La 25ème Heure du Livre .
Salon du Livre du Mans :: 13-14 octobre 2007 :: Avec Régis Boyer, Jean-Pierre Moreau, Pol Corvez, David Fauquemberg, Sylvain Tesson, Laurent Maréchaux, Dinaw Mengestu, Francis Geffard :: Réalisation Alice Guzzini :: http://blog.topolivres.com/blogtopolivres/761/
Parce qu’il fut le premier à esquisser une vision globale du cosmos, à décrire l’œkoumène comme une île entourée par l’océan et à insérer dans ses chants des indications topologiques, indices ethnographiques et digressions cosmiques, Homère mérite d’être considéré comme l’ancêtre de la géographie.
Convaincus que la société les avait spoliés, les plus idéalistes soutinrent qu'ils faisaient oeuvre de charité en reprenant les biens et l'argent que les plus riches s'étaient appropriés à bon compte sur le dos des plus pauvres. (...) Les justiciers qu'ils prétendaient être se muèrent en criminels. Les uns après les autres, ils entrèrent dans la légendes de l'Ouest, oubliant juste que "la première balle qui tue entache la légende".
Gardons-nous de condamner ces vagabonds idéalistes égarés dans des chemins tortueux! Ils méritent notre reconnaissance. Sans eux, les cartes du monde seraient moins colorées, les droits et les impôts inhumains, la démocratie initialisée à Libertalia ou à l'île de la Tortue manquerait d'imagination, et la quête permanente d'un monde meilleur resterait une toquade désuète.
Alors que la flamme de la révolte vacille et que le désespoir nous guette, il est urgent d'entretenir leur légende et d'honorer leur mémoire. Empruntons au grand galop leurs traces, sabre au clair!
Maîtriser son destin au lieu de le subir.
Aux corsaires - soldats chargés par leur roi de combattre sur mer pour leur pays - s'ajoutent les flibustiers anglais et hollandais - du néerlandais vribuitier, qui signifie "libres faiseurs de butins" -, les boucaniers - anciens esclaves repliés à Saint-Dominique et sur l'île de la Tortue qui vivent du commerce de la viande de boeuf ou de cochon sauvage qu'ils fument sur des grils de bois appelés "boucan" - enfin les pirates, véritables hors-la-loi opérant pour leur propre compte.
La Kahina - un titre religieux qui signifie en arabe la "phophétesse", mais aussi la "sorcière", et en hébreu la "prêtesse" - se serait en fait appelée Dihya ou Dahya, la "belle" en berbère, même si plusieurs de ses hagiographes arabes lui préfèrent le surnom de Damya, désignant en tamazight une "devineresse".
Si cette "impératrice des mers" combat sans merci les riches marchands auxquels elle coupe la tête sans état d'âme, elle entend protéger les humbles et les déshérités, se montrant prévenants et généreuses à leur égard.
Si être hors-la-loi, c'est choisir de se situer hors des lois et s'opposer, le plus souvent par la force, à toute autorité - qu'elle soit morale, politique, économique ou religieuse -, n'est pas hors-la-loi qui veut.
Avant d'accepter de se confesser, le contrebandier prend d'abord le parti d'en plaisanter:"Dites-moi plutôt combien il y a de cabarets d'ici au Paradis. Je n'ai que six livres à dépenser sur la route".
p. 31 On ne change pas, on devient pire (Céline)