Citations de Marcel Rufo (104)
Etre parent, c'est d'abord s'adapter à l'enfant que l'on n'envisageait pas.
Les parents n'ont pas le choix : il leur faut bien vivre avec leurs petits jaloux d'enfants et se persuader, au milieu des cris et des pleurs, que la jalousie fait parte de leur développement normal.
Elle offre une extraordinaire opportunité pour se dépasser, progresser et se construire. La nier est le plus sûr moyen de la renforcer, au point parfois de la transformer en une pathologie entraînant des troubles du sommeil ou des troubles du caractère. Les jalousies réprimées ou refoulées remplissent les cabinets des psychiatres et des psychologues.
Car l'enfant jaloux est convaincu que, si les parents ne supportent pas sa jalousie, c'est parce qu'ils préfèrent "l'autre".
aimer son enfant, c'est l'aider à trouver l'estime de soi nécessaire pour qu'il nous quitte dès qu'il se sentira prêt
Être adolescent, c'est se rendre compte qu'on est moins bien que ce qu'on nous a laissé croire et penser que, de ce fait, la vie n'est peut-être pas aussi formidable que ce qu'on avait imaginé.
Le rugby est une culture.
Georges Duby disait:"La trace d'un rêve vaut la trace d'un pas".
Quand on est grand-parent,il convient de réfléchir aux éléments de son enfance qui ont été répétés,reproduits,au niveau des enfants.Et cela,afin de ne pas rejouer les situations pénibles,les petits-enfants devenant alors l'occasion d'une revanche.
On ne naît pas pédopsychiatre, on le devient et on ne cesse de faire évoluer sa pratique.Mon maître,Michel Soulé,à près de quatre-vingt-dix ans,me disait encore:"Au stade où j'en suis de mes réflexions..."
J'ai compris que les moyens de diffusion de la connaissance passent obligatoirement par le contact avec le grand public plutôt que par des cénacles spécialisés.Certains de mes collègues peuvent me critiquer,j'assume cette responsabilité de vulgarisation.
Que ce soit à l'occasion d'une orientation,d'un "enterrement" (le terme désigne la fin d'un mandat d'interne,en général abondament arrosé)ou pour tout autre occasion à thème,les excés sont légion.
C'est à ce moment sacré que la cousine commit une erreur fatale:elle déclara qu'elle mangeait souvent ce plat avec son mari.Ma grand-mère la foudroya du regard et commenta:"Tu sais petite,le mortier sent toujours l'ail",la renvoyant à ses origines,qu'elle faisait semblant d'avoir oubliées.Je remercie encore Eugénie pour ses mots.
Du cas le plus lourd au plus anodin ou apparemment léger, ce dont je suis intimement persuadé, c'est qu'il existe toujours une réserve d'espérance.
L'intelligence d'Annie l'a aidée à se sortir du marasme psychique qui était le sien.
Avoir une mère qui tient bon et un père pompeux et suffisant peut piéger définitivement un psychothérapeute.
Le premier récit est celui de mon premier contact avec un nourrisson de neuf mois qui est maintenant une jeune femme de quarante ans, toujours enfoncée dans son monde autistique. Drôle de début pour un ouvrage qui se veut optimiste!
Ces histoires ne sont pas tristes, c'est tout le contraire. Ces longs suivis thérapeutiques m'ont totalement transformé et ont sans doute affiné mes positions optimistes.
On ne sait pas, quand on s'engage dans une carrière médicale, que l'on va croiser des enfants, des adolescents et des adultes qui vont marquer à jamais notre mémoire.
Nos positions, nos théories s'effondrent parfois devant les réalités terribles qu'ont vécues les enfants et leurs parents.Il faut alors relativiser les positions classiques, en finir avec le confort du psychothérapeute.Nous voici en terrain découvert qui peut être miné. Les bonnes intentions deviennent des maldresses, et les présupposés cèdent devant les réalité cliniques. C'est peut -être ce qu'il y a de plus fascinant en psychotérapie : elle est un chemin mais elle ne saurait prétendre être la seule voie.
Sans encourager les parents à mentir à tout propos, il est sans doute bon de leur rappeler une chose : le mensonge parfois fait le roman et c'est le roman qui crée la capacité poétique à supporter la réalité de la vie.
L'imaginaire n'est pas la vérité mais il est nécessaire.
La culture est le socle de l'avenir.