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Critiques de Manuel Puig (32)
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Le baiser de la femme-araignée

Cet étrange roman a la particularité d'être quasi exclusivement composé de dialogues.

L'absence de narrateur explique la faiblesse narrative de ce roman qui se résume à des conversations entre deux prisonniers, un homosexuel et un opposant au régime, et des histoires tirées de films racontées par ce dernier pour chasser l'ennui.

Les personnages sont irritants : Valentin machiste et étroit d'esprit, malgré sa casquette de révolutionnaire. Molina, qui ne serait pas homosexuel mais plutôt de sensibilité transsexuelle car il se considère comme une femme, désespérant par sa passivité, sa bêtise et son hypocrisie.

Les scènes de sexe entre les deux hommes, prévisibles, sont navrantes par des dialogues crus ("laisse moi écarter les jambes", etc). Il faut avoir l'estomac bien accroché.



Malgré quelques rebondissements (Molina comme "agent triple" qui meurt par amour comme ses héroïnes de cinéma), le roman est une déception.

Je vous conseillerais plutôt l'adaptation cinématographique avec William Hurt, qui elle est excellente (mais avait fortement défplu à l'auteur, Manuel Puig). Elle a reçu plusieurs prix. =)

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Le baiser de la femme-araignée

le baiser de la femme araignée et le baiser de Juda sont parfois les deux faces d’une même médaille comme pourrait l’apprendre l’un des personnages dans un huit clos carcéral argentin

La prison en Amérique du sud est une toile d’araignée dont on ne sort pas indemne surtout lorsqu’on est un militant politique sans espoir d’avenir mais il y a l’amour



un livre original d’une part par sa construction en strates (ou on se perd un peu) et d’autre part le style oral de la narration essentiellement des dialogues



la première strate: l’ histoire d’ un couple de prisonniers dont l’ un homosexuel, qui essayent de survivre à la prison. Véritable babillage comme entre deux époux surtout basé sur le vécu de la journée de détention sur les petits problèmes domestiques, d’ego de chacun, de nourriture et de santé  du moment notamment la "courante"

Une seconde strate à l’intérieur de laquelle des histoires, véritables petites nouvelles, tirées de film sont imbriquées et racontées : une femme panthère a new York, Une française amoureuse d’un allemand en 1945, une femme zombie aux Antilles, une millionnaire à l’ amour impossible au Mexique

Une narration explicative qui semblerait être un monologue d’un personnage, écrit en gras et en italique, formulée de manière expéditive vient s’insérer dans l’histoire et former la troisième strate

La quatrième est étonnement composée par des renvois explicatifs en bas de page (astérisques) concernant des références de psychanalyse et sociologie, véritables histoires au sein même de la narration

Un curieux assemblage de narrations donc, conçue comme une toile d’araignée, qui peuvent être lues indépendamment mais formant un tout, presque une suites de nouvelles enchevêtrées les unes dans les autres à des niveaux divers. Curieux mais efficace et qui se lit d’une traite





Une bien belle narration argentine pleine de chaleur malgré le contexte et le sort peu enviable des personnages et un Manuel Puig véritable « veuf noir » des ergastules argentines  Des piqûres comme celle-ci sont plutôt les bien venues

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Le baiser de la femme-araignée

Dans une prison argentine croupissent Valentin et Molina. Le premier est un jeune militant communiste, prisonnier politique, torturé afin qu'il livre des informations sur les opérations révolutionnaires de ses camarades. Le second a été arrêté pour détournement de mineur ; homosexuel, il rêve du beau Gabriel, serveur dans un restaurant, tout en s'inquiétant pour sa mère, une vieille femme fragile. Dans leur cellule, Molina raconte à Valentin de vieux films des années 1940, vus dans les cinémas de Buenos Aires.



Les films que narre Molina parlent d'amours impossibles. Ce sont des tragédies au sens antique du mot : une force puissante, naturelle, surnaturelle, ou politique même, empêche deux êtres de se retrouver et de s'aimer. Tantôt c'est un magnat richissime qui, par son argent, tient prisonnière une femme et réduit son amant, un journaliste, à la déchéance physique, tantôt c'est une malédiction qui fait d'une femme une panthère, laquelle déchire les hommes qui l'embrassent. Parfois aussi c'est un sorcier vaudou qui tient sous sa coupe le propriétaire d'une grande exploitation et l'empêche d'aimer et d'être aimé véritablement. Dans toutes ces histoires, il y a néanmoins une part de rêve et de beauté : la beauté des décors, la beauté des maisons et des palais, la beauté des robes, la beauté de ces femmes, enfin, malheureuses mais magnifiques. Molina admire ces femmes parce qu'il s'identifie à elle. Lui aussi rêve d'un homme fort et sérieux qui le protégera et l'aimera.



Mais, quand les histoires se terminent, c'est toujours entre les quatre murs de leur cellule que Valentin et Molina se trouvent. Eux aussi font face à une puissance qui les maintient en détention, loin des personnes qu'ils aiment : sa mère et Gabriel pour Molina, Marta pour Valentin. Marta est une jeune femme qui a, un temps, épousé les idées de Valentin puis s'en est détachée. C'est parce qu'elle est profondément libre qu'elle plaît tant à Valentin. Et pourtant Valentin et Molina sont ensemble, eux que tout oppose. Valentin est un homme tandis que Molina se rêve et se pense femme ; Valentin est un idéologue (au sens que c'est l'idéologie communiste qui régit sa vie et dicte ses actes) tandis que Molina est un pragmatique ou, mieux, un sentimental. Leur vie commune forcée les rapproche peu à peu. Molina, comme la femme d'intérieur qu'il imagine idéale, se met au service de Valentin, le soigne, le nourrit, l'aime en secret. Valentin, porté par l'idée égalitariste et refusant les conceptions traditionnelles héritées des temps de l'exploitation, se laisse approcher, se laisse amadouer. Entre deux films racontés se découvrent leurs vies respectives ; entre deux belles histoires s'installe leur affection réciproque.



Porté par son idéologie, Valentin se pense partie d'un corps collectif qui doit triompher par la révolution. Torturé, il ne dit rien et refuse mêmeles soins pénitentiaires, de peur qu'on ne le drogue et qu'il trahisse. Il étudie la révolution pour mieux la porter, mais l'exemple de liberté le plus proche de lui, c'est Molina.



Molina s'évade par les rêves et par les mots : c'est le verbe qui casse les murs de la prison. Et même si l'on apprend, à la moitié du livre, que Molina joue le rôle d'informateur auprès du directeur de la prison, devenant ainsi l'infâme figure du Judas face à la figure torturée de Valentin, qui porte la liberté ou plutôt, la libération, comme un étendard, il ne faut pas oublier que Molina ne joue aucun autre rôle que celui de sa propre vie. La liberté, telle qu'incarnée par Molina, est absolue car c'est celle de l'être affranchi de toutes les conventions sociales (son homosexualité assumée dans l'Argentine des années 1970 le prouve assez) et de toutes les pressions politiques. Mu par l'amour qu'il éprouve pour Gabriel, pour sa mère et, finalement, pour Valentin, Molina acceptera même le danger de la lutte politique. Ce ne sera pas preuve d'un changement de paradigme pour Molina ; simplement l'expression de sa liberté absolue.
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Les Mystères de Buenos Aires

Oh la la je comprends rien du tout

(J'en suis à la page 75). Narrateur ?? Intrigue ? Genre littéraire ???

J'ai souvenir d'avoir été plutôt impressionnée , en 85, par le film "El beso de la mujer araña", il n'y avait personne dans la salle, tout était bizarre, et puis, ma culture hollywoodienne étant proche de zéro, je manquais certes de références pour avoir de bons repères.

Ici, pareil, je sens que l'auteur se marre en faisant telle ou telle incise ( ex: Si elle avait à ce moment là poursuivi à pied son itinéraire habituel, elle aurait rencontré sur l'avenue une vieille connaissance: le bel auteur d'Icare. Ce garçon était de passage à Washington, ... il savait que Gladys s'y trouvait, et il l'aurait revue avec plaisir s'il avait su son adresse."

Visiblement c'est juste gratuit, histoire de nous dire que la narration pourrait être autre que le récit qu'il nous propose. Un procédé parmi plein d'autres pour casser tout risque d'identification avec l'histoire que nous lisons.

N'étant plus amatrice depuis mille ans de ces techniques de déconstructions narratives, je ne suis pas certaine d'aller jusqu'au bout de ce roman...
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Le baiser de la femme-araignée

Deux hommes sont en cellule. L'un, homosexuel, pour détournement de mineur. L'autre, plus jeune, pour ses activités subversives et révolutionnaires. A priorité tout les sépares, mais étant au même endroit au même moment, la captivité va les rapprocher. L’aine à l'image même de l'auteur, est un véritable cinéphile, et jour après jour il va narrer les films qu'il a vu et fasciner ainsi son auditoire. Mais on ne joue pas franc, j'en ai peur.



Le point central du roman semble être l’homosexualité. D'ailleurs il est émaillé de notes de bas de page, très inintéressantes, qui en revanche semble sans rapport apparent avec les passages du livre qu'il agrémente. On y parle de théories sexuelles et des causes possible de l'homosexualité. Une oeuvre plaisante constituée principalement de dialogue et qui se lit bien.
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Le plus beau tango du monde

Manuel Puig, avec Le plus beau tango du monde, a mené à bien une vraie révolution dans la littérature. Il comprit que la construction des rôles sociaux et a fortiori des genres passent par une fabrication sociale. La difficulté de transgresser les lois des comportements normatifs fait que l'individu va adopter un comportement normé. De cette façon, la société reste conformiste et immobile. La transgression des rôles et des genres sexuels peut être une arme pour le changement et pour lutter contre l'intolérance, tout en sachant que c'est par la révolution sociale que s'accomplira la révolution sexuelle. L'auteur transgresse les genres avec un roman contextualisé dans un univers machiste provincial des années 30, ce qui était en plus d'une rupture formelle du livre, une provocation et une volonté de rompre avec l'hétéronormativité des années 60. Par le fait de comprendre l'absence de lien entre sexe et genre et que le genre de chacun correspond à une identité particulière, Manuel Puig est devenu un genre de pré-queer.
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Le baiser de la femme-araignée

El beso de la mujer araña es una novela del escritor argentino Manuel Puig, publicada en 1976 por la editorial Seix Barral de Barcelona. Basada en una parte de la vida de Luis González de Alba, preso político por el movimiento estudiantil de 1968. Las coincidencias se pueden encontrar en el libro Otros dias, otros años, de la editorial Planeta, solo que Puig cambió la sexualidad de los protagonistas. El libro relata la historia de dos presos que conviven en la misma celda, uno político y otro homosexual. Fue incluida en la lista de las 100 mejores novelas en español del siglo XX del periódico español El Mundo.1​Esta historia, prohibida en los años 1970 por la dictadura militar argentina (país de origen de Manuel Puig) fue llevada al cine en 1985 por el director Héctor Babenco y protagonizada por Sônia Braga, William Hurt y Raúl Juliá.



B
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Le baiser de la femme-araignée

Un vrai roman. D'une extraordinaire poésie musicale. ... une émotion que je n'ai pas connue depuis des années. Je referme la dernière page avec l'impression de sauter dans le vide. Je reprends aussitôt la première pour la relire autrement. La virilité. C'est exactement ça !
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Le baiser de la femme-araignée

Roman qui a inspiré le fameux film d'Hector Babenco. Intrigue originale, beaux personnages. Réflexion sur le thème de l'altérité et de l'identité. Aussi pour les amateurs de cinéma et de Jacques Tourneur en particulier.
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Le baiser de la femme-araignée

Deux prisonniers partagent un cellule dans l'Argentine de la dictature militaire : Molina, étalagiste homosexuel, personnage frivole et égocentrique, emprisonné pour corruption de mineur, et Valentin, accusé de subversion et obsédé par la femme qu'il a abandonné pour s'engager dans la lutte révolutionnaire.



Pour oublier les séances de torture auxquelles ils sont régulièrement soumis, Molina commence à raconter à Valentin les intrigues des vieux films romantiques qu'il adore. Réticent au départ, Valentin rejoint Molina à l'intérieur de cet univers glamour et sentimental, attendant la prochaine histoire avec impatience. Molina, lui, finit par embrasser la cause de Valentin.



Le face à face des acteurs avec la violence de Valentin mis en parallèle avec la "fluidité" de Molina est parfois insoutenable. La situation des personnages des scénarios de Molina reflètent la relation entre les deux hommes, qui passe de l'indifférence à l'amitié, de la compassion à l'amour.
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Le baiser de la femme-araignée

magnifique roman qui fait partie de mes meilleurs souvenirs de lecture !
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Le baiser de la femme-araignée

J'ai vu l'adaptation du roman au cinema je pense que le livre me plaira tout autant.
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