Citations de Marcel Pagnol (1559)
La nuit serait donc noire et terrible, peut-être la dernière de ma vie ?
Voilà où m’avaient mené ma désobéissance et la félonie de l’oncle Jules.
Alors me revint en mémoire une phrase que mon père répétait souvent, et qu’il m’avait fait copier plusieurs fois quand il me donnait des leçons d’écriture (cursive, ronde, bâtarde) : « Il n’est pas besoin d’espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. »
Il m’en avait longuement expliqué le sens, et m’avait dit que c’était la plus belle phrase de la langue française.
Je la répétai plusieurs fois, et comme par une formule magique, je sentis que je devenais un petit homme. J’eus honte d’avoir pleuré, honte d’avoir désespéré.
Qu'il soit content d'avoir pris une belle pièce, je veux bien I'admettre, mais se faire photographier avec un poisson ! Quel manque de dignité! De tous les vices, la vanité est décidément le plus ridicule!
- Ce n'est pas une révolution quil faut faire. Révolution, c'est un mot mal choisi. parce que ça veut dire un tour complet. Par consequent, ceux qui sont en haut descendent jusqu'en bas, mais ensuite ils remontent å leur place primitive... et tout recommence. Ces murs injustes n'ont pas été faits sous I'ancien régime : non seulement notre République les tolère, mais c'est elle qui les a construits !
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Enfin, dès que les professeurs commencèrent à le traiter en bon élève, il le devint véritablement : pour que les gens méritent notre confiance, il faut commencer par la leur donner.
Auprès de telles richesses, les miennes faisaient pauvre figure, et j'avoue que j'en fus un peu honteux les premiers jours; mais j'inventai spontanément la solution philosophique qui, depuis des siècles, console les pauvres, et les délivre de la cruelle envie; je résolus de mépriser la fortune des autres, de considérer les avantages matériels comme tout à fait secondaires, et je décidai que les objets de luxe faisaient plus d'honneur à leurs fabricants qu'à leurs possesseurs.
Les Écoles normales primaires étaient à cette époque de véritables séminaires, mais l'étude de la théologie y était remplacée par des cours d'anticléricalisme. On laissait entendre à ces jeunes gens que l'Église n'avait jamais été rien d'autre qu'un instrument d'oppression, et que le but et la tâche des prêtres, c'était de nouer sur les yeux du peuple le noir bandeau de l'ignorance, tout en lui chantant des fables, infernales ou paradisiaques.
La mauvaise foi des « curés » était d'ailleurs prouvée par l'usage du latin, langue mystérieuse, et qui avait, pour les fidèles ignorants, la vertu perfide des formules magiques. La Papauté était dignement représentée par les deux Borgia, et les rois n'étaient pas mieux traités que les papes : ces tyrans libidineux ne s'occupaient guère que de leurs concubines quand ils ne jouaient pas au bilboquet; pendant ce temps, leurs « suppôts » percevaient des impôts écrasants, qui atteignaient jusqu'à dix pour cent des revenus de la nation. C'est-à-dire que les cours d'histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine. Je n'en fais pas grief à la République : tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements. Les normaliens frais émoulus étaient donc persuadés que la grande Révolution avait été une époque idyllique, l'âge d'or de la générosité, et de la fraternité poussée jusqu'à la tendresse : en somme, une explosion de bonté.
Je ne sais pas comment on avait pu leur exposer - sans attirer leur attention - que ces anges laïques, après vingt mille assassinats suivis de vol, s'étaient entre-guillotinés eux-mêmes.
Il est permis de mentir aux enfants, lorsque c'est pour leur bien.
Ugolin à Manon :
"Et puis tout d'un coup, je te vois, et ça m'arrive que je t'aime, d'une façon que c'est pas possible de le dire... Tout le temps, je te vois, tout le temps je te parle... Le sommeil, ça me l'a tué, quand je mange, ça n'a plus de goût. Si tu ne me veux pas, ou je meurs ou je deviens fou..."
De plus, on la regardait souvent - sans méchanceté - mais avec un intérêt qui la faisait parfois rougir, et il y avait des garçons qui lui lançaient au passage des compliments ou des moqueries.
Sous un soleil d’hiver,qui était pâle et tondu comme un moine,nous retrouvâmes le chemin des vacances.il était grandement élargi:Décembre,cantonnier nocturne,avait brûlé les herbes folles,et dégagé le pied des murs
Plus loin est le piège,plus grosse est la proie qui l’entraîna.Nous battions les broussailles,en cercles concentriques,autour du lieu du guet-apens.
Souvent,c’était un beau merle,une lourde grive des Alpes,un ramier,une caille,un geai…
Je suis né dans la ville d’Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers.
Telle est la faiblesse de notre raison : elle ne sert le plus souvent qu'à justifier nos croyances.
Blaise : Une œuvre est belle quand elle est signée Homère ou Platon. Cette même œuvre sera méprisable si l'auteur en est Blaise ou Tartempion.
Mais d'une façon générale, il considérait toujours les "nobles" comme des gens insolents et cruels, ce qui était prouvé par le fait qu'on leur avait coupé la tête. Les malheurs n'inspirent jamais confiance, et l'horreur des grands massacres enlaidit jusqu'aux victimes.
C'est à dire que les cours d'histoire étaient élégamment truqués dans le sens de la vérité républicaine.
Je n'en fais pas grief à la république : tous les manuels d'histoire du monde n'ont jamais été que des livrets de propagande au service des gouvernements
On célébra mon héroïsme, on admira notre amitié, mais c'est l'ingéniosité de mon invention qui me valut l'estime et la reconnaissance de toutes les cinquièmes, et même de la cour des moyens.
Oui, la vie. Les chiens aussi donnent la vie... Les taureaux aussi donnent la vie à leurs petits. Et d'ailleurs, cet enfant, tu ne le voulais pas. Ce que tu voulais, c'était ton plaisir. La vie, ne dis pas que tu la lui as donnée. Il te l'a prise : ce n'est pas pareil.
S'il sort du cimetière il est mort !
Pas si fort ! Faites le taire ! Il va me fêler la pastille !