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Critiques de Malin Persson Giolito (108)
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Rien de plus grand

Prix du meilleur thriller scandinave 2017, « Störst av allt », traduit aujourd'hui en français sous le titre « Rien de plus grand », est le dernier roman de Malin Persson LIOLITO. Il est sorti ce 8 mars 2018 aux Presses de la Cité. La maison d'édition et NetGalley m'ont permis de le découvrir en version numérique, ce fut un plaisir !

L'auteure avant de se lancer en 2008 dans l‘écriture a mené une carrière d'avocate au sein d'un cabinet auprès la cour de justice de l'Union européenne. Elle a travaillé ensuite comme juriste à la commission européenne. Elle a poursuivi sa double carrière jusqu'en 2015, moment où elle a décidé de se consacrer entièrement à l'écriture. Outre « Störst av allt », on lui doit aussi « Bara ett barn » dont le titre édité chez Belfond est devenu « L'enfant qui ne souriait jamais ».



Rien de plus grand est un récit livré à travers le prisme de Maja, jeune ‘young-adult' enfermée dans une relation amoureuse toxique qui se retrouve devant une cour de justice après avoir tué deux personnes, sa meilleure amie et son amoureux. La question n'est pas de savoir si les faits sont avérés. La question est celle de la vérité judiciaire qui la déclarera – ou non – coupable !

Au coeur de son procès, Maja s'absente de la réalité et se raconte ce qu'elle a fait, plus encore ce qu'elle a vécu, les chemins parcourus, les embûches rencontrées, les pistes abandonnées, reprises et perdues à nouveau. Surtout, Maja s'interroge : est-elle responsable de tout ce gâchis ? A-t-elle provoqué les dérapages ? Que doit-elle penser de la procureure ? de son avocat ? Et ses parents, ceux de son amoureux, n'ont-ils pas, eux aussi, une lourde responsabilité dans la tuerie qui l'a mené en prison ? La toxicité de son amour, elle n'en est pas responsable. Si ? Issue d'un milieu d'origine friqué, accaparé par sa recherche d'intérêts plutôt qu'attiré par un modèle de relations humaines centrées sur la personne, Maja ne peut que se demander si, née ailleurs, elle aurait modifié la trajectoire qu'elle a choisie. Finalement, la justice doit-elle la condamner ou la déclarer non coupable ?

Ces questions, de vraies questions sociales abordent les épineux problèmes de sexe, de drogue, d'influence malsaine d'une presse à scandales, de la négation même du respect de l'instruction judiciaire mais l'auteure aborde aussi les questions de la parentalité, du décrochage scolaire, de la réponse des écoles, des manquements de la justice, du manque de réalisme des aides psychologiques (ndlr : le thème central déjà traité par l'auteur dans son livre « L'enfant qui ne souriait jamais ». le livre touche à tout, à l'image de la complexité de la société dans laquelle le récit s'insère.

L'écriture – et même l'artifice d'écriture laissant la place prépondérante au monologue que se tient à elle-même Maja, la jeune tueuse en attente du verdict – est calibrée pour le public ‘young-adult'. La tranche 15-30 ans aime ces livres qui posent un regard qui édifie le monde, qui lui rend sa complexité et suscite une réflexion généraliste sur la société, ses rouages, son humanité ou l'absence de celle-ci. Ces lecteurs ont l'âge et les moyens de s'identifier à ces questions, le plus souvent sans réponse univoque et ils peuvent, à partir des mots d'auteurs, se forger et énoncer leurs propres visions du monde et de ce qui le déséquilibre. Quant aux lecteurs plus âgés, loin de bouder de telles approches, ils aiment s'y confronter pour, le plus souvent, conforter leur propre appréhension de la société d'aujourd'hui.

Et là, il faut reconnaître le talent de Malin Persson LIOLITA qui maîtrise parfaitement les codes du genre thriller, de la justice face à l'opinion publique et de la construction progressive d'une tension qui guide, contrecarre, confirme ou modifie les jugements que le lecteur porte sur la situation, les personnages et la décision finale. C'est sûr, au cours de la lecture de « Rien de plus grand », on a envie de gifler, casser la figure et renier plus d'un personnage ! On juge, on case les personnes. On objecte et on confirme, de manière péremptoire, les causes malsaines qui ‘nous' ont conduit au coeur d'une telle situation dramatique. Nous laissant croire qu'on pense par nous-mêmes, Malin Persson LIOLITA nous emmène, nous emporte où elle veut ! Pari gagné, le lecteur dès la première page est pris dans les filets de la complexité que l'auteure va lui dévoiler peu à peu.



Rien de plus grand … que l'amour jusqu'au moment où une autre chose le surpasse. Mais qu'est-ce que cela pourrait bien être ? N'hésitez pas, suivez l'invitation de l'auteure, plongez dans son roman…

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Rien de plus grand

Une lecture qui se traîne en longueur, on a les yeux qui se ferment, on admire sa tapisserie...



Pourtant, les procès, en littérature, j'adore ! Mais là, rien ne m'a passionné...



J'ai sauté des lignes, puis des paragraphes avant de carrément sauter des pages et des pages, filant directement à la fin, juste pour savoir, avant de le replacer dans mes étagères dans le coin "À déposer dans une boîte à livres".



Au suivant ! 
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Rien de plus grand

j'aime les thrillers, j'aime les livres traitant de procès, j'aime être manipuler par un auteur, tout était donc réuni dans ce livre.

Nous suivons Maja qui, dès le début du livre, est dans le box des accusés pour les meurtres de son professeur et de ses camarades de classe, meurtres qui ont eu lieu dans la salle du lycée qu'elle fréquente.

Nous naviguons entre la plaidoirie de la procureure et de l'avocat de Maja et l'histoire de Maja qu'elle nous livre en toute sincérité, en n'oubliant pas de nous indiquer ses différents états d'esprit au fur et à mesure de l'avancée de son histoire.

J'ai trouvé quelques passages un peu longs, mais qui, on s'en rend compte, ont leurs importances pour la compréhension de l'histoire. La psychologie est très présente dans ce livre, certains personnages (importants) sont de vrais têtes à claques, mais ils sont tous très crédibles et ne font pas du tout clichés.

Pour savoir quel sera l'issue de ce procès, je vous conseille de lire ce livre et vous saurez quel est le sort de notre héroïne, acquittée, condamnée...
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Rien de plus grand

« Rien de plus grand » est le deuxième roman traduit en français de Malin Person Giolito, une auteure suédoise qui a d’abord exercé le métier d’avocate. Ce roman est une fiction, il n’y a jamais eu de fusillade dans une école suédoise à ce jour.

Le roman est à une voix, celle de Maja Norberg, l’accusée. Accusée d’avoir aidé Sebastian Fagerman, son petit ami, a commettre une tuerie de masse dans leur école, un lycée huppé de la banlieue de Stockholm. Tuerie de masse, notion qui désigne l’assassinat de plusieurs personnes (au moins quatre) dans un laps de temps assez court, est un terme que l’on entend beaucoup actuellement. Le but souvent inavoué et final semble être un suicide, le tueur de masse haïssant la société et se sentant aliéné.

Dans la classe où s’est produit cette tuerie, ils étaient 5 élèves et un professeur. Maja Norberg, 18 ans, est la seule rescapée. Lorsque le procès s'ouvre, Maja a passé neuf mois en maison d’arrêt. L’auteur alterne des scènes de la salle d'audience avec les récits des étudiants et tous les événements qui ont contribué à en faire les victimes d'un meurtre de masse. Au départ , je n’ai pas aimé Maja et ses paroles sardoniques mais au fur et à mesure, j’ai entendu sa voix déchirante, ses appels au secours silencieux et compris son impuissance.

Au cours du procès, le lecteur découvre la façade lisse d'une communauté aisée où les tensions raciales et de classe sont habituelles, la drogue abondante, les adultes absents et les familles dysfonctionnelles. L’auteure soulève des questions sur la nature de l'amour, les effets secondaires désastreux de la culpabilité et la fonction de la justice. Car c’est bien à un drame psychologique de salle d'audience à laquelle Malin Persson Giolito convie le lecteur, en mélangeant justice pénale et conviction induite par les médias, loyauté et codépendance, innocence et culpabilité.

Merci aux Presses de La Cité et à Babelio de m’avoir choisie pour cette Masse Critique privilégiée.

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Délits mineurs

Une très belle découverte pour moi que ce polar social écrit par la suédoise Malin Persson Giolito ! Elle fonde l'intrigue de son roman sur l'inégalité économique, qu'elle considère comme le plus grand conflit humain actuel.

Le suspense porte donc sur le meurtre de Billy, jeune délinquant issu d'un quartier défavorisé, qui aurait été visé par son meilleur ami, Dogge, voyou lui aussi mais beaucoup plus nanti. Ils ont 14 ans. Un troisième personnage de caïd qui terrorise la cité, Medhi, vient corser l'affaire...



Malgré le thème, qui est le récit d'une chute inéluctable, le mot qui me vient à cette lecture est celui d'équilibre : équilibre de l'écriture, agréable et fluide juste comme il faut, de la construction en chapitres courts, de la sensibilité tout en douceur, sans quête du sensationnel, du choquant ou d'un suspense artificiel.



Equilibre aussi entre la peinture psychologique de ses personnages et la problématique sociale. Tous les protagonistes nous sont en effet présentés sans misérabilisme ni jugement, qu'ils viennent du quartier défavorisé de Våringe ou de Rönnviken, la banlieue huppée qui lui fait face, qu'ils soient flic ou épicier, mère voilée ou père absent.

Ils existent par eux-mêmes mais aussi en ce qu'ils dévoilent les dérives inquiétantes de la société suédoise. A travers cette amitié entre deux adolescents différents, comme une passerelle entre deux mondes ennemis, on assiste au délabrement des quartiers pauvres, à la montée du crime organisé, aux techniques utilisées par les caïds pour recruter des guetteurs, les former et les transformer en bombes humaines, à la précocité de la violence (les deux garçons sont défoncés dès l'âge de 10 ans...).



L'auteure, une ancienne juriste, pose au lecteur la question de la responsabilité. Ballotés entre les violences que les deux garçons infligent et celles qu'on leur inflige, nous suspendons très vite notre jugement moral ou nos réflexes manichéens (sont-ils sympathiques? sont-ils des monstres?) pour prendre de la hauteur sur le récit. Nous cherchons des causes. Impuissants et désolés, nous assistons aux rebonds de la violence qui vient ricocher sur tous les protagonistes, même les mieux intentionnés.

Et quand nous refermons ce livre, nous ne pouvons en vouloir à aucun des personnages. Avec douceur et une grande humanité, l'autrice nous permet de nous élever au-dessus d'une intrigue pourtant bien ficelée et très incarnée, pour voir de près la maladie de la violence, plaie de nos sociétés modernes.

Expérience dont nous sortons grandis, et plus humains...



Lu dans le cadre du Grand Prix des lectrices Elle 2024 (catégorie roman policier)

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Délits mineurs

Bonjour les babeliophiles petit retour sur ma dernière lecture de 398 pages sur ma liseuse.

Quelle lecture et quelle écriture que nous gratifie l’autrice. Un vrai bonheur m. Ce délit mineur nous touche pas que la Suède malheureusement. C'est poignant,fort une jeunesse qui se prend pour des caïds et l'argent et le pouvoir ne fait qu'engendrer des drames familiaux. Un thriller de grande intensité.

Mais comme je dis toujours ceci n'est que personnel
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Rien de plus grand

Une fusillade dans une salle de classe. Des armes, du sang, des victimes. Et seulement une survivante: Maja.

Cette gosse de riches ne maîtrise plus son destin. Les médias s’emparent de l’affaire et la grande scène des tribunaux ouvre grandes ses portes…

Mais Maja est-elle réellement coupable de ce dont on l’accuse?



Posez-vous deux minutes et admettez objectivement, surtout avec l’avènement des réseaux dits « sociaux », combien le jugement et la condamnation sont prompts devant certains événements dramatiques. Planqué derrière l’écran protecteur, tout le monde « sait », tout le monde se permet un jugement enflammé à l’emporte pièce, chacun a la conviction profonde de détenir le St Graal de la Vérité. Sur les réseaux sociaux, tout est éphémère et les « Je suis machin chose » fleurissent tout aussi vite qu’ils se fanent. Mais quid des protagonistes, de ceux qui auront été cloués au pilori?



C’est ce que raconte en filigrane ce thriller judiciaire. D’un point de vue strictement juridique, ne cherchez pas, l’auteur est juriste et par conséquent le déroulement des événements est idéalement documenté. Entre décorum et prestation des avocats, c’est le métier d’avocat qui est finement analysé, la manière dont il choisit de traiter son dossier, de taire certaines choses et d’en mettre d’autres en lumière, d’instrumentaliser son client et son auditoire. Un avocat connaît les rouages de la Justice et son rôle est de les graisser à son avantage.

C’est terrible à dire quand la source d’un procès est un drame humain mais la cour de Justice est une scène de théâtre où tout est minutieusement orchestré, minuté et répété. Les avocats sont des comédiens qui ne connaissent le succès que par leur talent d’orateur. Il faut éblouir son auditoire, le convaincre, le captiver et l’amener à forger l’intime conviction en faveur de leur client.

Car ce n’est « que » ça: créer une intime conviction.



À partir d’un socle commun, des faits, des constatations et analyses scientifiques, nous voyons combien il est facile de présenter une version totalement opposée d’un même événement. Et si c’est un thriller judiciaire, il pousse à nous interroger sur notre manière d’appréhender notre quotidien, extraordinaire ou banal, à remettre en question, peut-être, la rapidité et le mécanisme de nos jugements sur des événements ou des personnes.



Avec Rien de plus grand, tout un chacun peut s’interroger mais l’auteur met aussi en exergue le rôle des médias qui façonnent à l’envi l’opinion publique. Intéressant de constater que les médias sont les marionnettistes de l’inconscient populaire, sans égard pour les victimes de drames ou leurs bourreaux…

Les victimes n’étant pas du même milieu social, l’auteur dresse également un portrait de la société suédoise dérangeant et Maja est le trait d’union entre les couverts en argent des quartiers huppés et les milieux modestes des émigrants. D’une génération blasée à ceux, résignés à se battre pour exister comme Samir, le mal-être est flagrant mais n’est pas l’apanage de la pauvreté. Sebastian est le parfait exemple que la richesse n’achète pas le bonheur, l’affection et la protection d’un père, ni même la stabilité psychologique…



Ce roman est donc riche et il est fascinant car nous ne savons pas, dès le départ, si Maja est coupable ou pas. Et au fil des pages, notre intime conviction est mise à mal selon la présentation par la défense ou l’accusation des éléments du procès et de leur interprétation. Elle est instable car Maja nous parle, mais ne fait rien pour se rendre sympathique.



Maja est la deuxième force de ce roman après le décor planté des coulisses judiciaires. Quand un accusé ne devient qu’un figurant quasi mutique sur la scène, l’auteur nous enferme dans la même cellule que Maja pour vivre son intimité humaine, ses pensées, ses réflexions et la vision de toutes ses pièces sociétales qui ont pris son destin en main: les médias, les témoins, les avocats, son entourage.

Maja ne semble pas très sympathique avec son insouciance de gamine nantie, ses soirées débridées, sa vie facile de luxe et de drogue, ses sarcasmes et ses amours contrariées. Elle trouve son procès « barbant », elle s’ennuie. Mais le lecteur va gratter le vernis pour appuyer là où ça fait mal.



Enfermée entre les quatre murs de sa cellule de prison, elle est surtout murée dans son silence et sa solitude, par mécanisme de défense face à tous les autres mais aussi pour mener à bien son propre procès intérieur où elle est actrice, témoin, avocate et juge. Elle remonte le fil du temps pour analyser ses choix, ses sentiments et ses erreurs. Elle est touchante, Maja, avec ses doutes et ses rages. Et qu’importe que la justice la reconnaît coupable ou pas, elle sait qu’elle a perdu son innocence bien avant la fusillade…



Je ne vous dirais pas si j’ai aimé Maja ou pas… Non, ce serait spoiler et influencer votre intime conviction!



Je ne peux décemment pas dire, comme il est inscrit sur la quatrième de couv’, que ce roman est « nerveux ». Le monde juridique est tout sauf nerveux. Mais je peux vous dire qu’une fois commencé, on ne peut lâcher le bouquin, car de certitudes, nous n’avons pas et que cela nous agace. L’être humain a besoin de rassurances pour se conforter dans sa normalité et Rien de plus grand bouscule, dérange ce petit confort. L’analyse psychologique travaillée et le portrait sociétal finement analysé vous emporteront très aisément jusqu’à la dernière page!



« Les juristes raisonnent, les écrivains imaginent. » (dixit l’auteur) et ce mélange des genres vous captivera jusqu’à la fin. Une question, votre Honneur, si je puis me permettre: votre intime conviction condamne, ou pas, Maja? Justice est-elle rendue?
Lien : http://livrenvieblackkatsblo..
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Rien de plus grand

Tout d'abord, merci à Babélio et à l'éditeur de m'avoir permis de découvrir ce roman.

Les thrillers ne sont pas ma tasse de thé mais, lors de chaque masse critique, je me mets au défi de découvrir un livre que je n'aurais pas forcément acheté.

Ceci dit, ça ne veut certainement pas dire qu'il ne faut pas acheter "Rien de plus grand"... au contraire !

L'auteur nous raconte l'histoire de Sébastian, Maja, Amanda et leurs amis.

Il n'y a pas de surprise.... Lorsque nous commençons la lecture, on est tout de suite au fait de ce qui s'est passé : Maja est la seule survivante d'une tuerie dans un lycée suédois. Maja est, non seulement la seule survivante, mais semble même être une pièce maîtresse de cette tuerie.



L’intérêt de ce livre n'est pas de savoir "qui" mais "comment" et "pourquoi". Et cela, l'auteur nous l'explique avec brio.

Elle peint magnifiquement la société dans laquelle nous évoluons, avec de jeunes gens en perte de repères.



La lecture de ce livre rappelle que les choses ne sont jamais aussi simples qu'elles y paraissent. Les médias manipulent la réalité, nous également et nous avons trop souvent tendance à juger sur pièce.



Personnellement, ce qui m'a dérangé, et justifie ma "note" dans ce roman, ce sont les scènes de "sexe". Sans être prude, j'ai un peu de mal avec la description de scènes "chaudes", surtout quand les protagonistes sont des enfants ou des ados.



En conclusion : Pour ceux qui ont lu "il faut qu'on parle de Kévin", Rien de plus grand est du même style.

Un livre qui nous fait encore réfléchir bien après sa lecture, qui s'insinue dans notre tete, qui nous interroge, nous dérange...Un livre à ne pas manquer.
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Rien de plus grand

Maja a 18 ans. Elle a une meilleure amie Amanda et un petit ami Sebastian. Elle va au lycée, étudie et a une famille aisée, un toit sur la tête. Ses amis proches du lycée ne sont pas en reste, son petit ami est le fils d'un homme très riche. Mais il survient le pire. Au sein de son propre lycée et elle se retrouve seule survivante d'un désastre terrifiant.



Le roman va alors alterner entre évènements de vie passés de Maja et son procès. Est-elle coupable ? A t-elle participé à l'organisation ? Est-elle une froide manipulatrice ? SI jeune et pourtant elle va devoir faire front.



Ce roman appuie là où ça fait mal : les déboires d'une jeunesse dorée. Des jeunes bien nourris et logés, scolarisés, qui sortent, font du sport, dont les parents répondent aux besoins. Mais pourtant rien ne va. Ils sont en perte de repères. Ils font beaucoup de fêtes avec alcool et drogue, jusqu'à en perdre la mémoire et ils n'ont pourtant pas encore atteints la majorité. Ce roman se situe en Scandinavie mais ce n'est pas pourtant pas la seule partie du monde touchée. Tous les pays développés voient de jeunes adolescents scolarisés en dérive, qui se cherchent et qui souffrent. Qui très tôt boivent de l'alcool bien trop fort pour eux. Ils se détruisent et détruisent une partie de leur vie quand ce n'est pas la totalité. Ce roman ne propose pas de répondre aux raisons qui voient les jeunes défaillir. Il met l'accent sur des problèmes et sur les drames que cela peut provoquer.



C'est un roman bien rythmé, lent pour exposer les faits et très prenant. On doute à chaque instant de la culpabilité de Maja, sur les responsabilités des familles des jeunes gens. Sur la manipulation que peuvent exercer certains personnages sur d'autres plus fragiles, en manque de reconnaissance et de confiance...
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Rien de plus grand

Une lecture bouleversante par bien des aspects...C'est assez compliqué d'écrire une critique sur ce livre tant le sujet est sensible. Je dois rajouter que le personnage de Maja m'a vraiment touché, je me suis beaucoup retrouvée dans cette jeune fille et c'est assez perturbant...Pour un roman au thème si fort, il est pourtant très facile à lire et les pages se tournent seule tant nous voulons savoir la vérité sur l'implication de Maja dans cette tuerie. Nous voulons savoir aussi ce qui pousse un jeune homme qui semble avoir tout pour lui, à commettre ces actes terribles.

La longue incarcération, la remise en cause de ses moindres faits et gestes, sa culpabilité, sa remise en question constante, nous suivons une Maja perdue, déstabilisée mais qui ressort grandie de cette terrible épreuve. Au départ, on la sent apeurée, son problème constant avec la peur du "qu'en dira-t-on", sa volonté de paraître plutôt que d'être, faire semblant d'apprécier sa vie alors qu'elle l'ennuie profondément...On pourrait prendre Maja pour une simple fille riche blasée car elle a tout ce qu'elle souhaite, de l'argent, une famille et une petite sœur qui l'adore, une scolarité exemplaire, des amis riche et surtout un petit ami très riche et beau, adulé par tout le lycée. Mais au fil de la lecture, on comprend que cette façon d'agir n'est qu'une façade, que Maja s'est laissée entrainée malgré elle dans toutes ces histoires et que sa planche de salut lui a filé entre les doigts trop rapidement...Prisonnière d'une cage dorée dont elle n'a pas su ou plutôt pu se défaire à temps, Maja se retrouve embarquée malgré elle dans une tuerie, la privant ainsi de tous ses repères du jour au lendemain...

Nous suivons le procès qui suit la tuerie, c'est intéressant à suivre car jusqu'au bout, on ne sait pas du tout vers quel jugement la balance va finir par pencher. Mais finalement, c'est découvrir les travers de cette jeunesse dorée qui vous prend aux tripes. Alors oui, on peut se dire que c'est une bande d'enfants gâtés qui ne comprennent pas la chance qu'ils ont. Mais derrière ces façades, on découvre des blessures beaucoup plus profondes, des vies complétements instable, des vies faîtes de paillettes, de fêtes et de superficialité, d'alcool et de drogues, tant qu'ils se perdent eux-mêmes dans leurs faux-semblants, jusqu'à ne plus savoir ce qui est bien ou mal, ce qu'ils veulent ou subissent, bref, ils sont pris dans une sorte de tourmente toujours plus infernale...Sébastian est bien évidemment l'exemple type de l'ado délaissé par ses parents, son frère, qui se raccroche à ce qu'il peut pour survivre, quitte à entraîner les autres dans sa chute...



Rien de plus grand est donc une lecture déstabilisante qui nous fait nous interroger sur les travers de la société, quelque soit la classe sociale dont il est question. Pour une lecture si triste finalement, on se laisse embarquer rapidement tant l'auteure nous immerge entièrement aux côtés de Maja durant son incarcération et son procès. Je comprends entièrement pourquoi ce roman a remporté le prix du thriller scandinave 2017 et je m'intéresserais de près aux futures publications de l'auteure! Merci à Babelio et les éditions Presse de la Cité pour cette belle et émouvante découverte !



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Délits mineurs

L’aire de jeux comme point de départ mais aussi comme point d’arrivée pour Billy et Douglas, deux gamins que la vie n’aurait pas dû mettre sur le même chemin. Dans cette banlieue de Stockholm, ces deux-là sont diamétralement opposés, tant physiquement que dans le milieu où chacun évolue. Billy est issu du quartier de Varinge, pauvre où la délinquance règne en maître. Leila, sa mère, est seule pour s’occuper de toute la fratrie et faire tourner son foyer. Parallèlement, Douglas, alias Dogge, vient des beaux quartiers de Ronnviken où les maisons individuelles et les grosses voitures fleurissent à vue d’œil. D’une famille bourgeoise huppée, Dogge est fils unique et ces parents sont loin du modèle qu’on peut attendre d’un milieu aisé. C’est à l’âge de 6 ans qu’il fait la connaissance de Billy sur l’aire de jeux. Indéniablement attiré par cette petite tête blonde, les deux enfants ne se lâchent plus, Douglas allant jusqu’à sécher les cours pour retrouver Billie dans son école. Une amitié avec un grand A.

Oui mais voilà que quelques années plus tard, le corps de Billie est retrouvé sans vie sur la fameuse aire de jeux où l’on voyait souvent les deux garçons ensemble. Très vite, les accusations se tournent vers Dogge… A-t-il réellement tué son meilleur ami ?



L’histoire se passe à Stockholm mais elle aurait totalement pu trouver ancrage à Paris. Impuissants, nous assistons à la chute de ce duo. Un engrenage qui va les broyer un par un à un si jeune âge. D’abord de petits délits mineurs pour rouler des mécaniques, se faire repérer mais des ennuis qui vont vite les dépasser et les faire basculer dans des règlements de compte et des trafics de stupéfiants bien plus gros qu’eux. Astucieusement, l’auteure va alterner des chapitres courts sur les réminiscences de l’enfance des deux amis et l’enquête qui tente de comprendre le cheminement.



Vertigineux, mais très actuel, il n’y qu’un pas entre les délits mineurs et la criminalité.

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Rien de plus grand

Ce livre commence là où d'autres romans ne s'aventure pas, c'est à dire au moment du procès du coupable présumé. Soyons clair : l'opinion publique ne présume rien du tout, et a déjà condamné Maja, accusée de meurtres et de complicité de meurtres. Les preuves, les témoignages sont irréfutables, selon cette même opinion publique. Quelle sera l'issue du procès, et surtout, que s'est-il réellement passé ?

Le roman est raconté du point de vue de Maja. Nous suivons d'un côté le déroulé du procès, de l'autre Maja se souvient de tout ce qui s'est passé avant le jour de la fusillade. Le déroulé du procès est très codifié, et permet de découvrir comment fonctionne le système judiciaire suédois, non en étant didactique, mais en le montrant en action. Maja semble très mature pour son âge, lucide sur ce qui se passe sans être détachée. Elle ne réagit pas comme l'on pouvait s'attendre à ce qu'elle réagisse, comme les personnes qui l'entourent s'attendent à ce qu'elle réagisse. Juge et avocats se trouvent face à une situation inédite, une tueuse de masse présumée ou une victime de plus.

Les souvenirs n'ont pas été pour moi les parties les plus agréables à lire parce que l'on sait où l'on va, l'on sait que ces jeunes gens insouciants n'auront pas l'avenir qu'ils souhaitaient. Maja a un double regard, revivant ce qui s'est passé, examinant ce qui s'est passé à l'aune de son présent et se demandant comment elle aurait pu changer les choses. Maja et la plupart de ses amis faisaient partie de la jeunesse dorée suédoise, cette jeunesse qui avait tout, sauf l'attention, voire l'amour de ses parents. Et je ne vous parle même pas du portrait qui nous est dressé de la société suédoise dans son ensemble. Décidément, les romanciers scandinaves ont très souvent un regard acéré sur leur pays.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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L'enfant qui ne souriait pas

Un enfant maltraité, qui n'arrive jamais à sourire, et élève perturbé, est place en famille d'accueil, à la suite des traces découvertes par son institutrice, un père en fuite, que les services sociaux et la police n'arrivent pas à arrêter, une mère qui "a un côté peu sympathique aussi frappant que difficile à cerner, parce qu'elle semble manipulatrice", une avocate spécialisé dans la défense des enfants battus. 4 personnages principaux. Alex, l'enfant retrouve finalement sa mère pour le meilleur....ou pour le pire, a l'occasion de la fête de la Saint Jean.

Ce premier roman d'une auteure, ancienne avocate n'apporte pas de réelle surprise, assez vite on pressent une issue de l'intrigue.

Par contre l'atmosphère, le problème de l'enfance maltraitée, du suivi de ces enfants, méritent les quelques heures de lecture

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Délits mineurs

Que c’est glauque ! Je ne vois pas d’autre résumé pour ce roman. Sûrement parce qu’il met en scène des enfants et qu’on les voit comme les mômes qu’ils sont encore à 14 ans. Et pourtant, déjà embrigadés, déjà malmenés, déjà lancés dans une vie de dopes et de trafics, sans morale aucune. C’est drôle, je pensais entrer en empathie avec les personnages, mais je n’ai jamais pu dépasser mon agacement. Billy est un manipulateur qui se moque de sa mère, de son frère, de son meilleur ami pour la gloire qui lui apporte Mehdi. Il met tout son monde dans les pires situations et s’en sort toujours. Sauf qu’il ne va pas vivre longtemps à ce rythme. Dodge aussi est agaçant, à suivre son pote sans comprendre qu’on ne brille jamais que par soi-même et qu’on ne peut sauver quelqu’un qui ne veut pas l’être. Farid lui-même, dans son impuissance à faire bouger les choses, ne nous donne pas de possibilités d’attache. Alors je me suis forcée à lire ce livre. C’est un mot trop fort, bien sûr. Mais contrairement à bien des polars que je reprends avec plaisir (et que je lâche à grande peine) je devais me persuader que je trouverais un peu de lumière au bout du tunnel.



C’est un peu le cas, la fin est un peu plus optimiste. Mais elle me paraît si peu crédible. Je ne sais pas si j’aurais souhaité lire autre chose que ce dénouement. Ce roman souffre de la comparaison que je fais avec La jeune fille et le feu de Claire Raphaël. Impossible de ne pas comparer cette jeune fille paumée et les personnages de ce roman. Impossible aussi de ne pas comparer le traitement psychologique qui est fait. L’autrice tend vers le roman noir mais il manque tout un tas de nuance. Billy est celui qui est le plus ambivalent et le plus intéressant mais puisqu’il n’intervient qu’en flashback et dans les souvenirs des uns et des autres, il ne prend pas corps. A part celui de l’adolescent agaçant et manipulateur, désinvolte aussi.



Ce n’est pas un mauvais polar, loin de là. Mais il en aurait fallu un peu plus pour me séduire. Peut-être un peu plus d’enfance dans ce monde de petites brutes. 



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Délits mineurs

Dans la banlieue de Stockholm, deux amis d'enfance de 14 ans, originaires de quartiers différents, l'un riche et l'autre pauvre. Ils ont vécu une enfance heureuse, jusqu’à ce que leur route croise celle de Mehdi, le chef d’un gang qui à coup de menaces va les endoctriner. Et le jour où Billy est retrouvé grièvement blessé par balle, Mehdi est aussitôt suspecté par Farid, l’inspecteur de police qui a vu les 2 gamins grandir puis mal tourner et être embrigadé par ce dealer.



Un polar qui avec des retours en arrière retrace donc la triste déchéance de deux jeunes qui ont sombré dans la drogue et la violence. L’autrice livre ici un polar social, où elle pointe du doigt les raisons de cette descente aux enfers : pères absents, mères dépassées, un État laxiste qui ne protège pas ses concitoyens, une police épuisée, etc...



Il y a des scènes très dures pour des jeunes qui finalement ne sont encore que des enfants. On assiste à ce même engrenage dans la délinquance pour deux jeunes de milieux pourtant opposés. Le constat qu'une différence de classe sociale ne protège pas pour autant.

Si au départ je me suis sentie à distance de Doggy et Billy, j’ai appris au fil de ma lecture à les apprécier. C’est un polar assez dérangeant mais qui éclaire sur une société finalement identique à la nôtre...



J’avais l’idée que la Suède était relativement épargnée par les gangs, la drogue, la délinquance et j’ai compris qu’en fait ce n’est pas du tout le cas. Elle a au contraire fait face à une recrudescence des trafics de drogue et des meurtres et a récemment dit vouloir faire faire appel aux militaires en renfort de la police pour lutter contre cette criminalité liée à des gangs.
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Délits mineurs

Un polar surprenant, construit en deux parties – passé/présent – ou comment la relation entre deux jeunes garçons de milieux sociaux opposés a pu déraper un peu plus loin pour finir dans le sang. C’est parfaitement bien construit, un tempo qui intrigue et permet de comprendre ce gâchis, cette lente destruction liée à une société qui ne sait pas protéger les siens et laisse le racisme prendre toute sa place pour étouffer et tuer.
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Rien de plus grand

Maja Norberg, 18 ans, échappe à la tuerie que commet son petit ami Sébastian dans son lycée. Mais alors pourquoi se retrouve t-elle sur le banc des accusés ? A t-elle aidé Sébastian ? Est-elle une victime collatérale ?



C'est aux travers des mots de Maja que nous découvrons le début de la relation entre Maja et Sébastian, son amitié avec Amanda, ses relations aves les autres élèves de sa classe, ... Au début, Maja ne nous livre pas grand chose mais au fil des pages le tableau est de moins en moins idyllique jusqu'au dénouement final.



Un récit qui se met doucement en place, peut être même trop. On se demande où veut nous emmener l'auteur car il dévoile parcimonieusement l'histoire des deux protagonistes.
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Rien de plus grand

Quel dommage que le roman, dans ses cent premières pages, use la patience de son lecteur en ne lui distillant que peu d’infos, noyées dans les réflexions et autres sarcasmes sans grand intérêt de Maja ! Parce qu’après, enfin, le ton change et devient celui d’un récit intime : ce que j’appelle le vrai roman démarre et il est bon. Alternant le présent du procès et les retours en arrière, il nous permet, progressivement, de comprendre ce qui s’est passé dans la salle de classe et comment on en est arrivé là. On saura, à terme, le rôle exact qu’a joué Maja et le déroulement du procès est source de tension permanente.

« Rien de plus grand » offre à la fois le portrait saisissant d’une jeune fille, dont on suit le parcours pas à pas, toujours au plus près de ce qu’elle a ressenti et un aperçu pertinent de la société suédoise (où le roman, dont Netflix vient d’acheter les droits pour en faire une série, est un best-seller).
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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Délits mineurs

Varinge versus Rönnviken …

Banlieue pourrie contre quartier bourge...

Le riche et le pauvre.... Dogge et Billy...





Deux quartiers de Stockholm séparés par une rocade et un tunnel. Dogge et Billy se rencontrent dans une aire de jeux et nouent une amitié indéfectible en dépit de leurs différences sociales, culturelles... Deux garçons de milieux opposés qui deviennent potes, le genre d'histoire qui ne peut que bien se terminer en tirant une larmichette au lecteur émotif. Pas de quoi avoir un pressentiment, pas même en tenant compte de l'étouffante chaleur, de l'orage qui menace. Pourtant, un matin Billy est découvert poignardé à mort, pourtant ce ne sont que des enfants et nulle mère ne devrait avoir à enterrer son fiston. Nulle autre ne devrait voir le sien arrêté pour meurtre.





Farid mène cette enquête explosive. Il connaît la cité dont il est issu, il connaît les gosses. Flic désabusé, il fait le constat d'une délinquance en augmentation exponentielle, d'une violence incontrôlable, de mesures qui ne parviennent plus à endiguer la criminalité en bandes organisées, sans limites. Les fusillades s'enchaînent, les morts collatéraux s'additionnent comme autant de victimes de guerres de gangs et personne n'est puni.





Avec Délits mineurs, Malin Persson Giolito met ses compétences de juriste et son style net et sans bavure au service d'un roman coup-de-poing, d'un grand roman social, celui de l'effondrement d'un modèle politique dont chaque mesurette prise dans l'instantanéité d'un fait divers – à Stockholm comme ici -, ne fait que déplacer les problèmes sans jamais les régler au fonds. J'ai tout aimé dans cette histoire, et en premier lieu l'affection que l'auteure accorde à ses personnages. Elle ne juge pas, ne sombre pas dans un manichéisme simpliste qui accorderait toutes les circonstances atténuantes aux laissés-pour-compte des banlieues, victimes d'un fatum indépassable et ne fait pas des habitants de quartiers aisés des pourris systématiques. Rien n'est aussi simple, rien n'est tout noir ou tout blanc ! Elle écrit à hauteur d'hommes et de femmes faits de chair, de sang, de drames et de joies, qui nous ressemblent, auxquels il est facile de nous identifier, et ces gosses pourraient être les nôtres. La violence n'est pas glorifiée, ni seulement surjouée. Elle est là, décrite sans effet de manches, tenace, quotidienne, absurde, récupérée par des propagateurs de mensonges et contre-vérités, toujours à l'affût.





Délits mineurs aurait pu s'intituler L'origine de la violence ou Naufrage d'une société. L'auteure entrelace passé et présent, découvrant lentement les liens noués entre Dogge et Billy, puis comment, de fil en aiguille, ils ont déraillé. La construction est exemplaire, digne d'un mécanisme de haute précision. Au fil de la lecture, on entend son tic-tac serinant, annonciateur alors même que le ciel est encore bleu et serein, d'un déluge inéluctable de tonnerre et de foudre. Le talent de Malin Persson Giolito m'a rappelé celui de ses illustres prédécesseurs Maj Sjöwall et Per Wahlöö pour leur critique de la société suédoise, ainsi que celui de Stieg Larsson pour la qualité de son style et l'originalité de son intrigue. Une grande découverte, une lecture passionnante !
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Rien de plus grand

Ce roman nous plonge dans le procès de Maja Norberg une adolescente de dix-huit ans. Neuf mois auparavant une tuerie de masse s'est déroulée dans son lycée et elle est accusée d'en être le co-auteur avec son petit copain Sébastian fils de la plus grande fortune de Suède. Les chapitres alternent entre le procès en lui-même et les évènements qui ont conduit à ce désastre. le tout raconté par Maja elle-même. Maja évolue au sein de la jeunesse dorée de la banlieue chic de Stockholm. Elle a un groupe d'amis, entre autre Sébastian Amanda et Samir qui lui est issu de l'immigration mais qui est un élève brillantissime qui désire plus que tout s'élever dans l'échelle sociale. Nous assistons au fil des pages à la lente descente aux enfers de Maja provoquée par la relation toxique qu'elle entretient avec Sébastian. En effet celui-ci est complètement abandonné par sa mère qui a fui le domicile conjugal et haï par son père, un être abject, et qui lui préfère son frère qui répond mieux à l'idée qu'il se fait du fils idéal. Sebastian va de plus en plus mal et Maja veut l'aider. Mais peine perdue. Ce roman est une peinture au vitriol de la Suède actuelle qui elle non plus n'échappe pas aux réactions racistes de sa population comme dans tous les pays européens. Sa jeunesse est en perdition et et l'argent dans lequel elle nage ne fait que la précipiter toujours plus bas. J'ai mis un moment avant de rentrer dans le récit mais au bout d'une centaine de pages quand Maja raconté sa vie quotidienne et celle de ses amis le rythme en devient addictif et on tourne les pages sans s'en apercevoir. Va-t-elle être accusée où innocentée ? A-t-elle tiré délibérément sur sa meilleure amie Amanda ? Voilà tout l'enjeu du procès. Ce qui m'a gênée un tantinet, c'est le style d'écriture que j'ai trouvé relâché et sans aucune qualité, mais n'était-ce pas le but de l'auteur dans la mesure où elle fait parler une adolescente ? Je ne sais pas. En tout ça moi ça m'a un peu gâché la lecture. En résumé c'est un roman intéressant mais qui ne me laissera pas un souvenir inoubliable.
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