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Citations de Marie-Claire Blais (86)


La main serrait l’épaule frêle. Les ongles pénétraient. Tout le mépris de Louise pour sa fille giclait comme du pus au bout des ongles.
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Il est difficile de croire, avec le besoin que j’ai de m’en distraire, que je serai un jour captive de cet art, l’écriture, qui est celui de l’illumination dans le chaos.
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C’était l’heure du repas, l’heure où les ennemis d’une même famille se jugent silencieusement.
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... car, toujours inclinée vers la compassion elle voyait en l'homme qui piétinait sa jeunesse , sans égard pour la misère de son corps , et la solitude de son désir, l'enfant, le gros enfant des premiers appétits, suspendu à son sein, exploitant sous toutes sortes de gestes et d'emportements-- dont les uns ne semblaient pas plus ignobles que les autres à partir d'une certaine étape de délire, la soif , la grande soif du premier jour , malheureusement inassouvie, et qui faisait que l'homme venu pour goûter la caresse d'une amante désirait en même temps celle d'une mère capable de le corrompre.
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Grand-mère Antoinette ramassait en boule les deux pieds d'Emmanuel pour les tenir dans une seule main, comme des oeufs dans un seul nid, en leur disant d'être sage et de " cesser de bouger comme une petite peste".
Alors grand-mère Antoinette parlait de ses malheurs: -- Des mauvaises nouvelles , Emmanuel, de biens mauvaises nouvelles pour nous, je ne sais pas ce que nous allons devenir.
Mais lui aimait bien les mauvaises nouvelles. Comme ses frères, il aimerait les tempêtes, les ouragans les naufrages et les enterrements.Lui parlerait-elle d'Héloïse ou de Pomme qu8 venait de se couper trois doigts de la main gauche à la manufacture, ou bien du Septième maltraité par l'oncle Armandin Laframboise, à sa pension à la ville:
-- Ça va malpour nous , Emmanuel, bien mal ...
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— Mon Dieu, dit mon père en apercevant ce monstre aux cheveux hérissés, cet idiot m'a fait perdre ma vache...
Ma mère essuya ses larmes. Ce sera pour une autre fois, dit ma grand-mère, des morts, il y en aura toujours. Ah !comme je grandissais pieusement sous les jupes de ma grand-mère en ce temps là...
p. 66.
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Les pieds de Grand-Mère Antoinette dominaient la chambre. Ils étaient là, tranquilles et sournois
comme deux bêtes couchées, frémissant à peine dans
leurs bottines noires, toujours prêts à se lever :
c'étaient des pieds meurtris par de longues années de
travail aux champs (lui qui ouvrait les yeux pour la
première fois dans la poussière du matin ne les voyait
pas encore, il ne connaissait pas encore la blessure
secrète à la jambe, sous le bas de laine, la cheville
gonflée sous la prison de lacets et de cuir...) des
pieds nobles et pieux (n'allaient-ils pas à léglise
chaque matin en hiver? ) des pieds vivants qui gra-
vaient pour toujours dans la mémoire de ceux qui les
voyaient une seule fois - l'image sombre de
l'autorité et de la patience.
Né sans bruit par un matin d'hiver, Emmanuel
écoutait la voix de sa grand-mère. Immense, souve-
raine, elle semblait diriger le monde
p. 7.
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La voix d'homme n'est qu'un murmure. Elle se perd, disparaît. Debout contre le mur, la tête un peu renversée sur l'épaule, sa mère écoute en silence. Elle dort peut-être. Sa robe est ouverte sur un sein pâle qui fléchit. Ses fils la regardent silencieusement, et eux aussi attendent que la nuit vienne sur la colline.
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« (...) Il semblait que ce qu’elle partageait avec Jean, elle l’enlevait à ces autres femmes, encore inconnues, que la vie aurait pu lui offrir. »
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« En vivant avec un homme, n’avait-elle pas fui toutes les femmes du monde? »
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rien n’est plus triste qu’un retour de l’école à quatre heures de l’après-midi quand c’est déjà la nuit dans la ville et qu’on ne sait pas où l’on va dans la neige, mais on entend les gratte-neige tout près et on se dit qu’ils pourraient nous broyer tout rond
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L'Insoumise

Il y avait longtemps que j'avais observé son refus de toute soumission. J'avais la preuve maintenant qu'il ne m'avait jamais aimé puisqu'il n'avait jamais éprouvé assez de tendresse pour m'obéir. (Grasset 1971,p.72)
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L'Insoumise

-Vous savez...On pense, dans la vie que parce que l'on a une famille, parce qu'on aime ses enfants,que cela est possible pour eux de vous aimer aussi, mais non,ce n'est pas du tout sûr, cela n'est jamais sûr.
(Grasset, 1971,p.115)
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Le jour est noir

Geneviève se perd dans l'agonie de Nicolas.Elle quitte sa propre vie sans le vouloir. (...)
Et maintenant elle ne vit plus.Elle se retire dans une tristesse laborieuse qui ressemble à la fierté des vaincus.(Grasset, 1971, p.144)
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Le jour est noir

-Tu me regardes comme si mon visage était dur.
-Mais il est dur,Raphaël.
Et il erre dans sa chambre et les choses ne lui obéissent plus comme autrefois.Petit garçon, il était maître de ses féeries, et maintenant,il est maître de sa solitude. (p.150)
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Le jour est noir

-Mais si j'avais des souvenirs je saurais d'où je viens et pourquoi je ne semble pas appelée à vivre. J'ai été élevée par une tante.Tu la connais. Geneviève. Tu m'as dit en la voyant: "On ne sait pas si elle vit ou si elle dort."Cette femme pense à un enfant mort depuis des années. (Grasset, 1971,p.200)
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Avant de voir en mon fils un homme né de lui-même plus que de moi,une création séparée de mon existence,je n'avais pas cherché à savoir qui il était ni quelles pensées couvaient sous son front.(Grasset, 1971 p.28)
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Paul lui-même écrivait pour rire,afin de se créer un monde plus vivant que celui qu'il rencontrait chaque jour.(Grasset,1972,p.32)
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Les enfants montrent le poing et m'accusent d'un œil sombre.M'aimant comme certaines personnes aiment Dieu,ils mêlent souvent l'injure à la prière. (Grasset,1971,p.50)
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Marie-Claire Blais
Marie-Claire Blais: « On ne fait que travailler, comme tout le monde. (...)
Josée Dupuis: - Et votre dernier mot, vous l’écrirez quand?
Marie-Claire Blais (en souriant): - Jamais
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