La femme de Gilles de Madeleine Bourdouxhe était le troisième et dernier livre reçu dans My Book Box de juin 2016. De juin 2016. Juin 2016. Et il était toujours dans ma Pile à lire… Sans commentaire. Le thème de la box était les Portraits de femmes et après avoir lu La petite communiste qui ne souriait jamais de Lola Lafon et Je ferai de toi un homme heureux de Anne B. Radge, il ne me restait plus que La femme de Gilles à découvrir.
La femme de Gilles, publié en 1937, est le premier roman de Madeleine Bourdouxhe. Il a par la suite été réédité et même adapté au cinéma par Frédéric Fonteyne en 2004 avec Emmanuelle Devos et Clovis Cornillac.
La femme de Gilles est un roman court, simple. Simple dans l’histoire et simple dans les mots. Elisa aime Gilles. Et son amour est ce qu’elle est. Sa vie à elle, c’est lui. Lorsqu’elle réalise que Gilles la trompe avec sa petite sœur, son monde s’écroule. Mais un monde sans Gilles et sans son amour pour lui est-il envisageable pour Elisa ? Non, alors, elle cherche à composer.
Dans ce roman, il y a d’abord la félicité. Elisa a trouvé sa place près de son mari, Gilles. Elle est là pour lui faciliter la vie, le rendre heureux. Elle s’acquitte des tâches domestiques en attendant son retour de l’usine. S’occupant de leurs fillettes, malgré son ventre rond, puisqu’elle attend leur troisième enfant. Elisa fait en sorte que tout soit prêt et agréable pour Gilles. Elle met tout son amour et toute sa tendresse dans ces tâches du quotidien.
Il y a ensuite le doute, puis les certitudes et surtout la douleur. Gilles la trompe. Gilles est fou d’amour. Il aime la sœur d’Elisa, Victorine. La belle et jeune Victorine. Insouciante et égoïste. Elisa décide de cacher sa douleur pour laisser passer la vague. Gilles reviendra. Elle en est sûre. Parce que Gilles n’est pas un sale type, il est malheureux, lui aussi. Et il aime toujours Elisa. Par habitude sans doute. Mais il l’aime toujours. Elisa en est sûre, Gilles lui reviendra.
La femme de Gilles est un superbe roman. Un roman qui rappelle au lecteur que si beaucoup de livres sont plaisants, permettent de passer le temps, détendent, il n’y en a pas tant que ça qui séduisent et qui touchent en plein cœur. Alors, ce n’est pas très gai. Mais c’est tellement beau que je pardonne à Madeleine Bourdouxhe d’avoir choisi une fin différente de celle d’un conte de fée. Je pense aussi que le livre aurait eu moins de saveur sans le tragique. Cela aurait pu se terminer comme le rêvait Elisa, et ça m’aurait plu aussi. Mais cette fin rend La femme de Gilles inoubliable.
Alors, merci Mélanie et merci Patrick, le couple charmant qui se cache derrière My book Box, merci de m’avoir fait découvrir ce merveilleux texte. Que je vous conseille.
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