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Critiques de Margaret Mazzantini (141)
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Venir au monde

En un mot : magnifique. On suit avec une angoisse grandissante le parcours de cette femme prête à tout pour devenir mère dans un Sarajevo en guerre. Une histoire dans l'Histoire, celle d'un peuple qui se déchire et une petite vie innocente qui vient au monde dans le chaos. L'auteur n'a pas choisi la facilité mais grâce à son immense talent, elle a accouché d'un chef d'oeuvre. La fin, bouleversante, hante le lecteur bien après qu'il ait refermé ce superbe livre.
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Venir au monde

C'est l'histoire d'une mère célibataire italienne qui se rend à Sarajevo avec son fils de 16 ans sur les traces d'un ancien amour et elle raconte sur leur rencontre durant la guerre. Dans l'incapacité de tomber enceinte elle va pousser son mari dans les bras d'une autre afin de concevoir un enfant, mais les choses vont vite se compliquer entre la jalousie et la guerre qui éclate en Yougoslavie...



Ce livre a de très bonnes notes ici sur Babelio, mais désolée, moi je n'ai pas aimé. J'ai eu du mal à avancer dans ma lecture. Je n'ai ni aimé le style ni les personnages, ni le va et vient du présent au passé. Je trouvais qu'il y avait trop d'informations et que cela partait un peu dans tous les sens.

Je n'ai pas été sensible aux problèmes d'infertilité de Gemma ni à ses problèmes de couple. Seules les descriptions sur la guerre m'ont touché.



Néanmoins ce livre me permet de valider des items de plusieurs challenges auxquels je participe



Challenge Multidéfis

Challenge Plumes Féminines

Challenge coeur d'artichaut











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Venir au monde

Je traînais en longueur, j'avais l'impression de ne pas avancer dans ma lecture. Une amie m'a dit :"Tiens bon jusqu'à la fin." J'ai tenu. Ça en valait la peine. vraiment !

La description du siège de Sarajevo vue de l'intérieur est poignante et criante de vérité. Le drame humain qui s'y vit est atroce, presque insoutenable.

Des personnages blessés, souffrants, au début comme à la fin du roman, trop atteints pour que le bonheur les rejoigne. C'est un roman dur. Accrochez-vous !
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Antenora

Margaret Mazzantini est une de mes auteures favorites.



Antenora est son premier roman.



Une petite fille rend hommage à sa grand-mère en retraçant le parcours de 3 générations.

Ce roman se trouve à la croisée des chemins, entre roman familiale et roman d'histoire.

La petite histoire de cette famille et de ses femmes, se déroule dans la grande histoire.



C'est beau et c'est bien écrit.







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Personne ne se sauve tout seul

Personne ne se sauve tout seul, que dire de ce roman de Margaret Mazzantini, une autrice italienne.. ?



Eh bien, j'ai encore une soif d'appétit en bouche. Comme si je n'étais seulement qu'à la moitié de mon plat et qu'on me l'arrachait déjà.



Delia et Gaetano, parents de deux garçons, ne s'aiment plus. Ils se séparent. Histoire banale me direz-vous. Mazzantini nous plonge dans un berceau de souvenirs , crus. Des sentiments vulgaires et honnêtes.



Un déchirement, c'est ce que m'a fait ressentir ce livre. Est-ce la plume ? Le texte ? Je ne sais pas. Ce que je sais du moins, c'est que lire cette histoire m'a donné ce manque, cet appétit. Un arrachement, violent et sec.



J'avoue que j'ai eu un sentiment de lassitude a certain moment, mais certaines phrases, certains mots, ont raisonné dans mes entrailles et m'ont poussé à continuer ma lecture comme une carte au trésor.



C'est un livre pas fort extraordinaire mais un bon livre de la littérature contemporaine italienne.

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La mer, le matin

Très beau roman sur l'exil, ou plutôt "de l'exil", qui raconte l'histoire de deux femmes, l'une libyenne, l'autre italienne, et de leurs fils respectifs. Deux destins croisés, sans point de rencontre possible, mais marqués par le même espoir et les mêmes désillusions.

Ce roman est aussi l'histoire de deux pays que séparent la mer et la Grand Histoire.
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Écoute-moi

ÉCOUTE MOI de MARGARET MAZZANTINI.

Une jeune fille en scooter se fait renverser par une voiture. Pendant son opération pour un trauma crânien, son père, chirurgien, va lui parler et dévoiler sa double vie. Un livre avec beaucoup de charme, très crû en même temps, qui dévoile tout ce qui se passe dans la tête de cet homme au fil des années, avec plein de justesse et de cette incompréhension qui nous font faire des actes totalement irrationnels. C’est bien écrit, bien vu, ce livre a reçu le prix Strega 2002 l’équivalent de notre Goncourt en 2002.
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La mer, le matin

Cela débute comme un roman de plus sur l'immigration méditerranéenne. Je ne dis pas cela parce que je serais blasé ou que cette thématique a déjà été trop traitée. Je pense que tout roman sur le sujet est nécessaire.



On va suivre une mère et son fils, quittant Tripoli et s'apprêtant à tenter l'impossible. La traversée sur une coquille de noix avec trop peu de carburant, trop peu d'eau, trop de personnes à bord... Premier court chapitre.



Puis on passe sur une autre mère et son fils... et on entame un long chapitre, très intéressant. L'autrice nous conte une épopée familiale, celle d'Italiens envoyés en Lybie pour la coloniser, pour la civiliser et la développer. Puis cette famille sera chassée lors de l'avènement du Raïs. Les Italiens ne sont plus désirés, désirables. Ces personnes font le trajet "retour", sauf que leur pays, c'est la Lybie, pas l'Italie.



Dernier chapitre... fusion des deux destins... chronique d'un drame annoncé. Vito, petit-fils des migrants italiens en Lybie, compose une fresque avec les débris des bateaux échoués en Méditerranée. On y retrouve des objets ayant appartenu à Farid, jeune Lybien qui a essayé la traversée au début du roman.



Triste roman, nécessaire, qui apporte un éclairage tout à fait original sur le déracinement, les migrations, les déplacements. Au-delà de ce point de vue intéressant, et malgré une écriture très maîtrisée, je n'ai pas été entièrement convaincu. Sans doute un problème de balance. Le destin de ces Italiens en Lybie méritait encore davantage de traitement, de développement. La comparaison avec les migrants actuels aurait pu être mieux menée également. Une petite déception.
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Venir au monde

Première rencontre pour moi avec l'autrice italienne Margaret Mazzantini, une tragédie, une magnifique et poignante histoire d'amour, d'amitié, de quête désespérée de maternité, avec pour toile de fond l'affreuse guerre qui déchira la Bosnie-Herzégovine de 1992 à 1996.

Gemma, Romaine pur jus, retourne à Sarajevo avec son fils Pietro, adolescent. Elle veut qu'il connaisse l'endroit où il est né et lui raconte son père Diego, que Pietro n'a pas connu. Gemma l'a rencontré à Rome, ils se sont follement épris l'un de l'autre, et vivront un grand amour malgré une certaine précarité, jusqu'à ce que l'envie d'enfant survienne et se heurte à des problèmes de fertilité, se muant alors en douloureuse obsession pour Gemma. Parallèlement, leur vie se transporte sporadiquement à Sarajevo où Gemma a autrefois travaillé sur sa thèse et où Diego exerce son métier de photographe; ils y retrouvent des amis précieux. Leur destin va basculer lorsque que la guerre y éclate. Sous les tirs d'artillerie et ceux des snipers, ils vivront alors le cauchemar avec les Sarajéviens assiégés. Difficile d'en raconter plus sans rien révéler, vous m'en voudriez !!! Lisez ce roman qui vous surprendra, vous touchera, vous fera pleurer et trembler... La prose de l'autrice est particulièrement touffue, d'aucuns la trouveront surchargée, il faut se laisser bercer par toutes ces images, ces évocations, ce roman ne peut se lire vite, même si à partir du milieu vous aurez envie de savoir la suite plus rapidement, il vous faudra prendre le temps, et croyez-moi ce temps ne sera pas perdu, vous vivrez plus d'émotions que vous en avez demandées (lire: vous en prendrez plein la gueule) !
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La mer, le matin

La mer Méditerranée sépare parfois, rassemble aussi.

Dans ce roman c'est elle qui unit l'histoire de deux familles. Il y a le petit Farid, qui pour la première fois, voit ce désert fuyant, instable ; il le mènera vers une autre terre. Sur l'autre rive un jeune homme apprend à comprendre ce que la Méditerranée signifie pour les siens.

Il y a la Libye, il y a l'Italie, nous sommes au début du 21e siècle, plongeant parfois dans les années trente.

Un roman court, l'écriture est poétique, pudique pour raconter les drames des séparations migratoires.
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Venir au monde

Ce livre m’a beaucoup plu. Il est étonnant.



L’histoire se passe entre l’Italie et surtout Sarajevo (aujourd’hui Bosnie Herzégovine). Comme je devais me rendre à Dubrovnik pour un congrès. C’était un hasard heureux. Je ne peux pas tout raconter pour ne pas gâcher le plaisir des lecteurs qui pourraient passer par ici, mais je vais essayer de leur donner envie.



Le livre est composé d’allers retours dans le temps. Au départ un appel téléphonique d’un vieil ami de Bosnie et une invitation à assister à une exposition commémorative du siège de Sarajevo : Gojko. Gemma décide de partir et d’emmener son fils, Pietro, né à Sarajevo pendant le siège. Pietro n’a jamais connu son père –photographe, mort à Dubrovnik. Au fur et à mesure du voyage Gemma est confrontée à son passé. Petit à petit, on perçoit qu’il y a des non dits, des silences…



On suit, pas à pas, cette grande histoire d’amour entre Gemma et le photographe. On découvre la version de Gemma (ce qu’elle sait) et puis ce qui s’est passé sans qu’elle soit vraiment informée.



Gemma et Diego se sont connus grâce au bosniaque Gjoko, poète amoureux malheureux de Gemma. C’est le coup de foudre à Sarajevo alors que Gemma doit se marier quatre mois plus tard. Mais ce mariage ne dure pas. Gemma et Diego vont alors vivre un grand amour à Rome. Malheureusement malgré de nombreuses tentatives, ils n’arrivent pas à avoir d’enfant. Alors ce manque va hanter la vie de Gemma et changer du tout au tout la vie de ce couple. Après des tentatives de mère porteuse en Ukraine, le couple va repartir à Sarajevo juste avant la guerre. Ils y sont encore pendant les premiers jours des combats mais leur nationalité Italienne, leur permet de partir. Mais ce n’est pas sans avoir tenté une dernière fois d’avoir un enfant avec une jeune femme rencontrée sur place.



Rentré à Rome, Diego ne se remet de cette vie normale alors qu’à 2 heures d’avion, c’est la guerre. On comprendra ensuite pourquoi. Il repart à Sarajevo et va y rester durant tout le siège. Gemma va finir par le suivre et vivre ce siège. Ces pages sont terribles, on suit cette femme à la découverte de la guerre, de la mort, des privations, des horreurs, … c’est très fort et très bien écrit. Finalement Gemma revient avec « son » fils. Commence alors l’attente du retour de Diego. Il ne reviendra pas. Gemma refait sa vie avec un homme bon, qui devient le beau père de Pietro.



Lors du voyage à travers la Croatie et la Bosnie Herzégovine, Pietro va peu à peu découvrir sa mère et partir à la découverte de « son » père. On découvre en parallèle, la vie de l’ami Bosniaque et de sa famille pendant le siège et la guerre. On comprend comment la guerre, la violence, transforme les hommes les plus pacifiques. On y apprend les viols, les tortures, les camps… La fin est vraiment inattendue mais plausible. C’est un livre très fort sur le besoin d’avoir des enfants, les affres de la stérilité, le couple, la guerre, les liens entre personnes, ce que l’on pense savoir des autres, la perception, la réalité.



Gemma n’est pas un personnage très sympathique, égocentrique, trop belle, qui a l’habitude que le monde tourne autour d’elle. Elle est obnubilée par sa stérilité et va tout tenter pour avoir cet enfant. Elle y perd son mari mais y trouve sans doute une certaine humanité. Son mari est fragile mais aussi pathétique. Son père est très effacé. A la mort de la mère de Gemma et de Diego, il va beaucoup entourer Gemma.



Cet ami bosniaque est déjà malheureux avant la guerre mais la guerre va le transformer d’une façon irrémédiable et les circonstances font que l’on ne peut qu’avoir de l’empathie pour lui.



Quant au mari, Diego, il est perdu, il est faible et toutes ses tentatives finissent par se retourner contre lui. Mais que peut-il vraiment faire ??



Il y a un autre personnage très important mais je ne veux pas vous gâcher votre lecture.



En conclusion, un livre fort, à découvrir. Il m’a particulièrement touché puisque je me rendais pour la 1ere fois à Dubrovnik et que le siège a aussi touché cette partie de l’ex Yougoslavie.



Bref un livre superbe, à découvrir d’urgence.



1ere phrase: Le voyage de l'espoir... Des mots qui demeurent, parmi tant d'autres, à la fin de la journée.

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Venir au monde

Un grand merci à @Myriam3 de m'avoir piocher @venir au monde qui je ne sais plus par quel miracle avait atterri dans ma PAL.



Quand Gemma est partie à Sarajevo, pour approfondir sa thèse sur @Andric, quelques jours avant son mariage elle ne se doutait pas que sa vie allait être bouleversée pour toujours.



16 ont passé depuis que Gemma a quitté Sarajevo, en pleine guerre, avec Pietro son fils alors nourrisson. Elle mène une vie paisible à Rome jusqu'au jour où elle reçoit un appel de Gojko, son ami bosniaque, qui lui propose d'assister à une exposition photos dans laquelle seront exposées des tirages de Diego, le père biologique de Pietro, mort là-bas. C'est l'occasion rêvée pour Pietro de connaître le pays de ses origines et pour Gemma de refermer une page toujours douloureuse de son passé.



Les souvenirs de Gemma plonge le lecteur en pleine guerre de Yougoslavie, les habitants incrédules qui bien que voyant les événements se produire sous leurs yeux ne peuvent croire l'escalade de violence qui va se déchaîner. L'inaction des casques bleus et les pays de l'OTAN qui regardent les nettoyages ethniques sans lever le petit doigt. La survie quotidienne en pleine zone de combat où la quête d'un morceau de pain ou d'un morceau de bois pour se terminer sous les balles d'un sniper. Certains d'entre eux raconteront plus tard que c'était comme dans un jeu vidéo.



Un roman éprouvant mais aussi une très belle histoire d'amour entre Gemma et Diego, Diego, l'éternel adolescent qui perdra son innocence de la pire des façons. Diego qui continuera de prendre des photos même quand il n'aura plus de pellicule pour alimenter son appareil, juste appuyer sur le déclencheur pour être le témoin de l'histoire qui s'écrit sous ses yeux.



La quête de la maternité est également un thème central du roman. Avec beaucoup de finesse @Margaret Mazzantini nous décrit le parcours du combattant de Gemma pour avoir un enfant, ses espoirs, ses doutes, jusqu'à où sera t-elle prête à aller pour avoir cet enfant.



Et quand je pensais que l'histoire devenait aussi limpide qu'elle pouvait l'être, l'autrice m'entraîne dans un twist final hallucinant, jusqu'au boutiste sur la volonté de survivre à tout prix, quoiqu'il en coûte.



Un grand roman qui ne sombre jamais dans le pathétisme dans lequel il aurait été si facile de tomber. Magistral  !





Challenge Multi-Défis

Challenge pavé

Challenge Atout-Prix

Pioche dans ma PAL
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La mer, le matin

La mer, le matin c'est celle que traversa Angelina pour un retour cruel au pays, dont elle ne se remettra jamais.

C'est celle aussi, que traverse Djamila dans un bateau de fortune, pour sauver son fils de la haine et de la mort.

Deux destins qui ne se croiseront pas pour raconter la Lybie et les colons italiens installés dans ce pays en face de l'Italie.

J'ai attendu, espéré que le jeune Vito allait rencontrer le petit Farid pour un happy end salvateur. J'y croyais, tant ce roman nous prend aux tripes.

L'histoire des migrants, abandonnés sur la mer immense on connait, on en parle, on voit des photos, on frémit ... Et pourtant on n'imagine pas ce que peut être cette folie pour fuir la peur, espérer une vie meilleure.

Dans ce roman j'ai découvert une histoire que je ne connaissais pas. Khadafi oui, mais la colonisation de ce pays et son histoire non.

D'une écriture superbe, gorgée d'images, de senteurs, d'espoir elle nous entraîne dans ces vies. Elles nous laissent aussi pantois devant ce monde qui ne sait que tuer, détruire et alimenter la faim insatiable des puissants.

J'ai fermé ce livre, regardé encore une fois cette belle couverture qui ne laissait en rien présager des drames que j'allais découvrir dans ces pages.







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Écoute-moi

Prix Strega (Goncourt italien) 2002



"Écoute-moi" est un livre très fort qui surprend dès les premières phrases ; il y a une liberté de ton, un vocabulaire à la fois précis, cru et poétique, une façon de présenter la relation d'un homme aux trois femmes de sa vie (sa fille, sa femme et sa maîtresse) qui ne ressemblent à aucun autre écrit.



Un homme d'une cinquantaine d'années, chirurgien, attend dans une pièce attenante à la salle d'opération pendant que ses collègues essaient de sauver Angela, sa fille unique très aimée qui risque de mourir d'un accident de scooter.

Il lui raconte alors sa vie, de quoi était constituée son existence d' homme de quarante ans quand elle est née ; et en particulier sa relation avec sa maîtresse, une femme beaucoup moins distinguée que son épouse, une personne qu'il trouve déprimante au premier contact. Et puis, et puis... que s'est-il passé exactement ce jour-là ? Est-ce la chaleur, les deux verres de vodka bus sans rien manger, était-elle vraiment consentante ? C'est le début d'une relation étonnante, que lui-même a du mal à s'expliquer.



Il y a aussi dans ce livre de très beaux passages sur les relations mère - fille, sur l'amour paternel "Je suis un père quelconque, un pauvre père effondré de douleur, la bouche sèche, la transpiration et le froid entre les cheveux. C'est quelque chose qui ne passe pas, qui reste bloqué dans de vagues limbes de stupeur. Je suis en pleine prostration, en pleine embolie de douleur..." (p 16), sur les couples aussi, et le travail du temps et du destin.



Un livre confession, plutôt impudique, bouleversant, oppressant ; une histoire inoubliable racontée avec une sincérité peu habituelle.



Extrait p 27 : " Je l'ai rencontrée dans un café. Un de ces troquets de banlieue où le café est mauvais, comme l'odeur qui venait de la porte des toilettes entrouverte, derrière un vieux baby-foot aux bonshommes décapités par la fureur des consommateurs. On suffoquait de chaleur. Comme chaque vendredi, je devais retrouver ta mère dans la maison au bord de la mer que nous louions sur la côte, au sud de la ville. Ma voiture s'était éteinte sans un soubressaut, comme une bougie, sur la nationale déserte bordée par un champ sec et sale et par quelques hangars industriels. j'avais marché sous le soleil pour rejoindre les seuls immeubles qu'on voyait de loin dans les marges extrêmes de cette banlieue. C'était au début de juillet, il y a seize ans."
Lien : https://www.les2bouquineuses..
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La mer, le matin

La mer,le matin est l'histoire de 2 femmes : celle d'Angelina avec son fils Vito, de Jamila avec Farid qui vont traverser une mer qui divise et qui unit, qui va être la partenaire inévitable et redoutable de 2 Pays qui se déchirent !

Jamila et Farid fuient la Libye durant le Printemps arabe : le Raïs veut remplir la Méditerranée de gens désespérés pour faire trembler l'Europe : "une arme meilleure que celle de la chair des pauvres " !

Angelina et sa famille ont été chassés de Libye par l'arrivée de Khadafi , car Mussolini après l'annexion de Benghazi et de la Tripolitaine avait envoyé des italiens pour créer des villages, des infrastructures mais ils ont du revenir en Sicile , abandonner leurs biens, leur cimetière et leurs morts, se réadapter sans soutien , sans argent à leur pays d'origine qui les a mal accueillis mais, le coeur d'Angelina est arabe et, elle rêve de retourner avec Vito et sa mère revoir la terres de son passé.

C'est un roman sur l'émigration, les déchirures dues aux guerres : un sujet qui est malheureusement encore d'actualité ! Un roman émouvant conté par Margaret Mazzantini dans un style direct, simple, ou sur le plan sensoriel : le désert invisible, infini avec ses dunes de sable, ses gazelles décrit par Farid n'a d'égal que l'étendue limpide, sereine de la Mare Nostrum qui engloutit les corps, les embarcations , les drames depuis des siècles, celle qui est témoin de l'histoire de la faim de l'homme et de sa cupidité !

L.C thématique de Mai 2021 : la littérature étrangère.

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Écoute-moi

Un père, au chevet de sa fille plongée dans le coma suite à un accident de la route, comble le temps de cette attente insoutenable en racontant une histoire d'amour passée. La parole désespérée du père se met à nu pour oser dévoiler, face au silence comateux de sa fille, le secret de cet amour caché et improbable à travers lequel il s'est rencontré et abîmé. Il fait ainsi l'aveu des sentiments ambivalents et peu glorieux qui l'ont traversé. C'est le deuil de cet amour passé qui s'accomplit en même temps que s'affirme l'amour filial. Belle analepse qui fonde tout le roman et qui donne forme à la lutte déterminée pour la vie.
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Venir au monde

Rome, 2008. L'histoire débute par un appel de Gojko, l'ami bosniaque de Gemma, en provenance de Sarajevo. Il les invite elle et son fils Pietro à retrouver cette ville autrefois assiégée. Elle n'y est pas retournée depuis 16 ans, âge actuel de Pietro. Elle accepte l'invitation, afin de lui montrer ses origines et les traces de son père Diego, mort là-bas. Consciente que ce retour aux sources aura des conséquences dramatiques, elle souhaite toutefois répondre à de nombreuses questions qui sont restées en suspens durant toutes ces années.



C'est donc un passé douloureux qui ressurgit, elle se remémore son histoire d'amour passionnel avec Diego, la guerre qu'ils ont vécue, sa stérilité, tant de souffrances ... elle fait sans cesse des flashbacks et nous confie dans le détail les odeurs, les émotions, les impressions, les souffrances, des petites scènes de son histoire d'amour et de la guerre comme elle seule sait le faire, à tel point qu'on a l'impression d'y être. On assiste à de véritables déchirures, on souffre avec Gemma, Diego, Aska , Gojko et les autres et on vit cette guerre de l'intérieur, leur histoire nous transporte, et la fin nous laisse... sans voix. Alors que l'on pensait avoir compris l'histoire comme Gemma l'avait comprise auparavant, les ultimes pages changent complètement la donne et nous pétrifient.



Une fois de plus, Margaret Mazzantini a réussi à m'émouvoir, avec un nouveau roman bouleversant ! Sa façon d'écrire y est bien entendu pour quelque chose, on ne peut qu'être fasciné par tant de talent...Si vous avez aimé « Ecoute-moi», ce roman vous plaira certainement!
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Venir au monde

L un des plus beau roman que j ai eu le plaisir de lire. Le seul,peut-être, dont je garde en mémoire certains passages, tant l ecriture y est sublime.

Je l ai lu en italien, je ne citerais donc rien ici mais ceux qui le découvriront n n'oublieront pas l épitaphe bouleversante à la fin du voyage. Ni ces personnages, forts,terribles, tendres,obstinés.

Un voyage en pays de guerre, coloré de poésie .Un long voyage, complexe, vers la vérité, au delà des apparences
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La mer, le matin

Un petit livre, très marquant. Un récit très humain permettant de mieux comprendre le drame des migrants ( volontaires ou forcés). Ce drame dans une vie , cette cassure ! A lire absolument.
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Écoute-moi

Timoteo brillant chirurgien italien, est dévasté lorsque sa fille Angela arrive dans son hôpital, victime d'un grave accident de la route.

Pendant qu'elle se fait opérer, son sort incertain, resté dans la pièce d'à côté, il lui parle en pensée et fait un bilan de sa vie. Toutes les confessions qu'il n'a jamais faites, tout ce qu'il a gardé enfoui en lui depuis 16 ans ressort. Dans sa peur de perdre sa fille, il se dévoile, lâche, cruel, faible. Il raconte la passion adultérine qu'il a eu pour une autre femme Italia, quelques mois avant la naissance de sa fille. Ce n'est pas glamour, c'est brut, sans artifices. Et bouleversant.



Le début du livre avec ses phrases courtes, très descriptives et surtout le comportement immonde de Timoteo m'a donné d'abandonner le livre. Impossible d'approuver, de l'écouter parler. Finalement j'ai continué et quel dommage si je ne l'avais pas fait!

Timoteo reste un homme méprisable, mais l'histoire tragique de sa passion avec Italia a quelque chose d'émouvant. Ce n'est pas une romance c'est l'amour sous une lumière froide et crue, comme celle du scialytique en dessous duquel Angela se fait opérer.



Le style d'écriture de l'auteur est très beau, très percutant, j'ai regretté de ne pas l'avoir lu en italien.



Au final, malgré la colère à certains moments, un coup de coeur inattendu que je ne peux que recommander
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