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Citations de Marie-Claire Bancquart (202)


Et j'ai peut-être cassé un lien. Je ne ressemble par ma vie ni à ma mère, ni à la mère de ma mère, ni à celles qui étaient avant elles, marquées depuis des siècles par un ordre qui les faisait maîtresses à la maison, absentes de la scène au-dehors. Une femme sans modèles.
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J'en voulais à ma mère, et plus encore à la société qui me refusait un peu d'indépendance. Je souffrais d'être née avec une identité qui m'empêchait d'être moi-même.
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J'essaie. Mais j'ai beau faire : tout est fictif, sauf le sang, et mon sang ne parvient pas à oublier. J'ai trop souffert de l'injustice de mon sort, comparé à celui de mon frère; j'ai trop pleuré sur ma mère - car je pleurais en cachette, assez souvent, sur sa vie gâchée. J'ai eu trop de mal moi-même à me construire une vie sans modèles.
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Je serais arrivée en vous déclarant : "J'ai passé l'agrégation de philo, et maintenant je voudrais écrire sur le détachage des étoffes", vous m'auriez prise ? Or, c'est le journalisme qui me tentait.
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Mais je ne voulais surtout pas me marier... Nous vivrions ensemble, sans autre caution que notre bonne foi... Une utopie complète, à l'époque!
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Entrer à l'Université ? Oui, depuis que j'avais vu la détresse de ma mère, je pensais de plus en plus que "l'amour désintéressé du bien et du beau" était difficile. Je voyais que dépendre de l'argent d'un mari, c'était s'exposer à beaucoup de tristesses et d'humiliations ravalées. Il valait mieux gagner sa propre vie.
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Mais cette éducation qui paraîtrait aujourd'hui d'une austérité presque insupportable semblait alors naturelle. Elle avait ses charmes et ses amusements.
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Nous avons au moins gagné quelque chose, dans ce drôle de milieu du siècle : le droit de dire tous les deux "Je t'aime, la nuit n'est pas tombée".
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Vouloir que les femmes votent, travaillent hors du foyer (mon père haussait les épaules), nous avons trop de bon sens en France pour ne pas comprendre que c'est contre nature!
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On se moquerait de nous, si on l'apprenait. Deux vieux qui s'aiment à la passion...
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Pitié ou répugnance, curiosité pour celui qui est autre, et dont on se dit entre gens en bonne santé : "c'est dommage sinon il (elle) serait très bien." (p.147)
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FEMME EN FLEURS

Femme en fleurs comme un grand châtaignier qui répand ses senteurs puissantes
Tu te dresses sur la campagne, tu flambes de bonnes odeurs,
tu prends le soleil et la pluie à tes rameaux chargés de fruits,
Tu es debout sur la colline, le bleu de l'espace et le vent ruissellent sur toi de la bouche aux talons,
les moissons croissent sur tes bras ; la ronde blondeur de tes seins gonfle le temps des récoltes mûres,
et dans ton sein déjà la nuit profonde se fermente ; déjà la grande mer roule sur toi la courbe de ses vagues

Marcelle Delpastre
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[...]
Tu parles avec tes mains poète
dans ton armoure d'amour
troubadoure aux cheveux rouges
reine de souffle et de feu

Extrait de "Troubadoure", Yolande Villemaire
(p.130)
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il me semble que je pars
mais je suis de retour
d'une migration continue
entre saisons contraires
et horaires inconciliables
sans déchiffrer les codes
nécessaire à la manœuvre
sans pratiquement bouger
de la phase à l'approche
du rivage de la rencontre
sans pouvoir y accoster
ni franchir le fleuve
qui s'interpose entre
le port et la mer

"Pages de voyage", Silvia Baron Supervielle
(p.25)
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Tu dégorges de silence
tu cherches l'oraison lente
de toi à moi. Le sang sourd
de nos tempes en ténèbres.

L'ombre étale la violence.
Nous sommes nus sous l'animal
de la nuit à langue lourde
qui lèche secondes et peau.

Le lit se barre d'absence
nos corps se muent en gisants
la lune court aux calandres
des sommeils rebondissants.
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Les dieux sont entrelacés par le sang
au jus des branches.

Dans un jaune d'oeuf au nid,
dans les oies sauvages ils ont habitation.

Je reste assise, moi, déconcertée comme au premier jour.

Je sais seulement coudre des feuilles
pour donner domicile au sortilège

creuser les troncs
pour y glisser des pansements souillés.

Dans mon espace
en bas
c'est un hiver alourdi, impie, difficile.
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Onze heures sonnent sous le vent.
On entend vibrer les vitres dans la solitude.

On se dit :
les écorces ont froid.

Sous la lune
un bizarre printemps blanchit l'extrémité des tiges.

On approche les lèvres de la fenêtre
et la vie apparaît fragile, étrangère
dans ces miroirs au tain de nuit trouée.
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Tu remues, tu fais la pimpante ?



Tu remues, tu fais la pimpante ?
–Tu glisses parmi les années
qui doucement te rongent.

Mais parfois emportée par le désir
tu parcours une contre-histoire.

Tu suscites désir à la saignée d'un bras
que tu embrasses.
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Ça couine dans vos os.



Ça couine dans vos os.


Seuls les oiseaux discernent
ce cri à l'intérieur des hommes
qui vont et viennent gravement

et croient se faufiler indemnes
dans les inconnues de la vie.

Vous ne savez pas que vous êtes
des papiers à rumeurs
chuchotantes en filigrane.

Mais les oiseaux, mais les oiseaux entendent
négations,
sortilèges
énergie.
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Les lattes du parquet



Les lattes du parquet
si diverses
courbes et veines :
il y eut un temps pour la croissance
pour l'arbre abattu, la découpe,
l'assemblage, la cire.

Désormais très peu songent à une forêt
ou à l'odeur des menuiseries alentour
quand ils marchent sur ces lattes avec leurs soucis
ou qu'ils vont, pieds nus, vers l'amour, le voyage
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