AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Marcel Rufo (104)


Toute notre vie, nous allons donc apprendre à naviguer entre ces deux nécessités vitales : se lier et se séparer, s'attacher et se détacher, partir et revenir, quitter et retrouver… […] Peut-on se séparer sans peine ? Non, tout au plus apprend-on à mettre en place des stratégies défensives pour souffrir le moins possible de la séparation qui est toujours difficile. C'est pourquoi il ne sert à rien d'ordonner à un enfant : "Sois autonome !", sans tenir compte de ses capacités. Le travail des parents consiste à repérer la moindre tentative d'autonomie de leur minots, non à la devancer. […] L'opposition, la contestation, la provocation, la rébellion ne sont pas des preuves de désamour, mais des signes d'évolution et de maturation, une façon pour l'enfant de demander :
- Détache-moi !
Commenter  J’apprécie          20
La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie.
Commenter  J’apprécie          10
Un petit garçon de neuf ans, intelligent, battu par son père :
Le plus beau gilet du monde :

Je le questionne à nouveau pour connaitre la cause de ce grand malheur là. Il pleure de plus belle, puis parvient à articuler :
"C'est à cause de la mort de mon grand-père ; c'était le plus beau et le plus gentil des grand-pères. " Emu par cette déclaration d'amour, je lui demande quelle profession exerçait ce papy extraordinaire : "c'était le plus grand tailleur du monde ! " "Que faisait-il comme habits ?" "Il m'a fait le plus beau gilet du monde pour un petit garçon de trois ans. Il était incrusté d'or et de pierres précieuses, il brillait au soleil, et aussi dans la nuit."
Puis il ajoute, réflexion extraordinaire pur un enfant de son âge : " tu sais, ce gilet je l'ai gardé, et je le donnerai à mon petit garçon quand il aura trois ans", jetant ainsi un pont entre le passé merveilleux, éclairé par un grand-père idéalisé, et un futur possible.
A mon tour d'avoir des larmes dans mes yeux noirs à moi. A l'écouter, je réalise que l'agressivité, puis le départ du père, avaient été largement compensés par la présence particulière et rassurante du grand-père. La mort de ce dernier a entraîné le désarroi et aussi la peur de rater son avenir. c'est ainsi à une double perte qu'était confronté le petit garçon aux beaux yeux sombres : celle de sa famille, et celle de son grand-père adoré.
Pourtant, je n'étais pas inquiet quant à son devenir :
lorsqu'on campe dans le passé de façon si riche et si poétique, on peut dire sans se tromper qu'on aura, qu'on a déjà un avenir.
Commenter  J’apprécie          183
Marcel Rufo
J'ai fini par croire, après toutes ces années, que les parents ne servent pas à grand-chose dans l'évolution de leurs enfants. j'exagère à peine ! Disons plutôt que les enfants sont maîtres de leur destin, avec l'appui et la participation de leurs parents. sinon que verrions-nous ? Les bons parents feraient de bons enfants et les mauvais parents feraient de mauvais enfants. Mais c'est impossible. Et faux, totalement faux. On le voit bien dans les familles nombreuses. Tous les enfants ont les mêmes parents, mais ils sont tous différents. Parce qu'ils ont leur caractère, leur personnalité, et que chacun se fait, de ses parents, une représentation psychologique différente. Les parents sont comptables des progrès de l'enfant, plus que producteurs de ces progrès. L'enfant dépend en premier lieu de lui-même, les parents s'adaptent à lui plus que l'inverse. Dans les rôles parentaux , il y a , à mes yeux, davantage d'adaptabilité que d'éducation.
Commenter  J’apprécie          283
Il me semble que la psychosomatique est l'expression d'une potentialité organique que l'on n'exprimerait pas si l'on n'était pas anxieux. Dans une famille, on peut être biologiquement doué d'asthme ; cependant certains vont devenir asthmatiques, d'autres non. Ce qui compte c'est l'expression de la maladie sur un terrain organique déjà favorable. Il est faux de penser que le seul psychisme suffit à créer une maladie quand il n'y a pas de terrain.
Commenter  J’apprécie          20
Les adolescents veulent pouvoir "gérer" leur mort, mais ils n'ont aucune envie que la maladie la gère à leur place ! Comme les autres de son âge, Laetitia voulait pouvoir mourir ou jouer à la mort sans que la mort s'impose à elle. La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie. C'est un peu comme ce qui se passe dans les couples: lorsque le conjoint meurt, l'autre le ressent comme l'annonce de sa propre mort.
Commenter  J’apprécie          20
Les adolescents veulent pouvoir "gérer" leur mort, mais ils n'ont aucune envie que la maladie la gère à leur place ! Comme les autres de son âge, Laetitia voulait pouvoir mourir ou jouer à la mort sans que la mort s'impose à elle. La disparition de sa copine la replonge dans le passé, dans sa maladie mortelle, lui interdisant d'actualiser sa vie. C'est un peu comme ce qui se passe dans les couples: lorsque le conjoint meurt, l'autre le ressent comme l'annonce de sa propre mort.
Commenter  J’apprécie          10
A peine sorti de mes études, je me suis précipité vers le plus dur, le plus grave, avant de m'apercevoir que ce qui m'intéressait, c'était le quotidien, l'accessoire, le fugace, tout ce qui est difficile à percevoir, tout ce qui ne s'exprime pas par des hurlements, tout ce qui ne s'enferme pas, tout ce qui ne se médicalise pas à outrance mais qui se parle.
Commenter  J’apprécie          10
Imaginons donc que ce soit une histoire d’amour. La peine en fait partie : ce n’est jamais un long fleuve tranquille, même si la réserve d’espérance permet le plus souvent de ne pas y sombrer. En tout cas, le psy, comme le sage selon Spinoza, ne doit pas être triste. Ce serait une contre-indication à exercer ce métier difficile et passionnant !
Commenter  J’apprécie          10
Si nos souvenirs appartiennent à notre histoire la plus intime, ils s’inscrivent en même temps dans les étapes universelles du développement de l’enfant dont ils rappellent comment nous les avons franchies. A ce titre ils devraient faciliter votre entrée en résonance avec les situations vécues par les enfants et adolescents présents dans ces pages, comme avec les concepts ou méthodes pédopsychiatriques, psychanalytiques, psychologiques mobilisés pour les éclairer.
Commenter  J’apprécie          10
Nous ne pouvons plus ignorer que l’enfance est la matière même dont sont tissés les adultes, en qui elle parle encore au présent quand ils croient l’avoir laissée dans le passé.
Commenter  J’apprécie          10
Les traits propres à l’enfance semblaient dénués de toute valeur intrinsèque : ils ne pouvaient être que manque ou regrettables défauts de jeunesse ! Ce n’est pas par hasard ni par défaut de maîtrise que, dans les tableaux des maîtres de la Renaissance ou du classicisme, les bébés ont des traits d’adultes !
Commenter  J’apprécie          10
L’art contemporain a trouvé là ses thèmes de prédilection. Plus généralement, ces penchants, dont on s’employait à détourner les enfants et qui étaient jadis relégués, au mieux, dans la sphère privée, sont à présent au cœur des grands enjeux des politiques publiques : on revendique la mise en place d’un système éducatif et d’un marché du travail qui donnent à chacun l’opportunité de réaliser pleinement toutes ses potentialités (y compris les plus singulières) ; on veut une offre en matière de santé toujours plus personnalisée ; chacun aspire à une société où il puisse faire valoir et reconnaître toutes ses « différences » ; la préoccupation écologique comme celle de la protection des animaux s’affirment à proportion de notre sentiment d’appartenance au monde naturel et animal.
Commenter  J’apprécie          00
« L’importance des souvenirs d’enfance dans la vie des auteurs découle en dernier lieu de l’hypothèse d’après laquelle l’œuvre littéraire, comme le rêve diurne, serait une continuation et une substitution des jeux enfantins d’autrefois. »
SIGMUND FREUD
Commenter  J’apprécie          00
Les enfants sont maîtres de leur destin avec l'appui de leurs parents. (...). Les parents sont comptables des progrès de l'enfant, plus que producteur de ces progrès. L'enfant dépend en premier lieu de lui-même, ce sont les parents qui s'adaptent à lui plus que l'inverse.
Commenter  J’apprécie          30
La fratrie est une mini-société ; comme elle, elle a besoin de règles qui évitent de se laisser dominer par ses pulsions. Cela ne signifie pas que les pulsions destructrices n'existent pas dans la fratrie. Simplement, elles sont contrôlées par la loi familiale et sociale.
Commenter  J’apprécie          120
Aujourd'hui, bien des adultes croient pouvoir se contenter de dire la vérité à leurs enfants pour que tout aille bien. Mais les explications, voire les justifications, ne peuvent pas tout résoudre. La parole n'est pas magique, car derrière chaque mot il y a un sens qui varie en fonction du stade de développement de l'enfant.
Commenter  J’apprécie          20
Cendrillon est une enfant parfaite, tant dans l'exécution des tâches qu'on lui confie que dans le culte de sa mère disparue, sans oublier sa totale soumission à sa belle-mère et à ses demi-sœurs. Pourtant, personne autour d'elle ne semble s'en apercevoir. Ce sentiment de ne pas être jugé à sa juste valeur est éprouvé par tout enfant confronté à la rivalité fraternelle : il estime que son mérite n'est jamais reconnu.
Commenter  J’apprécie          20
Dans la mythologie, tous ces meurtres entre frères et sœurs sont le fait du "destin" imposé par les dieux et semblent avoir permis à Rome d'acquérir toute sa grandeur : les mythes fondateurs des civilisations mettent en effet souvent en scène des histoires cruelles de rivalité fraternelle. Mais, au regard de la psychiatrie, le destin se confond avec l'inconscient. Romulus et Remus sont le fruit de la violence ; élevés dans la brutalité, ils ne peuvent que devenir meurtriers et engendrer des générations en butte aux violences familiales. Fort heureusement, tout cela appartient au "mythe" et nous ne sommes pas complètement prisonniers de notre passé.
Commenter  J’apprécie          70
Même s'il sait que l'amour de sa mère lui est acquis [...], ce n'est pas suffisant. Il a besoin du regard d'un père pour le valoriser, asseoir et consolider son narcissisme. Besoin d'un père qui lui donne de l'élan pour aller de l'avant, progresser et réussir, qui va étancher sa soif de reconnaissance et constituer pour lui le marchepied vers la gloire [...].
Commenter  J’apprécie          50



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Marcel Rufo (975)Voir plus

Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
506 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur cet auteur

{* *}