Citations de Marcel Proust (3653)
Savoir qu'on n'a plus rien à espérer n'empêche pas de continuer à attendre.
La lecture est une amitié.
Il y a dans notre âme des choses auxquelles nous ne savons pas combien nous tenons. Ou bien, si nous vivons sans elles, c'est parce que nous remettons de jour en jour, par peur d'échouer ou de souffrir, d'entrer en leur possession.
Il n'y a pas de réussite facile ni d'échecs définitifs.
Nous sommes tous obligés, pour rendre la réalité supportable, d'entretenir en nous quelques petites folies.
Le seul véritable voyage, le seul bain de jouvence, ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages, mais d'avoir d'autres yeux, de voir l'univers avec les yeux d'un autre, de cent autres, de voir les cent univers que chacun d'eux voit, que chacun d'eux est.
Nos désirs vont s’interférant, et dans la confusion de l’existence, il est rare qu’un bonheur vienne justement se poser sur le désir qui l’avait réclamé.
"Mes promenades de cet automne-là furent d’autant plus agréables que je les faisais après de longues heures passées sur un livre. Quand j’étais fatigué d’avoir lu toute la matinée dans la salle, jetant mon plaid sur mes épaules, je sortais : mon corps obligé depuis longtemps de garder l’immobilité, mais qui s’était chargé sur place d’animation et de vitesse accumulées, avait besoin ensuite, comme une toupie qu’on lâche, de les dépenser dans toutes les directions."
L'homme n'est pas fait pour travailler et la preuve c'est que ça le fatigue.
Placée pour la première fois de sa vie entre deux devoirs aussi différents que monter dans sa voiture pour aller dîner en ville, et témoigner de la pitié à un homme qui va mourir, elle ne voyait rien dans le code des convenances qui lui indiquât la jurisprudence à suivre et, ne sachant auquel donner la préférence, elle crut devoir faire semblant de ne pas croire que la seconde alternative eût à se poser, de façon à obéir à la première qui demandait en ce moment moins d'efforts, et pensa que la meilleure manière de résoudre le conflit était de le nier.
-A la recherche du temps perdu-Le côté de Guermantes (Tome III)
Notre mémoire et notre coeur ne sont pas assez grands pour pouvoir être fidèles.
C'est parce qu'ils contiennent ainsi les heures du passé que les corps humains peuvent faire tant de mal à ceux qui les aiment.
Chopin
Chopin, mer de soupirs, de larmes, de sanglots
Q’un vol de papillons sans se poser traverse
Jouant sur la tristesse ou dansant sur les flots.
Rêve, aime, souffre, crie, apaise, charme ou berce,
Toujours tu fais courir entre chaque douleur
L’oubli vertigineux et doux de ton caprice
Comme les papillons volent de fleur en fleur;
De ton chagrin alors ta joie est la complice:
L’ardeur du tourbillon accroît la soif des pleurs.
De la lune et des eaux pale et doux camarade,
Prince du désespoir ou grand seigneur trahi,
Tu t’exaltes encore, plus beau d'être pâli,
Du soleil inondant ta chambre de malade
Qui pleure a lui sourire et souffre de le voir…
Sourire du regret et larmes de l’Espoir!
Les Plaisirs et les Jours, Portraits de peintres et de musiciens 1896
On ne reçoit pas la sagesse, il faut la découvrir soi-même, après un trajet que personne ne peut faire pour nous, ne peut nous épargner;
Les jours sont peut-être égaux pour une horloge, mais pas pour un homme.
Un livre est un grand cimetière où sur la plupart des tombes on ne peut plus lire les noms effacés.
La beauté n’est pas dans les couleurs, mais dans leur harmonie.
Notre personnalité sociale est une création de la pensée des autres
La Mer
La mer fascinera toujours ceux chez qui le dégoût de la vie et l'attrait du mystère ont devancé les premiers chagrins, comme un pressentiment de l'insuffisance de la réalité à les satisfaire. Ceux-là qui ont besoin de repos avant d'avoir éprouvé encore aucune fatigue, la mer les consolera, les exaltera vaguement. Elle ne porte pas comme la terre les traces des travaux des hommes et de la vie humaine. Rien n'y demeure, rien n'y passe qu'en fuyant, et des barques qui la traversent, combien le sillage est vite évanoui ! De là cette grande pureté de la mer que n'ont pas les choses terrestres. Et cette eau vierge est bien plus délicate que la terre endurcie qu'il faut une pioche pour entamer. Le pas d'un enfant sur l'eau y creuse un sillon profond avec un bruit clair, et les nuances unies de l'eau en sont un moment brisées ; puis tout vestige s'efface, et la mer est redevenue calme comme aux premiers jours du monde...
Lu dans une très jolie version éditée par "Les Petites Allées".
Merci à Michka.
Le désir de vivre renaît en nous chaque fois que nous prenons de nouveau conscience de la beauté et du bonheur.