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Critiques de Maja Lunde (205)
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Une histoire des abeilles

Aucune surprise, ou presque, à la lecture de ce livre, la quatrième de couverture en dévoilant trop à mon goût. Toutefois, j'ai trouvé très intéressante cette histoire des abeilles, du passé ( 1851 ) où elles pullulaient vers le futur ( 2098 ) où elles ont disparu.

Une sérieuse mise en garde, car que deviendrait l'humanité sans ses insectes pollinisateurs ?
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Une histoire des abeilles

C'est grâce à une masse critique privilégiée que je me suis trouvée plongée dans Une histoire des abeilles, présentée sur la quatrième de couv' comme « un roman écologiste ».

Bon, en matière d'écologie, je ne suis pas au top même si, promis juré, je trie mes déchets, consomme un peu moins de viande qu'avant, ne prends jamais l'avion (parce que j'ai la trouille mais n'empêche que, trouille ou pas, mon empreinte carbone est à ce jour peut-être nettement plus faible que celle de bon nombre d'écolos …), ne jette aucun déchet dans la nature et serais prête à bondir sur le malotru que je verrais agir de la sorte, n'ai pas de piscine dans mon jardin et n'achète pas des pommes qui viennent d'Afrique du Sud. (clap, clap, clap, clap…)

Bref, un roman écolo traduit du norvégien, why not ?

Trois époques : la Chine en 2098, l'Angleterre en 1851, les États-Unis (Ohio) en 2007, trois histoires qui se mêlent, comme on en lit pas mal en ce moment.

En Chine, nous découvrons une jeune femme, Tao, perchée dans un arbre : à l'instar de milliers d'autres compatriotes, elle pollinise à l'aide d'une balayette en plumes de poule chaque fleur des arbres fruitiers. En Chine, les abeilles n'étant plus là pour le faire depuis des années à cause d'une pollution importante et d'insecticides répandus trop généreusement, l’État a su s'organiser : Tao se coltine donc le sale boulot et bientôt, aucun petit Chinois n'ira plus à l'école car ils devront apprendre très vite les gestes que la nature accomplissait sans leur aide, auparavant. C'est l’État qui en a décidé ainsi. Autrement, c'est la famine…

(En réalité, la pollinisation manuelle a déjà cours en Chine, pas besoin de se projeter en 2098: à lire, sur Internet, l'article du Monde du 23 avril 2014 Dans le Sichuan, des « hommes-abeilles » pollinisent à la main les vergers.)

On apprend en passant (je vous rappelle qu'on est en 2098) que le pire est arrivé : la disparition des insectes pollinisateurs (j'espère que mon collègue de SVT lira mon article parce que j'ai du vocabulaire maintenant !), l'élévation du niveau de la mer liée au réchauffement climatique (décidément, je me spécialise, mon dernier article portant sur La Fonte des glaces de Joël Baqué), la destruction des sols par l'agriculture intensive, la multiplication des accidents nucléaires, l'empoisonnement des êtres vivants par les insecticides et les pesticides... Pas de quoi rire… Et comme on a fait comme s'il était peu probable que tout cela nous arrive, le résultat n'est pas beau à voir… (Mais bon, c'est un roman, une fiction..., n'empêche que ça fout un peu les jetons tout ça quand on y pense…)

En Angleterre, William, père de famille, est alité : manque de peps, spleen, moral dans les chaussettes jusqu'à ce qu'il redécouvre un livre posé sur son bureau qui va de nouveau réveiller une passion endormie : Nouvelles observations sur les abeilles de François Huber, 1806. William se lève et s'attelle avec toute l'énergie dont il est capable à la construction d'une ruche innovante.

Dans l'Ohio, George est désespéré : son fils ne veut pas reprendre la ferme, s'occuper des ruches, non, il veut poursuivre ses études (il n'y a vraiment que dans les romans que les pères râlent parce que leurs fils veulent poursuivre leurs études!). George vit pour ses ruches colorées qu'il choie et auxquelles il consacre toute son énergie. Ce qu'il ne sait pas encore, c'est qu'il sera lui aussi victime du fameux Colony Collapse Disorder, « syndrome d'effondrement des colonies d'abeilles »… (Ah, vous ne connaissez pas…) (Comme disent mes élèves, quand on débat sur l'intérêt de la lecture, lire permet de se cultiver, d'apprendre… Ils ne comprennent jamais pourquoi je fais un peu la moue face à ce genre de réponse...)

Évidemment, on se demande tout au long du livre quel lien unit ces trois récits, même si l'on s'en doute un peu…

Alors, venons-en aux faits : est-ce que j'ai aimé ce livre ? Je réponds par une litote d'abord qui dira ce qu'elle dira : c'est une lecture pas désagréable, la langue est fluide, plaisante (je salue la traductrice dont j'avais déjà remarqué l'excellent travail mais pour quelle traduction, je ne sais plus…). J'ai appris plein de choses (que je me suis empressée d'oublier) sur les abeilles… Les histoires de pollinisation n'ont (presque) plus aucun mystère pour moi ni le varroa destructor (je vous épate, hein), un horrible acarien parasite responsable de la varroose (oui, deux r et deux o, ça fait durer le plaisir) ; quant à la reine mère, aux faux-bourdons, aux ouvrières non fertiles, au couvain, aux ruches verticales de Langstroth (j'hésite à rédiger l'article Wikipédia sur le sujet qui manque encore cruellement à la célèbre encyclopédie…), à l'essaimage… Tout ça, je connais par coeur...

Bon, d'un point de vue formel, ce n'est pas un roman très novateur mais il demeure agréable à lire, ce n'est déjà pas si mal…


Lien : http://lireaulit.blogspot.fr/
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Une histoire des abeilles

Le pitch de départ est assez fourni et disparate pour provoquer d’entrée un regard interloqué. De quoi s’agit-il au final ? D’un roman contemporain ? de la science-fiction ? d’un roman historique ? d’une réflexion sur notre avenir ?



Une histoire des abeilles est avant tout d’un texte d’anticipation qui plonge ses racines dans les premiers pas de l’apiculture moderne, pour se projeter dans un futur assez lugubre.



Les 3 époques évoquées dans la quatrième de couverture s’alterneront au gré d’un chapitre chacun tout au long du récit. Nous les suivrons avec les trois personnages principaux succinctement décrits.



Si initialement, cette structure narrative laisse une impression un peu biscornue, très vite le lecteur comprend que ces trois points de vue sur l’apiculture, la nature et l’humanité ont à la fois des points communs mais aussi une imbrication de bon aloi.



Sur le plan purement narratif, je ne peux pas dire que Maja Lunde nous offre un roman révolutionnaire, pour autant cela n’en est pas moins efficace ou poignant. Chaque personnage connait des tensions familiales et sans qu’elles soient identiques, elles reflètent l’air de leur temps ainsi que les contraintes inhérentes à leur environnement.



Ainsi, faisons-nous connaissance avec un William, dépassé, démotivé, un être proche de la larve humaine. Le regard que lui porte sa famille n’est pas suffisante pour éveiller une étincelle de rébellion, un zeste de fierté ou d’orgueil. Centré sur son auto-apitoiement, il fait pâle figure aux yeux du lecteur qui s’interroge sur les raisons de son bourdon. Peu à peu, il va reprendre du poil de la bête et tandis qu’il fait sa mue, l’apiculture se révolutionne et entame ses premiers pas dans un approche moderne.



Au-delà de la description d’une vie de l’époque dans la campagne anglaise, nous découvrons l’histoire naturelle pratiquée alors (quelques scènes sont assez drôles), mais également les prémices des techniques apicoles dont certaines sont encore d’actualié.



Cette évocation des premiers pas modernes dans l’exploitation/exploration des abeilles est tout à fait instructive et agréable. Elle a aussi le mérite de montrer que la motivation première (et qui est toujours actuelle dans l’apiculture) était centrée autour de la protection de ce fabuleux insecte, et non pas que dans l’optique de récolte de miel. En effet, jusqu’alors pour récolter ce précieux nectar, l’homme détruisait la colonie en écrasant les pains de cire, larves, œufs, et tutti quanti inclus…



En soi, cette partie est intéressante, mais elle ne sert pas simplement de décorum. Certes, William n’est pas le père de l’apiculture moderne, d’autres l’ont précédé (de peu), mais l’impact sur le reste de l’aventure sera réel; cette partie sert également de référentiel, une façon de donner du volume et de la puissance aux autres tranches de vie. Tout était si simple alors….



Les soucis de Georges ne tiennent pas simplement à la sphère familiale, ils sont aussi d’ordre professionnel. Le modèle agricole américain (et occidental) n’est pas présenté sous son meilleur jour : entre endettement, baisse des productions, effondrement du prix du miel, hausse des charges, la situation n’est pas florissante et la course à toujours plus est inévitable. Surtout quand notre apiculteur rêve de voir son fils reprendre les rennes de l’exploitation familiale (Ils sont apiculteurs depuis des générations, tous mordus de ce délicieux hyménoptère). Le syndrome d’effondrement des colonies touche déjà le Sud des USA, et tous redoutent de voir le mal se propager en nord du continent. (Ce mal affecte réellement les abeilles depuis 20 ans; en 24 heures, la ruche est désertée sans aucune explication. Toutes les abeilles disparaissent d’un coup).



Il est difficile de ne pas s’émouvoir avec son histoire, même si ses aspiration le rende aveugle et que le lecteur souhaite lui donner une claque de bon fonctionnement histoire qu’il écoute un peu son fils. L’émotion est intense quand les abeilles disparaissent, surtout que nous sentons au fil de l’intrigue une épée de Damoclès suspendue, juste là prête à tomber et anéantir tout espoir.



Les relations familiales sont particulièrement bien rendues et plausibles. La partie apicole est cohérente, très bien documentée. La détresse de Georges à la perte de colonies d’abeilles transperce les tripes (ou tout au moins les miennes, j’ai déjà perdues des colonies, et c’est un crève cœur. On s’y attache à ces garces qui vous piquent, chaque colonie a sa « personnalité ».), la proximité temporelle et culturelle influence ces sensations.



Enfin, Maja Lunde nous immerge dans une Chine à l’aube du XXII° siècle. Les abeilles et tous les insectes pollinisateurs ont disparus de la surface du globe, depuis 1980 dans ce pays (c’est un fait avéré, mais la Chine reste la premier exportateur de miel, cherchez l’erreur…..). L’histoire personnelle de cette jeune femme dont le fils a disparu nous permet de découvrir une humanité aux abois; le colosse a des pied d’argile et s’effrite lentement mais inexorablement. La famine a fait des ravages, le cannibalisme n’est pas étranger dans certaines zones, il devient très dangereux de se déplacer dans des endroits inconnus, vous risquez de finir en potage….



Cette période fait froid dans le dos. Ici, point de zombie, point de violence, ni de jeux politico-télévisé renversés par une jeune fille. La réalité est bien plus nue, et plus percutante. La raison tient à la disparition d’un insecte qui fait 1g, qui ne pèse pas bien lourd… et qui est pourtant essentiel. Le coupable : l’aveuglement humain alors que les sonnettes d’alarme résonnent depuis bien longtemps. Il y a encore des fleurs, et même des arbres fruitiers, parfois pollinisés à la main en Chine (aujourd’hui c’est déjà le cas), mais plus grand chose ne produit des fruits faute de vecteurs adéquats….



Le message véhiculé ne se dissimule pas sous des palabres sans fin ou des métaphores lumineuses. L’auteur est directe. Elle s’ancre sur un point de départ identifié, le début de l’apiculture moderne, elle fait un constat de nos jours montrant que l’équilibre est rompu pour nous achever sur le sort fort plausible qui attend les futures générations. Les trois récit se combinant, s’alternant, se renforcent l’un l’autre pour délivrer une message percutant.



Si le texte n’était que désespoir, difficultés et renoncement, le message sonnerait bien trop comme un pamphlet moralisateur. Certes, le parti pris ne se conteste pas sur ce roman, mais l’espoir reste bien présent tout au long des pages, tout comme les bonnes volontés, et l’engagement.
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La fin des océans (Bleue)

Ce que j’ai ressenti:



Ceci est un avertissement. C’est la fin. La fin peut-être d’un monde, parce qu’on n’aura pas encore pris conscience de l’urgence de s’investir pour une cause, de s’investir pour l’environnement, de s’investir pour la richesse de ce monde: l’Eau. Cette lecture est un avertissement. C’est La fin des océans, c’est un peu apocalyptique, c’est beaucoup réaliste, c’est carrément imminent. Il va vraiment falloir faire quelque chose…Agir. Tu le sens, toi aussi? Tu sens la chaleur, la suffocation, le pressentiment d’un danger puissant qui va faire des ravages? Maja Lunde nous en donne un avant-goût et ça vous glace les sangs!



Je ne pensais qu’à exister. Ici. Maintenant.



Déjà, faisons quelque chose. En commençant par lire et se renseigner pour qu’on ne défigure plus ainsi les paysages au nom de l’économie, qu’on arrête de ponctionner les glaciers, qu’on s’abstienne de détourner les rivières, qu’on protège une denrée précieuse: l’Eau Bleue. Signe est de cette trempe-là! Assez forte et courageuse pour défier au nom de ses valeurs, tous ceux qui s’attaquent à son glacier! Et ça fait du bien de voir une héroïne aussi déterminée et aimante, qui se bat pour préserver un fjord. Et puis, il y a David et Lou, victimes du réchauffement climatique, perdus et en souffrance, qui défient la fatalité d’un monde qui se meurt, par la seule force de l’imaginaire et de l’amour…Avec eux, on vit en deux temps, le début et la fin d’une catastrophe pas si naturelle, puisque c’est les hommes qui détruisent impunément tout sur Terre.



Les gens pragmatiques ignorent ce que peut être la passion.



En lisant ce roman de Maja Lunde, on ressent le besoin de ne plus « laisser faire », soit par ignorance soit par découragement, tout simplement parce qu’on ne voudrait pas voir arriver La fin des océans, avec ses guerres et ces horreurs…J’ai beaucoup aimé la sensibilité de l’auteure, partir sur le Bleu, réfléchir sur des problèmes fondamentaux…C’est une lecture qui nous montre aussi la beauté de la nature, la force des liens familiaux, des émotions féministes, des envies d’ailleurs, et un espoir ténu pour une nouvelle vie plus humaniste…Une bien jolie découverte!



Rien ne peut m’arrêter, me dis-je.

Je suis là, encore et toujours. Rien ne peut m’arrêter.

Rien.
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Une histoire des abeilles

"Les oiseaux aussi se faisaient rares souffrant de la pénurie d'insectes, mourant de faim, comme tout le monde."

Nous sommes en 2098, les abeilles ont disparu de la surface de la terre, alors l'Homme toujours inventif a créé une nouvelle race de poules, des poules dont les plumes servent à polliniser les arbres, à la main. C'est en 1980 que tout ceci a commencé en Chine. Et des petites mains, des femmes pollinisent les arbres...à la main, accompagnées parfois de leurs gamins. Elles travaillent au sifflet, avec interdiction de parler. Époque bénie, où elles ne sont pas gênées par les mouches, les guêpes ou les abeilles...elles aussi ont disparu de la surface de la terre.

Dystopie...pas certain, il suffit de s’intéresser au jardinage, d'avoir un balcon avec quelques fleurs..et quelques dizaines d'années au compteur, pour affirmer, sans se tromper que "de mon temps...." On connaît la suite. La Chine sert de cadre à cette dystopie. Un gamin accompagne sa mère dans les vergers...il disparaît, on le retrouve inconscient. Les époques se télescopent.

Maja Lunde nous transporte avec le même bonheur, pour le lecteur, dans les années 1850.William souhaite déposer un brevet et présenter sa ruche révolutionnaire : elle comporte des cadres amovibles et s'ouvre par le haut. C'est la ruche que nous connaissons.

Une époque que nous ne verrons pas, et une autre que nous n'avons pas connue...

Et 2007...que nous avons tous connu...pourquoi cette date? Parce que c'est l'année au cours de laquelle des colonies d'abeilles ont commencé à disparaître de façon inquiétante. Les apiculteurs qui transportaient par camion leur ruche, d'une région à l'autre pour polliniser les vergers ont retrouvé leurs ruches sans aucune abeille...un mal qui se poursuit encore.

Trois époques, trois plaisirs de lecture...et une inquiétude qui devrait tous nous faire réfléchir à notre monde, passé, présent et à venir..

Le Monde du Glyphsate, celui des pesticides dans les champs de blé, dans les vergers, dans nos maisons avec ces bombes insecticides qui puent..les plus anciens se souviendront de ces plaisirs simples que nous avions à capturer les mouches sur les vitres, de ce papier à mouches qui pendait aux lustres, de ces abeilles dans la jardins...

Notre monde aseptisé prive nos petits enfants de ces souvenirs, prive nos champs de ces abeilles, et nous fait acheter des fruits et légumes calibrés, formatés, normalisés...de la M....

En confrontant ces trois époques, avec les abeilles comme fil conducteur, Maja Lunde, nous pousse à nous interroger sur ce monde de chimie..avons nous le droit moral et humain de leur laisser ce monde, cette vie, calibrée, formatée, uniforme, sans défaut, une vie au cours de laquelle nous aurons détruit ces animaux nuisibles, depuis le moustique jusqu'aux renards...une vie vers laquelle le plus grand des nuisibles à la vie, l'Homme, court sans s'en rendre compte.

On attribue ces propos à Einstein, à tort semble-t-il : "Si l'abeille disparaissait de la surface du globe, il ne resterait plus que quatre ans à l'homme. Plus d'abeilles, plus de pollinisation, plus de plantes, plus d'animaux."

Plus d'Homme.

Par contre, il semble que 40 % environ de notre alimentation dépend des abeilles. Sans elles, moins de fruits, de légumes, de protéagineux et d'oléagineux.

Ça vaut le coup d'y réfléchir un instant !

"Cent ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la terre, telle que l'homme l'homme moderne l'avait connue, n'était plus en mesure d'accueillir ses habitants. En 2045, il n'y avait plus aucune abeille sur la planète. " (P. 343)
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La fin des océans (Bleue)

H E Y | ❄🌨🌧 "Bleue" de Maja Lunde



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Avec une construction narrative quasi identique à celle d'"Une Histoire des Abeilles", Maja Lunde assume son style descriptif et dystopique jusqu'au bout. Le sujet est moderne, il résonne en nous comme une piqûre de rappel : l'humanité n'est rien sans l'eau, comme elle n'était rien sans les abeilles. .

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Partie de ce pitch de départ, l'autrice Maja Lunde tisse une intrigue on ne peut plus traditionnelle. Nous suivons à deux époques différentes, les réminiscences de Signe et de son amour perdu, Magnus, son combat contre sa mère, sa lutte pour l'environnement avec son père. Nous suivons également, dans une partie plus futuriste, le parcours d'un père et sa fille pour survivre dans un camp de refugiés climatiques. On retrouve d'ailleurs dans leurs histoires, quelque chose des personnages de La route de Cormac McCarthy, même si bien entendu, la comparaison s'arrête à la situation. Car le style est plutôt banal. Comme la dernière fois, je me suis laissée perdre dans un méandre de flashbacks parfois trop mélancoliques et fragilisant l'histoire. Tandis que la dystopie est au cœur du récit la partie la plus palpitante.

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Le sujet est nécessaire, certes, mais j'ai eu l'impression que Maja Lunde n'allait pas jusqu'au bout de sa thématique comme dans son roman précédent. Servi par une écriture pleine de métaphores un peu trop faciles comme le bateau telle une arche de Noé, l'oeuvre de la romancière est tout de même passionnante. Elle parvient à chaque fois à dresser une jolie fresque de personnages dont le lien est le temps, le passé, le présent, le futur. Elle prouve que nos actes auront toujours un impact, bon ou mauvais, et que l'avenir est pavé d'espoir pour ceux qui se battront pour l'environnement.

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Les points positifs de ce roman : la partie dystopique est la plus sophistiquée même si peu originale. Les personnages sont attachants.

Les points négatifs : le sujet de l'eau s'éclipse petit à petit au profit de la résolution des conflits dans les relations intimes entre les personnages.

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J'ai aimé ce roman mais je vous conseille encore plus Une histoire des abeilles !

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Une histoire des abeilles

Une hirondelle ne fait pas le printemps, mais des millions d'abeilles font la richesse de notre agriculture.

Comment produire assez de nourriture pour des milliards d'humains, alors que près de 30% des colonies d'abeilles pollinisatrices ont disparu? (chiffre de 2014) L'espèce est menacée par les pesticides, par un parasite ravageur, par le frelon asiatique et par les zones de monoculture. Les apiculteurs se désespèrent en voyant chuter leur récolte de miel, mais aussi les cultivateurs de fruits et légumes. Ce sont pourtant eux, entre autres, qui répandent sur les cultures 66000 tonnes de pesticides par an en France. Nos aliments en contiennent tous. Les abeilles seraient même particulièrement attirées par les plantes arrosées de néo-nicotinoïdes!

C'est le message qui nous est transmis graduellement dans ce roman qui alterne, au fil des chapitres, trois récits. Un procédé que j'ai trouvé assez artificiel, les personnages étant manipulés par l'auteur comme des marionnettes à fil. Construits avec "de la ficelle et du papier", il leur manque une âme. Nous passons ainsi d'une famille de l'Angleterre victorienne au Wisconsin de 2007 puis atterrissons dans une Chine totalitaire en pleine décadence.

La démonstration esquissée: "fin des abeilles = fin de l'humanité" ne m'a pas convaincue. Ambiance déprimante du début à la fin, apiculteurs neurasthéniques et récit qui donne le bourdon....



Dans le registre catastrophe écologique, j'avais préféré "La prophétie de l'abeille", roman japonais sur le risque nucléaire.
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Une histoire des abeilles

1851, en Angleterre. William, commerçant au bord de la faillite, se passionne pour l’apiculture et élabore les plans d’une ruche révolutionnaire qui devrait faire sa fortune.



2007, aux États-Unis. George, apiculteur bio, apprend avec stupeur que son fils unique ne souhaite pas prendre sa relève et constate avec effroi que ses abeilles disparaissent du jour au lendemain par colonies entières.



2098, en Chine. Les insectes ayant été rayés de la surface de la terre, Tao, comme tous ses compatriotes, passe ses journées à polliniser manuellement des hectares de vergers. Le jour où son fils s’écroule pendant une sortie en forêt et est évacué en hélicoptère vers la capitale sans qu’on lui donne la moindre information, la jeune femme plonge à la source de « L’Effondrement », cet événement majeur qui, des décennies plus tôt, bouleversa à jamais le destin de l’humanité.



Trois époques, trois histoires et trois personnages distincts reliés par un fil aussi ténu que solide. Cette histoire des abeilles est un texte plus éclairant qu’alarmant je trouve. Le message est limpide (et connu) : sans abeilles, les humains sont en grand danger. Pour autant tout n’est pas noir, l’espoir demeure et avec davantage de raison, il est envisageable d’éviter une catastrophe irréversible. La norvégienne Maja Lund aborde à la fois les causes et les conséquences de la disparition des insectes. Le propos est engagé, militant et écolo mais le vernis de la fiction et une narration maline à défaut d’être originale (chaque personnage prend la parole à tour de rôle) allège grandement la façon d’aborder le sujet.



L’écriture est sans relief mais l’ensemble se lit très facilement. Un roman prenant, qui pointe du doigt un danger de plus en plus imminent et dont les prédictions semblent malheureusement plus visionnaires que farfelues. A la fois instructif et effrayant.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Une histoire des abeilles

J'avais commencé par son 2e roman : Bleue. De Bleue, j'avais retenu cette histoire à cheval sur 2 époques, le passé et le futur autour du thème du réchauffement climatique.



Dans "Une histoire des abeilles", c'est une histoire sur trois époque et trois pays, le passé lointain (1851), le passé pas si lointain (2007) et le futur (2098).

On ne se perd jamais, l'alternance entre les chapitres permet de donner un rythme à l'histoire et de voir peu à peu comment ces histoires sont imbriquées. Le thème central est les abeilles et l'impact du réchauffement et des pesticides sur ces insectes essentiels à la pollinisation.



C'est un récit fort autour de trois personnages principaux et de leurs familles, chacun d'entre eux confronté à différentes problématiques.



Si vous êtes sensible à l'environnement, à la nature, ce roman pourrait vous plaire.

Mais il faudrait qu'il soit lu par les décideurs pour que des solutions soient trouvées pour éviter qu'un jour les abeilles ne soient plus là...
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Une histoire des abeilles

Je fais les choses à l’envers puisque j’ai découvert Maja Lunde il y a peu de temps avec son deuxième roman, Bleue, Une histoire des abeilles étant son premier opus. Contre toute attente, j’ai préféré celui-ci malgré une facture peut-être plus classique, puisque l’alternance des voix narratives présente également dans ce premier roman ne donne pas spécialement à chacun des protagonistes une individualité stylistique.



L’on oscille cette fois entre trois époques, et donc trois protagonistes : William, commerçant et savant contrarié anglais, en 1852 ; George, apiculteur américain qui construit ses propres ruches, en 2007 ; Tao, pollinisatrice manuelle chinoise, en 2098. Ce qui relie ces trois protagonistes, comme le souligne bien sûr le titre, ce sont les abeilles, des premières véritables expérimentations permettant la construction des ruches telles que nous les connaissons, jusqu’à leur extinction, ainsi que celle des autres insectes, pendant l’Effondrement de 2045, entraînant une catastrophe planétaire, en passant par le début de leur inquiétante disparition dans les ruches. Mais ce qui relie aussi les trois protagonistes, c’est la relation qu’ils entretiennent avec leurs fils, relation qui aura pour chacun une incidence sur son parcours tout au long du roman, pour le meilleur comme pour le pire.



Partant de faits déjà existants et à partir d’une documentation pointue sur le sujet, l’auteure nous livre ici son histoire des abeilles qui est, certes, encore actuellement, une dystopie, mais qui n’en est pas moins particulièrement troublante lorsque l’on voit à quelle vitesse le nombre d’insectes s’amenuise depuis quelque temps, et surtout les abeilles. Cette histoire, même si bien documentée, n’en reste pas moins un roman pur et dur, beaucoup plus éloigné de l’apologue que le suivant. En effet, aucune intervention accusatrice de l’auteure sur les travers de notre société n’est à noter ; plus de place est, de fait, laissée à des protagonistes avec une véritable épaisseur psychologique et morale. Or cette épaisseur donne davantage de puissance et de vraisemblance à une évocation d’un futur désespérant, qui malheureusement nous guette de plus en plus, et qui ainsi marque peut-être plus discrètement l’esprit de chaque lecteur, mais non moins fortement. Où la littérature a ici pour rôle de faire prendre conscience de l’urgence planétaire d’une situation…
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Une histoire des abeilles

Chine, 2098. Tao est mariée à Kuan, ils ont un petit garçon de trois ans prénommé Wei-Wei. Dans ce monde dystopique, les droits humains ont considérablement régressés : les enfants travaillent dans les champs dès l'âge de huit ans, les jours de congés sont rares. Les abeilles ont désormais disparu de la planète. Tao passe ses journées dans les arbres au milieu d'autres femmes chargées de polliniser, armées d'un plumeau et d'un seau. Un jour, un étrange mal frappe son fils.



Angleterre, 1851. William tient un magasin de semences. Père de famille nombreuse, déprimé, il reste au lit toute la journée. Un jour, il parvient à sortir de sa léthargie et se remet à ses recherches sur les abeilles. Il décide de construire une ruche innovante pour les observer.



Ohio, 2007. George est fermier apiculteur. Il se désole de voir son fils peu enclin à reprendre l'exploitation familiale. Il n'arrive pas à communiquer avec ce fils plongé dans ses études. Mais, George doit désormais faire face au phénomène de désertification des ruches.



Voici mon ressenti sur cette première immersion dans la littérature norvégienne. Un roman choral et dystopique : trois époques distinctes, trois continents, trois histoires. A la fin, un lien se tisse entre les différents personnages. J'ai lu ce livre dans le cadre du challenge multi-défis. L'écologie n'est pas un sujet vers lequel j'oriente naturellement mes lectures. Je cherchais un livre sur ce thème. L'histoire des abeilles me paraissait un bon choix puisque c'est un sujet qui m'intéresse mais que je connais peu.



Après un début accrocheur de par l'originalité de la situation dépeinte en 2098, je me suis rapidement lassée. J'ai poursuivi ma lecture mais pour être honnête, la suite m'indifférait un peu. L'écriture est assez simple, il n'y a pas de "poésie". Ce n'était pas un moment désagréable surtout le début, mais je n'ai pas été convaincue par le récit dans son ensemble.

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Une histoire des abeilles

Dans le cadre de la Masse Critique Babelio.

Merci aux éditions Pocket.



Dans ce roman, nous suivons trois personnages vivant à des époques différentes, leurs histoires étant narrées par chapitres alternés. Si on peut reprocher cette structure somme toute très classique, ce procédé a pour but d'entremêler les parcours de nos trois protagonistes. Le lien évident entre ces vies est la thématique des abeilles. Et là je trouve que c'est original et intéressant.



On connaît l'importance de ces insectes sans lesquels la pollinisation ne se ferait quasiment pas. Pourtant, notre société s'en désintéresse complétement sauf pour récolter l'or liquide que les abeilles produisent.

Qu'arriverait-il si elles disparaissaient ? L'auteur nous propose un scénario particulièrement angoissant à travers l'histoire de Tao dans un future pas si lointain.

Friande des récits d'anticipation, j'avoue que c'est la partie du roman que j'ai préféré.



Pour le reste, même si j'ai bien aimé lire ce roman de bout en bout, je ne me suis pas vraiment investie dans ma lecture. Les personnages sont très égocentriques : ils ont des attentes, des désirs, des projets, et peu importe si ce n'est pas ce qu'il faut à leurs entourages, les besoins véritables et les sentiments de leurs proches sont complètement ignorés. Les thèmes de la famille et de la filiation sont fondamentaux dans ce roman, pourtant William et Georges sont tournés exclusivement vers eux-mêmes. Quant à Tao, elle fait ce qu'elle doit pour se débarrasser de son angoisse, de sa culpabilité et de son chagrin, pour moi, son aventure ne gravite pas réellement autour de son fils.



J'ai assez peu d'empathie pour les personnages autocentrés... pour les gens en général d'ailleurs qui sont uniquement tournés vers leurs désirs en les confondant avec leurs besoins et ceux des autres, œuvrant pour leurs projets sans s'arrêter sur les conséquences. Je suis déjà bien souvent agacée dans la vie réelle sans avoir envie de retrouver cela dans mes lectures. Je crois qu'il va falloir que je fasse une cure d'optimisme avec des livres dans lesquels on retrouve des gens bienveillants qui réalisent qu'ils ne sont pas seuls sur cette planète...



Je vous dis cela pour vous expliquer pourquoi je ne suis pas complètement rentrée dans ce livre, pourquoi je ne lui mets que la note de 3/5 alors qu'il est de bonne facture et qu'il est plaisant à lire.
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Une histoire des abeilles

5 grammes en moins et l'apocalypse survient.



Il existe plein de moyens pour que la fin du monde survienne : les zombies, l'accident nucléaire, le changement climatique, les virus, un astéroïde facétieux ou quelques exaltés.

Maja Lunde ajoute une cause supplémentaire : l'abeille. Et aussi surprenant que cela puisse paraitre, c'est beaucoup plus réaliste.



2007, un nouvel acronyme apparait : le CCC : Colony Collapse Disorder, soit le syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles.

Avec un sujet pareil, les erreurs sont souvent soit de sombrer dans le pompeux essai didactique, soit dans le message apologique. Maja Lunde parvient à rester dans le roman tout en délivrant son message de manière douce qui pourrait être : ne pas scier pas la branche sur laquelle on est assis.



Trois époques, trois continents, des débuts de l'apiculture moderne à un futur possible, sans abeilles.

Chaque époque est représentative : celle du 19ème siècle nous montre les origines de l'apiculture domestique à travers le destin d'un chercheur idéaliste et dépressif. Sur la période actuelle, l'auteur s'attarde sur la vie d'un apiculteur pris dans la tourmente de l'effondrement. Et l''anticipation s'attache au destin d'une travailleuse pollinisatrice.

La force de ce roman est de s'être attaché aux personnages à travers leurs familles, leurs quotidiens et leur travail. Chacun doit son labeur à ces butineuses et espère transmettre à ses héritiers un travail dont il sera fier. Tous sont liés au destin de ces petites bestioles, pour le meilleur et le pire.



Ma connaissance des abeilles se limitait à :

- ça pique;

- et ça embête le monde lors des barbecues.

Désormais, j'en connais un peu plus sur ces insectes et j'en sais surtout plus sur les conséquences de leur disparition. Car au-delà de leur rôle dans la pollinisation, l'auteur nous montre l'impact de cette absence dans la vie de tous les jours. Et tout cela sans, trop, vous filer le bourdon ! J'ai aimé son analyse pleine de mesures des causes, probables et multiples, de la disparition des abeilles.



Cependant, dans le second tiers du roman, les rebondissements dans la vie de nos protagonistes sont un peu trop gros, le réalisme s'éloigne. Et l'époque future est la moins réussie à mon avis dans sa vraisemblance anticipatrice.

Quelques petits défauts pardonnable pour un premier roman adulte de Maja Lunde, une scénariste et auteure de littérature enfantine norvégienne. Nul doute que l'on entendra parler d'elle à l'avenir.

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Une histoire des abeilles

Je m’attendais, au vu des critiques, à un roman exceptionnel. D’autant que le sujet m’intéressait : la disparition des abeilles et ses conséquences. J’avais noté ma lassitude des romans à plusieurs époques (à l’exception de Peter May). Eh bien dans ce roman, c’est trois époques, trois siècles, trois personnages. Seul point commun : les abeilles.

Seule la narratrice de 2098 aura un petit lien avec un autre narrateur. Des histoires de couples où le point fort est que le père fait tout pour donner une bonne image de lui à son enfant. Quelques renseignements sur les abeilles sont intéressants. Si j’avais su, j’aurai lu les 3 histoires par personnage. Il aurait été plus judicieux de mettre ce texte en trois nouvelles ayant le même thème.



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Une histoire des abeilles

Dans Une histoire des abeilles, Maja Lunde construit un tryptique original autour de trois personnages évoluant dans trois époques différentes : William, apiculteur autodidacte du XIXème siècle ; George, père contrarié et porteur d’une tradition familiale menacée par le contexte ultra concurrentiel des années 2000, et enfin, Tao qui, dans un contexte aussi post-apocalyptique, évolue dans un scénario quasi de thriller suite à la disparition de son fils.



Dans ce premier roman de l’auteure, la lecture est fluide et rythmée grâce à l’alternance des points de vue. Je regrette, bien entendu, de n’avoir eu qu’un aperçu de ces différents univers, mais le style est efficace et retranscrit bien le caractère et le vécu des différents protagonistes. Il faut également saluer l’intérêt des quelques seconds rôles : Charlotte ou Tom, grâce à qui les histoires finissent par s’entremêler, et dont le rôle gagne en importance au cours du récit.



La grande surprise de ces 400 pages environ est d’arriver à distiller un message « écologique » sans en avoir l’air. Nulle morale pesante ou culpabilisante dans ce roman, dont on apprécie, peut-être lâchement, la fin résolument optimiste.



Or les destins des abeilles et des humains sont liés ; et c’est là le message principal de ces histoires « des hommes et des abeilles ». J’ose ici redonner le premier chiffre sur lequel je suis retombée lors de mes recherches : « le déclin des pollinisateurs pourrait augmenter la mortalité mondiale de près de 3 % » (Sciences et avenir, 2015).



Sur ce, merci à Babelio et aux éditions des Presses de la Cité pour l’envoi de cet ouvrage en exclusivité.
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Une histoire des abeilles

Je commence par les remerciements hein, on ne sait jamais, il m’arrive d’oublier, donc un grand merci aux presses de la cité et à Babelio pour « Une histoire des abeilles ». J’ai adoré.

Il s’agit d’une histoire de genre biopunk comme par exemple « la fille automate » de Paolo Bacigalupi ou la « cartographie des nuages » de David Mitchell… Ben oui, je deviens une spécialiste du genre biopunk ; enfin il me semble qu’à partir de trois romans on peut commencer une spécialisation.

Bref, « une histoire des abeilles » est un roman choral, où trois personnes racontent leur relation avec le monde des abeilles.

William, Anglais du milieu du XIXe, naturaliste et biologiste vraiment dépassé par sa très nombreuse famille, retrouve un peu le goût à la vie au contact des abeilles. Cette période du milieu du XIXe siècle est celle où les hommes ont commencé à réellement « domestiquer » les abeilles à grande échelle.

George, apiculteur américain du début du XXIe siècle vit le drame de la disparition des abeilles dont nous entendons tous parler depuis quelques années. Il a une exploitation de taille moyenne et au début de son récit on comprend qu’il aimerait s’agrandir , mais pas à n’importe quel prix ; il aime les abeilles (sans sentimentalisme).

Tao, jeune chinoise de la fin du XXIe siècle, fait partie des « pollinisateurs » manuels qui ont été mis en place après la disparition complète des abeilles et autres insectes : l’ »Effondrement ». Elle est mariée et mère du petit Wei-Wen. Lorsqu’un malheur survient, elle part et se plonge dans l’histoire de l’ »Effondrement ».

Alors bon, la fin (les dix dernières pages environ) est un peu...facile dirais-je, trop rapide, mais pour le reste, j’ai aimé de bout en bout. Les trois personnages sont vraiment pertinents et leur relation aux abeilles l’est tout autant et est symptomatique de la période à laquelle ils vivent.

Dans le cas de George par exemple, qui vit à notre époque, on voit bien chez lui la tentation de surexploiter les abeilles, et il parle d’un de ses collègues qui lui, parcourt les Etats-Unis avec ses centaines de ruches pour polliniser les amandiers, les orangers… dans différents états du pays en espérant ne pas affecter les abeilles. Ça m’a rappelé des articles lus ces dernières années sur les abeilles et ceux qui les exploitent.

Du coup on voit bien où Maja Lunde veut en venir, et je suis assez d’accord avec elle : arrêtons de faire chier euh embêter les abeilles, arrêtons de leur voler leur miel, même gentiment comme certains affirment qu’ils le font, et prions (enfin, vous me comprenez) pour qu’il ne soit pas trop tard. Je dis ça, j’adore le miel, mais je serais prête à m’en passer si ça peut aider (j’ai des réserves)

Maja Lunde ne s’est pas attardée trop longuement sur la description d’un monde après les abeilles, mais ce qu’elle décrit suffit à nous faire comprendre que ça pourrait être assez désagréable : famine,

esclavage…

C’est donc un roman militant, écologiste et qui par bien des points m’a fait penser à La fille automate que j’ai découvert et adoré il y a deux ou trois ans. Après la lecture, je suis allée signer une pétition chez SomOfUs contre les pesticides néonicotinoïdes, direct! Bon j’avoue être assez influençable;-))

C’est également un roman qui parle joliment des relations parents/enfants, et de mon point de vue ce roman pourrait s’adresser à un public adolescent… Remarquez que je ne suis pas allée voir si tel était le cas ou pas!!!

En résumé, Maja Lunde est une écrivaine selon mon coeur, raconteuse d’histoires et porteuse d’un message de préférence universel. Il paraît que c’est son premier roman? J’espère qu’elle continuera comme ça, et je prends une option sur son prochain livre.

J’ai adoré comme je le disais en préambule, et je recommande « une histoire des abeilles » à tous ceux qui aiment les abeilles, à ceux qui s’inquiètent de leur disparition progressive, et à ceux qui aiment les beaux romans avec de bonnes histoires.

Ha oui au fait, la couverture est superbe, un genre de voie lactée d’abeilles sur fond noir. Vous ne pouvez pas la manquer.

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Une histoire des abeilles

Salut les Babelionautes

D'abord je tiens a dire merci aux presses de la cité et a Babelio pour m'avoir fait découvrir ce petit bijou en 2017.

Je viens de le relire et si j'avais eu un peu de mal la première fois car je n'avais pas fait attention aux titres des chapitres qui indique l'année, cette relecture a était un grand plaisir.

Les trois histoires qui le composent n'ont en commun que les problèmes écologiques.

Cela commence en Chine, en 2098, ou la population est réquisitionné pour polliniser a la main les arbres fruitier après la disparition de pratiquement tous les insectes pollinisateur, surtout les Abeilles, et c'est véridique (voir sur ce lien https://www.bioalaune.com/fr/actualite-bio/11595/chine-des-paysans-pollinisent-main-car-abeilles-ont-disparu )

Ensuite nous faisons un bon dans le passé, en 1851 pour être précis pour nous retrouver en Angleterre au nord de Londres.

La j'ai appris que les premières ruches exploitées par l'homme était construite en paille et qu'ils y a eu plusieurs inventeurs de la ruche moderne.

Dans la troisième histoire nous faisons la connaissance d'un apiculteur Américain qui exploite en 2007 une centaine de ruches et la on en apprend beaucoup sur les comportements des Abeilles, au point que chaque fois que j'avais du mal a visualiser les explications, je faisais une recherche sur le Web.

La suite du récit alterne entre les trois périodes et ce qui m'a fait froid dans le dos c'est le récit actuel de la disparitions de milliard d'abeilles, et comme dans l'histoire, l'obligation pour les paysans américains de faire appel a des apiculteurs itinérants pour polliniser leur récoltes.

le roman se termine en Chine, avec une note d'espoir, qui je l'espère de tous coeur ne se produira pas dans la réalité.

Merci aussi a la traductrice, Loup-Maëlle Besançon, sans qui je n'aurais pas pus découvrir se roman de Maja Lunde
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La fin des océans (Bleue)

J'ai choisi ce roman pour son thème sur le climat. Ce roman, le 2e de l'auteur, est le premier que je lis. Le premier roman parle des abeilles, et je pense que je le lirais prochainement.



Nous suivons dans cette histoire, un récit à 2 voix, l'histoire de Signe, une norvégienne d'une soixantaine d'année en 2017 et l'histoire de David, un français d'Argelès en 2041.



Signe engagée pour l'écologie, engagée pour protéger la planète et particulièrement les cascades de son île, menacée de disparition à cause de projets de centrale hydraulique.



Et 24 ans plus tard, David, réfugié climatique à Bordeaux, fuyant la sécheresse et la disparition des ressources en eau en France !



Les chapitres alternent entre ces deux personnes, et nous suivons leur quotidien.



J'ai lu ce roman assez rapidement, l'alternance des chapitres (assez courts) entre les personnages, permet de donner un rythme à l'histoire. On se met très bien à la place des personnages, j'ai navigué avec Signe sur son bateau et j'ai vécu avec David dans ce camp de réfugié.



J'ai malgré tout eu plus "d'attachement" pour David et sa fille Lou, que pour Signe.



Un roman intéressant à découvrir.





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Une histoire des abeilles

J'ai apprécié la maitrise du récit avec les allers et retours entre les différentes époques, entre lesquelles on découvre les liens au cours du roman. le sujet nous touche de près, puisque une des époques nous est contemporaine et que la disparition des abeilles est malheureusemnt un sujet d'actualité. La description des liens parents enfants sur les différentes époques m'a beaucoup touchée.

La fin m'a un peu déçue : l'évolution sur le dernier chapitre de la mère me semble un peu artificielle. Je suis restée sur ma faim.

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La fin des océans (Bleue)

Bleue est un roman qui joue sur l'alternance entre deux narrateurs, deux époques, et de ce fait deux voix bien distinctes, alternance qui va lui permettre, certes de se ranger dans le genre de la dystopie, mais aussi, et surtout, dans celui de l'apologue. Il est en effet un nouvel appel à prendre conscience de l'urgence climatique dans laquelle nous nous trouvons, appel non seulement martelé par l'un des deux personnages principaux, mais aussi par Maja Lunde derrière la voix de son personnage, et ce par l'intermédiaire de diverses digressions décrivant au plus près les comportements humains, individuels ou collectifs, qui expliquent aujourd'hui cette urgence à changer radicalement nos modes de fonctionnement.



D'un côté, en 2017, Signe, fervente écologiste norvégienne sexagénaire qui vit à bord de son bateau, essaie depuis des années, avec ses petits moyens, de faire prendre conscience de l'urgence climatique dans laquelle se trouve la Terre, d'abord à travers des actes d'intérêt général (manifestations, blocages…), enfin à travers un ultime acte personnel qui renvoie à son passé, passé qu'elle nous dévoile progressivement et qui nous permet de comprendre son engagement écologiste. Sa manière de s'exprimer – phrases longues, très rythmées – nous donne justement l'impression d'une femme qui donne tout son souffle pour rendre compte de la situation d'urgence qu'elle a pressenti depuis bien longtemps, mimétisant au mieux la situation dans laquelle elle se trouve, et dans laquelle nous nous trouvons nous aussi.



De l'autre côté, David, et sa petite fille, Lou, qui, en 2041, survivent tant bien que mal à la sécheresse qui a envahi la moitié Sud de la planète et qui a rendu possible l'incendie de leur ville, les obligeant à fuir et à se rendre dans un camp de réfugiés climatiques dans le Loiret. Ils espèrent y retrouver femme et bébé dont ils ont perdu la trace durant l'incendie, pour ensuite se rendre dans le Nord de l'Europe et obtenir un visa extrêmement convoité qui leur permettra de s'installer dans un pays où le manque d'eau n'est pas encore un problème. Au contraire de Signe, David s'exprime par l'intermédiaire de phrases courtes, très hachées, qui vont à l'essentiel, comme si, désormais, le langage était devenu bien secondaire et demandait beaucoup trop d'énergie dans un monde où chaque déplacement devient une épreuve, tout autant en raison de la chaleur, quotidiennement oppressante, qui rend apathique, que de la situation, qui ne laisse que peu de place à l'espoir et au bonheur.



J'ai trouvé l'alternance entre Signe et David franchement réussie, principalement en raison de ces deux voix bien distinctes qui nous font ressentir au plus près l'avant et l'après catastrophe climatique – c'est ce qui, à mon sens, permet de passer outre le caractère très « académique » de cette alternance, puisque l'on passe, de manière assez artificielle au contraire, de l'un à l'autre. Qui plus est, j'ai trouvé l'intrigue plus que plausible, et donc plus que troublante quant aux conséquences du réchauffement climatique actuel, surtout que l'on reste, jusqu'au bout du roman, dans un halo de pessimisme aussi assommant que la chaleur décrite, et qui n'en est pas moins crédible. Malgré tout, l'intrigue n'a pas toujours été pour moi des plus pertinentes : certaines coïncidences m'ont semblé en effet trop tirées par les cheveux, de même que la fin de l'histoire de Signe fait un virage bien trop radical vers un happy end qui ne correspond pas du tout à mon sens au caractère du personnage tissé au fil du roman. L'on pourrait également reprocher aux personnages leur caractère caricatural, bien trop attendu, mais cela ne m'a pour une fois pas gênée pendant ma lecture, ayant retrouvé dans ceux-ci justement une des caractéristiques de l'apologue, et plus généralement des genres littéraires didactiques.



Bleue a donc été pour moi une très belle découverte. Je remercie les éditions des Presses de la Cité et Babelio de m'avoir permis de lire ce roman, et par la même occasion, de rencontrer la plume de Maja Lunde. Ayant apprécié cette première lecture, je vais de ce fait me procurer sous peu son premier roman, écrit en 2015, Une histoire des abeilles.
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