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Citations de Marc Dugain (2029)


Je n’avais jamais remarqué à quel point les origines des gens du quartier étaient diverses, la mixité nonchalante qu’elles offraient à l’observateur, ce grouillement pacifique. Aucun de ces individus n’avait idée de ce qui se tramait dans son dos. Seule l’histoire instantanée distribuée par les médias leur était accessible, un flot d’informations, en boucle, mises en scène, dramatisées au nom d’une illusoire permanence de la vérité. Ceux qui avaient l’éducation et la motivation d’aller chercher plus loin pouvaient lever un coin du voile, mais jamais personne ne leur restituerait la réalité du monde invisible, ce cloaque où se jouait une grande partie du destin des peuples dans des jeux d’intérêts souvent contradictoires.
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L’existence n’a aucun sens, raison pour laquelle nous cherchons à lui en donner un, tout en sachant qu’il ne résistera pas à la mort.
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J'ai remarqué que le romancier américain démarre souvent par la genèse de sa famille. Comme si on ne pouvait pas parler d'un arbre sans évoquer ses racines.
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La famille ne manque de rien, mais il n’en faudrait pas beaucoup pour qu’elle sombre dans la misère, cette misère tant redoutée, bien différente de la pauvreté dans laquelle ils vivent sans bruit et sans larmes depuis toujours.
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L’Irlande, un des plus petits pays du monde, avait produit plusieurs millions de migrants, phénomène accentué par la grande famine du XIXe siècle. Aucun d’entre eux n’était arrivé si haut dans la hiérarchie humaine. Cet Irlandais-là était devenu le premier homme de la première des nations. Et on venait de l’abattre dans un dépôt de livres, à Dallas, d’une balle dans la tête. P 19
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Ce livre existe pour retrouver l’homme que ma fonction ne me permet plus d’être, afin que je puisse me confronter à une forme de vérité, sans les accommodements auxquels on cède si facilement.
(page 9)
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Comme je sortais du palais de Justice, sur l’île de la Cité, un grain a percé un gros nuage noir, me précipitant dans un de ces cafés où convergent tous ceux qui, pour une raison ou pour une autre, ont affaire à l’institution judiciaire, cet énorme redresseur de torts aux semelles de plomb, constamment pris de vitesse, empêtré dans les procédures, les délais de recours, les commissions rogatoires, les avocats et leur nécessaire mauvaise foi, de telle sorte que son combat contre la corruption reste souvent sans effet car, quand un jugement est finalement prononcé contre les puissants de ce monde, le temps, les années par dizaines ont œuvré à l’oubli du scandale dans la conscience du peuple au nom de qui la justice est rendue.
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Pour moi, les gens ne sont obsédés à ranger des objets que s'ils ne parviennent pas à mettre de l'ordre dans leur tête.
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Le courage est la qualité qui conditionne toutes les autres, disait Kennedy. L’antisémitisme est une atrocité de l’âme qui conditionne toutes les autres. P 20
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Je compris qu'il existait une foi qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais pu envisager jusqu'ici. Penaster ne cherchait aucune protection divine, sa relation avec le Créateur n'avait rien du maître et de l'élève. Il distinguait les croyants, dont il s'honorait de faire partie, des superstitieux. "Les premiers donnent, disait-il. Les seconds donnent pour recevoir." Il pensait que l'homme, dans sa quête de certitude, courait à sa perte, que Dieu lui avait attribué un degré de conscience qui lui permettait de comprendre les grandes questions, mais que jamais le Créateur ne lui avait assigné la tâche d'y répondre, tâche qu'il s'était réservé. C'est ce qu'il appelait le grand malentendu. Avec Penanster la religion prenait un sens bien différent de celui donné par les caricatures des enseignements et les comportements des dévots qui avaient croisé mon enfance et dont la foi n'était rien d'autre qu'une volonté de domination par la morale.
Mais pour moi, il était trop tard.
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- On dit que pour être adulte, il faut avoir pardonné à ses parents tout en étant capable de garder sa part d'enfant. Je vous ai pardonné. Et pour la part d'enfant, la politique s'en charge. Tu sais, c'est comme dans la cour de récréation. Les mêmes haines, les mêmes alliances, la loi du plus fort. On ne vieillit jamais dans ce milieu, c'est l'avantage.
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On s’imaginait, parce qu’on les a vus de près, que les grands conflits meurtriers, génocidaires du XXe siècle étaient derrière nous, mais la guerre menée par les Russes aux Ukrainiens a montré que la psychorigidité et la tyrannie avaient encore de beaux jours devant elles dans le contexte d’une nouvelle guerre mondiale dont la menace plane désormais sur nous.
(page 211)
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Changer de nature, c’est ce que propose l’intelligence artificielle, et elle conduira forcément à un homme nouveau, dénaturé, sans besoins impératifs, capable de voyager dans l’espace sans succomber aux radiations. On peut faire l’autruche et n’y voir que de la science-fiction, mais nous y sommes déjà. Et tout ce que nous voyons aujourd’hui sera bientôt obsolète.
(page 87)
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Lorsque vous doutez de la sincérité de quelqu’un une fois, il est ensuite difficile de se laisser aller à la confiance, mais vous en éloigner risque d’accroître son emprise sur vous.
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Je n'assiste jamais à aucun enterrement, cela m'afflige beaucoup trop, c'en est au point que j'ai décidé que je me rendrai pas au mien.
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Jackie [Kennedy], malgré sa douleur, lui a repassé oralement plusieurs fois le film de l’attentat. Elle se précipite sur le coffre de la limousine parce qu’elle a vu y surgir une partie du crâne de son mari, et comme une mère se précipiterait sur le doigt coupé de son enfant dans l’espoir qu’on le recouse, elle a pensé que son mari ne pourrait espérer vivre sans cette partie de sa tête qui venait de se détacher de lui. 
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Dans cette fameuse « allégorie de la caverne », les surveillants sont aussi des illusionnistes qui maintiennent chacun de leurs prisonniers dans un état de passivité et de dépendance vis-à-vis d’une réalité projetée. Ce flot permanent d’images hypnotise les détenus au point de leur ôter toute envie de s’échapper, de s’évader pour devenir libres. La prophétie de Platon est en train de se réaliser. Dans le monde voulu des big data, nous sommes enchaînés, comme jamais, à des illusions.
C’est comme si l’on nous avait encapsulés dans un miroir déformant qui est aussi une glace sans tain. Le reflet de la réalité est devenu, dans nos têtes, plus important que la réalité elle-même.
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Je compris qu'il existait une foi qui ne ressemblait à rien de ce que j'avais pu envisager jusqu'ici. Penanster ne cherchait aucune protection divine, sa relation avec le Créateur n'avait rien du maître et de l'élève. Il distinguait les croyants, dont il s'honorait de faire partie, des superstitieux. "Les premiers donnent, disait-il. Les seconds donnent pour recevoir." Il pensait que l'homme, dans sa quête de certitude, courait à sa perte, que Dieu lui avait attribué un degré de conscience qui lui permettait de comprendre les grandes questions, mais que jamais le Créateur ne lui avait assigné la tâche d'y répondre, tâche qu'il s'était réservé. C'est ce qu'il appelait le grand malentendu.
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La nature ne connaît ni le silence ni le bruit. Ce n’est pas comme en ville, ce qu’on entend va toujours dans votre sens, celui de votre apaisement, pour peu que vous ayez confiance dans la vie sauvage.
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"Je n'ai jamais connu que deux grandes peurs : la peur de la confrontation physique, rarissime comte tenu de mon gabarit , et la peur de moi-même, qui a empoisonné toute ma putain de vie."
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