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Citations de Marc Dugain (2029)


Une partie significative du budget national va être consacrée à la sauvegarde de ce territoire irrémédiablement perdu ; excepté pour quelques illuminés qui s’imaginent que l’Algérie restera toujours française, la lucidité voudrait qu’on commence à se retirer, mais c’est compter sans la politique. L’Algérie recèle des richesses en gaz et en pétrole qu’on ne peut pas mépriser à ce moment de notre histoire où l’on entre dans une ère de production et de consommation massives. Les ménages se ruent sur les réfrigérateurs, les postes de télévision les hypnotisent. Ils prisent aussi les vêtements et rêvent de la Citroën DS, qui fait son apparition au salon de l’auto et devient le symbole de cette bourgeoisie méritante dont le cinéaste Chabrol est le meilleur contempteur.
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Il faut savoir s’avouer vaincu si l’on veut perdurer dans son être, et toutes les illusions sont permises pour persévérer.
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[...]dans votre salle, y vont mettre que des esquintés de la trogne, quoi. Que des officiers défigurés, qu'elle a dit. Y z'ont fait la même chose pour le simple soldat à l'étage au-dessous, et ça se remplit déjà. Pour les officiers , vous êtes le premier. Une sacrée veine, comme ça vous choisissez votre plumard. C'est rapport à cette clientèle qu'y m'ont demandé d'ôter tous les miroirs.
p43
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Le populisme, (...) c'est faire rentrer une population dans un stade, de nuit, mettre une lumière éblouissante sur une partie des gens présents en les traitant de voleurs pendant que dans l'obscurité profonde une bande discrète s'emploie à faire les poches de ceux qui fixent la lumière en hurlant, en invectivant les boucs émissaires aveuglés par les projecteurs.
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"Pourquoi faut-il forcément mourir ?"
Cette question, je ne passais pas un mois sans la poser à ma grand-mère. Elle me répondait en souriant que Dieu avait choisi d'installer la vie et la conscience dans une substance périssable et de laisser les matières minérales éternelles se morfondre dans leur hébétude.

Ma mère est morte l'été 1967, mon père une année plus tard. J'avais quatorze ans. Nous sommes restés ensuite, Maine et moi, comme deux âmes en peine.
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Alors qu'il attend toujours l'avion qui ramène le corps meurtri de son frère, sa belle-sœur Jackie et le nouveau président qui a prêté serment dans l'avion, il se souvient d'une phrase de Johnson, celui qu'il surnommera jusqu'à la fin "l'imposteur" : "Au Texas, un obstacle se présente vertical, s'il persiste, on le couche à l'horizontale." C'est ce qu'ils ont fait. Ils ont couché son frère à l'horizontale. Qui "ils" ?
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Roosevelt est un éléphant assis, mais au moins il a de la classe, une certaine finesse aristocratique. Il existe un avantage incontestable à ne pas avoir de jambes, on a le centre de gravité plus bas, plus d'équilibre.
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Elle en avait eu marre. Elle était devenue un vagin d’occasion pour le gaspillage de semence d’une hommasse musclée à quéquette de lévrier.
(page 142)
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les Américains se tuent beaucoup entre eux, c’est une constante de leur histoire depuis que les immigrants ont éradiqué les autochtones pour se faire de la place, comme s’il en manquait. Après avoir exploité les Africains qui ont ramassé leur coton, au lieu de leur montrer un peu de gratitude, ils les ont persécutés au point qu’une bonne partie d’entre eux préfèrent se détruire au crack que d’attendre de se faire abattre par des policiers en manque de cibles vivantes. Ceux qui ne se font pas descendre ou exécuter, le système judiciaire fait en sorte de les sortir de la société pour des dizaines d’années, quand ce n’est pas à vie.
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Nous nous sommes tus un moment, sans gêne ; il y avait assez d’intimité et de complicité désormais entre nous pour supporter l’épreuve du silence, de plus en plus rare entre les individus qui vivent leurs relations à l’exemple des chaînes d’information en continu.
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La rencontre du froid intérieur et des basses températures venues des montagnes m’avait figé.
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Les bons sentiments en politique créent un lien fort avec quelques électeurs mais la grande masse attend de la cohérence d’un candidat. Johnson, même impopulaire, a toujours été cohérent. C’est un sale type qui sait se rendre sympathique à l’occasion en tapant sur le cul d’une vache, et les électeurs n’en attendent rien de plus.
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Je me souviens parfaitement de la scène, quand je lui ai annoncé le sujet de mes recherches. Il trônait au milieu de ses livres dans son bureau du troisième étage de l'université, agrémenté de quelques objets amérindiens, ultime trace d'une civilisation dont il regrettait notre acharnement à la faire disparaître, comme si elle était le témoignage gênant d'un paradis perdu. Il lui arrivait dans ses cours de comparer le génocide des malades mentaux par les nazis à celui pratiqué par les Blancs sur les Amérindiens. Dans un massacre annonciateur de celui des juifs, les nazis s'étaient acharnés à tuer les fous, des hommes, des femmes, des enfants, comme si la pathologie de ces innocents renvoyait à la leur, celle de psychopathes nihilistes à la recherche d'une identité chimérique qui n'existait que par leur agglomération en hordes meurtrières. Selon lui, cette extermination relevait de la même logique, celle du miroir inacceptable. La spiritualité de ces ethnies d'Amérique nous renvoyait cruellement l'image de la nôtre, dévoyée, corrompue, pleinement complice de la dégradation de notre relation avec notre environnement.
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Il n'y a finalement que les morts qui puissent nous envier. Et encore, j'en doute.
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Il me fait patienter, je n’en attendais pas moins de sa part, histoire de m’indiquer fermement qu’il est le maître des horloges, comme Staline l’était bien avant lui. Ce pays qui nous a pourtant donné Tchekov n’a connu qu’un seul régime, celui des tsars, blancs puis rouges puis bleus. Ce qui les unit, c’est un mépris constant pour la vie humaine et pour le peuple. Aucun pays n’est aussi conservateur des mécanismes de sa propre humiliation. Aucune autre nation n’est capable de discerner de la grandeur dans un tel avilissement. Le seul qui revienne et qui reparte, c’est Dieu, présent aujourd’hui pour servir de couverture, déchu hier comme opium du peuple. Poutine en fait des tonnes avec son émissaire, un illuminé à la longue barbe, chef de l’Église orthodoxe. Tout ça s’accorde parfaitement avec son projet politique diamétralement opposé au message du Christ. Mais qu’importe, les textes sont faits pour être tordus jusqu’à ce qu’ils prennent la forme de ceux qui ne les ont pas lus mais qui s’en servent pour contenir ceux qu’ils oppriment.
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Certains emballages vous trompent sur la qualité du produit qui est à l’intérieur, il existe même des gens spécialisés pour ça. C’est un peu la même chose quand on se trouve sur l’île de Vancouver, on a le sentiment de respirer l’air le plus pur du monde alors qu’il est complètement vicié par les centrales thermiques chinoises qui sont juste en face, de l’autre côté du Pacifique. L’air pur n’existe plus, la petite bande d’oxygène qui gravite autour de la planète ne parvient plus à absorber nos déjections.
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Je me suis souvenu à ce moment précis de la déclaration d’un grand patron du renseignement français, qui considérait que la montée de la puissance des mafias et leur infiltration dans les systèmes politiques européens étaient une menace bien plus grande pour les démocraties que le terrorisme. Le terrorisme était aussi réel que pratique. Il avait été le prétexte à une accélération de la surveillance des individus sans qu’ils en aient une conscience immédiate. Surveillé mais seul, chacun avait pleine conscience de son impuissance et de l’extrême fragmentation de l’action collective, pour le plus grand bonheur de pouvoirs transversaux, comme celui des climatosceptiques, parce que chacun, chez soi, se sentait totalement démuni devant l’effondrement annoncé, et que l’individu culpabilisé de toute part depuis des décennies se révélait incapable de changer quoi que ce soit. Nourri de chimères, il n’avait plus de poids sur le réel, ce réel qui chaque jour progressait sous la forme d’un réchauffement excessif.
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La dictature ajoute de la morbidité aux bâtiments conçus pour exalter la fonction sacrée du pouvoir. Le Kremlin n’échappe pas à cette règle. Poutine l’a transformé en Saint-Sépulcre d’une orthodoxie aussi bien religieuse que tyrannique.
(page 231)
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Ce monde qui est là, personne n’a voulu le voir venir, c’est celui de l’asservissement volontaire d’une espèce à une technologie que les plus intelligents, dès l’origine, ont conçu comme un immense filet de pêche.
(page 16)
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Mais qui a le courage de répondre à la question de savoir pourquoi tant d’adolescents, à peine entrés dans la vie, veulent y échapper par des moyens artificiels ? Contrairement à ce que je connais des animaux, c’est une caractéristique proprement humaine que de s’esquiver devant sa propre existence, de la mettre soi-même en danger en prenant des risques inconsidérés, en abusant de tout ce qui peut nous détruire ou en participant collectivement à ces épisodes d’hystérie suicidaire. Comme si convoquer la mort était une façon essentielle d’exister.
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