparaître ». C'est @Fulmar qui m'a alertée sur deux non-sens : Luis Sepúlveda qualifie de "rongeur" les chauves-souris ; le tigre sur la couverture de la version française alors qu'il n'y a pas de tigres en Amazonie – dans la VO on voit bien un "tigrillo” (jaguar ou chat sauvage…) avec des points noirs sur la fourrure et non des traits -.



Le vieux qui lisait des romans d'amour est tellement riche que je le prends sur mon ile déserte pour le relire. Il n'est pas exclu que je complète ou modifie ce billet.



Ce n'est pas facile de chroniquer un livre qu'on a adoré, difficile de communiquer un grand bonheur de lecture. Je vous exhorte à le lire, à en faire un retour pour partager le plaisir d'en parler ensemble.
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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Mini-trilogie Luis Sepúlveda

Biographie romancée : Un nom de torero (1994)

Conte pour enfants : Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler (1996)

Son chef d’œuvre : Le vieux qui lisait des romans d’amour (1989 VO) (1992 version française)



Après Un nom de torero, pause tendresse au royaume enchanté de l’enfance.



Je viens de quitter Lucho exilé chilien, Lucho guérillero, pour rencontrer Lucho papa attentionné.

Lucho, Luis Sepúlveda, a eu cinq enfants : un avec Carmen Yañez, une en Equateur, trois à Hambourg, presque six puisqu’il considère le fils que Carmen Yañez a eu avec un suédois comme son propre fils.



Histoire d’une mouette et du chat qui lui apprit à voler est dédié : à ses fils Sebastián, Max et Leόn, les meilleurs co-équipiers de ses rêves, au port d’Hambourg où ils sont montés à bord, et bien entendu, au chat Zorbas.



L’histoire est très mignonne. Les mouettes sont parties d’Hambourg, elles volent depuis six heures. Elles ont faim et distinguent avec gourmandise un banc de sébastes. Elles descendent pour se ravitailler. Malheureusement, Kengah tombe dans une marée noire. La pauvre toute mazoutée n’arrive plus à voler. Ses compagnes sont déjà parties loin vers d’autres horizons. Tant bien que mal elle réussit à sortir de l’eau et échoue sur la terrasse où Zorbas, le gros grand chat noir est en train de bronzer. Zorbas est tellement affligé qu’il lui promet, sans réfléchir, d’exécuter ses dernières volontés : prendre soin de l’œuf qu’elle pond avant de périr ; prendre soin du poussin ; apprendre à voler au poussin.



Zorbas, un vrai pataud ! Quand le poussin éclot en s’écriant : « mami j’ai faim », le voilà bien embarrassé ! Il a l’idée de lui donner une mouche, ça lui plaît, elle en redemande ! Alors il se met à virevolter comme un fou à chasser des mouches ! Comme il est très très gros, j’imagine le tableau ! Les chats voyous viennent à passer par-là, l’un d’eux s’exclame : « le « gordito » (petit gros) fait de l’aérobic ».



Le titre spolie la fin mais peu importe. Sous un prétexte divertissant, Lucho éduque ses enfants. Il veut les sensibiliser à la cause écologique et leur inculquer le sens des valeurs : la famille, l’amitié, la solidarité, l’honneur…



D’un point de vue littéraire, c’est une réelle pépite. Les animaux parlent et ils ont des dialogues très drôles. Même si on sait qu’à la fin le poussin va apprendre à voler, on se laisse surprendre par plein de rebondissements amusants.



Luis Sepúlveda a écrit plusieurs ouvrages pour la jeunesse. Il est étudié dans les collèges chiliens.



J’ai le sourire aux lèvres. Je m’apprête à suivre Lucho avec Le vieux qui lisait des romans d’amour.

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Un nom de torero

Mini-trilogie Luis Sepúlveda

Biographie romancée : Un nom de torero (1994)

Conte pour enfants : Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler (1996)

Son chef d'oeuvre : le vieux qui lisait des romans d'amour (1989 VO) (1992 version française)





J'ai beaucoup (très) mal à parler du coup d'état et des heures sombres sous Pinochet. Salvador Allende a marqué la fin d'un rêve, d'une utopie où l'on a cru que le sens de la vie pouvait être la recherche du bonheur et non pas une soif insatiable de pouvoir et de richesse matérielle.



Luis Sepulveda (1949-2020) n'a jamais voulu écrire sur les tortures qu'il a subies, en prison, sous Pinochet, pendant plus de deux ans. Par contre, il se livre, et se délivre aussi, dans plusieurs de ses oeuvres. Un nom de torero a été écrit dans des conditions particulières, pendant les six mois de son hospitalisation à Hambourg, dans les années quatre-vingt-dix, où son pronostic vital était engagé, très certainement des séquelles de son emprisonnement.



Son héros alter ego, Juan Belmonte, fait référence à un matador légendaire (1892-1962). C'est aussi un hommage à son grand-père, andalou, militant républicain, dont il garde une photo où il apparaît à côté d'Hemingway (1899-1961).



Dans Un nom de torero (1994), Juan Belmonte a 44 ans - l'âge de Luis Sepúlveda au moment où il écrit -, chiffre « capicúa » palindrome. C'est un exilé chilien à Hambourg. Il est videur dans un cabaret de striptease transformiste. Un individu en chaise roulante, Oskar Kramer, le sollicite pour une mission spéciale, en Terre de Feu chilienne. Belmonte accepte pour Verόnica, sa femme, qui a été torturée et est restée à Santiago.



En 1941, Hans Hillermann et Ulrich Helm ont volé soixante-trois monnaies d'or du trésor « Croissant de Lune Errant » - confisquées par les nazis -, dans le but d'assouvir leur rêve de voyage en Terre de Feu. Hans réussit à partir mais Ulrich est capturé, puis torturé. Il résiste. Ce n'est que cinquante ans plus tard qu'il trahit son ami.



Belmonte doit retrouver Hans et les monnaies. L'affaire se corse parce qu'en même temps, Franck Galinsky, qui a aussi 44 ans, ex-agent de la Stasi, se met en route pour le compte du « Mayor ».



Est-ce que Belmonte ou Galinsky vont réussir à récupérer les pièces ?

Est-ce qu'on va assister à un duel ?



Parallèlement, à ce conte avec une belle morale, nous plongeons dans le milieu interlope international des services secrets et dépendances.



Belmonte, comme Galinsky, ont un conséquent palmarès de faits d'armes clandestins. La chute du mur de Berlin les prive de travail, voire de raison d'être.



Au fil des chapitres, Belmonte intervient pour se confier.



Il nous parle des douleurs de l'exil :



« Je vivais dans le no man's land que certains, par euphémisme, nomment exil » (p.31).



Il doit subir le racisme antiturcs !



« Retourne en Anatolie, Mustapha » (p.27)



« Si j'écoutais des tangos en sourdine, il se plaignait de mes liturgies musulmanes, et si je mettais un disque de salsa, ses réclamations mettaient en cause la moralité douteuse d'un Turc qui vivait sans femme connue » (p.25)



Belmonte fait profil bas mais bout intérieurement.



« Un nazi est une espèce de punching-ball parlant toujours en quête d'une paire de claques […], le nazisme […] quintessence de la merde » (p.27)



Ces critiques ne se cantonnent pas aux nazis.



« En RDA, la Stasi avait frappé fort et bien. Les Allemands impliqués avaient été jugés pour collaboration avec leur ennemi de classe, leurs biens avaient été confisqués et ils avaient écopés de lourdes peines à purger dans des prisons qui n'avaient rien, ou presque, à envier aux culs-de-basse-fosse de Pinochet ou de Videla » (p.115)



Le gouvernement chilien n'est pas épargné non plus.



« […] Quand la démocratie a ouvert ses cuisses au Chili, elle a d'abord annoncé le prix et que la monnaie dans laquelle elle s'est fait payer s'appelle oubli » (p.133)



Belmonte, et aussi Galinsky, repensent à leur passé de guérilleros, et ce n'est pas aisé de se repérer dans cette jungle terroriste internationale.



Le langage est truffé de chilénismes, du parler des rues, il n'est pas grossier proprement dit mais surtout l'expression d'un certain ressentiment. Pas évidente la traduction ! Il y a un extrait, que je mets en « citations » (p.23) où on a la version originale en italiques, suivie de ce que le traducteur François Maspero qualifie de traduction approximative. Une remarque : pourquoi traduire « chimangos » par « charognards » ?



Luis Sepúlveda a été libéré de prison grâce à Amnesty International. Il a quitté le Chili en 1977 décidé à s'investir dans la lutte armée. Il a énormément voyagé dans divers pays d'Amérique Latine mais aussi au Mozambique, Angola, Cap Vert… Il a participé à la révolution sandiniste contre Somoza. En 1981, il s'est installé à Hambourg où il a vécu quatorze ans.



Quelle est la part de fiction et de réalité aussi bien dans l'oeuvre, que dans la biographie de Luis Sepúlveda ?



Peu importe. Que ce soit le conteur ou l'homme, il a conquis mon coeur.



Un nom de torero est une bonne entrée en matière pour appréhender la personnalité de ce grand auteur singulier. Juan Belmonte revient en 2017 avec Fin de l'histoire. Luis Sepúlveda prévoyait une suite quand la mort l'a fauché, en avril 2020, après un festival littéraire à Lisbonne. Il fait partie de la première vague des victimes du COVID.



Verόnica, l'amour de Belmonte, est Carmen Yañez, la femme de Sepúlveda, qu'il a épousé deux fois, la première en 1971 au Chili, et la deuxième en Espagne. Ils se sont remis ensemble en 1997.



Je m'en vais de ce pas lire Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Petit bijou de la littérature, ce court livre nous emmène dans la jungle avec Antonio José Bolivar... ce vieux attachant qui lit des romans d'amour. Drôle, percutant, dramatique, ce livre est tout cela à la fois.

Lu une première fois à 18 ans, je me souviens avoir passé un bon moment. 29 ans plus tard, j'ai relu ce livre et me suis tout autant régalée.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

C'est une journée plutôt classique à El Idilio. Le dentiste itinérant s'occupe de ses patients et récolte une bonne poignée de dents avant de les échanger contre ses dentiers. Lorsque le cadavre d'un jeune homme blond est retrouvé dans une pirogue, les habitants accusent directement les Indiens de ce meurtre. Antonio José Bolivar connaît très bien les Shuars puisqu'il a vécu avec eux et affirme sans aucuns doutes que la responsabilité va à une femelle ocelot qui n'a fait que se venger.

Débute alors une chasse effrénée au coeur de la forêt amazonienne : les hommes chassant la bête et la bête chassant les hommes.



---------



J'ai longtemps attendu avant de lire ce petit roman d'une centaine de pages mais j'ai fini par m'y mettre et mes attentes ont été satisfaites !

Effectivement, au fil des pages, Luis Sepulveda nous emmène au coeur de l'Amazonie, de ses paysages et traditions Indiennes. Ce livre est un hymne à la nature et à son essence même et nous rappelle l'impact des hommes sur celle-ci et les populations qui y vivent.

Nous suivons Antonio José Bolivar qui a appris à comprendre cette nature débordante, qui en prend soin et la respecte au contraire des chercheurs d'or ou même du maire d'El Idilio qui n'y voient qu'un gouffre de ressources à exploiter et qui n'y trouvent que des ennemis qu'ils considèrent comme sauvages.



J'ai adoré plonger dans ce monde qui nous ramène aux essentiels et nous invite à découvrir la vie en Amazonie puisque du côté de nos métropoles nous n'en savons pas grand chose si ce n'est les trafics qui y sont établis et les menaces d'extinctions d'espèces de plus en plus nombreuses.

La manière dont les hommes de la ville y sont décrits nous amène directement à nous mettre du côté des Indiens et de la nature et je pense qu'une petite piqûre ne fait pas de mal (c'est justement ce que j'ai le plus aimé dans ce roman).

La pureté de Antonio José Bolivar qui, malgré les difficultés qu'il a surmonté, puise son bonheur dans le simple fait de lire quelques lignes chaque jours en forêt, est une bouffée d'air frais qui nous rappelle justement les raisons pour lesquelles nous aimons lire.

Au fil du livre et surtout à la fin, nous nous rendons compte que dans cette jungle hostile, chaque individu a sa place et, depuis l'arrivée des hommes colonisateurs, chacun tente, tant bien que mal, de survivre même si leur survie est menacée de jour en jour.



Enfin bref ! J'ai adoré cette lecture et je pense que ça se voit ! La plume de l'auteur est d'autant plus agréable que les descriptions qui y sont faites ! En 100 pages il y aurait encore plus à dire mais je vous laisse le plaisir de découvrir cette jolie histoire ;) En tout cas pour ma part, je comprends pourquoi je n'en avais entendu que du bien !
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Le monde du bout du monde

Lu en 2020. Mon troisième roman de l'auteur chilien.

La cause écologique et la défense des animaux en voie de disparition (les baleines, ici) sont les thèmes de ce roman militant et nécessaire. J'avais cependant moins adhéré à la plume que lors de mes précédentes lectures de l'auteur. Il m'avait manqué notamment une certaine consistance dans les dialogues.



(NB : un ouvrage pas spécifiquement étiqueté "littérature jeunesse", mais que je conseillerais tout de même en collège- dès la 4e).

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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Le vieux est campé dans sa cabane, debout devant sa table, lisant lentement des romans d'amour tout en dégustant une Frontera. Le dentiste arrache des dents, ponctuant ces interventions malhabiles par des jurons bien placés. Les Jivaros, hilares, observent ce drôle de médecin trifouiller la dentition de ses patients. Le maire, la Limace, assis dans son bureau, vide les bouteilles d'alcool, suant et dégoulinant de sa bêtise.



Et puis, il y a cette femelle jaguar qui a tué l'un de ces stupides gringos après la mort injuste de ses petits. Vengeresse, sa haine est insatiable, une chasse à l'homme va débuter. C'est ce bon vieil Antonio José Bolivar, lecteur assidu de roman à l'eau de rose, respectueux de l'environnement et des êtres qui y vivent, qui va devoir se lancer à sa poursuite. Son plus fidèle ami est Nushino, un Shuars, qui lâche des pets sonores pour exprimer son contentement ou pour couper court à la conversation.



Luis Sepúlveda dénonce avec drôlerie et sensibilité, la cupidité des hommes, leur soif de pouvoir, et la déforestation de ces territoires sauvages. Forêts hostiles, ceci dit, qui n'ont jamais eu besoin de l'empreinte corrosive de l'être humain pour pouvoir s'épanouir et vivre en paix.
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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Ce livre est une démonstration de la célèbre formule « de 7 à 77 ans ». Le plaisir purement enfantin pris tout au long de cette lecture est une expérience extraordinaire !



Des animaux qui parlent, qui partent dans une aventure périlleuse, qui doivent s’entraider et partager les émotions de chacun ; tous ces éléments m’ont replongée en enfance, lorsque je lisais - Alice au pays des merveilles - ou - L’île au trésor - totalement émerveillée.



Les personnages sont à tomber par terre ! Impossible de ne pas tomber sous leur charme. L’empathie et l’entraide qui émanent des différentes espèces animales est selon moi le thème le plus fort et le plus émouvant de l’œuvre.



L’histoire de cette petite mouette, victime de la folie des hommes, est une ode à l’acceptation et au courage.

Cette pollution qui étreint la Terre entière et qui annihile l’existence d’un nombre toujours trop grand d’êtres vivants, est le point de départ de cette aventure dans laquelle Zorbas, notre héros, chat noir de son espèce, se retrouve plongé malgré sa crainte de mal faire.



La solidarité féline qui s’installe illico presto va mener Afortunada, petite mouette orpheline, à se poser bien des questions sur sa condition. Se croyant chatte, on lui dit qu’elle doit voler ! Qu’est donc cette affaire-là ?



La parole d’un chat est d’or ! Une promesse est une promesse ! Impossible qu’elle ne soit pas tenue ! Il en va de l’honneur de toute la communauté des chats.



L’humour, notamment le comique de répétition sont irrésistibles !

Du début à la fin, la tendresse et les convictions de Zorbas rendent cette lecture tout simplement adorable, remarquable, riche d’émotions et de valeurs universelles qui manquent cruellement dans notre société.



Tous les enfants du monde entier devraient avoir ce petit livre entre leurs mains. Je suis tombée en amour pour cet ouvrage. Une merveille de lecture…

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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Lu en 2019, assez tardivement donc. J'avais découvert la plume de l'auteur avec "Le vieux qui lisait des romans d'amour". Son humanisme et sa poésie m'avaient fortement conquise.

Un joli petit conte philosophique et universel, qui parlera aux petits comme aux grands - enfants. Un récit teinté d'humour et de tendresse, rempli de sagesse et d'humanité, mettant en évidence des valeurs telles que : la loyauté, la solidarité, la tolérance, le courage, la confiance et la liberté.
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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

Magnifique petit roman de Lucho Sepúlveda qui ravira petits et grands. Avec un titre aussi intrigant, j’ai souhaité découvrir cette œuvre.



L’histoire est simple, enfantine, mais efficace. Dans ce court récit, drôle, poétique, et émouvant, tous les amoureux de chats s’y retrouveront.



Une pépite, sur la valeur de la promesse et de l’entraide.
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Histoire d'une baleine blanche

L’histoire d’une Balaine Blanche est une œuvre inspirée d’une baleine celebre, Mocha Dick. Roman écologiste, c’est la baleine qui nous raconte son histoire, que nous voyons à travers ses yeux. Luis Sepúlveda propose ici un livre qui conviendra aux petits et grands.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Après avoir découvert la plume de Luis Sepulveda à travers son recueil La Lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l’oubli, j’ai eu envie d’en lire plus. Mon choix s’est porté sur son premier roman (mais pas sa première oeuvre) et j’ai été charmé par cette courte histoire.



L’auteur nous emporte en Amazonie, dans un petit village au bord du fleuve où la vie est rude. Ici survivent tant bien que mal quelques colons, dont Antonio José Bolivar dit le Vieux. Sa vie est rythmée par les pluies, le passage du bateau (avec le dentiste), les relations avec les Indiens et la lecture des romans d’amour. Lorsqu’il est obligé de se lancer à la poursuite d’un fauve tueur d’homme, cela va être l’occasion de se remémorer sa vie depuis son mariage à 15 ans dans la Cordillère à aujourd’hui.



Si le roman est court, il foisonne d’idées. Tour à tour roman drôle, roman d’aventure, roman écologique, roman historique, le récit de Luis Sepulveda nous entraine dans la forêt amazonienne. Et on a réellement l’impression d’y être. La moiteur, la pluie qui tombe et qui s’insinue dans nos vêtements, les bruits, les odeurs,… tout y est. On rentre dans ce roman et on chemine avec Antonio. On découvre sa vie, sa relation aux autres, sa relation avec la forêt. C’est réellement un hymne à la forêt amazonienne et un manifeste pour la sauver. Ce qui était vrai en 1992, l’est encore plus aujourd’hui. J’ai trouvé beaucoup de poésie dans ce texte. Mais aussi beaucoup d’humour. J’ai savouré le passage avec le dentiste. J’ai adoré détesté le maire qui représente, pour moi, l’homme blanc qui croit pouvoir dompter la nature et imposer sa loi. Il est d’un ridicule par moment.



Une lecture qui m’a charmé et qui a confirmé ma première impression. Je suis conquise par le style de Luis Sepulveda. Vivement ma prochaine lecture…
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Lu en 2016. Vraiment, j'ai été touchée par cette histoire et par la plume de l'auteur.

Une immersion aventureuse au coeur de la jungle amazonienne et de la jungle humaine, assoiffée de gloire, d'or et de sang...

Un récit captivant, dont j'ai apprécié le rythme, le ton, l'intrigue et la mise en lumière de chaque personnage. La scène finale est de toute beauté, malgré sa cruauté.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

J'ai toujours un peu de mal avec les romans courts.

Mais comment en tenir rigueur à celui-ci ?

Furtif comme une attaque dans le noir, il hantera longtemps chaque repli de votre mémoire.

Je l'ai lu parce qu'il fallait le lire. Je finissais par en avoir honte. Et je suis tombée dedans comme une bleue.

Je ne m'attendais pas à une telle puissance, une telle violence et, disons le, une telle tendresse.

J'ai été frappée par la tendresse de cette histoire.

Elle n'est pas évidente. Mais elle y est.
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Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..

J’avais lu de cet auteur « le vieux qui lisait des romans d’amour ». Comme j’avais adorer et qu’il me fallait un chat sur la couverture (pour mon challenge). Je me suis donc précipité dessus. Et j’ai bien fait…

Mon seul regret, c’est de ne pas l’avoir lu plus tôt, pour le lire à ma fille… parce que c’est une très belle histoire pleine de poésie… de philosophie et remplis d’amour, et de respect pour la nature et le monde animal…



un conte à mettre dans toutes les mains et un auteur à suivre…



CHALLENGE MULTI-DEFIS 2024



Bonne lecture !
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L'ombre de ce que nous avons été

Trois anciens exilés attendent le spécialiste par un journée pluvieuse à Santiago de Chili. Tout en mangeant du poulet, ils se souviennent de leur passé de communiste en lutte contre la dictature. Des circonstances imprévues font que le spécialiste ne viendra pas et ce sera une autre personne.

Le talent de conteur de Sepùlveda est encore ici d’une force incroyable. Dans ce petit roman, on y ressent la pluie, la pauvreté, la tristesse, l’amitié, la solidarité. Ce livre pourrait donc être noir et pourtant l’humour de l’auteur donne de l’espoir.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Spoilers.



Une lecture sous le signe du plaisir.



D'abord le plaisir manifeste de l'écrivain qui campe des personnages au caractère bien trempé, qui échangent des dialogues ciselés, francs, souvent ironiques. Des rires, des moqueries, de la complicité qui se manifestent sans arrêt.



Le plaisir des personnages donc, le plaisir d'être ici, d'assister à des scènes humoristiques et cocasses (elles tournent souvent autour du maire obèse ou du dentiste avec sa "consultation"), d'échanger des paroles respectueuses ou des clins d'oeil.



Enfin, le plaisir du lecteur, qui se délecte de ces situations et de cette belle écriture, d'Antonio José Bolivar amateur de romans à l'eau de rose prêtés par le dentiste qui lui-même les emprunte à... une prostituée ! Le plaisir de voir l'auteur nous amuser avec les noms à rallonge (Dolores...) ou ironiques (El Idilio, El Dorado).



On découvre la vie près de la forêt amazonienne, le mode de vie des autochtones Shuars, leur connaissance poussée de la survie dans cette nature hostile, dangereuse. Mais cette nature est menacée par les chercheurs d'or ou de pierres précieuses qui en profitent pour chasser les animaux sauvages et déclenchent la haine vengeresse de la panthère.



C'est le pitch de départ mais ce n'est que sur les trente dernières pages que la traque commence à proprement parler, et c'est ce qui m'a un peu déçue dans ce récit, j'aurais voulu en lire davantage à ce sujet, ou plus tôt. Dénouement magnifique, inattendu (Antonio qui met un terme aux souffrances du mâle) après un duel homme-panthère haletant.
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Le vieux qui lisait des romans d'amour

Voici la charmante histoire d’un vieil homme qui lit des romans d’amour, mais surtout qui possède une connaissance profonde et viscérale de la jungle amazonienne, de la chasse aux fauves et de la nature qui l’entoure. Il sait intégrer la sagesse ancestrale des peuples autochtones qu'il côtoie et, contrairement aux colons, chercheurs d’or ou autres profiteurs qui gravitent dans ce petit monde, il sait observer et a un immense respect pour ce monde naturel.

En somme, une courte fable distrayante et chaleureuse.

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