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Citations de Malek Chebel (147)


Pour les fourmis, la rosée est une tempête.

(proverbe afghan)
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Pour les Arabes, un amour digne de ce nom ne doit pas être tiède, en demi-teinte, sans folie. L'amour est un prince exigeant et passionné. La langue arabe lui octroie très volontiers le titre d'émir. Celui-ci est fait de matière précieuse, de bois d'ébène et de toutes sortes de fragrances.
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De l'amour nous sommes issus,
Selon l'amour nous sommes faits.
C'est vers l'amour que nous tendons.
A l'amour nous nous adonnons.


(Ibn Arabi, Traité de l'amour)
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Faire la paix quand il faut éviter la guerre, telle était la devise du désert.


(dans "La naissance")
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... le nom de Mohammed est
Abûl-Qaçim Mohammed ibn 'Abdallah ibn 'Abd al-Mûttalib ibn Hachim al-Maqqi al-Qûraychi.
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Désirer le désir, cela signifie qu'il n'est aucun désir qui ne soit étayé sur l'autre s'il n'est relayé par une forte envie d'être soi-même désiré.
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"Tu [Mohammed] ne peux pas guider celui que tu aimes : mais c'est Allah qui peut guider qui Il veut. Il connaît mieux cependant les bien-guidés.» (Coran 2/6).
« Qui Allah égare personne ne peut le guider. » (Coran 7/16).
« Et quiconque Allah égare n'a aucun protecteur après Lui.» (Coran 42/44).
« Celui qu'Allah guide, c'est lui le bien-guidé. Et quiconque Il égare, tu ne trouveras alors pour lui aucun allié pour le mettre sur la bonne voie. » (Coran 18/17).
« Et en vérité tu guides vers un chemin droit.» (Coran 42/52).
« Et Nous avons désigné parmi eux des dirigeants qui guidaient (les gens) par Notre ordre aussi longtemps qu'ils enduraient et croyaient fermement en Nos versets.» (Coran 32/24).
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Aujourd'hui, les musulmanes sont contrôlées par les hommes au prétexte que Dieu leur demande d'être vierges, pures et chastes, mais le jour où les femmes pourront exiger de leurs partenaires d'être tout aussi exemplaires moralement, elles enregistreront un vrai progrès et gagneront sinon en autorité, du moins en autonomie.
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Amour et sexualité en Algérie

Les Algériens ont, sur ces sujets, deux attitudes pour ainsi dire antagonistes, mais qu’ils doivent assumer conjointement : d’un côté, les jeunes expriment le souhait d’une plus grande ouverture et rêvent d’un pays où l’amour et la sexualité ne seraient pas entravés par la tradition ; de l’autre, les anciens résistent et s’organisent : ils rejettent cette légèreté occidentale exhibée à la télévision. De fait, en matière de série B, l’Algérie est largement abreuvée par toutes les télés qu’elle capte. Toutes les séries télé racontent la même histoire, ont le même début et la même fin. Les séries américaines ont depuis longtemps été détrônées par les séries libanaises et égyptiennes, elles-mêmes éjectées par les séries turques. À un certain moment, Télé Globo, la télévision brésilienne, obtenait des scores impressionnants en Algérie mais l’imaginaire de l’Amérique latine était trop éloigné de l’attente de la ménagère algérienne. La plupart des téléspectatrices se sont rabattues sur ce qu’elles connaissaient le mieux, la série algérienne.
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On soupçonnait les Algérois (les Alger-Rois) d’avoir une nationalité à part, une ville à part, des amours à part. Cela a été confirmé, de manière tout à fait fortuite, par Louis Gardel. Cet Algérois de souche s’est livré à un exercice que beaucoup d’écrivains de renom redoutent, mais finissent par affronter : préfacer l’ouvrage d’un ami ou d’un jeune écrivain. L’exercice consiste à s’exposer à travers l’œuvre d’un tiers de façon à la sublimer et la faire aimer à autrui.
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Les temps ont changé : à présent, les pauvres ne jouissent plus de la même considération qu’avant. La vieille dame reprend son chemin, ahanant, ses deux jambes arquées : « La générosité a tari par ici, maugrée-t-elle, mais Allah est le plus grand ! Il est le Pourvoyeur… » Les ruelles sont d’un charme exquis. On y trouve des magasins, des cafés, des librairies. Depuis peu, le livre religieux, qui tenait le haut du pavé à l’époque où la lecture était contaminée par le zèle ardent des islamistes, est peu à peu détrôné. Ainsi vont les modes et le livre lui-même réserve des surprises. Mais au grand dam des citadins, ce sont d’autres magasins, plus hideux encore, qui ont le monopole de l’innommable : cela va du bibelot ancien à ces centaines de jouets rutilants fabriqués dans ces plastiques abjects que l’on peine à identifier. On a l’impression que toute idée de civilisation est bannie.
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Dans la psychologie arabe, le fait de nommer le handicap dont quelqu’un est affligé passe pour être de bon augure ; on lui épargnait un plus grand mal en fixant par les mots celui qu’il avait déjà. Mais quel homme, ce directeur, quel humaniste ! Le jour où j’ai été admis en sixième, un miracle se produisit au centre d’hébergement. À mon retour de l’école, j’eus la surprise de trouver tous les enfants en file indienne. Au fond du réfectoire, le nouveau directeur du centre, un Algérien celui-là, tirait violemment vers lui chaque enfant, le regardait dans les yeux et lui demandait si c’était lui qui avait déchiré ses photos. Si l’enfant répondait non, il recevait une double claque sonore sur les joues. Et l’homme, fou de rage, passait au suivant. Je m’enquis auprès de celui qui me précédait de ce que je devais répliquer pour échapper aux deux claques.
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Alors que l’Algérie sortait à peine de sa convalescence, les maquignons, aux dents acérées telles celles d’un loup et à l’haleine d’égout, se disputaient déjà sa dépouille. Nationalisation des terres ? Apprenant cette nouvelle pourtant dramatique, mon grand-père resta de marbre, mais l’impassibilité ne signifiait pas qu’il fallait tout accepter. Sa fortune dépendait largement de ses terres, et celles-ci étaient devenues une grande menace : « Pouvait-on être riche au temps des Français ? » Cela ne pouvait aller sans conséquence ! N’y avait-il pas eu collaboration ? Fort heureusement, beaucoup de partisans qui portaient le même nom que lui, Chebel, et des familles voisines comme les Bendjamaa ou les Chaouch avaient payé le prix fort en envoyant au maquis la plupart de leurs jeunes, ce qui le disculpa de toute intelligence avec l’ennemi.
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La liberté féminine m’a toujours paru délicate et raffinée. Si les fondamentalistes connaissaient les règles qu’il faudrait pour créer une nouvelle cité, une humanité recomposée !…
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«Pour peu qu'elles soient glorieuses, les grandes épopées sont oublieuses de leur passé. La mémoire des hommes est ainsi faite qu'elle ne se souvient que de quelques faits, plus ou moins avérés, pour ne privilégier du fatras des rumeurs que leur côté honorable et sibyllin» (p 56)
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En 1921, dans une préface rédigée en hommage à Charles Doughty, T.E. Lawrence écrivit quelques lignes magistrales consacrées à Allah. Evoquant la vie quasi monacale des bédouins, l’auteur des Sept Piliers de la sagesse note que « l’unique refuge, le rythme de son être, est en Dieu. Pour l’Arabe, ce Dieu unique n’est ni anthropomorphe, ni tangible, moral ou éthique [...] Lui seul est grand, et c’est pourtant la simplicité de ce Dieu des Arabes, sa présence de tous les jours, qui règle leur alimentation, leurs combats et leurs plaisirs ; il fait l’objet, ajoute-t-il, de leur pensée la plus courante ; il est leur compagnon sur une voie inaccessible à ceux pour qui Dieu reste importunément voilé sous le décorum de l’adoration en forme. Les Arabes n’éprouvent aucune difficulté, aucun scrupule, à introduire Dieu dans leurs faiblesses et à l’annexer à leurs appétits. Allah est le mot qu’ils prononcent le plus » (in Arabia deserta). Cette grandeur d’Allah, source de quiétude chez le musulman, a émerveillé nombre de voyageurs non musulmans. A une époque où déjà le matérialisme envahissait la conscience, ce mysticisme, cet abandon du croyant à une divinité bienfaisante et l’intransigeance de la foi en Mohammed étaient admirés et loués comme des vertus émanant de la seule religion musulmane. La majesté d’Allah est telle qu’aucune action du musulman ne demeure jamais vaine. Dieu est cité 2 700 fois dans le Coran. Il est « Lui », Dieu, le Dieu Un ! « L’Impénétrable » et que nul n’égale. Et le Coran d’ajouter : « Il n’engendre pas et n’est pas engendré » (Coran CXII).
(...)
Gustave Le Bon (1841-1931) relève ce fait étonnant que, même défaits, les Arabes imposent encore à leurs conquérants les lois de leur civilisation ; il ne va pas jusqu’à dire – comme le font avec délectation tous les musulmans – que Dieu le Très-Haut pourvoit à tout, à commencer par les victoires. Lamartine (1790-1869) note que Mahomet, notre Mohammed, « a fondé sur un Livre, dont chaque lettre est devenue une loi, une nationalité spirituelle qui englobe des peuples de toutes les langues et de toutes les races, et il a imprimé, pour caractère indélébile de cette nationalité musulmane, la haine des faux dieux et la passion du Dieu un et immatériel ». Cette soumission totale à un Dieu a fasciné Ernest Renan (1823-1892) pour qui les Orientaux sont « entrés dans le surnaturel ». Il a écrit : « Dieu, les Arabes et les Hébreux, c’est tout un, en tout, Dieu est dieu et Mahomet son prophète. Dieu partout ; vivre là-haut, on tient peu à la terre. »
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Adam et Eve
Contrairement aux autres prophètes, il a connu le Paradis où il a séjourné avant d’en être chassé : Adam fut en effet puni pour avoir désobéi à l’injonction divine, et désigné pour perpétuer la race humaine sur une terre qui se désespérait d’être vide.
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Aujourd’hui encore, en lisant la poésie bachique d’Abu Nuwas, on a l’impression d’assister à une orgie dans une vaste taverne plantée dans le désert et connue des seuls initiés. Il y est question d’outres écumantes à peau lisse, de jarres pleines de nectars goûteux, d’aiguières généreuses et de coupes rougeoyantes. L’échanson, appelé saqui, est timoré, affable et docile. En creux, l’ombre des esclaves alanguies et les amours ancillaires qu’elles peuvent inspirer. Plus loin quelques commensaux cyniques et frivoles, des matrones qui font de la vénalité d’un jour leur missel de la vie et toute la faune habituelle d’un lieu de perdition.
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Le verre est si fin et le vin si limpide !
Comment les distinguer ? La difficile affaire !
C’est comme s’il n’y avait que du vin et pas de verre ; comme s’il n’y avait que du verre et pas de vin.
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Abu Nuwas
Cet homme était à la fois poète et révolutionnaire, esprit florentin le jour et jouisseur rabelaisien la nuit. Beaucoup de ses contemporains l’ont parodié, d’autres l’ont désavoué. Ceux qui ne l’avaient pas lu eurent tôt fait de le vouer aux gémonies, en le diabolisant. Abu Nuwas était ailleurs, les écoutait-il au moins, lui qui se sentait l’âme voyageuse et le cœur vagabond. Son goût pour les bons crus était légendaire. Un vin, disait-il, « qui n’a été touché ni par le feu, ni par le soleil », autrement dit ni trop brûlé, ni trop éventé mais doux et puissant, velouté sur la langue.
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