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Citations de Mario Vargas Llosa (700)


L'appel de la tribu, l'attraction de cet forme d'existence où l'individu, asservi à une religion, à une doctrine ou à un chef qui assume la responsabilité de répondre pour lui à tous les problèmes, refuse le dur engagement de la liberté et de sa souveraineté d'être rationnel, touche à l'évidence la corde sensible du cœur humain. (p.179)
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Dans les démocratie occidentales, l'idée de la planification économique s'est ouvert la voie sans que ses promoteurs comprennent que ses conséquences seraient, tôt ou tard, la réduction de la liberté dans tous les domaines, non seulement l'économique, mais aussi le politique, le culturel, l'individuel. (p.127)
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Personne n'a mieux résumé que Hayek les bénéfices de tous ordres qu'apporta à l'être humain ce système d'échange que personne n'inventa, qui naquit et se perfectionna en fonction du hasard et, surtout, l'irruption de la liberté, cet accident dans l'histoire humaine. (p.113)
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Contrairement à ce que semblent supposer ceux qui s'entêtent à réduire le libéralisme à une recette économique [...] celui-ci est avant tout une attitude devant la vie et la société fondée sur la tolérance et le respect, sur l'amour de la culture, sur une volonté de coexistence avec l'autre, avec les autres et sur une ferme défense des libertés comme valeur suprême. (p.102)
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Une confusion et une banalisation si grande se sont imposées dans ce domaine que sous l'étiquette d'"art" figurent de nos jours les expérimentations les plus puériles et les plus grandes arnaques qu'ait connues la culture au long de son histoire. (p.81)
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Sans aller jusqu'à l’athéisme, il est probable qu'il y avait en lui [Adam Smith) un agnostique qui conservait les apparences du croyant parce qu'il voyait dans la religion une de ces institutions qui facilitent la convivialité et, d'une certaine manière, inculquent un ordre moral à la société. (p.67)
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Ce ne sont pas l'altruisme ni la charité mais bien plutôt l'égoïsme qui est le moteur du progrès. (p.53)
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L’État petit est généralement plus efficace que le grand: c'est une des convictions les plus solides de la doctrine libérale. (p.30)
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(...)la masse inféodée à un chef. Tel est le substrat du nationalisme, que j'avais détesté depuis mon plus jeune âge, devinant qu'il y nichait la négation de la culture, de la démocratie et de la rationalité. (p.24)
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Dans sa célèbre polémique avec Sartre sur les camps de concentration en URSS, c'était lui [Camus] qui était dans le vrai: quad la morale s'éloignait de la politique, alors venaient les assassinats et la terreur. (p.17)
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Celui-ci sourit.
- Ne croyez pas que le père Crotty ait essayé de m'amener au catholicisme, ajouta Roger. Il était très soucieux, dans nos conversations, de ne pas me donner à penser qu'il voulait me convertir. Ça m'est venu tout seul, là-dedans. - Il se toucha la poitrine. - Je n'ai jamais été très religieux, je vous l'ai dit. Après la mort de ma mère, la religion était devenue pour moi quelque chose de mécanique et secondaire. C'est seulement à partir de 1903, de ce voyage de trois mois et dix jours à l'intérieur du Congo, je vous l'ai raconté, que j'ai recommencé à prier. Quand j'ai cru que j'allais perdre la raison devant tant de souffrance. J'ai découvert là qu'un être humain ne peut vivre sans la foi.
Il sentit que sa voix allait se briser et se tut.
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« Pourquoi ces indigènes n'ont-ils pas tenté de se révolter? » avait demandé, au cours du dîner, le botaniste Walter Folk. Qui avait ajouté: « C'est vrai qu'ils n'ont pas d'armes à feu. Mais nombreux comme ils sont, ils pourraient se rebeller et, fût-ce au prix de quelques morts, submerger leurs tortionnaires sous la masse.» Roger lui répondit que ce n'était pas aussi simple. Ils ne se révoltaient pas plus que les Congolais en Afrique, et pour les mêmes raisons. Ou alors, exceptionnellement, de façon très localisée et sporadique, par des actes de suicide d'un individu ou d'un petit groupe. En effet, quand le système d'exploitation était à ce point extrême, il détruisait les esprits encore plus que les corps. La violence dont ils étaient victimes abolissait la volonté de résistance, l'instinct de survie, et transformait les indigènes en automates paralysés par la confusion et la terreur. Beaucoup, au lieu de voir que ce qui leur arrivait provenait, concrètement et spécifiquement, de la méchanceté des hommes, l'interprétaient comme un cataclysme mythique, une malédiction des dieux, un châtiment divin auquel ils ne pouvaient échapper.
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Tout comme le peuple qui marche, les familles durent se séparer les unes des autres pour être acceptées. S’ils étaient peu nombreux, s’ils ne faisaient pas d’ombre, les autres peuples leur laissaient un endroit pour semer, chasser et pécher. Parfois ils leur ordonnaient : « vous pouvez rester mais sans semer ou sans chasser. C’est la loi. » Ainsi duraient ils quelques lunes, parfois ; plusieurs, peut être. Mais cela finissait toujours mal. S’il pleuvait trop ou s’il y avait de la sécheresse, si quelques catastrophe survenait, on commençait à les haïr. « C’est votre faute, leur disait on. Dehors ! » On les expulsait à nouveau et ils semblaient sur le point de disparaitre.

Parce que l’histoire s’est répétée dans énormément d’endroits. Toujours la même comme un seripigari qui ne peut revenir d’un mauvais tournis et continue à tourner, désorienté, entre les nuages. Et cependant, en dépit de tant de malheurs, ce peuple n’a pas disparu. Malgré ses souffrances, il a survécu. Il n’était pas guerrier, il ne gagnait jamais les guerres et il est là. Il vivait dispersé, ses familles aux quatre coins du monde, et il a demeuré. Des peuples plus grands, de guerriers, des peuples forts, de Maschos, de Viracochas, de sages seripigaris, des peuples qui semblaient indestructibles, s’en allaient. Ils disparaissaient, donc. Il ne restait nulle trace d’eux dans ce monde ; personne ne s’en souvenait ensuite ? Eux en revanche, ils continuent. Ils voyagent vont et viennent, ils fuient. Vivants et errants, donc. Le long du temps, le long du monde, aussi.

Et c’est que ; malgré tout ce qui lui est advenu, le peuple de Tasurinchi-Yahvé ne s’est pas séparé de son destin. Il a accompli son devoir toujours. En respectant les interdits, aussi…..
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Cette fantastique distorsion de la réalité, cette conversion des faits réels et concrets en mythe, en fiction, était-elle de l'Histoire ? C'était ça l'Histoire que nous lisions et que nous étudiions ? Les héros que nous admirions ? Un amalgame de mensonges transformés en vérités par de gigantesques conspirations de puissants contre les pauvres diables comme lui et comme Face de hache ? Les clowns de ce cirque étaient les héros que les peuples révéraient ? Il ressentait comme un vertige et il lui semblait que sa tête allait exploser.
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Je suis contre le mariage, lui dis-je de l'air le plus pédant que je pus. Je suis partisan de ce qu'on appelle l'amour libre, mais que, si nous étions honnêtes, nous devrions appeler, simplement, la copulation libre.
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A peine entré, je me sens déconcerté par l'épouvantable pépiement des oiseaux. Ils sont dans des cages et leur vacarme agrémentera ma conversation d'au moins deux heures avec l'ancienne miss Guatemala (qui ne le fut jamais). J'avoue que je suis un peu nerveux. Cela fait deux ans que j'imagine cette femme, que je l'invente, que je lui attribue toutes sortes d'aventures, que je la défigure pour que personne - ni même elle - ne la reconnaisse dans mon affabulation. Je m'attendais à beaucoup de choses, sauf à cette volière bruyante et gigantesque. Il y a des canaris africains, des pigeons ramiers, des perruches, des cacatoès, des aras et d'autres espèces variées que je suis incapable d'identifier. Une sorte d'«horreur du vide» a fait que tout est occupé, qu'il ne reste aucun espace libre. On ne peut se déplacer dans la maison de Marta sans faire tomber un pot avec des plantes grandes ou petites qui s'amoncellent partout par dizaines ou par centaines. Les statues, bustes et figures religieuses — bouddhas, christs, vierges et saints - alternent avec momies et catafalques égyptiens, photos, tableaux et hommages à des dictateurs latino-américains comme le généralissime Trujillo ou Carlos Castillo Armas. Ce dernier fut le « grand amour de sa vie», m'avouera-t-elle un peu plus tard, et tout un mur lui est dédié avec une photographie géante et une lampe votive à sa mémoire qui flambe jour et nuit et qui doit être elle aussi en plastique, comme la vertigineuse quantité de fleurs - rosés, glaïeuls, œillets, mimosas, orchidées, tulipes, géraniums —Jouets et souvenirs de voyage des endroits du monde où Marta Borrero Parra a un jour posé le pied. À en juger par ce que je vois, elle a dû faire plusieurs fois le tour du monde. [p. 366-367]
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- Cancer du pancréas, dit soudain le malade en faisant un petit soubresaut. C'est le pire. On me l'a découvert très tard, quand il avait déjà fait des métastases. Les douleurs sont horribles, c'est pourquoi je suis sous sédatif la plupart du temps. Le père Ulloa, mon ami le jésuite, je suppose que tu te souviens de lui, ne me laisse pas accélérer la chose. Il dit que ce serait un suicide, il veut que je souffre jusqu'au bout. Je lui dis que c'est pur sadisme de la part de l’Église. Il me parle de Dieu et des mystères infinis de la doctrine chrétienne. Jusqu'à maintenant, je l'ai écouté , mais je ne sais pas si je vais continuer à lui obéir longtemps. Que penses-tu de ça ?
- Je ne crois plus en Dieu, Arturo.
-Tu es devenu athée alors. D'abord communiste et maintenant athée. Apparemment tu es incorrigible, Efrén.
- Athée, non, seulement agnostique. Voilà ce que je suis dorénavant : un homme perplexe. Ni croyant, ni non-croyant. Un indécis, si tu préfères. Je te dirai mieux : tu te souviens, quand nous étions gamins, combien cela nous angoissait de penser si souvent à la mort, à ce qui viendrait après ? J'ai changé aussi là-dessus. Pour incroyable que cela te semble, maintenant cela ne me fait rien qu'il y ait une vie ou non dans l'autre monde. [p. 305]
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Tu sais, Arturo, à quelle conclusion je suis arrivé après tout ce qui m'est tombé dessus, avec tout ce qui se passe dans ce pays? A une misérable conception de l'être humain. On dirait qu'au fond de nous tous il y a un monstre. Qui n'attend que le moment propice pour sortir en plein jour et provoquer des ravages. (pp.306-307)
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Sa tâche essentielle consistait à éviter que l'armée se divise pour des raisons politiques et rejoigne ceux qui conspiraient: sempiternelle histoire centraméricaine. (p.106)
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Le XXè siècle serait celui de l'avènement de la publicité comme outil principal du pouvoir et de la manipulation de l'opinion publique dans les sociétés aussi bien démocratiques qu'autoritaires. (p.30)
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