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Citations de Maria Messina (43)


Il me semble la voir, ma mère, se laisser pousser par le vent, traverser d'un petit trot involontaire la place de Mosquitos et venir vers moi avec tout l'air d'avoir décidé quelque chose de très important.
Je sortais de l'école et elle me dit que nous avions à peine quatre heures pour rentrer à la maison, mettre mes souliers vernis, mon pantalon long, me recoiffer bien soigneusement et prendre l'omnibus devant le bistrot du Basque Euskalduna car, à cinq heures, nous devions être sur le port de Montevideo pour y attendre mon père.
Mario Delgado Aparain - Notre inconnu - (Balades au pays de l'enfance)
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Nicola Burgio avait toujours vécu à la campagne et il n'était venu au village que rarement, pour les grandes fêtes. Ses frères, son père, toute sa famille le croyaient à moitié idiot parce qu'il était incapable d'ouvrir la bouche sans s'embrouiller, et qu'il ne s'occupait même pas de ses propres intérêts. On n'aurait pas dit qu'il était de la race des Burgio, renommés pour leur intelligence et leur esprit d'entreprise. Et puis il était laid, avait les jambes arquées et, sous le menton, quelques poils de barbe frisés, qui lui donnaient l'air d'une chèvre.
(Histoire de Burgio)
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Quand on est frappé d'un tel malheur, il faut entrer de soi-même dans le chemin du désespoir et de la douleur. La pitié pose un doigt sur ses lèvres. Personne n'ose informer celui qui l'interroge, plein de crainte et impatient de savoir ce qui est arrivé.
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Alors que l'adolescente s'épanouissait comme une fleur, elle sentait ses membres devenir moins agiles ; alors que les yeux de sa fille devenaient plus lumineux et son teint plus clair, les siens perdaient leur éclat et quelques rides, habilement cachés par une couche de poudre compacte, apparaissaient sur ses joues. Pour que sa fille embellisse, il était nécessaire qu'elle, elle vieillisse...
(La petite)
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Un soir, on prend le bus pour aller voir les correspondants en Avignon, il faut dire en Avignon et pas à Avignon, parce que ce n'est pas joli. C'est pareil, quand on écrit, il faut mettre "ne" dans les phrases qui s'appellent des propositions négatives parce que, autrement, c'est pas - pardon, ce n'est pas - du français correct.

C'est le nouveau maître du CM1 qui a mis ça en place, les correspondants. Avec lui, on n'arrête pas de sortir. Un jour on va voir des grottes préhistoriques avec des dessins de mammouths, un autre jour on va au château de Fontainebleau où Napoléon Bonaparte a dit au revoir sur l'escalier en fer à cheval. Une fois, on est aussi allés voir les avions à l'aéroport du Bourget et on a même eu le droit de monter dans une Caravelle. Mais la grande affaire de l'année, c'est les correspondants. (...)
Jean-Philippe Blondel - J'ai encore rêvé d'elle. (Balades au pays de l'enfance)
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La maison de M. Coppola, qui, au printemps, était presque cachée par les grands robiniers de la place, avait un aspect gracieux et plein de gaieté.
C'était une maison de deux étages, savamment divisée en quatre petits appartements symétriques, minuscules, qui se faisaient vis-à-vis dans l'escalier et qui donnaient sur la place, avec deux rangées de balcons. Dans l'escalier, les deux petits balcons jumeaux du deuxième étage dépassaient comme des auvents au-dessus des tambours vitrés du premier étage, lesquels, symétriques et voilés par l'ombre, se faisaient face dans le long palier où les chardonnerets jaune et vert, les canaris dorés et deux merles mélancoliques sifflaient en vain, demandant qu'un peu de soleil entre dans les cages suspendues aux sombres consoles des balcons.
Que d'oiseaux dans le palier, que de fleurs sur les deux balcons du premier étage, devant les robiniers odorants!
Maria Messina - Déceptions (Balades au pays de l'enfance)
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Le ciel plein d'étoiles répandait une douce lumière, et la maison de l'impasse paraissait moins triste. Son cœur débordait d'une tendresse presque angoissante, d'un grand besoin d'aimer, d'être aimée...
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«  Si au moins c’était un garçon, se dit- elle. Son sort serait plus facile .
Les femmes sont nées pour servir et souffrir .
Et rien d’autre » .......
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«  Le voyageur fatigué , qui arrive de nuit dans un village, a le cœur plus léger s’il voit un peu de lumière dans les maisons ...... »
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Il avait l'air un peu fou, son maître : il étudiait même le dimanche, et, alors qu'il était à table, il se levait pour feuilleter un livre, comme s'il avait dû y trouver un billet de cent lires ; ou il écrivait dans son carnet, oubliant de manger.
(Le professeur et le puits)
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Mme Testat me dit en arrivant de faire comme chez moi mais elle ne se rend pas compte que chez moi, c'est pas du tout comme ça.
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Au fond d'elle-même, elle sentait que la maison paternelle, changée, transformée, la rejetait peu à peu.
— On ne revient pas en arrière ! susurraient les roses en lui effleurant les cheveux, molles et parfumées.
— On ne revient pas en arrière ! grondait la mer au loin, en jetant sur le rivage des paquets d'écume argentée, comme si elle avait voulu atteindre la terrasse.
— On ne revient pas. Tout change.

(La maison paternelle)
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En ce qui concernait ses habitudes, don Lucio faisait preuve du même ordre que dans ses comptes et ses objets personnels. Comme le débarras et les registres, sa vie était elle aussi divisée en de multiples cases, dont chacune contenait une occupation, une habitude ou une nécessité. L'avenir était bien tracé, sans aucune incertitude... Tout était méthodiquement décidé, prévu.
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Cette année-là, Mère pleurait beaucoup la nuit. Peut-être avait-elle toujours pleuré, mais c'était la première année où j'étais assez âgée pour m'en apercevoir. Je me réveillais dans l'obscurité chaude de Calcutta et le bruit oppressant de ses pleurs déferlait sur moi, vague après vague, me cernait au point que je n'aurais pu dire d'où il provenait. Les toutes premières fois, je me redressais dans l'étroit lit d'enfant qu'elle s'était mise récemment à partager avec moi et murmurais son nom. Elle m'attirait alors, me tenait serrée contre son corps tremblant et l'odeur humide de talc et d'amidon de son sari m'étouffait si bien que, n'en pouvant plus, au bout d'un moment je commençais à me débattre et à la repousser. Mais elle pleurait de plus belle. Ainsi, j'appris à ne pas bouger et, immobile sous le drap, je m'enfonçais les doigts dans les oreilles pour échapper à ses sanglots.
Chitra Banerjee Divakaruni - Les chauves-souris
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-Il n'aurait pas dû les écrire, ces mots.
-Pourquoi ?
- Je ne suis qu'une pauvre ignorante, et vous m'excuserez si je ne sais pas m'exprimer. La poésie est une belle chose qui parle au coeur des hommes, et donc, elle ne devrait dire que des choses belles et grandes. (p. 33)
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Au loin, sur les tuiles inondées de soleil, un tesson étincelait. On ne pouvait pas regarder. C'était peut-être un petit soleil tombé sur le toit ?... On voyait bouger une lueur rouge, comme une flamme. C'était une autre enfant, dans une autre soupente. Elle, elle avait une maman, puisqu'elle était habillée en rouge... Personne n'était mort dans la maison de cette petite fille... Mais son visage s'animait de nouveau. Il y avait des fleurs sur une terrasse, des fleurs blanches et bleu foncé, immenses, merveilleuses. En avoir une, rien qu'une ! Elles étaient si grandes qu'une seule, à coup sûr, aurait rempli la soupente. Mais non. Ce n'était que du linge étendu. Un coup de vent lui avait fait entrevoir une chemise, un tablier...

(Lucciuzza)
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Marcher sans s'arrêter, pour rencontrer de nouveaux visages, de nouveaux lieux. (p. 38)
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"Allez, descends, c'est prêt" L'eau gargouille dans la conduite extérieure, c'est maman qui se lave les mains.
"Pia, essaie de m'attraper." Luigi se lance du haut de la branche, bras en avant, frôlant presque sa tête.
"Ne fais pas l'idiot, tu pèses une tonne."
"Alors tu as décidé quoi, tu y vas cet après-midi?"
Pia se retourne et le regarde : oui oui j'y vais...
Pietro a les oreilles décollées et une chemise bleue sur laquelle une guêpe est posée, les guêpes et les insectes se posent sur lui, le piquent sans qu'il s'en aperçoive. "Attention, là", lui dit-elle.
Rosetta Loy - La jeune fille venue pour l'été.
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Sa mère l'accompagna tout de suite dans la "chambre du chat", une pièce immense, autrefois vide, ainsi nommée parce qu'un chat tigré, mort de vieillesse, avait coutume de dormir sur le bord de la fenêtre.
Quand Vanna était petite, chaque pièce avait un nom. Un fait qui se répétait ou excitait l'imagination des enfants suscitait des noms étranges et nouveaux. Il y avait ainsi la chambre "des figuiers de barbarie", celle "des livres", celle "couleur de rose".

(La maison paternelle)
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Que tenait-elle donc dans ses poings fermés? Peut-être le bonheur... Chacun de nous, en naissant, serre les poings pour ne pas laisser échapper un trésor qu'il ne retrouvera jamais...
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