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Citations de Marion Muller-Colard (228)


Ce qui me touche dans l'Evangile (et quand je dis que ça me touche, ça veut dire que ça peut, si j'y pense vraiment, me faire monter des larmes aux yeux), c'est la foi de Jésus en nous. Il nous croit capables d'amour. Il nous croit capables de cesser d'être des enfants. D'inventer d'autres alternatives, dans les relations humaines, que celle de jouir d'être asservi ou de jouir d'asservir.
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- On est dans une société d'assistanat civique. Il faut que les gens se mettent en route, qu'ils participent. Mais pour cela il faut que l'homme politique renonce à tout faire.

Dans la kabbale, on appelle cela le "tsimtsoum" (on, ici, c'est Isaac Louria, 1534-1572). le tsimtsoum répond à la question : comment le monde a-t-il pu advenir si Dieu était partout ? Tsimtsoum en hébreu ça veut dire "rétractation", "retrait." Ce qui vaut pour Dieu vaut pour beaucoup de choses : si on ne laisse pas de place à l'autre, il reste peu de chances qu'autre chose que soi advienne.
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J'ai choisi l'Evangile.
Cela s'est fait contre toute attente. Je crois pouvoir dire que c'était un choix d'adulte consentant. En marketing, on dirait que je n'étais pas la cliente cible. D'ailleurs, l'Evangile n'a jamais eu de clients-cibles : jusqu'à récemment, la question ne se posait pas - il était fourni dans le pack de naissance de tout nouveau-né de l'Occident chrétien (...) De l'Evangile au biberon à l'Evangile au caniveau, la transition a été rapide (...)
J'ai choisi l'Evangile comme déchiffrement du monde, j'ai choisi Jésus de Nazareth comme on choisit le philosophe qui nous convainc le plus , mais pas seulement. J'ai choisi la parole qui débordait.
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Ma mère m'a laissée faire pendant des années, bouche cousue. Elle a voulu me laisser exister.
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J'ai trente ans et quand je pense a mon âge j'y pense comme un accident. J'ai l'impression d'avoir quinze ans depuis toujours et pour toujours. Aujourd'hui, je comprends: ma vie a continué d'avancer sans moi.
Je ne me suis jamais habituée à mon prénom. De façon générale, je ne me suis jamais habituée a ce qui vient de ma famille. Sauf Tom
En rentrant tout à l'heure , j'ai cru que c'était pour lui que je devais écrire. Mais en réalité, ne m'en veux pas, Tom c'est pour moi.

Si j'arrive à me trouver sous les décombres,nous pourrons peut-çetre nous rejoindre quelque part.
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(A propos de la rencontre d'Elie avec Dieu, dans le Livre des Rois)
Un son doux et subtil. Ou la voix d'un léger bruissement.
Certains vont jusqu'à traduire : la voix du silence. Oxymore pour dire une présence d'autant plus éloquente qu'elle n'est pas là, nécessairement, où on l'attend.
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Je préférais disparaître à mourir. Mourir, c'était arrêter d'être et je savais que ça ne suffirait pas. Disparaître, c'était la possibilité de n'avoir jamais été.
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« Et elle a tendu son cou vers moi. Ses lèvres. Sa langue. J’ai ouvert ma bouche sans penser à rien d’autre.»
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Le linge se refaisait une virginité dans le tambour des machines à laver
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Ce qui me permet de suivre aujourd'hui Jésus comme un Maître, c'est précisément qu'il ne promet pas l'évitement du risque.
C'est ce crédit qu'il accorde au réel, sa plongée inconditionnelle dans la complexité du monde et de l'âme humaine, sans tenter de nous y soustraire, de la résoudre ou de la contourner.
Voilà les seules paroles qui puissent me toucher, me rejoindre.
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L'ambition de Jésus de Nazareth est de faire sortir l'humanité de son ère superstitieuse.
Il est ainsi fidèle à ce qui est à mes yeux l'essence du judaïsme : une capacité illimitée à interroger et à créer du sens. A débattre.
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Je ne sais pas bien ce que "vrai chrétien" peut vouloir dire.
"Faux chrétien", j'en ai une vague idée, mais je m'en fais une définition très personnelle. J'appelle faux chrétien celui dont le christianisme est un alibi, un refuge identitaire, une carte de visite dans le vaste monde de la morale, un confort retrouvé dans le cocon cotonneux du repli sur soi.

- A moins qu'un vrai chrétien soit celui qui assume l'intranquillité définitive à laquelle le voue l'Evangile
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Est-ce l'écriture qui rend intranquille ou l'intranquillité qui rend écrivain ?
Folie que de tenter de s'extraire du bourbier de l'existence à la seule force des mots.
Folie pour celui qui écrit, communion de celui qui lit.
Jubilation, jusque dans l'angoisse, de rencontrer celui qui partage, dans sa fiction, cette malédiction bénie, cette bénédiction maudite de l'intranquillité.
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Aux tranquillisants, je préfère les intranquilles.
Dérangés, dérangeants (...) J'aime leur exigence, leur insatisfaction, ce revers de manche avec lequel ils balayent toute facilité qui tromperait leur vigilance.
"La lucidité est la blessure la plus proche du soleil", disait René Char, et les intranquilles acquiescent.
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Avez-vous remarqué qu'il n'est pas d'histoire qui ne soit saisie, à un moment ou à un autre, par l'intranquillité ?
A commencer par les contes, qui ont la sagesse de raconter, en un seul destin, mille et une vie humaines.

(...) il y a là matière à apprendre sur la vie.
Ce qui se raconte relève toujours d'une brèche, d'un accident, d'une contrariété, d'une déviation, d'une sortie de route. D'un défi.
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L'intranquillité nous voue à rejouer sans cesse,
à créer, recréer.
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Peut-être est-ce pour cela que le Royaume de Dieu appartient aux enfants. Pas le Royaume de plus tard, mais le Royaume de maintenant.
Qui nous file entre les doigts car nous avons trop bien appris à nous tenir tranquilles. Efficace camisole sociale. La camisole chimique prendra le relais pour ceux qui ne veulent plus jouer le jeu de la norme et de l'efficacité.

Cela passera inaperçu : ce qui déborde est parqué en marge, naturellement.
Notre culture sait si bien remettre en cause la qualité des joueurs, et si peu s'interroger sur la jouabilité du jeu.

Les fous, les enfants, les idéalistes ...
Le Royaume n'appartient-il pas à ceux pour qui il n'est de bon jeu que celui qui n'exclut aucune singularité humaine ?
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C'est un privilège inespéré de rencontrer un adulte capable d'une intranquillité enfantine.
J'y vois un gage de curiosité, d'allant, de débord, d'audace.
Tout ce sel qui agrémente nos vies
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La souplesse est notre seule chance, l'inclusion du tumulte, l'acceptation des limites de notre contrôle, la jachère de l'intranquillité qui offre à nos existences une parcelle désordonnée et féconde.
Notre seule chance qu'il y pousse quelque chose que nous n'aurions pas imaginé.

Le plus bel arbre de mon jardin n'est pas celui que j'ai planté.
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Opposant à l'angoisse existentielle nos certitudes fanatiques, aux mouvements aléatoires nos fixations avides de contrôle, opposant aux balbutiements nos discours, aux danses des protocoles, à nos fièvres des remèdes, à nos pérégrinations la voix robotique des GPS, à notre vulnérabilité l'armée pathétique de toutes nos forces rassemblées.

On casse à la mesure même de notre rigidité, nous apprend la fable du chêne et du roseau.
La souplesse est notre seule chance
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