Vous ne savez que choisir dans tout ces coups de coeur ? Ne vous en faites pas ! Chaque semaine vos libraires vous proposent ici les 3 livres indispensables « la crème de la lecture fouettée acidulée piquantée » en format poche ou grand format !
Dévisagée de Erin Stewart et Marie Leymarie aux éditions Gallimard Jeunesse
https://www.lagriffenoire.com/1033157-romans-pour-enfants-devisagee.html
Super potes de Emmanuelle Beulque, Steve Small aux éditions Sarbacane
https://www.lagriffenoire.com/1034107-divers-jeunesse-super-potes.html
Rouge Tango de Charles Aubert aux éditions Slatkine & Cie
https://www.lagriffenoire.com/1033807-meilleures-ventes-polar-rouge-tango.html
Chinez & découvrez nos livres coups d'coeur dans notre librairie en ligne lagriffenoire.com
Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv
Notre Newsletter https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter
Vos libraires passionnés,
Gérard Collard & Jean-Edgar Casel
#lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #conseillecture #editionsgallimard #editionssarbacane #editionsslatkineetcie
+ Lire la suite
La vérité, c'est qu'on est tous faibles et qu'on a tous du mal à vivre. C'est un un mensonge de croire qu'on peut supprimer la souffrance. On ne peut pas, c'est comme ça.
Tu as le droit d'être aimée comme tu es, blessée ou pas blessée, avec dix kilos de plus ou de moins, et même si tu arrives la dernière.
- C'est comme ça, les doudous, on les aime même s'ils sont mous, moches et mouillés.
- Ah, bon, j'ai dit.
- Eh oui, a continué maman. C'est comme les enfants. On les aime même quand ils sont couverts de taches de boue et de chocolat, les cheveux en désordre et le pantalon déchiré. C'est mystérieux, mais c'est comme ça.
Si mamie n'était pas aux toilettes, où avait-elle pu aller ? Et pourquoi était-elle partie sans nous prévenir au moment où le train était plongé dans l'obscurité ?
- Elle n'a pas pu disparaître, a déclaré papa, plus pour lui que pour moi.
- ça va, tu te plais dans ce lycée ?
Elle a haussé les épaules.
- Je n'aime pas beaucoup la mentalité, mais ça va... Heureusement, il y a Anthony...
J'ai senti un pinçon de jalousie.
- Juste une personne, ça ne suffit pas...
- Ce n'est pas la quantité qui compte. ça ne m'intéresse pas d'avoir plein d'amis. Les seuls qui m'intéressent, ce sont ceux qui savent qu'il faut se battre pour avoir le droit d'être soi-même.
Il a envie de mourir. Tout plutôt que de reposer les pieds par terre, dans cette réalité insupportable. Cette réalité où il est seul dans une cabine et où les autres, ailleurs, sont en train de gagner. Il ne fait plus partie de ceux qui ont le droit d'être serrés dans les bras, portés aux nues, adulés. Il est de ceux qui ont trahi
Dès qu'il a eu fini son dessert, papa est allé faire des réussites sur sa tablette, parce qu'il était fatigué. Il paraît qu'il en a besoin, après sa journée de travail. Faire le vide. Moi, c'est le contraire. Je voudrais faire le plein. Je ne vois pas l'intérêt d'être vide.
Je me suis lancée.
Je n'ai évidemment pas dit qu'Anthony avait été fabriqué par ses parents. J'ai seulement dit que j'avais cru comprendre qu'au lycée il y avait quelqu'un qui n'avait pas été acheté, mais fabriqué par ses parents.
Le père de Lily n'a pas du tout réagi comme je m'y attendais. Il n'a pas été choqué, il n'a même pas froncé les sourcils. Il m'a juste regardé, un peu fixement.
- C'est possible, a-t-il répondu lentement. Il y a chaque année quelques milliers d'enfants qui naissent… comment dire… de façon naturelle.
- Comment ça ?
Il nous a alors expliqué. La façon naturelle, c'est un truc de fou. Le bébé se fabrique dans le ventre de la mère. Il y reste neuf mois. Quand il sort, il est fabriqué. Produit fini. Ça se fait tout seul, il n'y rien besoin de contrôler.
J'ai tout de suite demandé :
- Pourquoi les gens ne font pas ça, au lieu de payer les yeux de la tête ?
- Parce que, dans la façon naturelle, a-t-il répondu, on ne peut pas décider à quoi ressemblera l'enfant. C'est l'inconnu total.
- Ah !… me suis-je exclamée, dépassée. Mais alors… s'il est bête ? Ou s'il est moche ? Comment on fait ?
Il a haussé les épaules.
- C'est bien pour ça que plus personne ne veut prendre ce risque. p.66-67
Je sais que tu n'es pas responsable de la mort de maman. Mais t'aimer, toi, c'est l'effacer, elle. Elle s'est effacer d'elle-même. Vais-je gommer ce qui reste? Chaque matin, je retaille mon crayon et, armée de patience, je repasse les traits du dessin qui chaque nuits s'efface.
- Vous savez qu'il y a un brouilleur près de chez vous ? Ai-je soudain demandé.
- Il paraît… a juste dit Chiara.
- Mais ça ne vous gêne pas ? Je veux dire… c'est dangereux, non ?
- Tu sais, Maïa, jamais aucune société n'a été aussi sûre que la nôtre.
-Parce que les gens savent qu'ils seront pris s'ils commettent une agression, ai-je protesté. S'ils découvrent qu'on peut passer entre les mailles du filet, ils vont recommencer !
- Le problème, Maïa, c'est que pour assurer cette précieuse sécurité, on rogne sans cesse sur la liberté… Et moi, je pense qu'on a plus besoin de liberté que de sécurité… La liberté est ce qui nous rend humain, alors que la sécurité nous permet seulement de rester en vie. p. 114