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Citations de Marceline Desbordes-Valmore (256)


Le peintre qui trouvait sa palette un peu dépourvue , chercha des yeux ce qui lui manquait ; et ses doigts indécis erraient audessus de sa boîte a couleur, parmi les nuances qu’appelait son instinct.

— Tiens! dit Paul en lui présentant la teinte qu’il croyait convenable : voila ce que tu cherches.

— C’est ce qui te trompe , répondit M. Léonard avec une douce raillerie ; ce que je veux n’est pas bleu d’outre-mer; ce n’est ni de la laque , ni rien de ce que tu broies dans ton intelligence.
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Ondine n'écoutait pas médire de son miroir. Retirée contre son chevalet, elle subissait avec une résignation tremblante la comparaison sérieuse qu'Yorick semblait faire de ces deux jeunes femmes, en les regardant tour à tour sans affectation et sans parler. Ce fut la première fois de sa vie qu'Ondine se demanda avec frayeur : « Comment suis-je, moi? Suis-je laide? » Et ses yeux baissés vers la terre protestaient qu'elle ne s'était répondu rien d'encourageant.
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Adieu !

Partir ! tu veux partir ! ta voix chère et cruelle,
Qui m’atteint dans le cœur, m’a dit : Je vais partir !
Sais-tu… Non. Pour me plaindre il faut me ressentir,
Et tu doutes souvent, et toi seul es fidèle,
Et je ne t’aime pas ! tu le sauras un jour :
Crains de le trop apprendre : avance ton retour.

Ton retour ! Tu pars donc ? Oui, tu veux voir ton père :
Fais-lui de ma tristesse au moins un jour prospère ;

Les larmes ont un prix ; offre-les-lui pour moi ;
Va, j’attendrai ma vie… et tu sais que c’est toi !

Va dans tous les baisers d’un enfant qu’il adore,
Lui porter les baisers de l’enfant qu’il ignore ;
Mets sur son cœur mon cœur, mon respect, mon amour ;
Il est aussi mon père, il t’a donné le jour !

Partir !… que je voudrais, invisible et hardie,
M’asseoir sur tes genoux, près de ses cheveux blancs !
Les toucher de mes mains, et, sous tes bras tremblans.
Contempler le mortel à qui je dois ta vie !

Et la sienne sans toi s’effeuille… Quittons-nous !
Porte de frais parfums à sa saison austère,
Toi, la plus belle fleur qu’il sema sur la terre !
Mais, pour le demander, ne sois plus à genoux ;
Car, mon cœur est trop près de ton cœur qui soupire,
Et ce mot qui sépare… il faut enfin le dire !
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Toi! Me hais-tu?

Et sans ton cœur, mon cœur comme un poids inutile,
Tel qu’en ce froid cadran palpite un plomb mobile,
De la nuit à l’aurore et de l’aurore au soir,
Battra jusqu’au tombeau, sans joie et sans espoir.

Et, j’en demande à Dieu pardon plus qu’à toi-même,
Je ne veux pas revivre où l’on dit que l’on aime,
Si l’on t’y donne un bien qui ne sera plus moi,
Et si Dieu m’y destine un autre ange que toi.

Le néant me plaît mieux ; son horreur me soulage :
Jamais je ne t’ai vu sans t’aimer davantage ;
Et jamais, plus rêveuse en te quittant le soir,
Sans pâlir dans l’effroi de ne te plus revoir !

C’est que Dieu pour nos jours n’alluma point deux flammes ;
C’est qu’un même baiser fit éclore deux âmes ;
Que partout où je passe en appelant ta main,
Le doux poids de tes pieds a creusé mon chemin.
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Les mots tristes:
Puis ton nom !… Ah ! ce nom m’éveille ; il me rassure.
Ton baiser presse encor mes lèvres, j’en suis sûre !
Et je m’appelle folle en me sentant frémir.
Vois ! qu’un portrait de toi serait doux sous mes larmes ;
Et je n’ai que ton nom, ton nom ; pas d’autres armes.
Si je chantais, ma voix sortirait pour gémir ;
A mon âme qui pense elle reste attachée ;
Dans mes pâles tourments je demeure cachée :
Alors je rêve un monde où dureront toujours
Les caresses du cœur et les libres amours !
Prends mes ailes, viens ! viens, où jamais la pensée
N’est un poignard armé contre une âme oppressée.
Songes-y ! plus d’absence, et personne entre nous.
Là, nos trames d’amour n’ont plus de nœuds jaloux ;
Là, jamais un fil noir ne traverse la joie
Des fuseaux toujours pleins d’or et de pure soie !
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Sans t'avoir vu des yeux, je te cherchais du cœur !
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Marceline Desbordes-Valmore
À tout ce qu’elle entend, de vous seule occupée,
De chaque bruit lointain mon oreille frappée,
Écoute, et croit souvent reconnaître vos pas ;
Je m’élance, je cours, et vous ne venez pas !
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Marceline Desbordes-Valmore
Pour qui te voit, béni soit Dieu !
Pour qui te perd, bonheur, adieu !
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Marceline Desbordes-Valmore
L'impossible

Qui me rendra ces jours où la vie a des ailes
Et vole, vole ainsi que l'alouette aux cieux,
Lorsque tant de clarté passe devant les yeux,
Qu'elle tombe, éblouie au fond des fleurs, de celles
Qui parfument son nid, son âme, son sommeil,
Et lustre son plumage ardé par le soleil! (...)

Quand l'amour de ma mère était mon avenir,
Quand on ne mourait pas encore dans ma famille,
Quand tout vivait pour moi, vaine petite fille !
Quand vivre était le ciel, ou s'en ressouvenir,

Quand j'aimais sans savoir ce que j'aimais, quand l'âme
Me palpitait heureuse, et de quoi? Je ne sais;
Quand toute la nature était parfum et flamme,
Quand mes deux bras s'ouvraient devant ces jours passés.
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Veux-tu l'acheter ?
Mon cœur est à vendre.
Veux-tu l'acheter,
Sans nous disputer ?

Dieu l'a fait aimant,
Tu le feras tendre.
Dieu l'a fait aimant,
Pour un seul amant !

Moi, j'en fais le prix !
Veux-tu le connaître ?
Moi, j'en fais le prix !
N'en sois pas surpris.

As-tu tout le tien ?
Donne ! et sois mon maître.
As-tu tout le tien,
Pour payer le mien ?

S'il n'est plus à toi,
Je n'ai qu'une envie.
S'il n'est plus à toi,
Tout est dit pour moi.

Le mien glissera,
Fermé dans la vie.
Le mien glissera,
Et Dieu seul l'aura !

Car, pour nos amours,
La vie est rapide.
Car, pour nos amours,
Elle a peu de jours.

L'âme doit courir,
Comme une eau limpide.
L'âme doit courir,
Aimer ! et mourir.
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Marceline Desbordes-Valmore
 N'écris pas. Je suis triste, et je voudrais m'éteindre.
Les beaux étés sans toi, c'est la nuit sans flambeau.
J'ai refermé mes bras qui ne peuvent t'atteindre,
Et frapper à mon coeur, c'est frapper au tombeau.
N'écris pas !

N'écris pas. N'apprenons qu'à mourir à nous-mêmes.
Ne demande qu'à Dieu... qu'à toi, si je t'aimais !
Au fond de ton absence écouter que tu m'aimes,
C'est entendre le ciel sans y monter jamais.
N'écris pas !

N'écris pas. Je te crains ; j'ai peur de ma mémoire ;
Elle a gardé ta voix qui m'appelle souvent.
Ne montre pas l'eau vive à qui ne peut la boire.
Une chère écriture est un portrait vivant.
N'écris pas !

N'écris pas ces doux mots que je n'ose plus lire :
Il semble que ta voix les répand sur mon coeur ;
Que je les vois brûler à travers ton sourire ;
Il semble qu'un baiser les empreint sur mon coeur.
N'écris pas !

(Les Séparés)
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Quitter l’amour pour l’opulence !
Que faire seul avec de l’or ?
Si tu reviens, vivrai-je encor ?
Entendras-tu dans mon silence ?
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Démêles-tu, dans ton âme confuse,
Les doux secrets qui brûlent entre nous ?
Ces longs secrets dont l’amour nous accuse,
Viens-tu les rompre en songe à mes genoux ?
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Seul au fond d’une vaste plaine,
De loin il me montrait des fleurs ;
Et mes pieds me portaient à peine ;
Et ma voix s’écroulait en pleurs.
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Marceline Desbordes-Valmore
"Désirer sans espoir,
regarder sans rien voir,
se nourrir de ses larmes,
s'en reprocher les charmes,
s'écrier à vingt ans : « que j'ai souffert longtemps ! »
perdre jusqu'à l'envie de poursuivre la vie :
on me l'a dit un jour, c'est le vrai mal d'amour."
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Marceline Desbordes-Valmore
Les roses de Saadi

J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ;
Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes
Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir.

Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées
Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées.
Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir.

La vague en a paru rouge et comme enflammée :
Ce soir ma robe encore en est tout embaumée…
Respires-en sur moi l’odorant souvenir.

Marceline Desbordes-Valmore, Poésies inédites, 1860
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Marceline Desbordes-Valmore
Dors-tu ?

Et toi ! dors-tu quand la nuit est si belle,
Quand l'eau me cherche et me fuit comme toi ;
Quand je te donne un coeur longtemps rebelle ?
Dors-tu, ma vie ! ou rêves-tu de moi ?

Démêles-tu, dans ton âme confuse,
Les doux secrets qui brûlent entre nous ?
Ces longs secrets dont l'amour nous accuse,
Viens-tu les rompre en songe à mes genoux ?

As-tu livré ta voix tendre et hardie
Aux fraîches voix qui font trembler les fleurs ?
Non ! c'est du soir la vague mélodie ;
Ton souffle encor n'a pas séché mes pleurs !

Garde toujours ce douloureux empire
Sur notre amour qui cherche à nous trahir :
Mais garde aussi son mal dont je soupire ;
Son mal est doux, bien qu'il fasse mourir !
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Mon sort fut une longue enfance,
Et ma pensée un amour.
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L'OREILLER D'UNE PETITE FILLE

Cher petit oreiller, doux et chaud sous ma tête,
Plein de plume choisie, et blanc, et fait pour moi :
Quand on a peur du vent, des loups, de la tempête,
Cher petit oreiller, que je dors bien sur toi !

Beaucoup. beaucoup d enfants pauvres et nus, sans mère,
Sans maison, n'ont jamais d oreiller pour dormir;
Ils ont toujours sommeil. O destinée amère !
Maman ! Douce maman ! Cela me fait gémir.

Et quand j'ai prié Dieu pour tous ces petits anges
Qui n'ont point d'oreiller, moi, j'embrasse le mien.
Seule, dans mon doux nid qu'à tes pieds tu m'arranges
Je te bénis, ma mère, et je touche le tien!

Je ne m'éveillerai qu'à la lueur première
De l'aube; au rideau bleu,
c'est si gai de la voir !
Je vais dire tout bas ma plus tendre prière;
Donne encore un baiser, douce maman ! Bonsoir !
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Marceline Desbordes-Valmore
Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !
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