![Histoire d'une baleine blanche par Sepúlveda Histoire d'une baleine blanche](/couv/cvt_Histoire-dune-baleine-blanche_3486.jpg)
Au large de la Patagonie, la baleine couleur de Lune protège un héritage et a une mission : assurer la sécurité des baleines qui accompagnent les morts et guider les âmes des Gens de la mer quand ce peuple s'éteindra. Elle devra affronter les baleiniers, menace incompréhensible pour elle, quasi immobile sur l’eau et en particulier le baleinier Essex du capitaine Achab.
Il s’agit bien de Moby Dick et Sepulveda nous livre ici le point de vue de la baleine (beaucoup plus spirituel et éloigné du matérialisme humain bien entendu) , le tout accompagné de très belles illustrations. Nous partons à nouveau pour la Patagonie à la rencontre du peuple Mapuche et de leurs traditions. Nous découvrons la mission que la baleine couleur de Lune a reçu d’une baleine plus ancienne encore et avec elle, nous espérons que tous ces baleiniers finissent coulés, au fond de l'océan! La baleine nous parle, raconte son étonnement, sa peur, sa colère. La mer nous raconte les morts, les traditions qui s’effacent, le nouveau monde qui est là. J’ai été conquise par ce magnifique récit. Une fois de plus, Sepulveda a un don pour faire parler les animaux et transposer les traditions qui lui sont chères tout en nous exposant les problèmes que rencontrent les peuples autochtones (et les animaux) mais de façon toujours poétique même si teintée parfois de mélancolie.
Toujours un plaisir de retrouver Sepulveda : sa prose, son univers, son amour des traditions et des animaux, tout me plait!
Commenter  J’apprécie         110
"Il semble que les hommes sont la seule espèce qui attaque ses semblables, et je n'ai pas aimé ce que j'ai appris d'eux."
Voici un texte engagé mêlant réalisme et ode à la nature.
La baleine blanche que nous accompagnons dans des eaux plutôt agitées observe les comportements humains et tente de comprendre ce qui anime ces hommes dans leurs embarcations. Elle comprend surtout que son rôle est de défendre les eaux et ses semblables face aux baleiniers que rien ne décourage.
Par ce court récit, on plonge au cœur de thématiques fortes : la conquête de l'humain sur l'animal, le respect de la nature, la cupidité face à la gratitude.
Je retrouve les mots de Luis Sepulveda avec toujours autant de plaisir. Loin d'un ton moralisateur, il partage avec nous une cause qui lui tenait à coeur, avec beaucoup de poésie et de symbolisme. Une écriture délicate dans un récit poignant et émouvant.
Commenter  J’apprécie         110 ![Histoire d'une baleine blanche par Sepúlveda Histoire d'une baleine blanche](/couv/cvt_Histoire-dune-baleine-blanche_3486.jpg)
On raconte beaucoup d’histoires au Sud du Monde…Venez, collez votre oreille à ce coquillage et écoutez…
A travers le regard curieux d’une baleine blanche couleur de lune, Luis Sepúlveda sensibilise les lecteurs, jeunes et moins jeunes, à préserver l’environnement, à respecter les espèces animales qui vivent toutes en symbiose en évitant chasse massive et surpêche, à s’inspirer des peuples autochtones (ici les laafkenches, à savoir « les gens de la mer ») qui préservent de façon sacrée le lien qui les unit à la nature. Ce récit, en se plaçant du point de vue de la baleine, nous offre un regard différent sur le monde qui nous entoure.
L’auteur s’inspire d’une histoire vraie, celle de Mocha Dick, ce célèbre cachalot poursuivi par des baleiniers dans les mers du Sud au début du 19ème siècle. Son nom proviendrait de son lieu de vie, une île du Chili, l’île de Mocha, au large de la Patagonie. La légende dit que ce cachalot était immense, féroce, et pugnace. De nombreux baleiniers tentèrent de le capturer, en particulier le baleinier Essex du capitaine Achab. A sa mort en 1838, pas moins d’une vingtaine de harpons auraient été trouvés sur son corps. Cette histoire aura inspiré également Melville pour écrire son fameux roman Moby Dick.
L’auteur apporte une touche fantastique à ce fait divers, le transformant ainsi en fable, en imaginant que cette baleine blanche est chargée d’une mission, celle de protéger les morts mapuches puis, lorsque la fin des temps sera venue, de guider toutes les âmes au-delà de l’horizon. Cette mission sera perturbée puis entravée par la chasse à la baleine, l’animal va ainsi livrer une guerre impitoyable aux baleiniers et devenir un grand mythe de la littérature. Luis Sepúlveda a repris à son compte ce mythe en prenant comme point de départ la découverte, en 2014, d’un cachalot échoué sur les plages chiliennes.
A Melville le roman d’aventure vécue sur les baleiniers par le capitaine Achab, à Luis Sepúlveda la poésie mélancolique de cette baleine traquée, baleine devenue mythe ! Une même histoire narrée de deux points de vue et de deux façons différentes, cet écho est intéressant pour les lecteurs ayant lu Moby Dick.
Ce qui fait le charme de cette fable mélancolique, à la morale somme toute très classique, est surtout la façon dont elle nous est racontée. La plume de l’auteur chilien est poétique, délicate, sensible, et lire à voix haute ses mots c’est plonger dans un chant écologique d’une beauté simple mais profonde qui nous fait tellement écho encore aujourd’hui, particulièrement écho même.
La lecture est entrecoupée, entre chaque courts chapitres, de beaux dessins de Joëlle Jollivet, dessins en noir et blanc pour magnifier, apporter de la magie et venir illustrer ce que le chapitre suivant va aborder.
J’ai lu cette belle et émouvante histoire un soir de tempête en bord de mer, et j’ai cru entendre, comme si j’avais l’oreille collée à un coquillage, la voix de cette baleine blanche murmurer à mon chevet pour dénoncer la cupidité et la haine des hommes. Oui la baleine m’a parlé.
« — Mets-la contre ton oreille et la baleine te parlera, dit le petit laafkenche.
Et il s’éloigna à grands pas sur la plage sombre de galets. Je l’ai fait. Et sous le ciel gris du sud du monde, une voix m’a parlé dans le vieux langage de la mer. »
Si certaines scènes sont particulièrement violentes, notamment lorsque la baleine, recouverte de nombreux harpons d’où s’écoule le sang, est à l’agonie, tant les mots que les dessins l’évoquent avec pudeur et délicatesse de sorte que cette histoire peut convenir aux plus jeunes.
« Ils ne nous chassaient pas pour se nourrir de notre chair mais pour l’huile de nos intestins qui brulait en éclairant leurs maisons. Ils ne nous tuaient pas parce qu’ils avaient peur de notre espèce ; ils le faisaient parce que les hommes ont peur de l’obscurité et que nous, les baleines possédions la lumière qui les délivrait des ténèbres ».
Si la chasse à la baleine est centrale dans ce récit, graisse et huile étant les moteurs de cette quête impitoyable, part belle est faite au comportement des hommes au-delà de cette activité lucrative. La baleine observe de son œil à fleur d’eau et évoque la violence des hommes entre eux tant leur propension à se déclarer la guerre est forte ce qui ne cesse d’étonner notre baleine. Elle assiste ainsi à certains combats entre bateaux. Et de façon plus large, depuis les eaux qui bordent le rivage, elle compare les hommes modernes à la recherche du profit aux peuples autochtones qui vivent en symbiose avec la faune et la flore qui les entourent. De quoi nous faire réfléchir…
Oui, l’histoire de cette baleine blanche un soir de tempête m’a touchée et fut une parenthèse à la fois poétique mais très mélancolique…J’ai aimé cette histoire du Sud du monde, blottie confortablement au Nord de ce même monde...
Commenter  J’apprécie         9531
Une histoire courte, mais tendre et prenante qui ouvre tout un univers de possibles. Sepulveda possède un grand talent de conteur qu'il utilise pour nous faire voyager. A mettre entre toutes les mains !
Commenter  J’apprécie         70 ![Histoire d'une mouette et du chat qui lui a.. par Sepúlveda Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..](/couv/cvt_Histoire-dune-mouette-et-du-chat-qui-lui-apprit-a_3350.jpg)
Magnifique conte pour enfant que celui que nous offre ici Luis Sepulveda.
On y découvre un chat, gros et grand chat noir, dénommé Zoras, seul dans un appartement, a dite solitude étant de temps en temps interrompu par les visites d'un ami du maître absent.
Zorbas, chat du port de Hambourg, se prélasse de tout son long au soleil lorsqu'une mouette mazoutée vient agonir sur son balcon. La mouette sentant son heure venue fait promettre à Zorbas trois choses:
ne pas manger l'oeuf qu'elle va pondre
s'occuper de l'oeuf
apprendre à l'oisillon à voler.
Zorbas, compatissant, lui donne sa parole. La mouette meurt, et zorbas, la mère de substitution de poussin à naître, tout comme ses autres amis chats du port vont tout faire pour tenir leur promesse.
Une solidarité s'instaure entre les animaux du port, une trêve est conclue avec les rats.
Mais comment s'y prendre, lorsqu'on est un chat, pour apprendre à une mouette à voler?
Très poétique, drôle et plutôt tendre, doté d'un vrai message de tolérance et de solidarité, ce livre s'adresse plutôt aux enfants mais se laisse volontiers lire par les plus grands :)
Commenter  J’apprécie         70 ![Histoire d'une mouette et du chat qui lui a.. par Sepúlveda Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..](/couv/cvt_Histoire-dune-mouette-et-du-chat-qui-lui-apprit-a_3350.jpg)
Zorbas est un gros chat noir dont les maîtres partent en vacances, lui laissant l’appartement pour deux mois entiers. Alors qu’il pense profiter de ce temps libre pour ronronner avec la jolie chatte blanche d’en face, une mouette , victime du dégazage d’un navire, et donc pleine de mazout, échoue sur son balcon. Avant de mourir, la maman mouette confie son oeuf au chat.
Voilà que Zorbas va devoir apprendre au poussin à voler, et pour ça, il pourra compter sur l’aide de ses copains chats.
Que de tendresse, d’humour, de générosité dans ce joli récit... La fraternité des chats du port, la touchante petite mouette qui miaule « maman » à un gros matou au sens de l’honneur aiguisé... Un chat adepte de l’encyclopédie et une paire de vieux compagnons dont l’un ôte toujours les miaulements de la bouche de l’autre...
Sepulveda saupoudre cette belle histoire d’amitié de quelques considérations écologiques, un bien joli conte philosophique.
Commenter  J’apprécie         210
Un vrai bijou que ce livre. Et quelle belle leçon de "vivre ensemble"!
Un de ces livres à lire, relire... et à chaque fois le même enchantement.
Commenter  J’apprécie         50 ![Histoire d'une mouette et du chat qui lui a.. par Sepúlveda Histoire d'une mouette et du chat qui lui a..](/couv/cvt_Histoire-dune-mouette-et-du-chat-qui-lui-apprit-a_3350.jpg)
Ce roman est tendre poétique, humoristique aussi. Zorba le chat noir recueille Kengah une mouette qui s'est engluée dans une nappe de pétrole. A partir de là Luis Sepuldeva noue une intrigue où se rencontrent toutes les émotions. Il nous fait découvrir le monde pittoresque des chats du port de Hambourg : des personnages sympathiques comme Colonello, Secrétario (les chats du restaurant italien), Jesaitout (qui lit l'encyclopédie), ou encore Bouboulina la chatte troublante et raffinée (qui n'a pas besoin qu'on lui dise qu'elle est belle car elle le sait déjà. Mais qui en même temps n'est pas mécontente qu'on le lui fasse savoir)... A partir de la rencontre inattendue d'un chat et d'une mouette, Sepuldeva a construit un des récits poétiques qui m'a le plus touchée. Son monde est merveilleux et sensible. Faut-il que je vous raconte l'histoire ? Je crois que non, car elle fait partie de ces contes que l'on apprécie mieux en les découvrant petit à petit au fur et à mesure de la lecture. Ce récit fait pour moi partie des chefs d'oeuvres que j'amènerais dans mes affaires si je devais me réfugier sur une île déserte. «L'histoire de la mouette et du chat qui lui apprit à voler» est un récit pour enfants qui peut se lire à tous les âges, il est court, se lit très facilement, on a tout le temps envie de savoir la suite. Si vous ne l'avez pas encore lu je vous le recommande. Selon moi, il faut absolument l'avoir dans sa bibliothèque.
Commenter  J’apprécie         90
un joli conte écologique.. une histoire où les différences ne sont pas des barrières infranchissables, un nouveau sens moral sans donner de leçon!
Commenter  J’apprécie         20
Une belle fable sur l'apprentissage, la solidarité et l'amitié aussi improbable qu'elle puisse sembler !
Commenter  J’apprécie         40
Une histoire toute mignonne où se mélangent les espèces et où tout est possible.
Zorbas le chat a promis à la maman mouette qui s'est échoué sur son balcon de protéger son oeuf puis son petit et lui apprendre à voler.
Or Zorbas est bien embêté, ce n'est qu'un chat et un chat ça ne vole pas.
Heureusement il a des copains chats qui vont l'aider à trouver la solution.
Un bien joli conte plein d'entraide et de tolérance, à lire.
Commenter  J’apprécie         20
Un ouvrage attachant, mêlant tendresse et humour. C'est beau, bien écrit, plein de douceur. Une merveille !
Commenter  J’apprécie         30
Voici un très beau conte que je recommande vivement.
Il s'adresse, comme tout bon conte, aux lecteurs de tous âges. Chacun y trouvera ce qu'il attend de ce type de récit : un conte animalier, une histoire d'amitiés, une histoire d'amour "maternel", une critique de certains travers de la société, beaucoup d'humour, ou tout cela à la fois.
Commenter  J’apprécie         70
plein de sensibilité, de drôlerie, de solidarité, de réflexions actuelles........ un magnifique conte pour enfants à partager avec bonheur avec les adultes
Commenter  J’apprécie         60
Un petit bijou de poésie, d'humour et de tendresse.
Un conte qui prône de belles valeurs comme la solidarité, la tolérance, l'importance de la parole donnée, le respect de la nature...
Un livre que j'ai très hâte de pouvoir mettre entre les mains de ma petite fille.
A lire de 7 à 107 ans !
Commenter  J’apprécie         300
J'ai découvert ce magnifique petit conte grâce au dessin animé paru au début des années 2000. Je l'ai ensuite lu à mes enfants qui ont adoré. C'est l'histoire très touchante mais jamais nunuche d'un chat et de ses potes qui adoptent une mouette lui apprennent les choses de la vie jusqu'à ce qu'elle puisse, littéralement, voler de ses propres ailes. L'écriture est très poétique, on rit, on pleure, bref c'est la vie.
Commenter  J’apprécie         200