Citations de Marika Gallman (206)
Je n'aimais bêtement pas avoir la confirmation visuelle qu'il s'asseyait dans son plus simple appareil à des endroits où je m'asseyais également.
Craig "CC" Cook, le meilleur ami de mon frère, était un banquier bien sous tout rapport de 9 heures à 18 heures. En dehors de cette plage horaire, c'était le type qui avait la descente la plus impressionnante que j'avais jamais vue, le genre de voyou bégueule avec qui les mères n'ont pas envie que leurs filles fricotent.
Ça faisait un bon nombre d'informations à digérer d'un coup. Ma mère était médium, mon grand-père magicien ou quelque chose dans ce goût là, et ma grand-mère pareil. Ah oui, j'étais morte quand j'étais bébé. J'oubliais.
L'alcool ne résout pas les problèmes, mais il aide à les diluer.
Il me releva, toujours trop gentiment, et me traîna en haut de l’escalier, puis jusqu’à la salle du trône, dont il fit littéralement voler les portes. Ces dernières atterrirent sur le sol dallé en grand fracas. Bah, il pouvait se le permettre. Il était chez lui, après tout. Et quelle entrée plus magistrale pour un roi ?
— Salut les trouducs, je suis de retour ! claironna-t-il d’un ton joyeux.
Lukas et lui allaient me pourrir la vie, la mort, et tout ce qu'il y avait entre les deux.
Je t'avais dit un jour que je te raconterais comment on devient Sihr quand on est un homme, dit-il. (…) Si tu te souviens de ce que je t'avais expliqué, chez les femmes Sihrs, le don se transmet à la naissance. Du côté des mâles, en revanche, et même s'ils sont issus de l'union de deux Sihrs, les pouvoirs sont inexistants. Pour qu'un homme devienne Sihr, il doit être choisi par un aïeul, qui partagera son essence avec lui. Il sera alors son apprenti, et il aura lui aussi le loisir, au cours de sa longue existence, d'en prendre un à son tour. Mais un seul. C'est la sélection non naturelle.
- Je suis tout à fait disposée à en discuter, commençais-je. En tête à tête.
Je fis un signe en direction de ses deux acolytes, qui assistaient silencieusement à notre échange.
Le sourire qui se dessina sur le visage de Barney me laissa peu de doutes quant à son interprétation de ma réponse. Crétins de vampires libidineux.
Si je m'étais arrêtée deux secondes pour réfléchir de manière sensée, j'aurais réalisé que cette attitude était des plus stupides. Mais c'était tout le problème quand la colère me saisissait comme ça : je n'avais aucune envie d'être rationnelle. Je voulais broyer le monde entre mes doigts, ne surtout pas être raisonnable, et faire des conneries.
- Je vais défoncer ta pauvre gueule de con.
La colère avait parlé avant même que j’aie eu le temps de penser ce que je venais de dire. Mais c’était la vérité. J’avais envie de le vider de ses tripes, de me faire des colliers avec ses boyaux, de me curer les oreilles avec ses doigts préalablement arrachés, et de jouer au golf avec une de ses jambes et ses bijoux de famille.
- Ils se rendent compte que je ne viendrai pas ?
- Bien sûr que tu viendras. Craig a décidé de te caser avec Aaron.
Je me tournai vers Harrison.
- Ne fais pas cette tête. Il t'aime bien.
- Qui ça, Craig ?
- Aaron, répondit-il comme si j'étais la dernière des arriérées. Pour une fille qui partage mon héritage génétique, parfois, tu es vraiment lente à la détente.
La chasse d'eau retentit finalement et Harrison sortit de la pièce. Il fut bousculé par Anton, trop pressé d'entrer, qui pesta aussitôt et se plaignit de l'odeur. Harrison ne s'en offusqua pas et avança vers nous dans dans sa grande robe de chambre brune qui rappelait celle d'un Jedi et dissimulait mal son caleçon Bob l'Éponge. Je ne serais jamais tante à moins d'un accident malheureux.
— (...) Cesse d'être aussi négative ! A moitié vide ou à moitié plein, le verre est toujours rempli d'air et d'eau. Techniquement, il est donc toujours plein. Arrête de te focaliser sur ce que tu n'es pas, et commence à apprécier tout ce que tu es, veux-tu ? (…)
— (...) Peut-être que le verre est plein, mais je m'y noie, dans ce fichu verre, Benoxh.
— Comment va ce cher Walter ? demanda-t-il, soudain très sérieux, me sondant de ses yeux perçants.
— Connard.
— Connor, corrigea-t-il machinalement.
- C'est de quelle origine, d'abord, Benoxh ?
Est-ce que ça a au moins été homologué par l'association des prénoms ?
Pourquoi est-ce qu'ils sont tués si on les poignarde en plein coeur ?
- Je l'ignore, répondit Benoxh en souriant. Peut-être parce que la magie qui a servi à les créer était celle de l'amour, et que si on leur brise le coeur, au sens propre, la boucle est bouclée.
Je n'étais qu'un grain de sable dans le désert de sa vie.
-Est-ce que tu es fière de toi ?
Je pinçai les lèvres et haussai les épaules.
-A quel sujet ?
Il expulsa bruyamment l'air de ses narines. C'était chou.
-Tu es sortie par la fenêtre.
Il faisait d'énormes efforts pour empêcher sa voix de grimper dans les aigus. J'étais admirative.
-Ben, c'est quand même rudement haut. Donc oui, je suis plutôt fière de moi.
Il me gifla.
-Je suis toujours fière de moi, dis-je calmement.
Il me gifla de nouveau.
Une mèche retombait devant son visage au teint clair, et ses yeux bleus, loin d’être réprobateurs, étaient fixés sur moi. Elle avait toujours ce fichu regard de biche. Je n’étais pas violente envers les animaux, mais elle, j’en aurais volontiers fait du civet.
Je franchis la porte et m'arrêtai un instant pour prendre une grande inspiration. Mauvaise idée. Ça sentait le chacal en rut. Ou mort. Ou les deux. Une fois que j'eus rejoint le bar, j'hésitai quelques secondes en face des tabourets. Ils semblaient tous étrangement gras. La femme de ménage ne devait pas passer souvent. Je décidai de m'asseoir. Mon jean en avait déjà vu des pires. J'évitai cependant de poser les coudes sur le comptoir. Je n'avais pas envie d'y rester collée, surtout si je devais m'enfuir en courant.