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Critiques de Martin Winckler (1136)
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Abraham et fils

Voici un livre bienveillant à mettre entre toutes les mains !



Il raconte la vie d'un médecin de campagne qui élève seul son fils après avoir été rapatrié d'Algérie dans les années 60. Le petit garçon est amnésique à la suite d'un attentat. Il découvre son père chaque jour et tente de retrouver un équilibre dans sa vie cabossée. Tendre et pleine de rebondissements, cette relation père-fils est l'une des plus belle qu'il m’ait été donné de lire.



Ce livre se dévore littéralement par la magie de l'écriture de Martin Winckler. Qu'il est agréable de faire un bout de chemin avec ces personnages qui sont tous plus beaux les uns que les autres. Martin Winckler fait ressortir ce qu'il y a de plus beau chez les Hommes, et il vous redonnera foi en l'humanité ! A lire absolument.
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Le Choeur des femmes

J'ai trouvé ce livre bien agaçant. Les thèmes abordés m'intéressaient (les femmes et la médecine), mais ni le fond ni la forme ne m'ont plu.

Martin Winckler met en scène Jean Atwood, interne imbu de lui-même, vexé d'être obligé de passer six mois dans une unité "Médecine de la femme", alors qu'il se destine à un grand avenir de chirurgien. Jean traîne des pieds en arrivant dans ce service, mais ce qui devait arriver arriva, le travail que son chef y effectue va lui plaire, et notre bougon désagréable et râleur va se transformer en une personne charmante et dévouée à ses patients. Le truc est éculé, et a déjà été vu et revu dans tellement de livres et de films, que ça en devient lassant. Ce n'est plus une ficelle, c'est un cable acier torsadé triple épaisseur !

Le séjour de Jean dans cette unité est l'occasion pour l'auteur de nous infliger une ribambelle de cas, une flopée de portraits de femmes plus caricaturaux les uns que les autres. C'est lourd, très lourd.

Bon, quand je n'aime pas... je n'aime pas. Mais ce qui m'a vraiment déplu tout au long du livre, c'est le côté donneur de leçons. Il n'y aurait qu'une seule façon de faire, une seule bonne pratique, et tous ceux qui ne s'y tiennent pas sont d'horribles praticiens irrespectueux de leurs patientes. L'auteur se permet même en fin d'ouvrage de recommander un certain nombre de livres et de sites "aux médecins qui ne veulent pas mourir idiots"... je pense que ses confrères ont apprécié !

Martin Winckler débite des évidences, il clame haut et fort que les praticiens doivent respecter leurs patientes, il dénonce la collusion qui existe parfois entre laboratoires pharmaceutiques et médecins. Tout ça pour ça !

Je précise que je ne suis pas médecin, et que je n’écris pas ces lignes parce que je me serais sentie vexée par ce que j'ai trouvé dans ce livre. Je suis une simple lectrice. Une lectrice agacée.

Enfin, pour être honnête, je tiens à signaler un autre ouvrage de martin Winckler que j'avais trouvé très intéressant, En souvenir d'André, dans lequel il invite le lecteur à réfléchir sur la difficile question de la fin de vie.
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En souvenir d'André



Je n’aime pas particulièrement l’écriture de Martin Winckler mais je le lis parce que ses romans soulèvent souvent des problèmes de société liés à la santé publique et, en tant que praticien, il sait de quoi il parle. Je lui fais donc confiance sur le contenu. Ici, l’agit de ce qu’on a coutume d’appeler, du moins au Québec, l’aide médicale à mourir. J’ai d’abord cru, comme pour La vacation, qu’il s’agissait d’une expérience vécue mais au fil de la lecture, j’ai pensé qu’il s’agissait plutôt d’un mélange de réalité et de fiction. C’est le côté un peu désincarné de personnages qui m’a amenée à cette conclusion et aussi l’invraisemblance de pouvoir pratiquer régulièrement l’euthanasie dans un pays où la loi la prohibe sans être dénoncé ni inquiété… Certaines histoires m’ont accrochées, d’autres m’ont paru fades, voire peu crédibles. J’aurais préféré, je crois, que l’auteur approfondisse celle d’André justement qui m’a le plus touchée. Mais peut-être justement concerne-t-elle des personnes qui ont existé et que l’auteur ne pouvait nous en dire plus…

Comme pour l’avortement, l’euthanasie vise à soulager la souffrance en provoquant la mort mais je ne peux m’empêcher de voir une grande différence entre les deux cas, ce qui m’a sans doute permis une lecture plus sereine de ce roman que de La vacation.
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Le Choeur des femmes

Jean Atwood veut devenir chirurgienne en gynécologie … oui chirurgienne car Jean, en anglais, se prononce Djiin, un beau prénom à double sens. Jean ou Djiin sait ce qu’elle veut et quand elle apprend que les 6 mois de stage qu’elle doit prester à l’hôpital se feront dans un simple service d’accueil, d’écoute et de conseils aux femmes dans un service géré par un vieux barbon barbu et « simple » généraliste, elle explose, cela ne l’intéresse pas.

Elle accepte cependant de suivre son mentor pendant une semaine. Alors, si elle n’est pas conquise par le service, son personnel et les patientes, il signera la réussite de son stage et elle pourra partir.

Elle va rencontrer des femmes inquiètes qui lui poseront des questions intimes, elle croisera des malades seuls, mourants, son « maitre de stage » réussira à l’amadouer et … lisez ce livre.

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Il fallait que je vous le dise

"Je crois que j'ai essayé d'entrer dans les failles, les zones d'ombre dont on ne parle pas assez, tout ce foutoir émotionnel que vous procure cette possibilité d'avoir ou non un enfant

Oui, je crois qu'il est là , le sujet de ce livre, dans tous ces espaces confus, flous et faits d'émotions brutes. Essayer de mettre des mots dessus, et si ça ne peut pas se dire, peut-être que ça peut se dessiner."

En tous cas il fallait avoir le cran de le dire ou de le dessiner ce foutoir! Aude Mermilliod l'a fait qu'elle en soit remerciée. Avec la complicité de Martin Winckler elle nous offre ici un roman graphique de haute tenue qui aborde le sujet de l'IVG celle qui la subit et celui qui la fait.

Un roman à mettre entre les mains de toutes et de tous en âge de devoir y faire face.







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Abraham et fils

Le début de ce roman m'a vraiment enchantée, je me suis laissée porter par ce tendre duo Père/Fils et l'arrivée dans leur vie De Claire et sa fille Luciane, apporte un équilibre paisible à leur vie. Abraham est médecin, son fils de 10 ans, à la suite d'un "accident" a perdu la mémoire de leur vie d'avant. Petit à petit, grâce à la curiosité intelligente du jeune Franz, L Histoire se dénoue. Nous sommes en 1963, et de nombreuses références à cette période étayent le récit. J'ai aimé découvrir avec eux ces pages mais me suis parfois ennuyée dans les nombreuses parties du roman. C'est dommage.
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Il fallait que je vous le dise

Une BD engagée et nécessaire sur un sujet toujours délicat.

L'IVG vue par une femme qui l'a vécue dans sa chair et vue par un médecin qui la pratique.

Aude Mermilliod met des mots et des images sur sa vie, son vécu, sa blessure et sur celles de tant d'autres femmes.

Ce n'est pas une lecture facile et je pense qu'elle ne peut laisser indifférent.

Le dessin est très bon, à la fois doux et précis et sert très bien le propos en le mettant en valeurs. Le choix et le traitement des couleurs est également très judicieux.

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Les brutes en blanc

Un livre nécessaire, qui devrait être lu par tous les jeunes qui envisagent de s'engager dans des études médicales. L'auteur démontre clairement comment le système de formation des médecins français les conduit souvent à la maltraitance, à la déshumanisation des patients qui ne deviennent plus que pathologies et/ou organes pour les spécialistes. Espérons que les réformes en cours sur la formation apporte un vrai changement !

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Le Choeur des femmes

L'autre côté du miroir du monde hospitalier et de la médecine est abordé par Le Chœur des femmes. Ce livre dresse un émouvant témoignage du métier des femmes en blanc et de la passion qui les anime.

Pour l'histoire : une brillante femme chirurgien brillante, mais dépourvue de réelle humanité, et son mentor pour quelque semaines, un médecin hospitalier et expérimenté, à la compassion émouvante sont amenés à travailler ensemble dans un service de gynécologie où malgré tout elle va s'épanouir par ses échanges professionnels. Ce roman magnifique et profondément humain rend hommage à une médecine plus proche des patients et nous fait espérer qu'il existe encore des soignants à l'écoute des patients.

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Les brutes en blanc

Avec Les Brutes en blanc, Martin Winckler dresse un panorama assez complet de ce qu’il entend par « maltraitance médicale », et propose une analyse des causes pouvant expliquer l’attitude de certains soignants. Je conçois que cet ouvrage puisse être agaçant pour un lecteur relevant du milieu médical. Les médecins y sont décrits sous un jour particulièrement défavorable. Seulement… pourquoi ce discours résonne-t-il autant ? On pourrait donner tort à l’auteur de décrire la plupart de ses collègues comme ayant très peu d’ouverture d’esprit – mais que penser des médecins qui appliquent des protocoles sans trop se soucier des patients ? Il y a bien des médecins qui acceptent la partialité de leurs connaissances, qui continuent à s’informer, se former, lire les articles scientifiques de leurs spécialités, et acceptent d’écouter leurs patients et adapter les traitements… Je pense que tout un chacun a malheureusement fait l’expérience, pour soi-même ou pour un proche, de la rareté de tels spécialistes. Ce livre m’a paru très instructif, ne serait-ce que pour me donner des clés de compréhension de situations (mal) vécues, Et engager une réflexion pour anticiper des situations qui risquent malheureusement de recommencer.
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Le Choeur des femmes

Un livre important il me semble. Qui fait du bien en tout cas. Parce qu'il nous parle forcément je pense, même si on n'est pas une femme peut-être, car il traite de la relation médecin/patient qui est vécue (plus ou moins bien) par tout le monde et interroge notre intimité. Quand on y réfléchit en effet, au médecin nous livrons notre corps, qu'il nous paraît mieux comprendre que nous-même... Ce n'est pas anodin et peut même devenir traumatisant. J'ai ainsi lu avec beaucoup d'intérêt tous ces témoignages de femmes, de soignants, le parcours de cette jeune interne ambitieuse, remise en question par ce médecin qui semble (malheureusement) peu ordinaire.

C'est donc un livre qui pousse à la réflexion sur plein de points : le pouvoir des médecins, l'attitude soignante, l'attente des patients, le rapport au corps, à l'intimité, le langage de ce corps, le respect de l'autre, la liberté, le choix, le jugement d'autrui...
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En souvenir d'André

Martin Winckler est un homme de conviction, tous ses lecteurs le savent, et l’une de ses convictions les plus profondes et les plus présentes dans ses ouvrages est la haine de la souffrance et le rejet des soignants qui se refusent à la soulager. Forcément, ce type d’idée devait amener leur auteur tôt ou tard sur un terrain idéologique particulièrement difficile, celui de l’euthanasie. Un autre y serait allé avec des pincettes, Winckler, lui, a l’intelligence et l’audace de rentrer directement dans le vif du sujet en donnant la parole à son narrateur, un ancien médecin sur le point d’engager une procédure de mort accompagnée. Toute sa carrière, le vieil homme s’est consacré à soulager les souffrances des mourants, pratiquant l’euthanasie à maintes reprises et en toute illégalité. Rongé par le cancer, il ne demande qu’une chose : que l’on fasse pour lui ce qu’il a tant de fois fait pour les autres et que quelqu’un d’autre devienne le réceptacle des multiples confidences confiées à lui par des patients agonisants.



« En souvenir d’André » est donc un roman ouvertement militant, ce qui pourrait agacer certains lecteurs mais ne me dérange nullement, tant j’ai de sympathie pour l’auteur et ses valeurs. Suite de confessions poignantes, de moments de vie brisée et de questionnements douloureux, le récit nous prend au corps et s’avère particulièrement difficile à lâcher, à défaut d’être d’un abord très facile. S’il faut pinailler un peu, je dois reconnaître avoir trouvé la fin assez artificielle – comme pour « Le Chœur des femmes », l’auteur aurait pu se passer de ce type de petite pirouette narrative à l’eau de rose… Mais bon, personne n’est parfait, et si Winckler veut s’offrir de temps en temps un peu de sentimentalisme facile, qui sommes-nous pour le lui refuser ? Que ce petit bémol ne vous fasse pas dédaigner ce beau roman, sensible et humaniste qui, s’il n’a pas révolutionné mes propres idées (celles-ci étant déjà tout à fait en accord avec celles de l’auteur), poussera surement d’autres lecteurs à creuser leurs convictions sur ce sujet aussi complexe que délicat.

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Le Choeur des femmes

J'ai vraiment beaucoup apprécié cette lecture. J'ai pris mon temps, je l'ai dégusté...sauf la fin. Car là le procédé est un peu gros, à mon avis, cela gâche l'authenticité qui se dégageait de tout le reste.

A part la fin, ce livre chemine petit à petit dans notre esprit, tout comme Djinn progresse dans la pratique de son métier; Et je crois que nous sommes plusieurs femmes à nous dire à la lecture : si seulement ma/mon gynéco pouvait être un peu plus comme ça!

Alors oui, on sent bien que c'est un vrai médecin qui écrit. Mais une médecine proche de nous, qui nous touche, dans un langage que nous comprenons, une sensibilité qui nous concerne. Alors même les termes techniques passent. Mieux : ils sont utiles.

Il y a de grandes chances pour que je relise du Martin Winckler un jour...

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Le Choeur des femmes

Une jeune médecin brillante se voit contrainte de passer 6 mois dans un service de « Médecine de la Femme ».

Elle qui se destine à la chirurgie réparatrice va devoir écouter des dizaines de patientes raconter leurs problèmes de couple, leurs envies d’enfants, leurs doutes, leurs espoirs…

Elle va y apprendre bien plus qu’elle ne croit.



Un roman magistral qui est aussi une réflexion sur le pouvoir parfois abusif des médecins, sur le choix des femmes à décider seule des soins adaptés à leurs corps et par là même à gérer librement leurs vies.







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Le Choeur des femmes

Dire que j’ai aimé ce livre est un euphémisme, je l’ai adoré ! Je me vois encore dans l’avion me transportant au le Cambodge, accrochée à ma liseuse et avec ma loupiote pour pouvoir continuer à lire ces pages si intenses et passionnantes.



Une lecture salutaire et engagée !





Ce livre est à part, terriblement original, inclassable et donc totalement attachant. Il est arrivé dans ma vie de lectrice au moment opportun, c’est-à-dire au moment où j’avais besoin d’une telle lecture.



Si j’avais entendu parler du nom de Martin Winckler et notamment de son livre La maladie de Sachs, je dois dire que je n’avais pas trop à quoi m’attendre en ouvrant ce livre numérique mais le titre me plaisait beaucoup. Et curieux hasard, je lisais pleins d’avis positifs sur ce livre sur la blogosphère alors que ma lecture était en cours.



Si la narration n’est pas classique, on est dans la tête d’un personnage, et on passe au récit d’un autre personnage, j’ai beaucoup aimé ce côté « déconstruit » et cette manière originale de raconter.



Je peux par contre tout à fait comprendre qu’on n’entre pas dans ce livre qui n’est donc pas un roman traditionnel pour diverses raisons. Pour moi encore une fois, il est arrivé à un moment où il a su répondre à nombre de mes interrogations sur les femmes. Déjà, il faut bien le dire, si c’est un livre écrit par un homme, je crois bien qu’il ne peut plaire qu’aux femmes et encore il va plaire aux femmes qui s’intéressent à comment la médecine les traite aujourd’hui par rapport à leur corps de femme.



L’histoire importe peu (si vous voulez en savoir plus sur elle, je vous invite à lire ici), elle peut même paraître totalement invraisemblable mais ce n’est pas ça qui compte, l’histoire n’est ici qu’un prétexte, elle permet à Martin Winckler de nous faire lire un essai engagé sur la médecine des femmes (gynécologie on va dire). En effet, à travers les 2 personnages principaux, très attachants (Jean Atwood, interne et Frank Karma, médecin), nous découvrons l’histoire de toutes ces femmes qui passent par leurs services et qui se livrent.



Dans ce texte, l’auteur dépeint deux visions diamétralement opposées de la médecine et de la relation soignant-soigné, une traditionnelle et absolument pas acceptable (une médecin efficace, mécanique, « rentable ») et une autre plus humaniste, plus à l’écoute.



Il m’a fait comprendre pourquoi j’avais aussi mal vécu certains évènement de ma vie si traumatiques.



Alors oui, j’ai vibré en lisant ce livre, en découvrant toutes les histoires de ces femmes qui m’ont rappelé la mienne ou pas mais qui m’ont toutes touchée. J’ai appris pleins de choses et j’ai également été révoltée. Je ne sais pas ce qu’on peut faire pour que les choses ressemblent plus à ce décrit ce livre (mais j’ai l’impression qu’en tant que femme on a notre mot à dire sur la façon dont on nous traite, en tout cas ce livre m’en a convaincue), si de tels médecins existent (mais je vois déjà à quel point ils peuvent être différent de l’un à l’autre), en tout cas je crois que je ne regarderai plus les médecins de la même façon.
Lien : http://delphinesbooksandmore..
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La Vacation

Je connais l'auteur Martin Winckler depuis que j'ai lu La maladie de Sachs. Autant dire que je connais aussi Bruno Sachs et, de ce fait, Marc Zaffran dont Martin Winckler et Bruno Sachs ne sont que ses pseudonymes. La vacation, à l'instar d'autres de ses romans, a clairement une dimension autobiographique. Le milieu hospitalier, incluant les actes qui y sont pratiqués et les personnes qui y dispensent les soins, est décrit de façon extrêmement réaliste. Cependant le style littéraire est quelquefois déconcertant : phrases en suspension, mots incomplets sont quelque-unes des figures utilisées pour nous déstabiliser. Mais là n'est pas le principal malaise qui se dégage de ce livre car la vacation dont il est question ici est celle que le Dr Sachs a choisi d'assurer pour effectuer des interruptions de grossesses. Les descriptions amènent donc le lecteur — et surtout la lectrice que je suis — à un inconfort, voire une certaine culpabilité (surtout lorsque le terme que le législateur a déterminé comme limite temporelle est dépassé); une culpabilité que, probablement, l'auteur a ressentie et qu'il nous invite à partager. Cette sensation désagréable est renforcée dans notre lecture par l'emploi quasi constant de la seconde personne (au sens grammatical du terme soit le « tu ») qui montre, je crois que Martin Winckler se dissocie, se désolidarise de Bruno Sachs comme s il n'était pas tout-à-fait sûr de la légitimité de ses actes pourtant pratiqués en toute légalité…
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Abraham et fils

Martin Winckler avertit son lecteur dès les 1ères lignes de son préambule : « On embarque dans une histoire comme on part en voyage. » ... J’ai fait mes valises et je suis partie en toute confiance, donc 😊.

Celle-ci est tendre, un peu douloureuse et toujours pleine de cette humanité qui est la marque de cet auteur. Franz, petit garçon de 8 ans, se réveille après quelques semaines de comas, amnésique. La présence de son père à son chevet est rassurante et bienveillante mais aussi nimbée du secret autour des circonstances de l’accident. Nous sommes en 1962 en Algérie.

Quelques mois plus tard, Abraham et Franz posent leurs valises dans une petite ville, Tilliers-en-Beauce. Médecin, le père de Franz, reprend la clientèle du docteur Fresnay et s’installe avec son fils dans la grande maison de la rue des (ou du) Crocus.

Là, Franz va se faire de nouveaux amis, s’adonner à sa passion - la lecture - rêver, écrire, découvrir tous les secrets de la vieille bâtisse et aider à résoudre un secret qui apaisera bien des souffrances.

L’arrivée dans leur vie de Claire et de Luciane contribuera à ramener douceur et quiétude au père et au fils.

Avec une narration à plusieurs fils - Franz est tantôt narrateur, parfois personnage mis en scène par un narrateur inconnu - Winckler déroule un récit qui emprunte à sa propre histoire, en y mêlant des thèmes chers à son cœur : le métier de médecin et son éthique (ha, comme on aimerait croiser davantage d’Abraham), la guerre d’Algérie, la résistance, l’antisémitisme.

J’ai beaucoup aimé aussi les deux pages de remerciements où se côtoient non sans un humour certain Zorro, Télé 7 jours, Louis Stevenson, Gene Kelly, Alain Fournier, la société Kodak ou encore Hippocrate – tant il est vrai que nos souvenirs empruntent à beaucoup de registres.

Winckler est un conteur de talent et Abraham et fils, un roman qui met du baume au cœur, une chronique touchante qu’on quitte avec regret.



Challenge PAVES 2020

Challenge ABC - 2020/2021



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À ma bouche

Un court recueil de Martin Winckler que j'ai découvert par hasard à la bibliothèque. "Exquis d'écrivains" c'est la nourriture qui est au coeur de ce roman et permet à l'auteur de raconter, un peu, son enfance, sa mère, sa vie familiale, les repas et les nombreux mets qui lui parlent.

" Tout commence avec la tomate"

Ensuite ce sont des lieux, la famille, les plats, les souvenirs gustatifs et même des recettes. Tout est bon dans ce livre où j'ai retrouvé la plume de l'écrivain, son attention touchante, son humour délicieux.

Souvenirs, souvenirs... A déguster bien évidemment. C'est un vrai plaisir de lecture en 110 pages.
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Abraham et fils

Nous sommes en 1963-64.

On découvre une année et demie de la vie de Franz, 10 ans, et de son veuf de père Abraham (le mystère du titre est vite résolu).

Ils sont pieds-noirs et s’installent dans une maison qui a abrité deux familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale.



Cet écrivain médecin, je ne le connaissais qu’au travers de ses romans axés sur la médecine. Peut-être est-ce dû à la différence de sujet, mais je ne m’étais jamais arrêtée sur l’écriture gentillette. Du moins, ça ne me dérangeait pas quand il s’agissait de sensibiliser sur des pratiques médicales absurdes.

Là… bof.

Parler de ces années n’a pas grand intérêt si on les survole gentiment avec une gentille histoire.

J’avoue qu’il est tout de même difficile de détester une famille avec tant de bienveillance pour le monde qui les entoure. D’ailleurs, je n’ai pas réussi. J’ai apprécié ce père et ce fils, aimants et prévenants l’un envers l’autre.

Bon, je n’irai tout de même jusqu’à lire la suite malgré le mystérieux M. Boulanger laissé en suspens. De toute façon, je sais que quoi qu’il ait fait, Abraham ne lui mettra pas une tannée, et je mets ma main à couper que la suite abordera mai 68. C’est peut-être le contexte actuel, mais en parler gentiment ne m’apportera, personnellement, pas grand chose. Ou du moins, je n’en ai pas envie.



J’ai l’impression qu’il s’agit plus d’un roman « nostalgie » adressé à la génération des années 50.

Parce qu’il faut bien le dire, la génération « baby-boom » a un sacré tronc commun dans sa culture cinématographique, ses lectures d’illustrés, et dans sa maîtrise du jeu de billes. Et ce tronc est présent dans ce roman.

Remarquez, ça tombe bien, c’est une génération à forte population.
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La Maladie de Sachs

En découvrant le récit, je fus tour à tour surprise, offusquée, émue, étonnée, énervée, attendrie ou attristée.

La maladie de Sachs nous fait redécouvrir toutes nos émotions en nous mettant dans la peau des différentes personnes qui gravitent autour de Bruno Sachs, médecin généraliste. Un changement permanent de narration qui nous donne à voir un Dr Sachs bienveillant et empathique et des patients touchants, souffrants, parfois impatients mais toujours reconnaissants. Un coup de coeur.
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