Most Indian writers make guesses about poor and weak: Manu Joseph
In this interview, writer-journalist Manu Joseph opens up his views on satire and sarcasm, activists and their moral refuge and the perceived insensitivity in his writings.
Sous-titres en anglais
On ne peut pas être exactement comme on veut être si on souhaite garder sa femme.
- Un jour il m'a dit que l'alcool le plus fort du monde se trouvait au Kerala. Il disait qu'on l'appelait "Jésus-Christ".
- Pourquoi l'appelle-t-on "Jésus-Christ" ?
- Quand on le boit, on ne se relève que le troisième jour.
(j'ai lu le livre en néerlandais. Ci-dessous ma traduction personnelle)
Même une visite au salon de coiffure de l'école est une forme d'humiliation. Le barbier de Saint-Antoine, qui a une photo de Saint-Antoine avec un crâne chauve sur son enseigne, a reçu l'ordre du prêtre de couper les cheveux de Thoma gratuitement. L'homme fait donc toujours attendre Thoma pendant plus d'une heure pendant qu'il coupe les personnes qui arrivent après lui. Ce n'est que lorsqu'il n'y a pas de client payant en vue que l'homme demande à Thoma de prendre place sur sa chaise pivotante. Il ne donne jamais à Thoma un tablier blanc, ne lui masse jamais la tête comme il le fait pour les autres, et ne brandit jamais un miroir derrière lui pour montrer ses cheveux coupés de tous les côtés. Et quand il a terminé, Thoma doit se tenir devant lui et le coiffeur frappe violemment et à plusieurs reprises avec une serviette, comme s'il ne faisait que de faire tomber de la poussière de lui.
Même à Nasik, les routes sont bonnes, de nos jours – la moitié en tout cas. Il y a même des lignes blanches. Comme c’est chic tout ça. Jadis, cette nation était un village et tout semblant d’ordre, de quelque nature qu’il fût, considéré comme une forme d’arrogance. Il y a des années, Vaid avait vu trois manœuvres à moitié nus peignant des lignes blanches sur une autoroute. Ils avaient tous les outils adéquats mais les lignes n’en étaient pas moins tortueuses. Sur des kilomètres. Il leur avait demandé pourquoi ils ne les faisaient pas droites. « Nous ne sommes plus gouvernés par ces salauds de Blancs, avait répondu l’un d’eux. Pourquoi les lignes devraient-elles être droites ? »
Sai pousse un long soupir, bouge : d’un geste exagéré, il met les deux mains en visière pour signifier qu’il tente de deviner le numéro du bus à l’approche. Il transparaît que ce n’est pas le sien et il arbore un nouveau geste théâtral, exprimant son désarroi. Madras regorge de mauvais acteurs. C’est un point que les historiens ne notent jamais : la ville est pleine de cabotins. Le bus arrive, bondé, déverse un essaim de grêles jeunes gens mal nourris qui n’auraient jamais vécu aussi longtemps sans les vaccins gratuits.
Toute sa vie il avait tenté de dissimuler les tourments d'une expérience enfantine paranormale...
Sa réputation ayant volé en éclat, en fait, il était libéré.
Car c'est nous-mêmes qui accordons à autrui le pouvoir de nous humilier.
La République indienne est un canular géant. Elle laisse croire qu'on peut s'autoriser n'importe quoi et s'en tirer indemnes. Il est un fait que c'est souvent le cas. Mais un jour, inévitablement, surprise, surprise.
(J'ai lu le livre en néerlandais. Voici ma traduction personnelle d'un passage.)
Alors que s'est-il passé le jour de la mort d'Unni ? Il a achevé les dessins d'une bande dessinée, les a envoyée à quelqu'un, est allé quelque part et y est resté pendant trois ou quatre heures, s'est fait couper les cheveux au St. Anthony's Hair Stylists à midi, comme l'a confirmé le coiffeur. Il est rentré chez lui, a joué au cricket pendant un moment, a monté les escaliers, et vingt minutes plus tard il a décidé qu'il voulait mourir ?
Car ce que tout homme voulait vraiment, c'était être plus important que son voisin