Quel plaisir de retrouver pour la 3ème fois Andreas Auer (et Mikael). Nous partons pour l’île de Gotland, un autre point d’attache de l’auteur. Bien que se soit le 3ème violet des enquêtes de l’Inspecteur suisse Andreas Auer, il est possible de lire le livre même si on n’a pas lu les deux précédents mais il serait fort dommage de s’en priver. J’aime beaucoup cette série car l’environnement familial extrêmement présent crée une proximité avec les personnages (sans le côté couche-culotte de Camilla Läckberg ou la noirceur de certains héros vieux, alcooliques ou déglingués d’autres auteurs nordiques). J’ai adoré ce livre et j’ai à la fois tourné les pages frénétiquement et à la fois tenté de freiner car je ne voulais pas arriver à la fin. 500 pages, c’est court parfois. Et j’ai été passionnée jusqu’à la dernière page. Vous allez peut-être penser que cela démarre lentement, mais vous comprendrez par la suite à quel point cette mise en place va se révéler importante.
Le livre est résumé par l’auteur en une phrase (page 109) « Qui était-il avant de devenir Andréas Auer ? » Suite aux révélations de sa sœur à la fin du volume précédent, Andreas part à la recherche de son passé. Nous allons le suivre à Gryon et en Suède, sur plusieurs décennies. Je ne vais pas vous parler de l’intrigue car je ne veux pas risquer de « divulgâcher ». Sachez simplement qu’après avoir cherché la vérité pour son propre compte et alors qu’il s’apprêtait à rentrer en Suisse, notre inspecteur sera appelé à devenir consultant sur une enquête en cours à Gotland.
Je dois dire que moi qui aime énormément les civilisations anciennes et les légendes, j’ai apprécié de connaitre davantage la mythologie nordique que je ne connais pour ainsi dire pas et qui est au centre de ce roman. Dans ce thriller qui se déroule dans une ambiance mystique, j’ai découvert les dieux nordiques, Freyja, la déesse de l’amour et fille de Njord, Dieu de la navigation et les autres ; j’ai appris ce que sont les Neuf mondes. Et il n’y a pas que la mythologie, les traditions, les fêtes, les croyances… il y a également la description de Gotland qui devient un acteur du roman, tout comme c’était le cas pour Gryon. Gotland, une île suédoise avec une histoire viking, une culture dans laquelle le passage vers la mort était considéré comme une traversée, un voyage (cela ne vous fait pas penser à l’Egypte ancienne ?) . Gotland avec son Phare, ses sites archéologiques, ses ruines, ses rituels, ses rites (le rite viking de l’Aigle de sang), ses runes, l’alphabet « fulhark », la religion Asatro, le paganisme nordique, les symboles norrois, le walhalla, les pierres semi-précieuses, les sacrifices humains…
En plus de la mythologie, j’ai également découvert un pan d’histoire que je ne connaissais pas : l’histoire de l’Estonie et les relations entre la Suède, l’Estonie et l’Allemagne.
J’ai beaucoup aimé les parallèles entre le monde suisse et le monde suédois d’Andréas Auer, symbolisés par la nature, par le frêne, symbole de l’immortalité en Scandinavie et bien présent à Gryon. Un pied en Suisse, un pied en Suède mais enracinement dans les deux cultures.
Les anciennes croyances païennes sont très importantes mais le symbolisme païen est dangereux quand il est manipulé par les nazis et les gens de l’extrême droite. Quand les légendes et la réalité se rejoignent, cela peut devenir très dangereux. Et avec tout ce contexte en toile de fond, il y a l’enquête criminelle… Un livre complet, dans cette ambiance nordique si particulière.
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