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Acceptez-vous une expérience de lecture un peu particulière ? Un livre hermétique mais qui peut vous procurer un immense plaisir
« Thomas l'obscur » de Maurice Blanchot, c'est à lire chez Gallimard dans la collection L'Imaginaire.
L’art est peut-être un chemin vers soi-même.
"Qui veut se souvenir doit se confier à l'oubli, à ce risque qu'est l'oubli absolu et à ce beau hasard que devient alors le souvenir."
Je l’ai aimée et n’ai aimé qu’elle, et tout ce qui est arrivé, je l’ai voulu, et n’ayant eu de regard que pour elle, où qu’elle ait été et où que j’aie pu être, dans l’absence, dans le malheur, dans la fatalité des choses mortes, dans la nécessité des choses vivantes, dans la fatigue du travail, dans ces visages nés de ma curiosité, dans mes fausses paroles, dans mes serments menteurs, dans le silence et dans la nuit, je lui ai donné toute ma force et elle m’a donné toute la sienne, de sorte que cette force trop grande, incapable d’être ruinée par rien, nous voue peut-être à un malheur sans mesure, mais, si cela est, ce malheur je le prends sur moi et je m’en réjouis sans mesure et, à elle, je dis éternellement : « Viens », et éternellement, elle est là.
Bientôt, la nuit lui parut plus sombre, plus terrible que n'importe quelle nuit, comme si elle était réellement sortie d'une blessure de la pensée qui ne se pensait plus, de la pensée prise ironiquement comme objet par autre chose que la pensée. C'était la nuit même.
"Tu ne trouveras pas les limites de l'oubli, si loin que tu puisses oublier."
Réponse de Maurice Blanchot à une enquête japonaise sur le roman policier :
- Est-ce que vous vous intéressez au roman policier ?
- Non.
- Pour quelle raison ?
- Il y a déjà trop de police dans notre société.
Thomas s'assit et regarda la mer. Pendant quelque temps il resta immobile, comme s'il était venu là pour suivre les mouvements des autres nageurs et, bien que la brume l'empêchât de voir très loin, il demeura , avec obstination, les yeux fixés sur ces corps qui flottaient difficilement. Puis, une vague plus forte l'ayant touché, il descendit à son tour sur la pente de sable et glissa au milieu des remous qui le submergèrent aussitôt.
(Incipit)
Écrire, c'est entrer dans la solitude où menace la fascination. C'est se livrer au risque de l'absence de temps, où règne le recommencement éternel. C'est passer du Je au Il, de sorte que ce qui m'arrive n'arrive à personne, est anonyme par le fait que cela me concerne, se répète dans un éparpillement éternel.
Ne nous confions pas à l'échec, ce serait avoir la nostalgie de la réussite.
Dans la parole meurt ce qui donne vie à la parole ; la parole est la vie de cette mort, elle est la vie qui porte la mort et se maintient en elle.