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Critiques de Marion Zimmer Bradley (778)
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La Romance de Ténébreuse : La planète aux vents..

Un astronef transportant des militaires et des colons s’écrase sur une planète inconnue. Ayant dévié de son chemin initial, aucun secours ne viendra…



Ce livre marque le début du cycle La Romance de Ténébreuse, mais il a été écrit après les premiers romans publiés. Il sert de justification à la présence d’êtres humains sur une planète mystérieuse, et ébauche une théorie sur le laran, ce pouvoir mental si particulier dont seront dotées certaines familles qui construiront un monde très féodal.



Autant le dire tout de suite : cette histoire est très différente du reste de la saga. Nous sommes plutôt dans de la Science-Fiction, avec un récit décrivant les difficultés d’une poignée de survivants à accepter l’impossibilité de retourner vers la « civilisation », à découvrir et à s’adapter à une planète qui semble accueillante, mais qui recèle bien des pièges. Les conflits ne manqueront pas de surgir entre les militaires qui insistent pour que tout soit mis en œuvre afin de restaurer le vaisseau, et les colons qui comprennent immédiatement que l’astronef est irréparable et qui ne veulent pas perdre un temps précieux pour s’établir et préparer l’avenir.



L’auteure n’hésite pas à mettre en garde les femmes sur les conséquences d’une chute de la civilisation, ce qui est plutôt bien vu. Sans technologie, plus de contraception ni de suivi médical de grossesse, impossibilité de réaliser certaines tâches physiques. Et si seul un petit groupe survit, les femmes n’ont plus le libre choix de l’avortement, car le groupe aurait absolument besoin de procréation.



Malgré tout, les lecteurs qui découvriraient la saga par le biais de ce roman seraient surpris de la suite du cycle, qui devient très Fantasy !


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La Romance de ténébreuse : Les Héritiers d'Hamm..

Roman commencé avec du plaisir et terminé avec beaucoup de frustration.



Cela commence comme un conte mythologique : un méchant seigneur détruit le château du Duc d’Hammerfell et tue ce dernier, achevant ainsi une vendetta séculaire. Mais il laisse échapper à son insu la duchesse et les deux enfants jumeaux. Dans leur fuite, ils sont séparés ; la mère part vivre à la capitale Thendara avec l’un des jumeaux, le fidèle vieux serviteur reste dans les montagnes avec l’autre, chaque groupe restant ignorant de la survie de l’autre.

Se retrouveront-ils ? Se vengeront-ils impitoyablement ? Naîtra-t-il une rivalité haineuse ou un lien profondément magique entre les jumeaux ?



Vous voyez ? Il y a du potentiel !



Mais cela retombe comme un soufflet dont la cuisson n’est pas contrôlée. Tous les antagonismes sont rapidement étouffés dans une atmosphère mielleuse privée d’oxygène, empêchant ainsi le feu de la fureur de prendre. Ténébreuse devient aussi claire que le monde des Bisounours. A ce titre c’est pire que la Guerre de la Faille de Feist. Les personnages m’ont tous paru un peu niais, avec un bon fond qu’ils peuvent expliquer facilement à leurs interlocuteurs toujours prêts à les écouter et à les comprendre. Oh, certains ont bien de petites crises de colère, balancent un coup de poing ici ou là, mais ils ont vite honte de leur comportement. J’exagère à peine. Sans rire j’en suis venu à regretter le personnage de Bard du « Loup des Kilghard » (tome précédent de la romance lu dans l’ordre chronologique), un gars immonde à qui j’ai taillé un costard dans ma critique correspondante. Au moins son immondice était épicée.

Je n’aime pas non plus cette magie du Laran à qui l’on fait faire n’importe quoi. Au départ annoncée comme une extension des capacités psychiques capables d’un certain contrôle de l’environnement, on voit ici les initiés capables de transformer physiquement un animal en homme (habillé et avec épée) sans transpirer une goutte.



Des points positifs ? Voyons… Cela n’est pas dur à lire ceci. J’ai même apprécié certaines choses comme la description de la bourgeoisie de Thendara qui m’a rappelée celle d’Atlanta dans « Autant en emporte le vent » : ça s’occupe de mode, ça va à l’opéra, ça méprise le plouc…



Loin d’être suffisant pour faire un bon roman.

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La Romance de Ténébreuse : Le Loup des Kilghard

J’ai eu un mal fou à arriver à la fin de ce bouquin.



Commençons par un bref résumé. Nous sommes sur Ténébreuse, une planète conquise par des humains qui s’y sont écrasés par accident, une planète dont les Vents de Folie brouillent l’esprit et la libido et ont donné à certains hommes des dons extraordinaires tels que la voyance ou le contrôle des orages, une planète où les hommes oublient d’où ils sont venus et reconstruisent une civilisation originale loin de l’Univers Terrien.

A l’époque de cette histoire, cent royaumes jaloux et conquérants s’allient, se déchirent et se font la guerre comme les nations européennes l’ont presque toujours fait. Les armes du Laran, une magie aussi puissante et destructrice que la technologie du 20eme siècle, fait des ravages chez les soldats et les civils. Le royaume le plus puissant, les Hastur, essaie d’imposer un Pacte équivalent à un traité de non-prolifération d’armes nucléaires bien dans le ton de l’époque où l’auteur écrit ce roman. On suit l’aventure de Bard, du Royaume Asturien, bâtard proche de la famille régnante et général en chef des armées. La fille du Roi lui est promise, le fils du Roi est son ami, mais il gâche tout par son impatience, tente de violer sa promise, agresse son ami. Il est exilé et va errer en tant que mercenaire avant de revenir, des années plus tard, diriger les armées de son père.



Dit comme ça, ça a l’air sympathique, innocent. En fait l’action, les batailles, les stratégies sont d’un intérêt mineur et ne sont guère développés. Ce qui intéresse l’auteur c’est avant tout nous décrire la personnalité de Bard, cet être proprement ignoble, rustre, jaloux, primaire, violeur. Il attire les femmes dans son lit par un charme magique et les bats si au réveil elles font mine de protester. Il rêve de se jeter sur toutes les femmes qu’il croise, s’estime irrésistible. Violer est normal pour lui ; la femme l’a évidemment bien cherché. Lorsque son comportement lui vaut l’exil, il rabâche sans cesse sa haine des femmes qui l’ont repoussé, ne rêve que de se venger d’elles, de les humilier. Il a des comportements proprement bipolaires, passant le temps de deux phrases de la colère meurtrière (« j’aurais dû tuer Geremy quand j’en ai eu l’occasion ») au regret d’une grande amitié (« j’aurais préféré avoir Geremy pour frère et ami »). Cela on pourrait le comprendre sur une planète qui par ses Vents ne pousse pas à la sérénité : nombreux sont les personnages affublés de comportements changeants, fragiles.



C’est suivre cet homme abject qui m’a été si difficile, malgré son comportement presque noble envers les animaux et les prisonniers, malgré son envie de voir les armes du Laran disparaître au profit de combats plus nobles au corps à corps, malgré l’introduction d’un ressort dramatique étrange : l’apparition du double absolu et potentiellement rival implacable de Bard amené sur Ténébreuse par magie afin de l’aider à conquérir les Royaumes.



C’est le quatrième livre de Ténébreuse que je lis. C’est suffisant pour saisir le féminisme indéniable qui émane de cette œuvre. Le sort des femmes dans cette société patriarcale archaïque est très difficile, mais certaines le brave fièrement. Les portraits des hommes sont rarement à leur avantage. Bard est en quelque sorte le summum de l’horreur dans le genre.

Je ne peux en dire plus sur son sort final sans dévoiler trop l’histoire. Disons que je suis heureux d’avoir lu une telle fin même si elle peut paraître manichéenne voire WaltDisney-enne.

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La Romance de Ténébreuse : La chanson de l'ex..

Deux décennies après la rébellion de Sharra, Margarida Alton — la fille de Lew — arrive sur ténébreuse dans le cadre de ses recherches universitaires sur les musiques traditionnelles. Ayant de mauvaises relations avec son père qu’elle n’a pas vu depuis des années, elle se retrouve sur une planète natale qu’elle connaît mal et où tout le monde la considère avec déférence à cause de son nom, ce qui la met mal à l’aise.



Très rapidement, elle est l’objet des attentions et des calculs des Comyn, à son corps défendant, puisqu’elle est l’héritière Alton. Ayant grandi dans l’Empire Terrien, elle est indépendante et n’entend pas laisser ces inconnus — tous des parents à des degrés divers — lui dicter sa conduite et décider de son avenir. Elle ne souhaite même pas rester sur ténébreuse ; quand soudain elle est victime d’une maladie virulente.



Ce volume introduit la saga de Margarida Alton, tout en faisant le lien avec les tomes précédents et en clôturant quelques points restés en suspens. Par les yeux de la protagoniste, le lecteur mesure l’écart avec la civilisation terrienne, notamment le poids des traditions aristocratiques et la misogynie de cet univers contraint de s’adapter au contact des Terriens. Dans une période charnière de la planète, Margarida, au fort caractère, redécouvre sa famille et sa culture, tout en bénéficiant des libertés et de l’instruction refusée à la plupart des Ténébrans.



Ce roman se lit avec beaucoup de plaisir, même si la conclusion est un peu trop positive, comme d’autres romans de l’auteure. Je regrette surtout le revirement apparent du caractère de Lew et des relations avec sa fille : le changement est radical et sans nuance.



Malgré tout, un bon moment de lecture, et un roman qui reste sur quelques questions et incite à découvrir très vite la suite.


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Les Dames du Lac, tome 1

Il y a des légendes qui survivent au-delà des siècles. La légende arthurienne en fait partie. Nombreuses ont été les interprétations scénaristiques sur toutes plates-formes confondues. Bien évidemment, étant un assidu de la série Kaamelott, j’ai mon cerveau imbibé d’incohérence narrative, mais ô combien jouissive dans l’humour décalé.

J’avais très envie de lire au moins une fois dans ma vie l’un de ces livres qui nous narre cette fabuleuse odyssée – la quête du Graal. C’est ainsi que je me suis immédiatement proposé pour cette masse critique spéciale imaginaire et c’est avec une immense joie, mais aussi par chance, que les Éditions Pygmalion et Babelio m’ont proposée ce livre. Je les remercie beaucoup.



La réédition (2016) du premier tome « Les Dames du lac » est en fait associer à son second. Ainsi dans ce beau pavé de 760 pages, ce livre est composé par « Les Dames du lac », mais aussi par « Les brumes d’Avalon ». En couverture, on assiste à une très belle illustration de Grégoire Hénon.



Si les personnages arthuriens ont réellement existé (aux Vème et VIème siècle), les véracités autour de leurs faits historiques ne sont que légende ou tout du moins des mythes.

L’histoire narrée par Marion Zimmer Bradley commence à la mort Ambrosius Aurelianus qui fut un parent proche de Uther Pendragon (qui deviendra le père d’Arthur).



Marion Zimmer Bradley oriente son récit du point de vue féminin. Ainsi, on suit à tour de rôle les personnages de Igerne (la femme de Uther Pendragon), Morgane (fille de Uther Pendragon et sœur du roi Arthur), Maurgause (sœur d’Igerne, tante de Morgane et Arthur), la tête à claque Guenièvre (femme d’Arthur).

J’ai beaucoup aimé le premier tome « Les Dames du lac ». On suit sur une longue période l’arrivée sur le trône de Uther Pendragon, puis l’enfance d’Arthur et de Morgane, l’éducation de Morgane par Viviane (qui est la Dame du lac), la bataille des saxons. Bref, le récit est riche et très intéressant.

On y découvre l’Île mystérieuse d’Avalon, un berceau de mythe, de mystère et de magie – un endroit parfois sombre, mais nous laisse rêver.

On y découvre déjà les prémices d’une vie torturée, celle de Morgane. En toile de fond, on assiste déjà à une guerre entre deux religions – celle de l’ancien monde et celle du christianisme. On découvre le pays en pleine mutation.



Si le premier tome était très bon, le second intitulé « Les brumes d’Avalon » est juste excellent. Pourtant rien ne laissait présager d’une telle puissance littéraire lorsque l’on tourne les premières pages. Lent à démarrer, avec un récit tourné vers l’Amour et les intrigues sentimentales ainsi que les retrouvailles, la suite n’est que pure délectation. Et la maîtrise de Marion Zimmer Bradley est parfaite. Les personnages sans saveur – à l’exception de Morgane – dans le premier tome, prennent ici une dimension supérieure. Comment ne pas rester de marbre avec la jouvencelle Nimue, le barde Kevin ou bien encore la vie de souffrance de Morgane.

La plume est attendrissante voire émotive et on s’en prend plein la tronche. L’histoire d’un amour impossible entre Lancelot et Guenièvre – le beau Lancelot qui hypnotise toute la gent féminine. Comment ne pas être jaloux d’un tel pouvoir séducteur. Pourtant Lancelot est un être torturé – tout comme l’ensemble des protagonistes.



Il y a bien quelques longueurs ici ou là, mais au final c’est un récit qui frappe en plein cœur. Il est vrai que j’aurais aimé découvrir les faits héroïques des chevaliers de la table ronde, d’en savoir davantage sur Uther Pendragon, d’avoir plus d’effets magiques. Pourtant, la plume sensible de l’auteure m’a sustenté.

J’ai été un peu déçu de voir si tardivement Camelot et si peu détaillé, tout comme l’absence de Perceval. Ce livre si bon, m’a donné l’envie de poursuivre dans les légendes arthuriennes et celle de Pendragon.

Merci encore une fois pour cette magnifique odyssée. Un roman à lire. On notera la présence salvatrice d’un descriptif (un peu trop détaillé) sur les principaux personnages. Il est vrai que l’on se perd facilement avec tous ces protagonistes.
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Les Dames du Lac, tome 2 : Les brumes d'Ava..

C’était du temps des druides et des fées, de Lancelot et du roi Arthur, de la quête du Graal et d’Excalibur, des chevaliers de la table Ronde et de l’enchanteur Merlin… mythes intemporels et merveilleux ancrés dans l’histoire britannique.

Dans une Grande-Bretagne mi-historique mi-légendaire, une vieille religion matriarchale règlemente la vie des populations : Avalon en est le centre et Viviane, la dame du lac, en est la grande prêtresse.

Sous la plume ensorcelante de Marion Zimmer Bradley, on découvre Avalon, terre mystérieuse et féerique, où Viviane, la dame d’Avalon, la fée Morgane, la reine Guenièvre et Ygerne sont les principales actrices de l’épopée celtique. Une brillante interprétation du mythe, romanesque à souhait, j’ai adoré !

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La Romance de Ténébreuse : La captive aux che..

Le terrien Dan Barron a presque provoqué une catastrophe sur l’astroport de Thendara pendant que son esprit était accaparé par des visions. Sanctionné, il est muté et envoyé enseigner aux Ténébrans la fabrication et l’utilisation de télescopes, alors qu’il ne connaît rien de la vie des autochtones qu’il considère comme peu civilisés. Pendant ce temps, l’antique château de Storn tombe sous les coups du hors-la-loi Brynat le balafré, qui emprisonne la famille Storn et fait régner la terreur. Mais il ne peut pas atteindre le seigneur des lieux, un aveugle en transe qui se protège par un champ de force grâce au laran.



Ce roman, un des premiers écrits dans la saga, souligne les préjugés mutuels entre les Terriens et les Ténébrans, et recourt au thème d’un « magicien » qui prend le contrôle d’un être humain. La première moitié de l’histoire est intéressante et met en scène un décor et une ambiance, mais la fin est un peu bâclée, au détriment de l’intrigue et du développement de ses personnages. J’aurais aimé plus d’approfondissement sur les anciens cultes qui sont à peine effleurés dans l’histoire, donnant le sentiment d’une fantasy facile et simpliste. C’est dommage. Ce n’est pas la première fois que je remarque que dans ses premiers livres, l’auteure pouvait précipiter les conclusions de ses aventures qui débutaient avec un rythme engageant et nous offraient de belles promesses.



Malgré tout, le roman est court et se lit agréablement.
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La Romance de Ténébreuse : La Maison des Amaz..

Ce roman est la suite immédiate de La Chaîne Brisée. Jaëlle s’est mariée avec Peter et vit dans la zone terrienne, tandis que Magda se rend six mois dans la Guilde des Renonçantes pour sa formation. Ce récit présente le choc culturel entre la Terre et Ténébreuse, au travers de la vie quotidienne des deux jeunes femmes face aux doutes et aux incompréhensions.



La confrontation des deux civilisations est complexifiée par le passé des deux protagonistes : Jaëlle est ténébrane et Renonçante, mais elle a grandi dans les Villes Sèches qui ont développé une société très misogyne. Malgré elle, ce passé la poursuit. Magda est terrienne, mais élevée parmi les Ténébrans, elle se sent trop ténébrane chez les Terriens et trop terrienne chez les Ténébrans. Elles sont toutes les deux de fausses représentantes de leur peuple.



Les univers sexistes sont un thème récurrent chez Marion Zimmer Bradley, qui met en scène un homme terrien, mais ayant un désir de possession de sa compagne qui le dépasse. Elle décrit des femmes ténébranes tellement pétries de préjugés qu’elles haïssent les femmes libres de la Guilde des Renonçantes. Ces situations très réalistes donnent de la profondeur au récit.



Au milieu d’enjeux politiques qui peuvent influencer l’avenir des liens entre les deux civilisations, les héroïnes sont conditionnées depuis leur enfance à un comportement qu’on attend d’elles, et elles doivent choisir entre les rejeter ou les embrasser. À chaque fois, un renoncement s’avère nécessaire.



Les piques de l’auteur sur les défauts de la culture terrienne sont multiples, et l’inspiration avec une certaine vision de l’impérialisme américain de son époque apparaît évidente : arrogance, conviction d’être le plus juste et le plus fort, bureaucratie.



Un des très bons romans de la saga.



Un petit avertissement : la trilogie des Renonçantes se déroule en même temps que la duologie de Damon Ridenow ; or la conclusion de ce roman rejoint l’autre cycle et advient après La Tour interdite. Un lecteur qui découvrirait La Romance de Ténébreuse dans l’ordre chronologique et non l’ordre de parution resterait peut-être un peu perplexe sur la fin de La Maison des Amazones.
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La Princesse au dragon

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2014-2015.



Il a été lu en format ebook à l'occasion d'un long voyage en train où amener beaucoup de livres n'est pas un choix judicieux. J'ai d'ailleurs autant de bouquins papier qu'en version électronique. Par contre, je ne m'attendais pas à lire un roman de 69 pages. Du coup, ma critique sera courte.



Je connaissais déjà le style de Mme Zimmer Bradley grâce à « Tigre, feu et flammes » écrit à 3 mains. J'ai renouvelé l'essai avec ce petit roman jeunesse bien sympathique. Comme d'habitude, je ne me souviens plus du résumé qui m'avait attiré vers ce livre. J'ai trouvé l'histoire très originale dans un univers sortant de l'ordinaire. On y rencontre ainsi un dragon-garou et des salamandres au milieu de magiciennes et d'un roi trouvant la beauté physique plus important que tout. Les personnages sont assez bien travaillés malgré le peu de pages, on apprend également un peu de leur passé en quelques mots. Livre rapidement lu donc où quelques phrases m'ont bien fait sourire ou d'autres m'ont carrément hérissé le poil.



Comme vous l'aurez compris, ce roman m'a surprise par sa taille mais m'a régalée par son style et ses quelques joutes verbales. Il est clair que l'auteur n'aime pas les gens qui jugent les autres d'après leur apparence physique même si celle-ci est irréelle. Je vous conseille donc de découvrir ce petit roman bien agréable à lire. Je pense que, quand ma PAL aura sensiblement diminuée, je me procurerais d'autres romans de cet auteur au style très agréable et à l'imagination débordante.



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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La Romance de Ténébreuse : La planète aux vents..

Prise d'un élan nostalgique, je me lance aujourd'hui dans une relecture de La Romance de Ténébreuse. En effet, cette saga est l'une des grandes découvertes de mon adolescence et j'ai eu envie de me replonger dans cet univers, histoire de me rafraîchir la mémoire. Ces livres seront-ils à la hauteur de mes souvenirs ? Verdict… dans une trentaine de tomes !



Pour commencer, il faut savoir que La Romance de Ténébreuse se déroule sur des milliers d'années, et possède une chronologie un tantinet complexe. En effet, l'auteur a écrit tous les livres dans le désordre, et la continuité n'est pas toujours parfaite. Du coup, plus la saga avance plus il est difficile de se mettre d'accord sur leur ordre de lecture…

Cependant, à part pour quelques livres qui forment des séries dans la série, le plaisir n'est pas gâché par une lecture dans le désordre (d'ailleurs je pense que c'est la première fois que je vais lire ce cycle de manière chronologique).



Quoi qu'il en soit, il n'y a aucun doute sur le fait que ce roman-là est bien le premier chronologiquement parlant, même s'il a été écrit plus tard.



L'histoire se déroule au XXIème siècle, alors que les Terriens ont conquis l'espace et créé des colonies sur de nouvelles planètes. Nous suivons ici un astronef en route pour l'une de ces colonies, qui, suite à un orage magnétique, s'écrase sur une planète inconnue. Alors que la réparation du vaisseau semble de plus en plus improbable, les naufragés vont découvrir les mystères de cette planète au soleil rouge.



Alors que cette saga a la particularité de mélanger science-fiction et fantasy, ce tome est davantage tourné vers la SF, même si certains éléments fantastiques apparaissent.



Si on ne connaît pas la saga, on se trouve donc ici devant un roman de SF sympathique, mais qui peut sembler un poil classique. Cependant, il reste très agréable à lire, et l'exploration de la planète est intrigante, de même que ses effets sur les humains. De plus, je trouve très intéressants les conflits entre ceux qui veulent absolument réparer le vaisseau pour quitter la planète, et ceux qui sont prêts à abandonner leur civilisation natale pour repartir à neuf.



En revanche, c'est en tant que prélude à cette immense saga que ce roman prend tout son sens. En effet, nous voyons ici la mise en place des fondements de la société ténébrane telle qu'elle sera dans les livres suivants. Les raisons de certaines coutumes trouvent ici une explication, de même que certains noms de famille récurrents.



On peut regretter des personnages assez plats, mais vu que le but de Marion Zimmer Bradley était de raconter les origines de Ténébreuse, il était peut-être difficile d'approfondir à la fois la planète et les personnages en 250 pages. Mais on retrouve dans tous les cas les thèmes chers à l'auteur, notamment concernant la place de la femme, problématique qui sera présente dans toute son œuvre.



En conclusion, ce roman est un dilemme : c'est un très bon tome d'introduction… mais il est plus intéressant lorsque l'on a déjà lu quelques tomes de la saga ! De plus, son côté majoritairement SF est assez trompeur sur le ton de la série puisque la suite est à dominante fantasy avant de s'équilibrer sur un mélange des deux genres. Malgré tout, je pense que c'est un roman à lire si vous vous attaquez à ce cycle, quitte à le relire un peu plus tard pour en avoir une autre vision.
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La Gladiatrice

Je ne m’interdis absolument pas la lecture d’œuvres écrites par des auteurs considérés comme problématiques. Par exemple, j’aime Lovecraft. Son racisme ne m’empêche nullement de prendre plaisir à lire ses textes. Tout d’abord, parce si on recontextualise, son racisme est plutôt ordinaire pour l’époque et est partagé par la plupart des gens. Je n’irai pas lui reprocher de ne pas être une meilleure personne que le commun des mortels. Ensuite, le type avait un talent incroyable. Alors, même lorsque ses textes sont émaillés de propos limites, j’avoue que ça ne me pose pas de problème moral. J’en fais abstraction et je prends plaisir à savourer ses récits de maître de l’angoisse sans même chercher à les lire sous un prisme analytique et critique à la lumière de ses opinions. Le cas de Marion Zimmer Bradley est un peu différent. La célèbre auteure a été accusée par sa propre fille de pédophilie à son encontre mais également à l’encontre d’autres jeunes filles. Même si ces accusations sont intervenues après la mort de l’auteure, qui n’a donc pas pu s’en défendre, on peut légitimement penser que ces accusations sont justifiées. En effet, indice fort, Zimmer Bradley a tout de même épousé un pédophile notoire et revendiqué (il a écrit des bouquins sur le sujet). Là où le cas Zimmer Bradley est un peu différent du cas Lovecraft, c’est que là où le racisme de Lovecraft était commun à l’époque, la pédophilie était déjà considérée comme un crime par le grand public à l’époque de Zimmer Bradley. La recontextualisation est donc rendue impossible. Mais comme je l’ai dit, je ne m’interdis jamais de lire des œuvres d’auteurs problématiques. Alors, me voici à lire mon 1er livre de Zimmer Bradley. Ne sachant pas si j’adhèrerai au style de l’auteur, plutôt que de me lancer dans une de ses sagas au long cours, j’ai opté pour un petit one-shot, « la gladiatrice ». Je ressors de cette lecture avec des sentiments contradictoires.



Il faut reconnaitre que le récit est efficace. C’est très bien mené de bout en bout. Pas de temps mort, un rythme soutenu sans être frénétique, Marion Zimmer Bradley sait incontestablement raconter une histoire. J’ai été happée du début à la fin. En revanche, les personnages manquent un peu d’épaisseur et me sont apparus comme caractérisés de façon un peu grossière. Si ça n’empêche pas le plaisir de lecture, ça nuit à l’identification ou même simplement à l’implication du lecteur. J’avais envie de connaitre la suite, de savoir ce qui allait arriver aux personnages mais sans que cela ne me procure d’émotions.

Mais mon plus gros bémol ne vient pas de là mais bien de la personnalité problématique de l’auteure. Dans « la gladiatrice », Zimmer Bradley propose un propos très féministe. Tout à fait le genre de propos qui pourraient me séduire… venant de quelqu’un d’autre. Car, je n’ai pas pu m’empêcher, tout au long de ma lecture, de repenser aux accusations terribles dont elle est l’objet. Une personne ayant abusé de jeunes filles prônant un discours féministe émancipateur, cette contradiction n’a cessé de me venir à l’esprit. Son propos féministe m’apparaissait alors comme une posture hypocrite. A titre de comparaison, Lovecraft ne s’est jamais prétendu humaniste ou progressiste.



Alors que je rejette l’idée de censurer les auteurs idéologiquement contestables, j’avoue que j’ai été gênée dans ma lecture par le côté problématique de l’auteure. Sans doute que si l’œuvre en elle-même m’avait plus emballée, j’aurais été moins dérangée. Du coup, avant de me lancer dans une saga au long cours, je pense que j’essaierai d’abord d’autres one-shot de l’auteure, histoire de me faire une idée plus définitive.

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La Romance de Ténébreuse : La planète aux vents..

Série Ténébreuse



Un vaisseau spatial s'écrase sur une planète bien à l'écart des routes spatiales.



C'est une peu une transposition des anciennes histoires de naufrage. On a tout d'abord le conflit entre les spatiaux qui veulent réparer le vaisseau et les colons qui veulent s'établir sur la planète. Et puis, la planète se dévoile peu à peu, y compris ses effets sur les humains à certaines périodes.



Un histoire bien racontée, mais sans grande surprise. On y prend tout de même plaisir, car l'auteure est vraiment une bonne conteuse.



Finalement, j'ai beaucoup aimé, surtout quand on dévoile le paquet d'expertise et d'objets que l'on prend pour acquis dans notre civilisation.
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La Romance de ténébreuse : L'Héritage d'Hastur

Régis, l'héritier des Hastur qui dirigent Ténébreuse, est un jeune homme dépourvu du laran qui rêve de voir les autres planètes de l'Empire Terrien. Mais sur son monde, il est prisonnier de son statut et souffre de devoir suivre le chemin déjà tracé de sa vie. Lew, quant à lui, est un mi-Comyn, mi-Terrien, méprisé par sa caste, que son père a imposé comme son héritier pour son Domaine. Amis d'enfance, ils ont pour point commun de ne pas aimer leur vie.



Alors que Régis doit faire ses années dans la Garde Comyn, Lew, plus âgé, est envoyé par son père enquêter sur ses cousins Aldaran qui semblent le pas respecter le Pacte — ce principe de Ténébreuse qui interdit l'utilisation de toute arme à distance — et trop proches des Terriens.



Ce roman à deux voix ressemble à première vue à un roman d'apprentissage, mais il est aussi l'un des plus sombres de la saga. Il est étonnant de voir des adolescents privilégiés dans le monde de Ténébreuse se plaindre de leurs sorts, cependant l'auteure nous montre des aspects dangereux du laran ; notamment avec le personnage de Danilo, cet ami de Régis qui souffrira des manipulations d'un de ses aînés. le sujet du harcèlement sexuel et de la honte de la jeune victime est ouvertement traité dans ce tome. L'injustice de la société ténébrane, où les non-Comyns sont sacrifiés, est aussi mis en lumière.



Le récit n'est pas exempt de quelques défauts, comme voir l'héritier des Hastur partir sans protection dans une région dangereuse, ou des passages de bavardages de l'auteure (MZB aime les bavardages). Il n'en reste pas moins une histoire plus mature que d'autres tomes avec une fin sombre… mais ce sont deux personnages que nous retrouverons dans la saga !


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La Romance de Ténébreuse : L'exil de Sharra

Ce roman est la suite directe du précédent, retraçant les destins de Lew Alton et Regis Hastur, les deux principaux héritiers de Domaines de Ténébreuse. Après les événements de la révolte de Sharra, le père de Lew l’a amené « hors planète » pour oublier son drame et l’aider à se reconstruire. Mais celui-ci s’enfonce dans la dépression, ne pouvant oublier les tragédies de l’opus précédent. Après un intermède heureux avec une jeune femme de sa caste, il la perd dans des conditions douloureuses et revient sur Thendara affronter sa caste et défendre son frère. Régis, quant à lui, s’efforce d’accepter sa charge à laquelle il s’est résigné.



Ce volume est un tome de transition : même si on découvre quelques enjeux et si on conclut certains arcs narratifs, il sert surtout à détailler l’évolution psychologique des deux protagonistes qui vont devoir combattre de vieux ennemis. En parallèle, la société ténébrane est en conflit latent avec l’Empire Terrien, et les Comyn eux-mêmes se déchirent pour savoir s’il faut embrasser la technologie terranan quitte à perdre leur âme de leur société, ou s’il faut conserver des traditions féodales et se priver des avantages du progrès.



On en apprend un peu plus sur le laran, ce mystérieux don des Comyn qu’ils ne maîtrisent pas toujours et qui peut ravager une planète. Heureusement, ce récit se termine sur une touche plus optimiste que le précédent. Il reste indispensable pour préparer la suite : la trilogie Margarida Alton.


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La vague montante

Dans la collection Dyschroniques du Passager clandestin, cela pullule de découvertes, anciennes certes, mais des nouvelles et des novellas à redécouvrir. La Vague montante, par exemple, est un texte science-fictif de Marion Zimmer Bradley qui date de 1955 et qui est bien plus intéressant sur le bouleversement climatique que peut l’être la majorité des discours politiques actuels sur le sujet.



Retour au berceau

Le Homeward approche de la Terre. Ses occupants sont les descendants des explorateurs spatiaux venus d’une lointaine planète, colonisée par des Terriens il y a six cents ans et dénommée Terre-II. Évidemment, avec la théorie de la relativité et de dilatation du temps, ce double voyage a pris deux générations, pendant six cents années environ s’écoulaient sur Terre. Ils comptent ainsi donner des nouvelles de cette exploration et de cette colonisation à une planète censée être bien plus avancée qu’eux technologiquement. Quand le Starward est parti de la Terre pour coloniser Terre-II, la planète « berceau » débutait un cycle de conquêtes spatiales, à commencer par Mars et Vénus. Après autant de temps passé et face à tant d’attentes, les occupants du Homeward débarquent dans le petit village de Norten avec leurs certitudes, leurs technologies pas des plus innovantes mais tout de même très avancées, leurs couples si bien formés, Judy et Langdon, Don et Marcia, Brian et Ellie, leur chat Einstein, etc.



Des thématiques très actuelles

Mises à part quelques considérations historiques un peu bâclées, les comparaisons techniques et politiques sont intéressantes et documentées pour comprendre le hiatus présent entre les attentes et habitudes de l’équipage venu de Terre-II et ce qu’ils trouvent une fois débarqués sur la Terre. Marion Zimmer Bradley imagine des Terriens ayant abandonné l’idée d’un capitalisme triomphant, et ce alors même qu’elle écrit en pleine période des Trente Glorieuses et de la consommation de masse à tout crin. Dans la même optique d’un renversement des normes, elle applique un certain traitement genré aux personnages. Les hommes de l’équipage, et notamment Brian, sont « légèrement » hystériques dans leurs réactions ; ce qualificatif n’est pas appréciable, car sexiste dans son origine, mais je pense que cela correspond aux descriptions faites par l’autrice. Cela dit, tout n’est pas forcément très clair, notamment sur l’acceptation ou non du terme « femme » par les différentes populations rencontrées. Mais ce contraste est assez drôle, au fond. C’est la constante comparaison entre la réaction des Terriens locaux et ceux revenus d’une lointaine planète qui fait le sel de cette novella.



La Vague montante est donc une novella qui marque, sa longueur aidant il est vrai à développer des thématiques profondes, même si la « morale » à en tirer n’est pas toujours clairement établie… Cela laisse au moins au lecteur une certaine liberté d’appréciation.



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Tigre, feu et flamme

Livre lu dans le cadre du challenge ABC 2012-2013.



N'aimant guère Zola ou Zweig, j'ai opté pour Marion Zimmer Bradley dont les univers sont plutôt appréciés sur Babelio. Par contre, je n'avais pas envie de commencer par une longue série comme la « Ténébreuse ». Vu qu'elle est l'auteur d'un certain nombre de romans, j'ai choisi ce tome unique écrit à 6 mains avec André Norton et Mercedes Lackey dont l'histoire me plaisait bien.



Nous suivons tour à tour 3 personnages principaux féminins : Adèle la reine douairière, sa fille Lydana (la reine) et sa petite-fille, la princesse Shelyra. 3 personnages principaux pour 3 auteurs différents donc des personnalités totalement différentes, de quoi rendre l'histoire d'autant plus intéressante !!



Le début a été néanmoins un peu chaotique car chaque chapitre correspond à une des 3 femmes et sa vision de la situation actuelle. Le changement n'est signalé que par les prénoms en-dessous de chaque numéro de chapitre. Si on n'y fait pas attention, il y a de quoi s'y perdre et avoir l'impression d'avoir perdu le fil de l'histoire...



À la veille d'une guerre imminente d'un empereur avide de pouvoirs et de conquêtes, les 3 femmes de la « Maison du Tigre » décident de se soumettre et de livrer ainsi Merina à l'empereur sous certaines conditions. Elles prennent néanmoins le large, tout en restant à Merina, mais en se déguisant de façon à pouvoir surveiller l'empereur et ses sbires. Toutes trois, au fil des ans, se sont forgées une seconde vie de façon à passer incognito du rôle de reine à une personne quelconque si le besoin s'en fait sentir. Adèle devient ainsi une révérende du Temple, Lydana une joaillière et Shelyra une danseuse tsigane.



Mon personnage préféré a été Shelyra pendant toute ma lecture. Cette petite ne manque pas de caractère et a ses propres plans pour passer incognito, peut-être même meilleur que ce que sa tante avait prévu pour elle.



L'action a été un peu longue à démarrer à cause de la présentation des personnages et de la situation. Au bout de 100 pages, cela démarre enfin et on a hâte de suivre les « aventures » des 3 femmes de la Maison du Tigre. Aventures ou évènements auxquels elles sont confrontées dans cette guerre d'usure avec l'empereur et son mage noir. Une fois lancée dans la lecture, il m'a été difficile de m'arrêter tellement je voulais savoir ce qu'il se passait à Merina en compagnie de Shelyra, Lydana et Adèle, dommage qu'il faille aller bosser...



Plus on avance dans la lecture et plus il y a de chapitres où ce ne sont pas les 3 femmes de la maison du Tigre qui ont la parole. On voit ainsi apparaître le fils de l'empereur (Léopold), le Mage Gris et l'homme-lige de Shelyra (Thom). Il ne s'agit que de personnages pouvant faire changer le cours de l'histoire suivant leur influence et leurs manigances. L'empereur n'a même pas le droit à la parole, à part comme personnage secondaire... Grâce à leurs visions des évènements en plus de celles des 3 femmes, l'histoire devient d'autant plus intéressante et les chapitres les concernant nous apportent des précisions ainsi que de nouveaux éléments d'histoire quand certains chapitres se recoupent entre eux au gré des aventures de chacun.



L'histoire se déroule sur plusieurs mois sans qu'il y est réellement de notion de temps à part s'il fait jour ou nuit suivant les évènements racontés. La lecture de ce livre m'a prise plus longtemps que prévu car plus on avance dans les chapitres et plus les détails importants deviennent nombreux et disséminés suivant le protagoniste principal du chapitre en cours.



Néanmoins, il me tardait de connaître la fin de ces guerres d'usure entre les 3 souveraines (chacune de leur côté), le Mage Gris et le général sadique de l'empereur. On ne comprend d'ailleurs que vers la fin pourquoi l'empereur n'a pas droit au chapitre et n'est qu'un personnage secondaire de sa propre conquête.



L'édition que je possède (celle de 1997, 2 ans avant le décès de Marion Zimmer Bradley) a quelques coquilles vers la fin du tome, généralement dues à des erreurs lors de la frappe.



Il me tardait de finir ce livre pour savoir ce qu'il advenait de Merina et de ses habitants et, en même temps, je ne voulais pas quitter la compagnie de Shelyra, Lydana et Adèle dans leur combat contre le mal...



Le fait que ce livre soit écrit par 3 auteurs est vite oublié tellement l'écriture est fluide, on ne remarque guère de fluctuations dans le style à part peut-être dans le caractère des 3 souveraines, et encore ce n'est pas flagrant en mon sens. Ce qui me donne, du coup, envie de découvrir d'autres livres de ces auteurs dont je ne connaissais que Marion Zimmer Bradley et Mercedes Lackey de noms.



Comme vous l'aurez compris, je vous conseille donc vivement de découvrir ce livre écrit par 3 reines de la fantasy hors-pair. Par contre, ne vous attardez pas trop sur la 4ème de couverture car le résumé en raconte dix fois trop par rapport à l'histoire. Pour ma part, j'ai vraiment beaucoup apprécié l'ambiance recréée, cela a été un vrai coup de cœur. Je retenterais donc volontiers l'expérience avec Marion Zimmer Bradley mais peut-être pas avec ses séries les plus connues... J'ai d'ailleurs déjà repéré un autre livre écrit à 6 mains dont l'histoire ressemble un peu à celle-ci...



Sur ce, bonnes lectures à vous :-)
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Darkover : Hastur Lord

(lu en VO, anglais très accessible)



Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross, d’après les notes de Marion Zimmer Bradley, et est inclus dans le canon de la saga.



Une dizaine d’années après Les Casseurs de Monde, Regis Hastur est toujours l’héritier de son sévère grand-père Danvan, Régent de Ténébreuse. Il reçoit un message secret de Lew, le sénateur de la planète au sein de l’Empire terrien : le système politique est maintenant aux mains des extrémistes qui vont transformer l’empire en fédération, et qui veulent forcer les planètes comme Ténébreuse à s’ouvrir au commerce avec les Terriens. Regis et Lew craignent non seulement la mise en danger de la culture de Ténébreuse (le lecteur va pointer un système très inégalitaire, avec les Comyn dirigeant la planète, et le reste de la population, présumée sans laran, condamnée à être paysan ou artisan) mais aussi la destruction de son écologie fragile déjà abîmée par les Casseurs de Monde. Regis et Lew savent que certains de leurs pairs Comyn sont attirés par les richesses et la liberté terrienne.



En parallèle, le régent Danvan met la pression sur son petit-fils pour qu’il se marie. Or tout le monde sait que Regis est en couple avec son écuyer Danilo, même s’il essaie de rester discret. La société des Comyn ne rejette pas l’homosexualité, mais s’attend à ce que les héritiers des Domaines assurent la succession et surtout transmettent le laran. Regis estime avoir déjà fait son devoir en ayant nommé son neveu comme héritier, et en ayant engendré des enfants nedestro (illégitime) avec des femmes de sa caste désireuses de porter un enfant d’un Hastur.



Mais sur son lit de mort, Danvan avoue à Regis qu’il a un demi-frère plus âgé nedestro, dont l’existence avait été cachée car né emmasca (ni homme ni femme, et stérile). Regis s’empresse de chercher des traces de ce demi-frère, Rinaldo, et découvre qu’il a été envoyé encore bébé au monastère de Nevarsin, ce lieu reculé de Ténébreuse où les moines perpétuent la religion christoforo, héritière du catholicisme dans sa version la plus rigoureuse. Regis appelle près de lui Rinaldo et le fait reconnaître par l’ensemble des Comyn. Mais les ennemis de Regis, désireux d’avoir un pion entre les mains, vont s’allier avec Rinaldo pour prendre le pouvoir, sans s’apercevoir que ce nouveau venu est avant tout un fanatique religieux.



Les prémisses de départ de ce roman sont intéressantes, et auraient pu offrir une des histoires les plus dramatiques du cycle : la prise de pouvoir par un fanatique qui pense sauver les âmes mais vire au despotisme, les enjeux de pouvoirs dans l’ombre, avec des Comyn affaiblis, des familles attirées par les richesses de la Terre et une Fédération aux aguets.



Mais ce livre est affreusement bavard. C’est long. Le lecteur passe un temps fou avec les tergiversations de Regis, son regret d’être l’héritier et de ne pas choisir sa vie, sa volonté de ménager ceux qu’il aime, et ses doutes incessants. Chaque action traîne en longueur, parce que l’auteure prend un plaisir pervers à donner au lecteur tous les états d’âme de son héros. C’est d’autant plus dommage qu’elle est capable d’écrire des histoires palpitantes tout en exposant avec art les motivations de ses protagonistes. Mais ici, chaque élément est le prétexte à des palabres sans fin.



De plus, l’écriture du personnage principal recèle quelques failles : Regis est un futur homme d’État qui clame que le devenir de Ténébreuse est sa principale mission, mais il cède au chantage de ses ennemis dès qu’ils menacent ses proches. Ah bon. Et il abandonne trop facilement sa capitale pendant dix jours, sans escorte, pour mettre à l’abri un proche. Un homme d’état, je vous dis !



Bref, malgré un fond intéressant sur les ravages du fanatisme religieux, ce roman est très loin des meilleurs du cycle.


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Darkover : The Alton Gift

(lu en VO, anglais très accessible)



Ce roman fait partie de ceux écrits par Deborah J. Ross, d'après les notes de Marion Zimmer Bradley, et est inclus dans le canon de la saga de Ténébreuse.



Trois ans après les faits se déroulant dans le Soleil du traître, Dominic, le fils aîné de Mikael et Margarida, est devenu un jeune homme qui se prépare au rôle d'héritier du Régent des Sept Domaines, et il est confiné au Château Comyn alors qu'il aimerait visiter le pays. Il est attiré par sa cousine Allana Alar, jeune fille instable et égoïste, qui refuse d'apprendre à maîtriser son laran (son pouvoir psychique). Dominic lui promet le mariage, mais dans un moment de rapprochement elle convulse et l'entraîne dans le surmonde (une autre dimension où seuls les esprits des possesseurs du laran peuvent entrer), mais sa mère Margarida le sauve. Plus tard, il retrouve Illona qui a bien grandi et s'est affirmée, tombe amoureux de l'ancienne jeune fille des Baladins, cependant son honneur l'empêche de se délier de la promesse faite à Allana. Pendant ce temps, son grand-père Lew est dévoré par les démons du passé et ne se pardonne pas ses actes.



Dans un contexte où la planète est déstabilisée par le départ des Terriens, où la sécheresse pousse vers la capitale Thendara des familles affamées et où les Comyn ne sont plus assez nombreux pour diriger les Domaines, un fléau imprévu va s'abattre sur la population de Ténébreuse. L'impossibilité de demander assistance à la science terrienne va se faire cruellement sentir.



Ce roman est une très bonne suite au Soleil du traître, nous permettant de découvrir le destin de certains personnages auxquels nous nous étions attachés (même si j'aurais aimé voir plus souvent Hermes et Katherine). On assiste aux tourments de Dominic et Lew, on regarde Dominic devenir un adulte obligé de prendre la situation en main, et surtout on commence à entrevoir une nouvelle Ténébreuse qui se dessine après le départ des Terranans.



Deborah J. Ross respecte parfaitement le canon élaboré par MZB, et elle possède un ton romantique absent chez son prédécesseur (ce qui plaira à certains, et pas à d'autres). Plusieurs arcs narratifs s'entrecroisent avec talent. On pourrait seulement lui reprocher, parfois, un « hasard qui fait trop bien les choses » quand des personnages se retrouvent à l'endroit et au moment où il fallait pour l'intrigue, mais MZB avait déjà ce défaut.



Un roman très agréable pour qui aime la saga, avec quelques personnages bien développés, ce qui est un vrai plaisir à la lecture.


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La Romance de Ténébreuse : La Matrice fantôme

Peu de temps après les événements de La chanson de l’exil, Mikael est envoyé au Domaine Elhalyn pour évaluer si un des enfants de la famille pourrait devenir Régent, alors même que les Elhalyn sont connus pour leur instabilité mentale. Il découvre, effaré, une mère sous emprise d’une fausse leronis et vraie sorcière, tandis que les enfants sont maltraités — l’aîné devenu handicapé mental et le second cruel et dangereux — dans un château délabré et une atmosphère malsaine. Mikael lui-même comprend lentement que son esprit est manipulé par la sorcière, qui réussit à amplifier ses doutes naturels pour l’empêcher de prendre les bonnes décisions.



Pendant ce temps, Margarida s’astreint à maîtriser son laran dans une Tour, alors qu’à Thendara les conflits entre familles perdurent et que certains s’opposent à son mariage.



Ce récit est l’occasion de mieux connaître Mikael, et laisse se développer la relation entre Margarida et Mikael. Le premier et surtout le dernier tiers sont empreints de plus de fantastique qu’habituellement dans la saga. Le couple va découvrir une facette oubliée de Ténébreuse, et se retrouver au cœur d’une très ancienne guerre où les limites morales n’existaient pas.



Ce tome n’est pas exempt de bavardage, mais il offre des arcs narratifs plus fournis qu’habituellement dans la saga — c’est l’un des derniers écrits par l’auteure, et on sent une expérience plus affirmée — il se lit avec plaisir grâce à des enjeux parfois inattendus dans des ambiances dangereuses.


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La Romance de Ténébreuse : La tour interdite

Ce roman est la suite directe de l’Epée Enchantée et clôt les aventures de Damon Ridenow : les jumelles Callista, Ellimir, et leurs maris Damon et Andrew vivent ensemble dans le château ancestral des Alton, mais les dons télépathes n’autorisent pas une vraie intimité. Le Terrien Andrew doit faire face à des différences culturelles qu’il comprend, mais qui lui sont difficiles à respecter, notamment dans le domaine des mœurs. Cette cohabitation se transformera en « couple à quatre » plutôt étrange, que l’auteure semble trouver normal et allant de soi dans ce contexte. Évidemment, certains lecteurs resteront perplexes.



Très rapidement, il apparaît que Callista, conditionnée depuis sa prépuberté pour être Gardienne, ne peut pas connaître charnellement son mari. On peut considérer ce thème comme une allégorie des éducations très strictes sur les fillettes et les adolescentes, qui les contraignent encore aujourd’hui dans certaines régions du monde.



Malheureusement, j’ai trouvé que ce sujet intéressant est gâché par des longueurs : beaucoup de scènes voire des chapitres entiers auraient mérité d’être concentrés, les dialogues sont correctement écrits, mais tournent en rond autour des mêmes sujets sans que l’intrigue avance.



Malgré tout, ce roman permet de mieux comprendre comment les Comyn manipulent le laran, cette force psychique si typique de Ténébreuse. C’est donc un récit instructif sur l’univers de cette saga, mais endommagé par une prose qui délaye inutilement.
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Fille de Ygerne et de Gorlois, Duc de Cornouailles, je suis l'enseignement des prêtresses de l'Ile Sacrée d'Avalon pour succéder à ma tante Viviane, la Dame du Lac, je suis (la Fée):

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