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Critiques de Marguerite Yourcenar (824)
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Comment Wang-Fô fut sauvé

Voici un petit conte philosophique particulièrement poétique à écouter. Plein d'images à mettre dans les yeux des enfants, et plein de sens pour le coeur des adultes.



C'est une nouvelle du recueil de Marguerite Yourcenar "Les nouvelles orientales" (1936).



Wang Fô, toujours accompagné de son apprenti Ling, est un artiste peintre. On raconte que ses tableaux sont plus vrais que nature. Un jour cependant, il se fait arrêter par l'armée impériale : l'empereur qui durant son enfance n'a connu le monde qu'à travers les tableaux de l'artiste s'est trouvé bien déçu quand il n'a trouvé dans la réalité rien de ce qui lui plaisait des tableaux. Il est bien décidé à le punir pour cette trahison, ce mensonge terrible...

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Comment Wang-Fô fut sauvé

Cette petite nouvelle orientale permet d'appréhender l'écriture limpide et belle de Marguerite Yourcenar pleine de poésie. Cette amitié entre un vieil homme poète-peintre qui transfigure la vie pour en extraire la beauté et un jeune homme curieux et admiratif est mise à mal par la cupidité, le pouvoir. Mais même la mort est ici un passage vers un monde inventé par le peintre où les deux hommes sont réunis et sereins laissant l'empereur dans la bassesse de son monde triste et morne. Belle entrée en matière pour découvrir l'auteur des Mémoires d'Hadrien.
Lien : http://blogs.crdp-limousin.f..
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Comment Wang-Fô fut sauvé

"Comment Wang-Fô fut sauvé" est le texte le plus célèbre issu du recueil "Nouvelles orientales" de Marguerite Yourcenar, paru en 1936.

Je ne sais pas pourquoi on parle de nouvelle car il s'agit plutôt d'un conte fantastique avec une très jolie fin que j'ai beaucoup aimé. Pourtant, je trouve que le texte n'est pas très bien construit. D'abord parce que, pour moi, le personnage principal n'est pas Wang-Fô mais son disciple Ling. La premiere partie du conte raconte son histoire.

Ling est un modeste peintre qui va abandonné sa famille pour devenir le disciple de Wang-Fô, vieux peintre dont les peintures sont plus vraies que nature, grâce à qui il a une perception neuve de ce qu'il y a autour de lui. Il va vendre ses biens pour suivre le maître sur les routes du royaume de Han.p

Wang-Fô, qui était craint et vénéré, et Ling, totalement soumis, vagabondent. Il donne les tableaux à qui les apprécie ou les échange contre de la nourriture jusqu'au jour où l'empereur les fait arrêter par l'armée pour punir Wang-Fô. Ce prince a passé toute son enfance à regarder les tableaux du maître et lorsqu'il a été en contact avec la réalité, le monde lui a paru bien moins beau. Ling qui essaie de défendre son maître va être décapité froidement.

Heureusement, le fantastique va prendre le dessus à ce moment de l'histoire et je pense que le conte aurait pu s'appeler "Comment Ling fut sauvé".

Sans raconter la fin, je me demande si Marguerite Yourcenar veut dire que l'image du monde doit rester un rêve ? Je ne sais pas mais elle ne cherche pas forcément une morale.



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Comment Wang-Fô fut sauvé

« Wang-Fô aimait l’image des choses, mais non les choses elles-mêmes »



N’est-ce pas le paradoxe de l’artiste ? Il est celui dans la cité qui, grâce à sa sensibilité, traduit le mieux nos affects et en même temps, celui qui manque le plus cruellement d’empathie pour le réel.



Yourcenar illustre bien ce personnage (Wang-Fô) fasciné par les gens non pas comme des fins mais en tant que moyens au service de son art, les poussant jusqu’au sacrifice ultime sans en ressentir autre chose qu’une forme d’inspiration artistique ou du moins, s’il en est affecté, cette affliction est immédiatement récupérée.



L’artiste est-il égocentrique et d’un ingénu narcissisme par nature ou bien, pour le lucre de l’art, doit-il s’interdire d’éprouver de l’empathie (car cette dernière conduirait inévitablement Wang-Fô à renoncer à certaines de ses peintures, notamment celles de l’épouse de Ling) ?



Et l’art… Se doit-il de dire la vérité ? Peut-on le condamner sous prétexte qu’à nos yeux il dépeint le réel de façon si illusoire qu’il le rend écœurant ? Finalement, l’art serait-il l’ennemi du réel en ce sens qu’une trop fastidieuse exposition aux œuvres d’art rend (même un Empereur) inapte à la vie ?



Toujours est-il que l’art affecte intimement les personnages de cette nouvelle orientale. Face à la tiédeur de la vie, l’art pousse un homme à qui rien ne manquait à tout sacrifier dans une relation de maître à disciple endogène au continent asiatique.



Cruel est l’art, en témoigne la beauté sémantique émanant d’une scène d’exécution fugace. Et comme si la réalité eut été trop odieuse pour l’auteure elle-même, la seule issue de ce conte fut la fuite chimérique.



Cette nouvelle légendaire - nous sommes proche du récit mythologique - de Marguerite Yourcenar ne souffre aucune surabondance. Les couleurs s’entremêlent à l’image du réel et du fantastique et la brièveté du texte y côtoie l’épaisseur du récit.



Finalement au sortir de ce conte, le lecteur face au texte est pareil à l’artiste face au réel, reconnaissant la beauté de l’œuvre et le génie de l’artiste sans pour autant ressentir d’empathie.



Qu’en pensez-vous ?

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Comment Wang-Fô fut sauvé

Première nouvelle du recueil des "Nouvelles orientales", "Comment Wang-Fô fut sauvé" est une réflexion sur l'art. La réflexion est très intéressante, avec énormément de symboles, mais la nouvelle ne m'a pas plu.

Mon plus grand problème, c'est le style. C'est un style extrêmement simple, dépouillé, qui aurait pu être d'une grande beauté, s'il y avait eu, un vrai travail de style, ce qui, à mon avis, du moins, n'a pas été fait. Il aurait pu être dépouillé et poétique, il n'est que simple, c'est tout.

La poésie, que j'espérais trouver en lisant ce texte, s'est révélé absente dudit texte. Il y eut pu avoir certaines idées qui aurait pu être traiter de manière poétique, mais je n'ai pas eu le sentiment qu'elles le furent.

C'est vraiment dommage car il y a de bonnes idées, une intrigue qui pourrait très bien fonctionner, une vraie réflexion, mais il n'empêche : je n'ai pas aimé. Ce sont des choses qui arrivent…
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Comment Wang-Fô fut sauvé

Comment Wang-Fô fut sauvé s'inspire d'un apologue taoïste de la vieille Chine. le texte figure dans son intégralité dans les Nouvelles orientales (1963) et il est disponible également en audio sur you tube. C'est une nouvelle philosophique qui propose une réflexion sur l'art mais aussi une illustration du détachement taoïste. La nouvelle est parfaite, magistralement construite, pleine de subtilité et d'ironie légère avec de sublimes images orientales en couleurs. Mais elle ne m'a pas émue. Je n'ai pas éprouvé d' empathie particulière pour le personnage de Weng-Fô artiste égoïste et fataliste, complètement décollé du monde réel. La narration est à son image froide et détachée du lecteur. Bon, Je crois que je ne suis décidément pas faite pour le tao ni pour l'écriture de Marguerite Yourcenar.

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Comment Wang-Fô fut sauvé

Wang Fô est un peintre renommé dans la Chine médiévale. Il prend sous son aile le jeune Ling qui devient alors son disciple dévoué. Mais un jour les deux hommes sont arrêtés et menés auprès de l'empereur qui les condamne à mort, déçu par leur art.



Wang Fo change en effet la perception des choses, son art embellit le monde qui l'entoure. Il transforme la vision du monde, il embellit la réalité pour qui sait contempler. Il est comme un « sortilège » qui transforme le monde et sauve les hommes en leur permettant d'atteindre l'immortalité.



Dans ce conte d'une quinzaine de pages, chaque mot, chaque geste, chaque sensation est juste, à sa juste place pour éclairer le lecteur et le mener sereinement vers l'art, comme le fait un chef d'oeuvre !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
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Comment Wang-Fô fut sauvé

Le livre « comment Wang-Fô fut sauvé » est difficile à comprendre car tout d’abord je ne pensais pas que la peinture du peintre pouvais prendre vie tellement elle était remarquable.



[De plus aussi, quand le disciple, Ling, se fait décapiter il faut beaucoup de réflexion pour trouver qu’il revit dans le tableau de son maître.]



Je trouve que l’ouvrage est lassant car il n’y a pas assez d’aventure mais c’est peut-être parce qu’il est trop court ?

Les illustrations ne sont pas entièrement réalistes, le contour des personnages est fait d’un seul trait et on voit des éclaboussures de couleur pastel sur les pages.

Et enfin, je ne conseille pas forcément de lire ce livre car il ne m’a pas paru extraordinaire.

Léa Q

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Comment Wang-Fô fut sauvé

Très joli conte sur l'art, la création artistique, l'imitation du réel avec des illustrations de Georges Lemoine et accompagné d'un CD. Sur Internet, j'ai écouté à nouveau le texte avec le bruit des cordes pincées.

Le court roman est soigné. C'est tactile. C'est beau.

Wang Fô est un artiste peintre, c'est un vieillard. Il est accompagné de Ling, son disciple. Les deux hommes sont complémentaires. Ils voyagent dans la Chine des Han où ses tableaux surpassent la nature. Dans la ville impériale, l'empereur se fait menaçant. L'empereur est divin, la nature chinoise doit être aussi divine. Wang Fö et Ling sont menés devant l'empereur, un empereur sans sagesse. L'avenir des deux hommes s'assombrit. Et le châtiment est terrible.

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Comment Wang-Fô fut sauvé

Ce recueil de quatre nouvelles fait partie des classiques achetés en série par mes collègues de français. Les histoires racontées ont des allures de contes exotiques et atemporels, car elles se déroulent dans des contrées et à des époques lointaines (la Chine et la Grèce antiques).

J'ai beaucoup aimé celle de Wang-Fô le peintre contemplatif. Je l'ai trouvée à la fois poétique (il a des allures de vieux sage) et drôle ("Il suivit avec ravissement la marche hésitante d'une fourmi", "Wang-Fô peignit une dernière fois la femme de Ling car il aimait cette teinte verte dont se recouvre la figure des morts"). Quand l'empereur le fait arrêter, un certain suspense s'installe. En réalité, le monarque, qui a d'abord découvert le monde dans les peintures du vieil homme, est déçu de le découvrir moins beau en réalité. Wang-Fô est donc puni d'avoir trop de talent! La fin apporte une touche surnaturelle avec l'inondation venue du tableau ultime ("Ils disparurent à jamais").



"Le lait de la mort" est un conte cruel. Trois frères veulent construire une tour "d'où ils puissent guetter les pillards turcs" mais les éléments sont contre eux. Alors l'aîné décide d'emmurer l'une de leurs femmes dans les fondations ("Celle qui viendra ce jour-là leur apporter à manger")... La fin est un peu limite pour de jeunes élèves, puisque les briques laissent accessibles les seins de l'épouse afin qu'elle puisse continuer à nourrir son enfant...

"L'homme qui a aimé les Néréides" est aussi un peu limite, selon moi, pour des élèves: c'est l'histoire de Panégyotis devenu muet à dix-huit ans pour avoir rencontré les Néréides nues... Ayant aussi perdu l'esprit, "il vagabonde désormais dans le pays".



Dans la dernière nouvelle, "Notre-Dame-des-Hirondelles", le moine Thérapion (à chaque fois je pensais Tartempion!) lutte contre les croyances ancestrales de ses ouailles dans les divinités de la nature. Les Nymphes, surtout, lui donnent du fil à retordre, allant jusqu'à le faire "douter de la sagesse de Dieu". Le compromis qu'il trouvera est à la fois poétique et triste.

C'était une lecture sympathique pendant la surveillance du brevet!
Lien : https://www.takalirsa.fr/com..
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Comment Wang-Fô fut sauvé

Un conte philosophique qui m'a laissé un peu de marbre, pas sûr que le public auquel il soit destiné, se passionne pour cette histoire à lire dès 8 ans.



Wang-fô, un célèbre peintre chinois parcourt le royaume des Han en compagnie de son fidèle disciple Ling. à la recherche de nouveaux paysages. Mais un jour, des soldats les arrêtent et ils se retrouvent devant l'empereur.



Un conte écrit par marguerite Yourcenar, extrait des Nouvelles orientales .

L'écriture est belle mais classique.

Le rythme est lent mais en raccord avec le thème. Pour l'histoire, il faudra guider un enfant dans sa lecture pour qu'il en retire la substantifique moelle car ça ne vient pas naturellement.

Ce conte se lit sans entrain et se digère lentement. Le conte aborde des thèmes tels que l'art, la fidélité, la transmission, la spiritualité...

J'ai aimé toutefois la réflexion autour de l'art et la touche de fantastique de ce conte qui donne vie aux tableaux.



Challenge ABC

Challenge ABC titres

Challenge plumes féminines

Challenge riquiqui
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Je n'ai pas trop mordu au premier récit. Le second, dit la préface, a été inspiré à Marguerite Yourcenar par un manuscrit de son père, je l'ai bien aimé, comme le dernier, qui montre la crédulité et la manipulation possible d'un groupe, et rappelle de sombres affaires d'exorcisme qui peuvent encore aujourd'hui défrayer la chronique.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ce n'est pas le meilleur recueil de Marguerite Yourcenar, mais elle écrit toujours magnifiquement.



J'ai beaucoup aimé le côté conte cruel de "Conte bleu", et la façon dont est traitée la sorcellerie dans "Maléfice", surtout les dernières pages.

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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Trois nouvelles dans ce recueil : «Conte bleu», suivi de «Le premier soir» et de «Maléfice». Ces trois textes furent retrouvés après la mort de Marguerite Yourcenar et rassemblés. Tous trois auraient été écrits entre 1927 et 1930, soit entre les vingt-quatre et vingt-sept ans de la dame. Un pur bonheur......
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

M. Yourcenar a remanié un texte de son père et je n'ai pas retrouvé la Yourcenar que j'apprécie tant.
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Conte bleu, texte préfigurant les Nouvelles Orientales ressemble à un exercice de style. Il reprend des codes classiques mais au travers d’un filtre bleu qui révèle toute sa beauté. Jamais édité, il aurait dû s’inscrire dans un triptyque l’associant à un conte rouge et un conte blanc...

Magnifique lecture !
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Cet ouvrage est composé de trois textes, "Conte bleu", d'où le nom éponyme du titre, "Le premier soir" et enfin "Maléfice".

S'il est vrai que le premier peut effectivement être considéré comme un conte, j'attribuerais néanmoins, à mon humble avis, l'étiquette de nouvelles au deux seconds.



Dans le premier, il est question d'une jeune servante qui aide des marchands venus de différents horizons à s'enrichir en les aidant, grâce à sa superbe chevelure, à récolter les saphirs enfouis dans un lac mais n'obtient d'eux ni reconnaissance ni pitié et continuent à la traiter comme telle. Un texte très beau et rempli de morale mais pour savoir ce qu'il adviendra des marchands, il faudra vous plonger dans la lecture de cet ouvrage.



Le deuxième texte nous narre l'histoire d'un couple de futurs époux, Georges et Jeanne, qui ne se marient pas par amour mais plus par convenance et c'est dans celui-ci que l'on trouve une réflexion sur le bonheur, sur le sens que l'on veut donner à sa vie et surtout, à apprendre à regarder ce que l'on a et à s'en contenter ou, si cela ne nous convient réellement pas, à tout faire pour changer de mode de vie.



Enfin, dans la troisième nouvelle, il est question d'une jeune femme, Amande, qui est atteinte d'un mal incurable. Son fiancé, Humbert, Toussainte, une vieille femme du village ainsi que plusieurs autres ont fait venir tous les médecins possibles, lui ont administré ses médicaments mais sans effet jusqu'à ce qu'elles décident de faire venir un homme capable de désensorceler une personne à qui on aurait jeté un mauvais sort. A vous de voir si vous y croyez ou non.



De très beaux textes de Marguerite Yourcenar que je connaissais très peu, à mon grand tord je l'avoue. Une écriture fluide et limpide et des histoires accrocheuses. A découvrir !
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Comme précisé par Josyane Savigneau dans sa longue mais intéressante préface… Fonds de tiroirs ! Terme utilisé par les contempteurs (sic), mais « que les amateurs nomment curiosités ou documents ».

Ces trois courts récits publiés à titre posthume sont en fait des œuvres de jeunesse. Ils peuvent permettre de rentrer en douceur dans la littérature de M. Yourcenar avant d’attaquer les monuments des Mémoires d’Adrien ou de l’Œuvre au Noir, plus difficiles d’accès. Le premier, « conte bleu », donne une bonne approche de l’orientalisme développé par Yourcenar dans certains de ces récits (voir les Nouvelles Orientales), le troisième « Maléfice », nous plonge dans l’univers ésotérique et un brin mystique de la romancière. Rien de bien transcendant et on se dit que « fonds de tiroirs » est un terme, bon…

Mais, il y a LE bijou de ce petit recueil, à mon avis, constitué par le second récit : le premier soir. Récit cruel et acide du voyage de noce et de la première nuit d’un jeune couple opposant le côté fleur bleue de la mariée au cynisme et à la recherche de possession et de domination du mâle dans toute sa splendeur. C’est superbement écrit, plein de finesse dans le détail des sentiments. Une perle valant ses fameuses cinq étoiles dans un recueil « fond de tiroirs » qui n’en est finalement pas un !
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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

J'ai découvert ce conte dans mes investigations sur la couleur bleue.

Car il pourrait s’appeler aussi « rapsodie in blue » ou variation en bleu majeur » : de la mer aux collines, jusqu’aux odeurs ou au menton du pilote, tout est passé au bleu dans l’univers décrit par Marguerite Yourcenar – l’histoire augure de ses futures Nouvelles orientales . Quatre marchands venus d’Europe, un hollandais, un tourangeau, un grec, et un irlandais débarquent dans un riche pays oriental – avec des mosquées - et à la suite d’une jeune esclave aux cheveux noir-bleu, ils font route vers des collines bleues. Où il découvrent, ô merveille, un trésor : un lac très pur où voguent des saphirs, la pierre bleue par excellence, objet de toutes les convoitises.

Délicieux exercice de style, ce Conte bleu est surtout une œuvre de jeunesse à laquelle Marguerite Yourcenar voulait adjoindre un conte rouge et un conte blanc. Mais en tant qu'exercice chromatique elle nous entrainera plutot dans le mystère de l'Oeuvre au noir.





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Conte bleu - Le premier soir - Maléfice

Ici, il s'agit d'un recueil de trois nouvelles. Le premier , Conte Bleu, est un conte assez classique où la couleur bleue est omniprésente. La quatrième de couverture en parle très bien, il est en effet construit de façon classique et m'a fait penser aux Contes des Mille et Une Nuits.

Le premier soir est la nouvelle qui m'a le plus marqué : récit du premier soir des noces d'une jeune femme et de son mari plus âgé, c'est l'étalage sans fards des pensées cruelles et désabusées de cet homme qui n'aime ni ne respecte sa jeune épouse, sachant déjà la désillusion qui l'attend au lendemain de ses noces, une vie d'habitudes auprès d'une ombre déjà fanée. C'est un récit bouleversant, écrit par le père de l'auteure et remanié par elle des années après. Il dépouille l'humanité du vernis des sentiments, de tout romantisme.

Maléfices raconte comment , lors d'un exorcisme dans un petit village, une jeune femme va acquérir le statut de sorcière : le regard des autres, leur façon de la percevoir ,change irrémédiablement. Elle y gagne un respect étrange.

Ce premier contact avec Marguerite Yourcenar ne sera pas le dernier. J'ajoute que le préface écrite par Josyane Savigneau est particulièrement bien faite et m'a permis de faire connaissance avec l'auteure.
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