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Citations de Marie-Claire Bancquart (202)


Une trace reste. Une espèce de flamme
qui brûle dans les mots
mais
incertaine
se heurte
au gel du monde.
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Retournant vers la joie
J'accroche ma vie
aux portemanteaux
ils la déforment
trop courbes
trop petits
au moins je ne la laisse pas en tas
elle qui vieillit
et cherche des preuves
que nous habitons là.
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Poète, il murmure les mots…



Poète, il murmure les mots
comme un ancien petit garçon
suspicieux envers les adultes
qui saluent, raisonnent…

Leurs mots
il les prend doucement, comme des œufs.

Il les mire.

Certains sont couvis à jamais.

D’autres
tournent le temps vers l’heure incertaine, l’herbe mouillée,
vers l’homme vieilli
parvenu
à son visage
qui n’a plus de temps pour mentir.
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Aimer…



Aimer.

Ce sera un mot sans suite.

Mais il aura été écrit, dans un moment lui-même
                                   ineffaçable
du grand calendrier que nous ne connaissons pas.
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Avant de sonner …



Avant de sonner à cette porte
on tâte sa poignée
comme on prend un pouls.

Elle suggérera peut-être de partir

peut-être d’entrer
pour une vie entière ?
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Le plus grand des tourments…



Le plus grand des tourments ?

– Qu’un jour arrive
où tout visage deviendrait
celui d’un inconnu.

Prisonniers
de même pas un rêve,
nous serions brume neutre,
plus seuls que seuls,
en marge,

refusés
par le malheur même.
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Pendant la guerre…



Pendant la guerre
(la mondiale)
nous vivions. Déjà.

On colore de vieux films d’elle

mais l’odeur des ruines
on ne peut la représenter
suffocante.

Mais la faim ne crie pas aux entrailles du spectateur.

C’est comme l’histoire d’une antiquité très ancienne
Qu’un érudit raconterait
à des gens dont le corps, le corps n’est pas
ne peut pas être
de la partie.
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Des mots …



Des mots ? – Crainte de choquer
on ne parle pas de la fatigue
qui habite le corps

on ne parle pas de la mésentente
avec un ami

du regard illisible du chat
du goût étrange d’une épice

On ne parle pas non plus
d’un grand amour.

On découpe au cutter
un cache pour paroles
qu’on promène, invisibles, dans la ville

pendant qu’on
salue,
sourit,
se félicite du beau temps.
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La vérité…



La vérité, c’est que
dans le soir qui tombe – sur ce chemin de rien du tout –
nous nous sommes rencontrés.
Tu as caressé ma joue.


Un homme, une femme, une campagne, qui ne paradent pas,


obstinés à vivre
encore un peu.
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Peut-être serons-nous ensuite …



Peut-être serons-nous ensuite
un ultratemps
un grain d’énergie
dans l’énergie générale des mondes ?
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Ecrire …



Ecrire ?
Oui, pour susciter présence
de toutes les vies

surtout les très minces


étoiles de mer
fourmi sur feuille de bardane


et la feuille même.


Peu, lentement, la vie
affleure au positif
et se suffit.


Sans glose.
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Oui, à vie contenue...



Oui, à vie contenue
il compose en lui
un amour fou

contre le vent
il marche vers l'urgence

il ne renonce pas aux amis disparus
il les plante au jardin
les suspend aux poignées de porte

il refuse passionnément
de refuser.
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[…] Une autre fenêtre, pendant l’exode de la dernière guerre, dans cette ville alors spécialisée dans la médecine à long terme,
Et devant elle c’était moi, au premier étage, plâtrée que
je te plâtre, encoconnée des pieds à la poitrine dans une prison, sanglée sur un matelas encastré dans le cadre d’un chariot.
Juin 40. Il faisait beau. Je n’avais rien mangé depuis la
veille. Les adultes, depuis encore plus longtemps.
Au premier étage. Seule : je ne risquais pas de m’envoler. […]
Je voyais la rue. Vinrent le cheval aux cils blancs, puis
la charrette.
Elle était pleine à ras bord, dégoulinante, par petites coulures, de sang qui luisait sur le macadam.
Sur elle, plusieurs couches de corps, sanglés encore sur
leurs matelas. On entrevoyait ceux d’en bas à travers les ridelles de la charrette. Ceux du dessus montraient à plein leur obscénité. Il y en avait des abîmés tout du long, morceaux de chair de-ci de là. […]
Les voilà, mes semblablement à moi sanglés, plâtrés. Mes morts.
Ce sont toujours mes morts. Ma famille. Dans ma galerie des glaces, toujours un des miroirs les reflète.

Marie-Claire Bancquart
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Un tremble
c'est le nom
du peuplier blanc, luisance furtive.

Éclairs des feuilles

leur vie scintille

instant après instant
elles chuchotent
que nous avons aussi des moments miroitants
minuscules, étincelantes traces de nous sur le monde.
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CES GANTS ANCIENS…


Ces gants anciens sentent l’iris
et la prière
d’une jeune femme à qui Dieu indiffère
mais non pas le jour qui verrait le calme entrer
dans son cœur.

Dieu, cet inconnu,
pourrait être l’arbre du jardin
ou tel nuage
traversé d’oiseaux.

Mais Dieu
n’est-il pas le nom le plus connu, le plus probable,
donné à nos désirs ?
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Mais gluante de gouttes…


Mais gluante de gouttes
quand la vitre
s’illumine au soleil

de vieux visages s’y accolent
dispersés jadis par la mort

aigus dans la lumière
ils nous adjurent en paroles
maintenant mises au présent des oiseaux
de les regarder
du plus près que nous pouvons
de poser nos doigts sur la fenêtre
à la place exacte de leurs bouches
pour qu’ils soient moins partis, moins défaits, sentent
cette chaleur de peau étrangère
qu’ils ne peuvent plus
caresser, embrasser.
Alors je nous sens provisoires.
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Dans cette photographie…


Dans cette photographie manque quelque chose

pourtant c’était bien à la date portée au dos, le sept juillet
devant ce chien qui était
devant cet arc ancien
qui était
devant cette mer

tout est conforme et défectueux

peut-être un piège

il est octobre maintenant
la sibylle avertit
du temps usé

nous étions devant, oui, mais
nous avons détalé depuis
comme Ulysse
en criant Personne

et c’est un autre nous de nous qui regarde.
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Écrire...


Écrire ?

Oui, pour susciter présence
de toutes les vies
surtout les très minces

étoile de mer
fourmi sur feuille de bardane

et la feuille même.

Peu, lentement, la vie
affleure au positif
et se suffit.

Sans glose
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DANS LE FEUILLETAGE DE LA TERRE


DE BIAIS, DANS LE MIROIR, UN GESTE DE SALUT

LITURGIQUE

Une jarre la peau
se penche
vers coupe d’aube sa jumelle.

Toutes les deux nous embrassons
la liturgie fragile des eaux pures.

p.121
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poète


Dans un pays improvisé
Il savoure le repos d'une liberté intérieure
C'est son métier dit-il
D'élever un château marqué d'oiseaux
De choisir pour veilleur un rocher
Qui garde des hêtres à l'odeur d'ardoise

Pays chaque jour parcouru
Le temps de mener paître ses arbres
Mais chaque jour laissé

Un étranger
Qu'on visite par privilège

Son métier c'est la nuit

Autour de midi
Les astres lui ressemblent à force d'user le matin

Le soir
Il rôde à la gorge verte de son existence
Son métier c'est de craindre
Oublier
Naître à la quête avec le déclin du soleil.
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